La police brésilienne a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser une foule réunissant de centaines de personnes venues protester contre une hausse du prix des tickets de bus à Sao Paulo, la première ville du pays, devenant ainsi la deuxième manifestation de ce type en une semaine à terminer en affrontements avec les forces de l’ordre. Quelque 3.000 personnes se sont rassemblées vendredi sur l’une des principales artères de la ville pour exiger que le prix des tickets de bus, augmentés de 0,50 real à 3,50 reais (1,15 euro) la semaine dernière, soit abaissé, voire qu’il ne coûte plus rien.

La manifestation de la semaine dernière s’était soldée par l’arrestation de dizaines de personnes. Celle de ce vendredi a donné lieu à une arrestation. Vers la mi-2013, plus d’un million de personnes étaient descendues dans les rues au Brésil pour protester contre une hausse du prix des tickets dans les transports publics dans les grandes villes.

Manifestants arrêtés le 9 janvier

Manifestants arrêtés le 9 janvier

Trois personnes qui avaient pris part aux manifestations contre la FIFA à l’été 2013 ont été arrêtées car ils avaient interdiction de manifester dans leurs conditions de libération. Igor Mendes da Silva, militant du MEPR (mouvement étudiant populaire révolutionnaire) et du FIP-RJ (Front Indépendant Populaire de Ro de Janeiro) a été arrêté parce qu’il avait prit part à un évenement pour les prisonniers politiques brésiliens le 15 octobre dernier. Deux autres personnes ont été arrêtées Elisa Quadros Pinto et Karlayne Moraes da Silva Pinheiro.

Igor Mendes

Ce 20 septembre, la police américaine réalisait une opération de communication nommée « Thank a Police Officer Day » (La journée ‘remercie un agent de police’). Le but du jeu est de remercier un agent de police ‘dans la vraie vie’ ou bien de les remercier via les réseaux sociaux accompagnés du hashtag #thankapoliceofficerday. Mis à part les nombreux comptes twitter de commissariats et d’associations patriotiques américaines, l’opération a rapidement été détournée, et chacun remerciait un agent de police pour les innombrables bavures et violences de l’année 2014. ‘Merci d’avoir abattu un vendeur de cigarettes ambulant qui n’avait pas droit à la pension’, ‘Remerciez un agent de police, où on vous tabassera à mort’, ‘Merci d’avoir abattu un homme menotté par derrière en prétendant que vous aviez confondu votre flingue et votre taser’, ‘Merci de protéger les droits civiques du KKK’, ‘Merci d’occuper les rues avec des tanks’, ‘Merci d’avoir fait en sorte que même mes potes de droite commencent à vous haïr’ sont quelques-uns des messages que la police a reçu.

L’émission humoristique ‘Totally Biaised’ a poussé le jeu en faisant un micro-trottoir l’année dernière dans les rues de New-York (où la police a le droit de fouiller au hasard n’importe quel passant pour vérifier la présence d’armes : 500’000 personnes sont arrêtées administrativement chaque année et 1 sur 10 sont inculpées…). La plupart des passants étaient visiblement ahuris de savoir qu’une telle journée existait. Voir la vidéo ici
La journée a eu un écho particulier au Brésil, le pays où la police tue le plus chaque année. Ce 19 septembre, un policier qui paniquait en arrêtant un vendeur dans la rue a tout simplement abattu un passant en lui tirant dans la tête. (Voir la vidéo)
Vu la tournure des événements, il n’est pas sûr que la police répète l’opération l’année prochaine.

‘Rappelez-vous de remercier un agent de police et de le traiter comme il vous traite’

'Rappelez-vous de remercier un agent de police et de le traiter comme il vous traite'

Les affrontements, liés à l’éjection de 200 familles (800 personnes!) d’un grand hôtel squatté de São Paulo, se sont soldés par neuf arrestations «pour agression, vol, incendie et affrontements avec la police». Les affrontements ont commencé quand les occupants et des militants cagoulés solidaires ont résisté à l’ordre d’expulsion, se retranchant dans l’immeuble et lançant des pierres, des bouts de bois et même des vieux fauteuils sur les force de l’ordre. Cinq policiers auraient été blessés.

La police a riposté par des tirs nourris de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. À l’aide d’un blindé, elle a fini par entrer dans ce bâtiment de 20 étages et à en expulser les sans-logis qui l’occupaient depuis six mois. Ces derniers avaient érigé des barricades à proximité de l’immeuble. Ils ont envahi des magasins et incendié un bus devant le Théâtre municipal. Deux policiers et une femme enceinte ont été blessés et hospitalisés. Les affrontements se sont étendus à d’autres secteurs du centre de la capitale économique du Brésil où la police est intervenue contre des activistes ayant pris fait et cause pour les expulsés.

Brésil: Affrontements lors de l’évacuation d’un squat

Les habitants d’Isidoro (Belo Horizonte) s’apprêtent à être expulsés dans les prochaines heures ou les prochains jours. La ville fait partie d’un plan de gentrification à 6.5 milliards de dollars. 10’000 policiers militaires seront mobilisés pour expulser les 8’000 familles qui y vivent. Les mouvements sociaux et les communautés d’habitants de la ville ont réussi dans les derniers jours à bloquer légalement l’expulsion grâce à une loi qui empêche les militaires d’expulser/blesser des enfants, mais la police militaire brésilienne a déjà répondu qu’elle n’en avait pas grand chose à faire. Des relogements ne sont pas prévus. Les habitants ont construit des barricades à l’entrée de la ville.

Bresil : 20’000 personnes se préparent à être expulsées

A l’occasion de la semaine mondiale de solidarité avec les prisonniers anarchistes qui aura lieu du 23 au 30 août (Le 23 août est la date d’anniversaire de l’exécution de Sacco et Vanzetti), la Croix Noire Anarchiste de Rio appelle à des actions de solidarité avec les prisonniers de la Coupe du Monde, notamment avec 18 personnes qui avaient été arrêtées la veille de la finale et avec de nombreux autres militants qui risquent encore la répression. Des procès, perquisitions et arrestations d’anarchistes auront probablement lieu dans les prochaines semaines en lien avec les rassemblements massifs contre la Coupe du Monde 2014.

Brésil : Appel à la solidarité avec les prisonniers de la Coupe du Monde

Lors de ses nombreuses opérations de surveillance et de répression contre le mouvement anarchiste brésilien à l’occasion de la Coupe du Monde, la police de Rio de Janeiro a inscrit Mikhaïl Bakounine dans une liste de 18 suspects potentiels de violences lors des émeutes anti-Coupe. La police brésilienne ne s’est rendue compte que trop tard qu’elle n’avait peu de chance de mettre la main sur cet anarchiste mort il y a 138 ans. Bakounine s’est retrouvé dans cette liste de suspects après avoir été cité dans une conversation téléphonique de Camila Jourdan, professeure de philosophie mise sur écoute et détenue pendant 13 jours. La police politique du Brésil avait commis une gaffe similaire pendant la dictature en listant Karl Marx parmi une liste de personnes subversives à surveiller. Les internautes brésiliens moquent donc la police brésilienne en diffusant des avis de recherche fictifs « Recherché pour actes de vandalisme lors de manifestations ».

Un avis de recherche fictif moquant la police de Rio

Un avis de recherche fictif moquant la police de Rio

Le Fifa Fan Fest est un évenement gratuit et en plein air à Rio de Janeiro qui accueille quotidiennement les spectateurs de foot qui n’ont pas de tickets pour aller voir les matchs. L’événement est donc aussi un lieu où les militants anti-fifa peuvent accrocher des banderoles, etc…
Mais hier la police anti-émeute a attaqué avec du gaz poivré et des grilles les spectateurs. Un incident de plus dans la longue liste de la Fifa qui ne semble plus être à ça de près.

Bresil : La police attaque… les spectateurs.

La police brésilienne a tiré des grenades de gaz lacrymogène samedi pour disperser quelque 350 manifestants anti-Mondial non loin du stade Maracana de Rio de Janeiro, alors que s’y disputait la rencontre Colombie-Uruguay. Lorsque les manifestants se sont approchés des alentours du stade, environ 250 policiers les ont repoussés avec des grenades lacrymogènes. Au moins trois manifestants ont été interpellés. Les policiers, appuyés par des collègues à moto et en voiture, ont ensuite chargé sur plusieurs petits groupes de jeunes cagoulés, les faisant reculer vers le point de départ de la marche, à environ un kilomètre du stade.

Brésil: Encore des affrontements à Rio