Plusieurs documents publiés récemment révèlent que diverses forces policières ont travaillé de nombreux mois pour infiltrer leurs agents dans des groupes anti-guerre, anti-mondialisation et anarchistes en prévision des sommes qui se sont déroulés en juin dernier à Huntsville et à Toronto. Les rapports montrent qu’elles ont assigné à une douzaine d’officiers la tâche de surveilles les ‘extrémistes criminels’ potentiels. L’analyse de ces rapports divulgue les méthodes des autorités. Celles-ci ont mis en place un groupe de renseignements en janvier 2009, qui à son tour à affecté une douzaine d’officiers à une équipe d’investigation clandestine pour la surveillance et l’infiltration des présumés réseaux extrémistes. Le groupe de renseignement avait un mandat pour utiliser les officiers et les informateurs clandestins dans les rangs des réseaux de protestation, non seulement pour contrôler l’activité criminelle potentielle des organisateurs, mais également pour ‘prévenir, empêcher, étudier et/ou interrompre’ les menaces pour le sommet. L’équipe d’investigation a créé et partagé des dossiers sur une longue liste d’individus, leur attribuant un code de couleur selon le niveau de risque qu’ils représentaient à ses yeux: rouge (suspect), orange (personne qui présente un certain intérêt), jaune (associé). Cela a permis à la police d’identifier les ‘extrémistes criminels’ qui constituaient une menace significative pour le sommet, visant principalement les groupes anti-capitalistes.
En plus de cette surveillance en amont, des policiers en civil, par équipe de quatre minimum, étaient posté à travers la foule durant les manifestations anti-G20/G8 en tant qu’ ‘observateurs’. Leur rôle était de ‘fournir des renseignements en temps réel sur les manifestations et les gros rassemblements de protestataires où les renseignements recueillis au cours des mois précédents avaient prévus des manifestations de violence’. Ces observateurs devaient également suivre et transmettre les mouvements des bus, des camionnettes et des trains véhiculant les groupes de manifestants. Ces rapports contiennent aussi les conclusions policières de toutes ces opérations. Les autorités se disent satisfaites des renseignements recueillis, mais ont toutefois dénoncé quelques manquements, notamment quant au délai de transmission d’informations importantes au niveau tactique, mais elles se sont engagées à les corriger à l’avenir.
Rappelons que le G20 a été le cadre de la plus grosse opération d’arrestation de masse de l’histoire du Canada et que plusieurs douzaines de personnes font toujours face aujourd’hui à des accusations.