Lundi soir, des centaines d’habitants du district Jacana de Sao Paulo sont descendus dans la rue pour dénoncer le meurtre de Douglas Rodrigues, un adolescent de 17 ans abattu par un policier alors qu’il marchait devant un bar où la police avait été appelée pour tapage. L’officier affirme que son tir était ‘accidentel’. Hier, les manifestants ont bloqué l’autoroute Fernao Dias et ont incendié plusieurs véhicules, réclamant justice. Un homme a été grièvement blessé par un tir policier et a dû être emmené d’urgence à l’hôpital. Au moins 90 personnes ont été arrêtées pour vandalisme, destruction de biens et pillage.

Emeutes à Sao Paulo suite à la mort d’un ado au main d’un policier

Emeutes à Sao Paulo suite à la mort d'un ado au main d'un policier

Quelques 3000 personnes ont défilé hier dans les rues de Sao Paulo pour dénoncer la cherté de la vie et plus précisément la récente augmentation des prix du ticket de bus. Lorsque le cortège est arrivé devant la principale station de bus de la ville, des manifestants ont incendié un bus et brisé les distributeurs de tickets et d’autres équipements avant l’intervention de la police anti-émeute. Celle-ci a entraîné une dispersion de la foule à travers les rues du centre-ville. Mais les manifestants ont clôturé leur marche sur la place centrale où les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc pour mettre fin au rassemblement. 78 personnes ont été interpellées et de nombreux manifestants ont été blessés dans les affrontements avec la police anti-émeute. Un policier aurait également été blessé dans une bagarre avec un manifestant qui tentait de lui retirer son arme.

Répression à Sao Paulo

Répression à Sao Paulo

Les forces de sécurité brésiliennes et des manifestants se sont violemment affrontés à Barra da Tijuca, à proximité de Rio, où le gouvernement brésilien vendaient aux enchères ce lundi les droits d’exploration de l’immense gisement de pétrole Libra. Les policiers ont tiré des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène pour disperser les quelques 300 personnes réunies pour dénoncer la privatisation des ressources naturelles du pays. Certains manifestants auraient tenté d’incendier un véhicule tandis que d’autres ont essayé d’empêcher le passage des voitures officielles transportant les chefs d’entreprises entre le ministère et le lieu de la vente. D’après un journaliste sur place, la police aurait fait un usage indiscriminé de ses grenades, allant jusqu’à en lancer sur la plage voisine pour faire fuir les touristes. Plusieurs manifestants ont été blessés. Parmi les manifestants, de nombreux membres des divers syndicats représentants les travailleurs pétroliers, ces derniers étant en grève depuis jeudi pour dénoncer cette vente du gouvernement.

700 personnes ont manifesté samedi près du laboratoire Institut Royal, dans la ville de Sao Roque (à 60 km de Sao Paulo) envahi la veille par un groupe de militants, défenseurs de la cause animale, qui avaient libéré 200 chiens ayant servi de cobayes. La plupart des protestataires portaient des affiches contre l’utilisation d’animaux dans les recherches. Quand ils sont arrivés près du barrage policier qui empêchait l’accès au laboratoire un groupe de manifestants masqués, armés de barres de fer, a fait irruption et a détruit une voiture de police avant d’y mettre le feu ainsi qu’à un véhicule de la presse.

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Des heurts ont opposé mardi soir à Rio des manifestants et la police, à l’issue d’une manifestation d’enseignants d’écoles publiques en grève depuis plus de deux mois. C’est 45 minutes après que le syndicat des professeurs a annoncé la fin de la manifestation (qui avait réuni 10.000 personnes) que le Black Bloc a attaqué avec des pierres et des cocktails Molotov la police qui a riposté avec des tirs nourris de bombes lacrymogènes et sprays de poivre pour les disperser. Trois manfirestants ont été arrêtés, une voiture de police a été incendiée et une agence bancaire saccagée.

La grève dure depuis 61 jours. Les professeurs exigent la reprise des négociations avec la municipalité qui gère les écoles et le retrait d’un plan carrière qui ne concerne que ceux qui travaillent 40 heures par semaine dans la même école, soit 7% d’entre eux. Actuellement, ils gagnent à peine 25 réais (8 euros) de l’heure. Les écoles publiques sont fréquentées par les couches pauvres de la population. Les enfants des classes plus aisées sont scolarisés dans le privé.


A Sao Paulo, une manifestation de paysans sans terre a dégénéré en saccages de banques et affrontements violents de manifestants masqués avec la police. Elle avait été précédée d’une manifestation d’étudiants réclamant la «démocratisation» de l’université.

Plus de 10.000 personnes, selon la police, ont manifesté lundi soir dans le centre de Rio pour soutenir les enseignants des écoles publiques en grève depuis 53 jours pour des augmentations de salaire et un nouveau plan de carrière. Au cri de « Ce gouvernement va tomber! », les milliers de manifestants, professeurs et sympathisants dont un petit black blocs, ont marché dans l’avenue Rio Branco jusqu’à la place Cinelandia où se trouve le Conseil municipal. Certains en ont tagué les murs avec la phrase « + de livres et – de bombes » (lacrymogènes) mais contrairement aux manifestations précédentes la présence policière était discrète. Peu après 20H00 locales des heurts ont éclaté entre un groupe de manifestants masqués et un groupe de policers qui a lancé des gaz lacrymogènes.

manifestation à rio en soutien aux enseignants grévistes

manifestation à rio en soutien aux enseignants grévistes

Mercredi, plus de 1000 tribaux indiens s’étaient réunis devant le bâtiment du Congrès à Brasilia. A travers le pays, des centaines d’autochtones ont bloqué des autoroutes et ont occupé des bâtiments officiels pour s’opposer à la diminution de leurs droits sur leurs terres ancestrales. Ces droits sont continuellement menacés par des agriculteurs (soutenus par des politiciens locaux) mais aussi par les récentes propositions législatives du Congrès visant à faciliter l’investissement privé dans les régions tribales. Les tensions se sont ravivées depuis que le gouvernement a expulsé 7000 fermiers et leurs familles d’un territoire indien dans l’état de Mato Grosso plus tôt cette année. Mercredi, la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les centaines d’Indiens qui tentaient de prendre d’assaut le bâtiment du Congrès.

Cela fait aujourd’hui 47 jours que les enseignants de Rio mènent un vaste mouvement de grève. Ils s’opposent à la récente proposition salariale du maire de la ville dont le vote devait avoir lieu hier à l’hôtel de ville. Ils dénoncent le fait que celle-ci ne rencontre pas l’ensemble de leurs revendications et demandent son retrait avant de recommencer de nouvelles négociations. Dans l’après-midi d’hier, les grévistes s’étaient réunis devant le bâtiment. Lorsqu’ils ont tenté d’y pénétrer afin de faire entendre leur voix lors du vote, la police est intervenue pour les en empêcher en utilisant des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des projectiles en caoutchouc. Plus tôt dans la journée, elle était déjà intervenue de la même manière pour tenter de disperser le rassemblement des grévistes.

Gaz lacrymogènes contre enseignants à Rio

A l’occasion de la fête nationale, plus de cent manifestations ont eu lieu à travers le pays. A l’appel des syndicats nationaux, mais aussi de groupes d’étudiants, de collectifs anarchistes,…, la population est descendue dans la rue pour dénoncer un gouvernement corrompu ainsi que pour exiger une amélioration des services publics dans les domaines de la santé, des transports, de l’éducation et de la sécurité. A Brasilia, plus de 1000 personnes s’étaient rassemblées devant le Congrès où des heurts sporadiques les ont opposées à la police. A Rio, les forces anti-émeutes ont utilisé du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc pour disperser les manifestations. Au moins six manifestants ont été blessés. Selon les autorités, les forces de l’ordre ont procédé à plus de dix arrestations.

Manifestation anti-gouvernementale à Rio

Manifestation anti-gouvernementale à Rio

Vingt-cinq policiers ont été condamnés samedi à Sao Paulo à 624 ans de prison chacun pour avoir participé en 1992 au massacre de Carandiru. Ils était accusé du meurtre de 52 détenus, dans le cadre du deuxième volet d’un procès qui en aura quatre et doit juger au total 79 policiers. Vingt-trois policiers, accusés de la mort de 13 détenus, avaient été condamnés à 153 ans de prison chacun en avril, lors du premier volet du procès.

Les quatre volets correspondent aux meurtres enregistrés à chaque étage de la prison de Carandiru le 2 octobre 1992, lorsqu’une intervention policière qui devait mettre fin à une rixe entre détenus a provoqué une révolte de toute la prison. Aucun policier n’avait été blessé, alors que 111 prisonniers avaient été tués et 87 blessés. Il a fallu plus de vingt ans pour que le procès ait lieu, la justice militaire ayant été finalement dessaisie au profit de la justice ordinaire. Seul le responsable de l’opération, un colonel qui était également ancien député, avait été condamné dès 2001 à 632 ans de prison, mais il avait été déclaré innocent en appel. Il a été abattu chez lui en 2006.

massacre de Carandiru

massacre de Carandiru