Quelques milliers de personnes ont manifesté dans les rues du centre-ville de Montréal à l’invitation du Mouvement étudiant révolutionnaire. La marche avait été déclarée illégale. A 21 h, les manifestants ont entonné le slogan «À nous la rue», au son d’un hélicoptère. Ils ont marché pendant près de deux heures dans les rues du centre-ville. Certains manifestants ont pris des matériaux urbains pour bloquer le boulevard René-Lévesque, d’autres portaient un masque malgré le règlement P-6 les interdisant pendant une manifestation. Des pétards et des pièces pyrotechniques ont été tirés. Après 25 minutes, les policiers ont tenté d’intercepter un petit groupe, provoquant du même coup la colère des autres qui ont riposté en lançant des projectiles. Un certain nombre de véhicules de police ont été abimés et la vitrine d’une la banque a été fracassée. D’autres confrontations se sont déroulées alors que des policiers ont utilisé du poivre.

Le SPVM (la police de Montréal) a lancé un ordre de dispersion vers 10 h 45 après un face-à-face d’une vingtaine de minutes. Mais la grande masse de manifestants de poursuivre leur marche. Les policiers ont tenté à au moins trois reprises de les diviser en petits groupes, mais les manifestants ont réussis à se rassembler. Les forces de l’ordre ont finalement réussi leur manoeuvre en employant du gaz lacrymogène. Quatre personnes avaient été arrêtées pour voie de fait ou agression armée.

Canada: Manifestation nocturne et affrontements à Montréal

À l’instar des manifestations du «printemps érable» de 2012, le rassemblement étudiant de lundi midi au centre-ville a donné lieu à plusieurs affrontements entre policiers et manifestants. Le bilan: deux policiers blessés légèrement; l’un à un bras et l’autre au visage, deux arrestations pour voies de fait sur un agent de la paix et 24 manifestants interpellés pour avoir refusé d’obtempérer à un ordre d’un policier.

Scandant «À qui la rue? À nous la rue!», les manifestants ont entamé la marche sur le coup de midi, à partir du square Phillips. Il s’agissait d’une première manifestation organisée dans le cadre de la grève étudiante déclenchée lundi matin, dans plusieurs établissements scolaires de la province. Après avoir zigzagué pendant quelques minutes dans les rues du centre-ville, un groupe de manifestants a fait irruption à l’intérieur de SNC-Lavalin et c’est à ce moment que la police est intervenue. Plusieurs manifestants ont été frappés par les policiers à coups de bâtons télescopiques. Puis, des gaz irritants ont été largués par les forces de l’ordre.

Canada: Affrontements entre manifestants et policiers

La manifestation contre la brutalité policière de ce dimanche après-midi a été déclarée illégale par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), peu après son début, les organisateurs n’ayant pas remis un itinéraire aux forces de l’ordre avant d’amorcer leur marche.Deux groupes de manifestants ont été interpellés aux coins des rues Maisonneuve et Berri et aux coins des rues Berri et Sherbrooke. Vers 16 h, une trentaine de personnes marchaient sur la rue Saint-Laurent en direction nord, sous la surveillance d’autopatrouilles.

EDIT: Entre 50 et 60 personnes vont recevoir des constats d’infraction de 504$ pour avoir entravé la circulation en vertu du Code de la sécurité routière lors de la manifestation contre la brutalité policière à Montréal.

Canada: La manifestation contre les brutalités policière illégalisée et réprimée

De retour d’un voyage en République Dominicaine, un citoyen canadien a été arrêté à la frontière de son pays pour avoir refusé de communiquer le mot de passe de son smartphone aux douaniers. L’homme, qui estime que les données sauvegardées sur son smartphone sont strictement confidentielles, a été privé de liberté durant plusieurs heures, avant d’être relâché. Il fait face à une amende comprise entre 1.000 et 25.000$, assortie d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 1 an. Le procès est programmé pour la mi-mai, et il ne compte pas plaider coupable.

Au Canada, les voyageurs doivent désormais communiquer le mot de passe de leur smartphone et de leur ordinateur portable, sous peine de se voir refuser un VISA ou de recevoir une amende pouvant monter jusqu’à 25.000$. Les officiers de la douane ont le droit d’inspecter toutes les affaires en votre possession, durant le transit. Cela inclut le smartphone, la tablette et l’ordinateur. En théorie, tous les passagers d’un vol ne sont pas contrôlés. Seuls ceux présentant un profil “à risque” ou piochés au hasard sont susceptibles de se voir demander le mot de passe de leur smartphone. Reste que l’absence de cadre juridique ne permet pas de savoir où s’arrête le droit des douaniers, ni s’ils sont autorisés à demander par exemple les mots de passe pour certains services ou applications utilisés sur le smartphone.

Patrice Legendre, du Parti Communiste Révolutionnaire (PCR, maoïste) a été acquitté de la plupart des charges qui pesaient contre lui suite à la manifestation du 1er mai 2011. Ce sont les accusations de voies de faits sur un agent de la paix, d’agression armée et de port d’arme dans un dessein dangereux qui ont été rejetées par la juge. Seule charge retenue : « entrave au travail des policiers ». Patrice avait été arrêté à la fin du mois de juin 2011 avec trois autres militants. Le but des renseignements canadiens avaient été à l’époque de réprimer les incidents survenus à la fin de la manifestation du 1er mai. Les trois autres militants avaient déjà été acquittés. C’était Luc Renaud, chef de la « lutte contre le communisme » qui avait mené cette répression (qui avait commencé par de nombreuses filatures et perquisitions) dont il ne reste aujourd’hui plus rien.

Patrice Legendre, membre du PCR

Le procès de Jennifer Pawluck, accusée de harcèlement criminel pour avoir diffusé sur Internet une photo d’un tag montrant un policier de Montréal avec une balle dans la tête, s’est ouvert lundi au palais de justice de Montréal. Ian Lafrenière, qui est représenté sur ce tag, a été le premier témoin entendu dans cette affaire. C’est un policier bien connu à Montréal puisqu’il est porte-parole du Service de la police de la ville.

Jennifer Pawluck avait diffusé une photo du tag sur son compte Instagram. Il est cependant admis qu’elle ne l’a pas dessiné. La diffusion de l’image du tag sur les réseaux sociaux survenait dans la foulée du mouvement de grève étudiante qui a secoué le Québec au printemps 2012. Plusieurs manifestations avaient donné lieu à des affrontements entre manifestants et policiers.

Canada: Procès d’un tag anti-policier

Les parlementaires ont débattu, mercredi, du projet de loi antiterroriste proposé par le gouvernement conservateur. Le ministre de la Sécurité publique canadien a déposé son projet de loi en après-midi qui des pouvoirs d’intervention accrus pour les agents du SCRS dans leurs enquêtes, des détentions préventives facilitées pour des personnes soupçonnées d’activités terroristes, et une modification de la liste d’interdiction de vol pour y inclure davantage de suspects. Lors de la période des questions précédant le dépôt du projet de loi C-51, le chef de l’opposition a répété que la loi était truffée de termes trop généraux qui pourraient mettre en péril la liberté des Canadiens, comme la définition de « menace à la sécurité » qui inclut tout ce qui pourrait entraver la stabilité économique. En outre, le projet de loi ne prévoit pas de nouveaux mécanismes de surveillance pour les agents de la GRC et du SCRS qui se voient déléguer de nouveaux pouvoirs.

La loi 10 visant à faire des économies annuelles de 220 millions de dollars sur le secteur de la santé a été adopté après près de 15 heures de débats en vertu d’une procédure accélérée d’exception appelée « de bâillon ». Des syndiqués membres des principales centrales syndicales représentant le personnel du secteur de la santé avaient manifesté tout l’après-midi devant le parlement pour dénoncer l’adoption sous bâillon du projet de loi 10.

La « journée du bâillon » sur le projet de loi 10 a été marquée par l’expulsion de vingt-cinq syndicalistes de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) qui s’étaient frayés un chemin jusqu’à la galerie des visiteurs du Salon bleu. Un premier groupe de quinze personnes a été expulsé de l’Assemblée nationale, vers 15h, après avoir crié «non» au projet de loi 10, perturbant temporairement les travaux en chambre. Les policiers ont expulsés les manifestants. Une trentaine de minutes plus tard, un deuxième groupe, presque aussi nombreux, a récidivé, avant d’être soumis au même traitement que leurs prédécesseurs.

Canada: Syndicalistes de la santé expulsés du parlement

La Cour suprême du Canada a tranché que la loi de la Saskatchewan sur les services essentiels qui restreint le droit de grève de ses employés du secteur public est inconstitutionnelle. Cette décision a des répercussions dans les autres provinces canadiennes qui se sont dotées de lois similaires. Cette décision constitutionnalise en quelque sorte le droit de grève comme faisant partie de la liberté d’association ce qui change l’équilibre des forces entre employés et employeurs au Canada.

La loi sur laquelle se sont penchés les sept juges avait été adoptée en 2008 par la Saskatchewan qui prétendait que celle-ci visait à assurer la sécurité de la population en cas de grève. Elle avait pour effet de limiter la capacité des employés du secteur public qui fournissent des services jugés essentiels de faire la grève. La loi créait une méthode dite de « loi contrôlée » qui établit un régime destiné à limiter le nombre de salariés qui peuvent refuser de travailler lors d’une grève. De nombreux syndicats et des fédérations de travailleurs ont contesté la constitutionnalité de cette loi, soutenant qu’elle porte atteinte aux droits et libertés garanties par la Charte canadienne des droits et libertés. De grandes entreprises comme Air Canada sont intervenues dans les procédures et les gouvernements de plusieurs provinces comme le Québec ont aussi fait valoir leurs arguments afin de protéger la validité de lois semblables qu’elles ont adoptées. La Cour suprême a suspendu la déclaration d’invalidité de la loi pour un an, donnant ainsi le temps à la Saskatchewan pour rédiger une nouvelle mouture de la loi.

Manifestants devant la Cour d'appel de la Saskatchewan.