La mobilisation des indépendantistes en Catalogne sud a été très importante ce vendredi. L’autoroute ayant été fermée à Gérone une bonne partie de la journée alors qu’à Barcelone, autour du conseil des ministres espagnols, des heurts ont opposé des membres du comité de défense de la république catalane à la police. Au lendemain d’une réunion entre Pedro Sanchez et Quim Torra et alors qu’un conseil des ministres délocalisé se déroule à Barcelone, des agents des Mossos d’Esquadra, la police catalane, repoussaient des manifestants des CDR (Comité de Défense de la République, indépendantistes) qui tentaient de bloquer l’avenue Paral.lel, non loin de la statue de Colon. Plusieurs arrestations ont été signalées.

Face à face du vendredi 21 décembre à Barcelone

Tamara Carrasco, qui avait interdiction de quitter Viladecans, et Adrià Carrasco, exilé en Belgique, avaient été arrêté.e.s il y a 7 mois pour avoir participé aux mobilisations des CDR (Comités de Défense de la République) dans en 2018. Tous les deux étaient accusé.e.s de terrorisme, rébellion et sédition. La Cour espagnole a abandonné ces charges. L’affaire sera renvoyée devant les tribunaux ordinaires pour des faits de troubles de l’ordre public.

Adrià Carrasco n’envisage pas, pour l’instant, de rentrer en Catalogne tant que l’ordre de recherche et de capture ne sera pas annulé.

Tamara Carrasco et Adrià Carrasco

Tamara Carrasco et Adrià Carrasco

Ce lundi matin, Mariona Quadrada, conseillère municipale de Reus (Tarragone) de la Candidature d’unité populaire (CUP) a été arrêtée par les Mossos d’Esquadra (police autonome de Catalogne) pour avoir refusé de témoigner devant les tribunaux. Mariona Quadrada fait l’objet d’une enquête et est accusée d’incitation à la haine pour avoir traité d' »assassins » deux conseillers du parti des citoyens unionistes (Ciudadanos) lors des manifestations du 3 octobre 2017 contre les violences policières à l’encontre des électeurs du référendum pour l’indépendance de la Catalogne organisé deux jours auparavant.

Catalogne: Une conseillère municipale arrêtée

La date du procès n’a pas été encore fixée mais son ouverture est attendue début 2019. L’ancien président catalan Carles Puigdemont, qui s’est réfugié en Belgique, n’est pas concerné par ce procès, la justice espagnole ne jugeant pas en absence. Le parquet général a requis de 7 à 25 ans de prison contre 12 dirigeants indépendantistes accusés de « rébellion », « détournements de fonds publics » ou « désobéissance grave ». Six autres indépendantistes, qui comparaîtront seulement pour « désobéissance grave », encourent une amende.

En prison depuis un an, l’ancien vice-président catalan Oriol Junqueras est le seul à encourir la peine la plus élevée de 25 ans de prison et d’inéligibilité. Le parquet a également demandé 17 ans de prison contre l’ancienne présidente du parlement régional catalan Carme Forcadell, et les ex-présidents de puissantes associations indépendantistes, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart. Dans un autre dossier judiciaire, le parquet a réclamé 4 à 11 ans de prison contre quatre responsables de la police catalane, dont son ancien chef, Josep Lluís Trapero, accusé de rébellion.

Manifestation poru les prisonniers indéopendantistes catalans (archive)

Manifestation poru les prisonniers indéopendantistes catalans (archive)

Hier matin, sur l’avenue « Diagonal » de Barcelone, des manifestants cagoulés ont brûlé plusieurs conteneurs à ordure et coupé le trafic pendant environ 20 minutes. Ils ont pu partir avant l’arrivée en force de la police régionale catalane. C’est une des réaction à l’évacuation du squat Ca La Trava, qui a eu lieu jeudi dans le quartier de Gràcia. La veille, une manifestations avait été l’occasion d’attaques contre deux sociétés immobilières et une banque. Des conteneurs avaient aussi été incendiés. Une personne a été arrêtée.

Manifestation de soutien au squat Ca La Trava

Manifestation de soutien au squat Ca La Trava

Des échauffourées ont opposé militants indépendantistes radicaux et forces de l’ordre hier soir 1er octobre dans la capitale catalane, à la fin de la manifestation marquant le premier anniversaire du référendum d’autodétermination interdit par Madrid. Les manifestants ont renversé peu après 21h les barrières protégeant l’entrée du parlement régional et les policiers régionaux, dépendant du gouvernement catalan, ont répliqué en chargeant. Certains militants radicaux, le visage masqué, ont lancé des pierres aux policiers et tenté de faire des barricades avec des poubelles renversées.

Les affrontements d’hier lundi à Barcelone

Les affrontements d'hier lundi à Barcelone

Le samedi 29 septembre, une manifestation organisée par le syndicat Jusapol (police nationale espagnole et garde civile) a rassemblé environ 2000 personnes (dont des policiers et des groupes d’extrême-droite et anti-indépendantistes Vox et Société Civile Catalane, des élus de Ciudadanos ainsi que l’ex-déléguée du gouvernement espagnol à Barcelone). Face à eux, environ 6000 indépendantistes catalans et anti-fascistes se sont mobilisés pour s’opposer à cette manifestation. La date de cette manifestation avaient également un enjeu symbolique puisqu’organisée près d’un an après le référendum de 2017 sur l’indépendance de la Catalogne. L’appel du syndicat avait pour mot d’ordre général une demande d’augmentation de salaire mais appelait également à «rendre hommage à leurs collègues qui étaient intervenus en Catalogne l’année précédente. » Au total, 14 personnes ont été blessés légèrement et 6 ont été arrêtés.

Les contre-manifestants ont, entre autre, jeté et pulvérisé de la poudre de couleur sur les policiers recouvrant les boucliers anti-émeute et les fourgons de police.

Affrontement entre policiers et indépendantistes et antifascistes catalans

Affrontement entre policiers et indépendantistes et antifascistes catalans

Lors des mobilisations de la Diada du 11 septembre ( Journée nationale Catalane ) prés d’un million de personnes ont pris part au différentes initiatives pour l’indépendance, le respect du scrutin d’autodétermination auto-organisé et la solidarité avec les dirigeants indépendantistes incarcérés pour son organisation.

Par ailleurs Rescat l’organisation antirépressive de la Gauche Indépendantiste a défilé le matin de cette même journée dans Barcelone pour réaffirmer son soutien total à Lola ( Maria Dolores López Resino ) et Marina Benardo indépendantistes catalanes incarcérées en France et en Espagne pour leur engagement au sein de l’organisation de libération nationale basque ETA. Un millier de personnes ont prit part à ce rassemblement sous les mots d’ordre d’amnistie et de solidarité avec l’ensemble des réprimés catalans, exilés et l’ensemble des anarchistes, communistes et antifascistes poursuivis en Catalogne et dans l’état espagnol.

La manifestation de Rescat

La manifestation de Rescat

Le gouvernement espagnol envoie plus de 500 policiers anti-émeutes en Catalogne. Le ministère de l’Intérieur veut renforcer la présence policière dans la perspective du premier anniversaire de la répression du referendum sur l’indépendance de la Catalogne. Ces policiers anti-émeutes, qui rejoindront 500 autres déjà déployés ont pour mission de garder les bâtiments appartenant à l’État et, si nécessaire, de soutenir les Mossos d’Esquadra (policiers catalans) pour faire face aux actions attendues des Comités de Réfense de la République (gauche indépendantiste) dans les rues. Un premier contingent d’agents est arrivé de Galice à la Barra del Bruc. En complément, le ministère de l’intérieur a bloqué tout transfert de policier se trouvant actuellement en Catalogne avant le 15 octobre. Demain 11 septembre aura lieu les premières manifestations.

Policiers anti-émeute espagnols

Policiers anti-émeute espagnols

Le Bureau du Procureur a requis une peine de deux ans et demi de prison pour 11 des 14 personnes détenues et identifiées lors du rassemblement organisé par les Comités de Défense de la République (CDR, gauche indépendantiste) le 23 février dernier devant la Cour supérieure de la justice de Catalogne (TSJC) à Barcelone. Les manifestants sont accusés de « désobéissance » et de « résistance sérieuse ». La cause en a été instruite par le tribunal d’instruction 31 de Barcelone.

Devant le TSCJ le 23 février dernier

Devant le TSCJ le 23 février dernier