La commune d’Etterbeek à Bruxelles a installé quatre caméras intelligentes en phase de test depuis le début du mois de janvier. Ces caméras sont, du moins à ce stade, utilisées dans le cadre de la lutte contre les dépôts de déchets clandestins.  Il s’agit de caméras mobiles à double optique dotées d’un algorithme qui détecte lorsqu’un objet est déposé au sol, filme les faits et scanne les plaques de voitures. Une fois les images prises, elles sont stockées dans une carte mémoire et directement via la 4G dans la boite mail des policiers. La phase de test se terminera début avril, le système pouvant alors être étendu. La commune d’Ixelles dispose déjà de 25 caméras de ce type.

Etterbeek teste quatre caméras intelligentes

Etterbeek teste quatre caméras intelligentes

 

 

Des dizaines de manifestants antifascistes se sont rassemblés devant une habitation de Gilly où se tenait un rassemblement du nouveau Parti National Européen, la scission de Nation. Les opposants à cette réunion se sont rassemblés sur le trottoir devant la maison en bloquant l’entrée. La police de Charleroi a demandé aux manifestants de se reculer et a fait usage de la force pour les évacuer: jets de gaz lacrymogènes et coups de matraque. Les manifestants ont maintenu leur présence encore une heure en protestant contre l’intervention policière. Sept antifascistes ont été arrêtés.

Les heurts de Gilly

De nouvelles informations concernant la répression de l’acte 62 des Gilets Jaunes, nous parviennent. À Paris, une délégation d’une organisation marxiste-léniniste belge « Rupture & Renouveau » était présente à la manifestation. Un de ses miliitants a été blessé à l’arrière du crâne alors qu’il battait en retraite face à une charge policière. Il s’agissait soit d’un tir de LBD, soit d’une grenade lacrymogène, soit d’un puissant coup de matraque. Tombé inconscient jusqu’à son réveil dans une ambulance, il écope d’une commotion cérébrale, d’une fracture du crâne, d’une semaine d’hospitalisation et d’un risque de l’ordre de 10% de devenir épileptique.

À Toulouse, où 3000 personnes ont manifesté, la BAC a chargé plusieurs fois d’abord sur la place du capitole ensuite dans les couloirs du métro. Au cours de cette dernière charge, une dizaine de CRS se sont mis à tabasser un manifestant dans les couloirs du métro. Une personne a filmé la scène et a reçu plusieurs grenades lacrymogènes, tirées au LBD, lorsqu’il a tenté de s’approcher pour venir en aide au militant en difficulté.

Fracture du crâne pour un militant de R&R lors de l'acte 62 des Gilets Jaunes

Fracture du crâne pour un militant de R&R lors de l’acte 62 des Gilets Jaunes

Samedi 18 janvier, les militant·es d’Extinction Rebellion ont mené une série d’actions lors du salon de l’auto à Bruxelles. Certains d’entre eux ont grimpé sur une plate-forme de l’entrée principale afin de remplacer la publicité automobile par une bannière sur laquelle était écrit « Stop CO2 emissions ». Certains se sont notamment enchaînés au volant des voitures exposées alors d’autres taguaient. Certaines voitures ont également été aspergés de faux sang. La police a arrêté 185 personnes. Environ 150 militant·es ont reçu chacun une amende de 2.000 euros et seront poursuivis en justice.

Arrestation d'une militante d'Extinction Rebellion lors du salon de l'auto à Bruxelles

Arrestation d’une militante d’Extinction Rebellion lors du salon de l’auto à Bruxelles

Quelques dizaines de manifestant·e·s étaient rassemblé·e·s ce 19 janvier devant l’ambassade du Liban à Bruxelles, en soutien aux luttes des peuples libanais et palestinien, pour la libération de Georges Abdallah et Ahmad Sa’adat. Le rassemblement faisait suite à un appel international lancé par le SRI, Samidoun et le Secours Rouge Arabe pour ce 19 janvier, ainsi qu’à l’appel à une semaine d’actions solidaires avec Ahmad Sa’adat. Georges Abdallah, militant révolutionnaire libanais, est emprisonné depuis 35 ans en France pour avoir participé à des actions contre le Mossad et la CIA à Paris. Il se retrouve aujourd’hui parmi les symboles de la révolte populaire qui secoue le Liban.

Mardi 7 janvier, la Cour de cassation a confirmé la condamnation du président de la FGTB d’Anvers, Bruno Verlaeckt, par la Cour d’appel d’Anvers pour violation de l’article 406 du Code pénal (« entrave méchante à la circulation »). Elle confirme ainsi la condamnation prononcée contre un militant et le président de la FGTB d’Anvers en 2016 suite à une action syndicale de blocage dans la zone portuaire (voir notre article). C’est la première fois que l’article 406 est invoqué pour réprimer des actions sociales. Ce jugement pourrait donc marquer l’utilisation plus systématique de l’article 406 du Code pénal contre les actions syndicales. La FGTB envisage de porter l’affaire devant les juridictions internationales et annonce qu’elle ne laisserait pas cette condamnation dicter comment ses actions seront menées.

Bruno Verlaeckt (en noir à droite)

Bruno Verlaeckt (en noir à droite)

 

La zone de police de Bruxelles-Ixelles va procéder durant trois mois à un test de bodycams. Une trentaine d’agents vont porter sur eux une caméra miniature qu’ils pourront activer lors d’une intervention pour filmer la scène. L’objectif est de pouvoir éclaircir les événements en cas de débordement, en cas de plainte ou d’enquête. Cependant, en toutes circonstances, en l’état actuel de la loi, c’est le policier qui prend l’initiative de commencer et terminer l’enregistrement aux moments qu’il juge opportuns…

Bodycam de la police

 

Le soulèvement du peuple libanais contre la corruption et les politiques économiques qui visent à faire payer au peuple la crise du système s’inscrit dans un vaste mouvement de luttes qui traverse les continents. Parmi les moyens utilisés par les élites pour diviser les peuples : le confessionnalisme et le communautarisme. Cette pratique du « diviser pour régner » est profondément ancrée au Liban : instituée par les Français, elle a été reprise par toutes les forces dominantes : semi-féodales, compradores et bourgeoises.

Et c’est une des grandes qualités du soulèvement de ces dernières semaines d’unir les ouvriers, intellectuels, travailleurs agricoles, étudiants, et membres de la petite-bourgeoisie indépendamment de leurs confessions et communautés respectives. La violence de la réaction des partis communautaristes, qui lancent leurs miliciens contre les manifestants avec la complicité des forces de sécurité, montre l’importance de l’enjeu. Important aussi est la présence, dans le mouvement, de la revendication de la libération de Georges Abdallah. Georges Abdallah est une figure internationale qui incarne la résistance anti-impérialiste et anti-sioniste. Il incarne aussi cet héritage révolutionnaire qui, tournant le dos au communautarisme, a mis en avant l’internationalisme révolutionnaire comme élément central de la libération entre les peuples.

La figure de Georges Abdallah rappelle aussi l’importance de la lutte pour une Palestine libre, laïque et démocratique. Les capitulation d’Oslo, les perspectives d’un « État arabo-musulman » à côté d’un « État juif » ne peuvent satisfaire que ces élites qui collaborent avec l’impérialisme et qui font leur fortune sur le dos de leur peuple. Faut-il rappeler qu’Ahmad Sa’adat, secrétaire général du FPLP, la principale force s’opposant aux accord d’Oslo, a été emprisonné par l’Autorité Palestinienne avant de l’être par Israël ? Pour soutenir la lutte du peuple libanais et pour appeler à la libération de Georges Abdallah, pour soutenir la lutte du peuple palestinien et pour appeler à la libération d’Ahmad Sa’adat, le Secours Rouge International, le « Liban se soulève », le Secours Rouge Arabe, et Samidoun appellent à une Journée internationale d’action dimanche 19 janvier.

Volet bruxellois de cette journée d’action : un rassemblement aura lieu devant l’ambassade libanaise, Avenue Franklin Roosevelt 101, à 1050 Bruxelles, le 19/1 à 18h.

Ce vendredi 17 janvier, le Secours Rouge et le Local Sacco-Vanzetti vous accueillent vous invitent à boire un pot autour de discussions informelles sur les luttes en cours. Musique, cocktails, bonne ambiance, stand d’écriture aux prisonniers politiques et tables d’infos seront au menu comme à chaque apéro antirep’ ! Rendez-vous dès 19h au Local Sacco-Vanzetti, 54 Chaussée de Forest, à 1060 Saint-Gilles.

Mercredi 15 janvier, le rapporteur de la Cour de justice de l’Union européenne rendra ses conclusions dans une série d’affaires fondamentales relatives à la conservation des données de connexion et aux outils du renseignement. Elles sont susceptibles de provoquer un big bang en la matière dans tous les États membres. Ces affaires ont été initiées au Royaume-Uni, en France et en Belgique, notamment par Privacy International, la Quadrature du Net et French Data Network et l’Ordre des barreaux francophones et germanophones. En jeu: la conservation généralisée des données de connexion, la collecte de masse par les services du renseignement, la protection de la vie privée, le respect des données à caractère personnel et celui du droit à un recours effectif.

En Royaume-Uni, le service de sécurité (MI5) et le service secret de renseignement (MI6) utilisent une technique de collecte en masse des informations personnelles, sans cibler de suspects particuliers, dans le but d’optimiser la quantité de renseignements. Or, pour l’ONG Privacy International, cette collecte et ce traitement indiscriminés seraient contraires au droit de l’Union. En France, La Quadrature du Net, FDN, la Fédération des fournisseurs d’accès à Internet associatifs et l’association Igwan.net se sont attaqués à quatre décrets pris à la suite de la loi renseignement. Les requérantes s’interrogent sur la licéité de la conservation indifférenciée et généralisée des données de connexion, obligation pesant sur les épaules des intermédiaires techniques. En Belgique, l’Ordre des barreaux francophones et germanophones reproche à la législation en vigueur d’ordonner une telle conservation sans tenir compte des secrets professionnels dont bénéficient notamment les avocats. Par ailleurs, la loi prévoirait une obligation généralisée de conservation des données sans opérer de distinction entre les justiciables selon qu’ils font ou non l’objet d’une mesure d’enquête ou de poursuite pour des faits susceptibles de donner lieu à une condamnation pénale.

Dans ses arrêts Digital Rights et Tele2, la Cour de justice de l’Union européenne avait estimé que seule la lutte contre la criminalité grave pouvait justifier la conservation des données, exigeant au surplus que l’accès fasse l’objet d’un encadrement. Dans un arrêt du 2 octobre 2018, la même juridiction avait estimé toutefois qu’un accès limité à ces données pouvait être engagé dans le cadre de la répression d’une infraction non grave.La CJUE