Des policiers lourdement armés auraient attaqué des autochtones kinikinawa sur leurs terres situées dans le centre-ouest du Brésil, terrorisant la communauté et blessant plusieurs personnes. Une séquence vidéo montre les policiers arrivant dans plusieurs véhicules et un hélicoptère, ainsi qu’un homme kinikinawa saignant, blessé à la tête. Le 1er août, les Kinikinawa ont réoccupé une partie de leur terre ancestrale, qui leur avait été volée il y a des années pour faire place à des éleveurs. Peu de temps après que les Kinikinawa aient procédé à leur opération, la police est arrivée et les a attaqués.

On pense que la police n’avait pas reçu l’ordre officiel d’un juge d’« expulser » les Kinikinawa du territoire réoccupé et agissait au lieu de cela sur ordre d’un maire et éleveur local. Depuis l’arrivée à la présidence de Bolsonaro, le 1er janvier dernier, le nombre d’invasions territoriales et d’attaques contre les peuples autochtones a explosé.Un Kinikinawa blessé lors du raid policier

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Au moins 164 défenseurs de l’environnement se battant contre des projets miniers, forestiers ou agro-industriels ont été tués en 2018, selon l’ONG Global Witness. Le pays le plus dangereux pour les militants et les autochtones défendant leurs terres a été les Philippines, avec 30 meurtres. La Colombie et l’Inde ont elles compté 24 et 23 morts en 2018. Avec 16 meurtres confirmés, le Guatemala est de son côté le pays avec le plus de morts comparés au nombre d’habitants.

L’événement le plus mortel a eu lieu dans l’Etat du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, où elle assure que 13 personnes ont été tuées après une manifestation contre l’entreprise Sterlite, raffinant le cuivre (voir notre article). Au moins huit militants impliqués dans des conflits terriens avec des représentants de l’industrie du soja ont été tués en 2018 dans l’Etat brésilien de Para à lui seul. Aux Philippines, qui ont pris la place du Brésil comme pays le plus meurtrier, c’est neuf cultivateurs de canne à sucre, dont des femmes et des enfants, qui ont été abattus par des hommes armés sur l’île de Negros. L’avocat représentant les familles des victimes a été tué quelques jours plus tard.

La manifestatrion contre l’usine Sterlite

La manifestatrion contre l'usine Sterlite

Des affrontements ont eu lieu à l’occasion de plusieurs marches non autorisées, dont trois simultanément, dénonçant la visite au Chili du président brésilien Jair Bolsonaro. Les troubles ont commencé à Santiago vers 20 heures, après que les manifestants ont commencé à descendre la rue Alonso de Ovalle, dans le but de se diriger vers le Palacio de La Moneda, le palais présidentiel. Les forces spéciales des carabiniers sont intervenues pour bloquer le passage, provoquant les affrontements. Les incidents ont provoqué des coupures de circulation et, selon les carabiniers, 13 personnes ont été arrêtées pour ces incidents.

Affrontements pour la visite de Bolsonaro

Affrontements pour la visite de Bolsonaro

Une soirée consacrée aux luttes et répressions en Amérique Latine se tiendra le vendredi 22 mars à Bruxelles. Après plus de 10 ans de gouvernements se réclamant du socialisme, divers pays d’Amérique Latine font face à des bouleversements importants. La soirée se concentrera plus particulièrement sur la situation au Brésil et en Argentine, pays où la situation politique se polarise et où les travailleurs et travailleuses s’organisent pour faire face à une répression de plus en plus brutale. Cette soirée sera aussi l’occasion de discuter des luttes et perspectives ainsi que de présenter le cas de Daniel Ruiz, dirigeant syndical et militant politique, emprisonné depuis 6 mois par le gouvernement de Macri.

La soirée se tiendra le vendredi 22 mars (à 19h) au Local Sacco-Vanzetti, 54 chaussée de Forest à 1060 Bruxelles
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Événement facebook->https://www.facebook.com/events/2228189650727683/]

Bruxelles : Vendredi 22 mars, soirée d’information sur les luttes et répressions au Brésil et en Argentine

Rosane Santiago Silveira, une militante des droits de l’environnement et des droits humains, a été brutalement torturée et assassinée dans la ville de Nova Viçosa (Bahia), au Brésil. Elle se battait pour endiguer l’accaparement des terres par les plantations d’eucalyptus dans la réserve extractive environnementale d’Ilha de Barra Velha, une zone protégée où les familles résidentes tirent leur subsistance de produits naturels extraits de la forêt. Ces activités aident à maintenir l’intégrité de la forêt. Rosane Silveira a été retrouvée morte chez elle le 29 janvier, les mains et les pieds attachés et blessés, un vêtement serré autour du cou et des coups de couteau à la tête.

Rosane Santiago Silveira

Rosane Santiago Silveira

Cesare Battisti, en cavale depuis décembre, a été capturé en Bolivie et devrait en principe être livré prochainement par le Brésil à l’Italie où il a été condamné à une peine à perpétuité. Un avion, avec à son bord des membres de la police et des services secrets italiens, est parti pour la Bolivie, où l’ex-militant des « Prolétaires armés pour le communisme » a été arrêté. C’est dans la ville de Santa Cruz de la Sierra que l’arrestation a eu lieu. Selon le quotidien italien Corriere della sera, le fugitif de 64 ans a été repéré dans la rue samedi en fin d’après-midi par une équipe spéciale d’Interpol. Battisti a vécu exilé au Brésil depuis 2004, après avoir passé près de 15 ans en France.

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Conformément à sa promesse de campagne (lire notre article), Jair Bolsonaro a exigé que soit rédigé et signé l’acte d’extradition de Cesare Battisti. En amont des élections, le nouveau premier ministre fasciste avait promis de faire livrer l’ancien membre du groupe Proletari armati per il comunismo, condamné à plusieurs peines de prison à vie et réfugié au Brésil depuis 2007. Le président du Brésil Michel Temer a signé le document ce vendredi et un mandat de détention préventive a été émis jeudi soir par le juge Luiz Fux, pour éviter « une quelconque tentative de fuite ». Vendredi, la Police fédérale a débuté les recherches pour le localiser. L’homme résidait ces dernières années à Cananeia, petite ville côtière de l’Etat de Sao Paulo (sud-est).
Son avocat avait annoncé, peu avant l’annonce de la signature de l’acte d’extradition, qu’un recours avait été déposé devant la Cour suprême pour demander une révision de la décision du juge.

Cesare Battisti

Cesare Battisti

Après l’élection du président fascistes au Brésil le ministre italien de l’Intérieur a tweeté: « Après des années de discussions, je demanderai le retour en Italie du terroriste rouge Battisti (…) J’ai hâte de rencontrer Bolsonaro, je suis heureux de me rendre personnellement au Brésil pour aller chercher Battisti et l’emmener dans les prisons de la patrie ». Jair Bolsonaro a promis de faire livrer à Matteo Salvini l’écrivain Cesare Battisti, ancien membre du groupe Proletari armati per il comunismo, condamné à plusieurs peines de prison à vie et réfugié au Brésil depuis 2007.

« Bolsonaro peut dire ce qu’il veut, je suis protégé par la Cour suprême. Ce ne sont que des paroles, des fanfaronnades. Il ne peut rien faire, il y a une justice et je suis protégé par la justice », a déclaré Cesare Battisti à Radio Rai. Jusqu’à récemment, Battisti vivait à Cananéia, un village de pêcheurs situé sur la côte de São Paulo.

Cesare Battisti

Cesare Battisti

Jeudi 25 octobre, quelques jours avant l’élection du candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro, la police a investi 27 universités, à la demande des tribunaux électoraux. Les forces de police étaient à la recherche de supposé matériel de propagande électorale illégale. À Rio, une juge a fait enlever une banderole du fronton du bâtiment de la faculté de droit de l’université fédérale Fluminense (UFF), sur laquelle était inscrit, autour du symbole antifasciste. À l’université de l’État de Rio, les agents électoraux ont retiré une banderole en hommage à Marielle Franco, un élue municipale de gauche assassinée en mars dernier (voir notre article). Dans le Paraíba, les agents du tribunal électoral se sont introduits dans l’université pour retirer une banderole où était simplement inscrit « moins d’armes, plus de livres ».

Les conférences et des débats sur la dictature militaire et le fascisme qui ont été interdits. C’est le cas d’un débat public intitulé « Contre la fascisme, pour la démocratie », qui devait avoir lieu à l’université fédérale de Rio Grande do Sul (la région de Porto Alegre). Dimanche dernier, dans une allocution filmée diffusée pour ses supporters rassemblés à São Paulo, Jair Bolsonaro a annoncé « nous allons balayer ces bandits rouges du Brésil » avec « nettoyage jamais vu dans l’histoire de ce pays ». Il a précisé qu’il allait classer le Mouvements des paysans sans Terre (MST) et le Mouvement des travailleurs sans toit (MTST) comme des organisations terroristes.

La Faculté de droit de l’Universidade Federal Fluminense avant l’intervention policière

La Faculté de droit de l'Universidade Federal Fluminense avant l'intervention policière

Le 24 juillet, le tribunal de Rio a condamné 23 militants du mouvement anti-FIFA à des peines de 5 à 7 ans de prison. Le même jour, plus de 800 personnes ont participé à une action de solidarité et s’opposer au procès des 23 prisonniers politiques, à la criminalisation de la protestation populaire et à l’intervention militaire de Rio de Janeiro. Igor Mendes da Silva, militant du MEPR (mouvement étudiant populaire révolutionnaire) et du FIP-RJ (Front Indépendant Populaire de Rio de Janeiro) a été condamné à 7 de prison (voir notre article).

Igor Mendes

Igor Mendes