Des résidants de Baha, une petite municipalité chinoise située dans le Yunnan se sont révoltés la semaine dernière quand le patron de l’usine de produits métalliques de leur localité a refusé de les rencontrer. Ils entendaient lui faire comprendre que la situation n’est plus tenable pour eux en terme de pollution. Depuis plusieurs années, ces villageois vivent dans un épais nuage de fumée alors que l’usine rejette également de l’eau polluée dans le sol. A l’annonce du refus du patron, ils ont pris d’assaut les installations de l’usine et ont également saccagé des voitures et de l’équipement. Les autorités sont rapidement intervenues, entrainant une attaque contre le commissariat local et de violents affrontements avec les forces anti-émeute.

Emeute dans un village chinois

Emeute dans un village chinois

Le gouvernement local de la province de Fujian a récemment vendu des terres côtières, des zones humides et des eaux côtières cultivées par les villageois de Aosha. Ces derniers ont reçu une indemnisation de 4000 yuan (500€), ce qui est perçu comme largement insuffisant dans la mesure où cela ne couvre pas la moitié de leur manque à gagner annuel. Une pétition a été déposée devant le gouvernement local, entraînant une vaste opération policière dans le village. Samedi, plus de 200 policiers ont fait irruption dans le village, armés de matraques électriques. Ils ont interpellés des dizaines de personnes avant que les villageois, non-armés, réagissent en leur lançant des pierres. Cette réaction a entraîné de violents affrontements. Plus de vingt personnes ont été grièvement blessées, plusieurs d’entre elles sont entre la vie et la mort. Les autorités n’ont pas commenté l’action policière et ont depuis instauré un black-out autour du projet et du mouvement de contestation. Selon les villageois, sept personnes sont toujours actuellement détenues.

Déploiement policier à Fujian

Déploiement policier à Fujian

Neuf personnes armées de haches et de couteaux ont été tuées dans l’attaque qu’elles ont lancées contre un commissariat de police du Xinjiang, province chinoise en proie à des troubles. Les assaillants ont tué deux agents auxiliaires de police et ont blessé deux policiers avant d’eux-mêmes trouver la mort dans des tirs. L’incident s’est produit à Serikbuya, localité du comté de Bachu, dans la préfecture de Kashgar.
Plus de cinquante personnes auraient été arrêtées dans cette Région autonome chinoise au cours d’opérations policières début novembre.

En milieu de semaine, des policiers ont tenté d’intervenir dans le village de Guangji pour y arrêter deux hommes qui sont accusés de ‘détention illégale et blessures volontaires’. Tous deux sont activement impliqué dans les récents mouvements de masse contre les expropriations dans l’ensemble de la province du Yunnan, dans le sud de la Chine et ces accusations seraient liées à une manifestation récente. 200 villageois ont bloqué l’accès au village pour empêcher l’entrée des forces de l’ordre. A l’arrivée des renforts policiers, de violents affrontements ont opposé les deux camps avant que les forces de l’ordre ne parviennent à atteindre le village. Des policiers y ont été bloqué plusieurs heures avant de parvenir à s’enfuir. Les deux représentants villageois ont été emmenés et relâchés quelques heures plus tard. Au moins 27 policiers ont été blessés dans les heurts et 30 véhicules de l’administration endommagés.

Ce lundi 9, de nouvelles directives de la Cour suprême chinoise et du parquet « clarifient » les limites à ne pas franchir en matière de « propagation de rumeur » sur le net. Ainsi des billets de microblogs constitués de « fausses informations » et dont l’impact est jugé « sérieux » car ils auront été vus plus de 5 000 fois ou retweettés plus de 500 fois : les auteurs seront jugés au pénal et encourent jusqu’à trois ans de prison. Un message diffamatoire ne peut donner lieu à des poursuites que si la victime porte plainte, excepté dans sept cas : quand la rumeur déclenche une manifestation de masse, une crise sociale, un conflit interethnique ou interconfessionnel. Ou quand elle nuit à l’image de l’Etat, aux intérêts nationaux et à l’image de la Chine à l’étranger.

Ces directives, entrées en vigueur dès mardi, ont suscité moult sarcasmes dans la blogosphère. Un internaute de Changsha a rediffusé sur Weibo la capture d’écran d’un quotidien local qui avait repris la « bavure » de l’Agence Chine Nouvelle dimanche sur l’attribution des JO de 2020 à Istanbul et non à Tokyo. Les internautes se sont empressés de rediffuser l’information afin de dépasser le seuil des 500 « retweets », pour mettre ainsi dans l’illégalité virtuelle la très officielle Agence Chine Nouvelle.

Edward Snowden, l’ancien agent secret américain s’est évanouit dans la nature il y a quelques dizaines de minutes en atterrissant à Moscou.
Selon les passagers et les journalistes présents sur place : l’espion déchu aurait prit directement ses bagages sur le tarmac avant d’embarquer dans une voiture diplomatique équatorienne parquée à cotée de l’avion. Il serait donc en route pour Caracas via la Havane, malgré l’avion affreté par Julian Assange aux frais de Wikileaks il y a quelques jours.
Edward Snowden pourrait donc obtenir d’ici quelques heures le statut de réfugié politique au Venezuela, tout comme Assange avait obtenu le sien auprès de l’ambassade équatorienne à Londres.

Cette véritable histoire d’espionnage se poursuit alors que Snowden continue à faire des révélations quotidiennes sur les systèmes de renseignements américains.

USA : Snowden en route pour…

Alors qu’il était resté muet depuis plusieurs jours, Edward Snowden, l’espion américain qui avait révélé des informations sur des programmes de surveillance gargantuesques utilisés par la NSA et le FBI, réapparaît aujourd’hui dans un journal de Hong-Kong, où il est caché depuis les révélations.

Snowden promet d’autres divulgations sans rentrer dans les détails, il a également déclaré qu’il ne quitterait pas Hong-Kong pour demander l’asile en Russie ou en Amérique du Sud, comme cela lui avait été suggéré par Julian Assange, le fondateur de Wikileaks.

Le scandale PRISM (lire notre précédent article) continue d’éclabousser chaque jour, révelant de possibles programmes similaires dans d’autres pays (le Royaume-Uni et la France sont pointés du doigt).

Des géants du net visés par la fuite -Microsoft, Facebook et Google- ont tous trois nier fournir des backdoors aux renseignements. Google a été jusqu’à demander l’autorisation pour publier le nombre de demandes FISA qu’il a reçu et auxquelles il a répondu. Les demandes FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act) sont des demandes auxquelles les firmes américaines doivent répondre sur des utilisateurs non-américains (et donc non-protégés par la constitution américaine). Ce serait via le traité FISA que PRISM aurait fonctionné.

Pour mieux comprendre PRISM, voyez l’infographie suivante : ici.

Obama lisant un e-mail

Obama lisant un e-mail

Ces derniers jours, plusieurs métropoles chinoises ont mis à l’eau des copies d’un canard en plastique géant, oeuvre d’un artiste néerlandais exposée dans le port de Hong Kong, suscitant une polémique sur un éventuel manque de créativité nationale. Un internaute a eu l’idée de reprendre ce thème pour remplacer, via un montage sur la fameuse photo de 1989. Les autorités chinoises ont aussitôt bloqué toute recherche internet avec les mots « gros canards jaunes », à l’instar de toute recherche sur la date du 4 juin ou des mots tels que « Tiananmen » ou « bougie », bloquée mardi sur internet.

Chine: La recherche « Gros canard jaune » interdit sur internet

Depuis l’installation de centaines de milliers de caméras à Pékin à l’occasion des Jeux Olympiques et de milliers de caméras dans la province de Xinjiang, suite aux émeutes de 2009, pour dissuader les manifestations, la vidéosurveillance n’a cessé de se développer en Chine. De 2009 à 2011, la Chine a dépensé 16 milliards de dollars sur son système de surveillance national, surnommé Skynet, selon le ministère chinois de la Sécurité publique. En 2010, le groupe américain Cisco s’est vu commander la mise en place d’un des plus importants systèmes de vidéosurveillance du monde: la ville de Chongqing dotant d’un réseau composé de 500.000 caméras dans le cadre de ce projet baptisé « Peaceful Chongqing » (Cisco fournit des solutions réseaux et HP des serveurs et équipements de stockage).

La province de Guangdong compte aujourd’hui plus de 1 million de caméras de surveillance et la ville de Pékin 800.000. Au total, la Chine compterait 30 millions de caméras situées dans tous les lieux imaginables: dans les ruelles comme sur des autoroutes, dans les taxis, salles de spectacles, dans les écoles (officiellement pour dissuader les tricheries) et devant les lieux de culte.

Chine: Explosion de la vidéosurveillance

Les autorités de la province méridionale de Guangdong ont emprisonnés quatre personnes à la suite de violents affrontements ce week-end, lors d’une manifestation paysanne qui a tourné à l’émeute. La manifestation a pour origine la rébellion des villageois de Wukan qui ont été spoliés de leurs terres en décembre 2011 par les autorités. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule pendant les affrontements de samedi.

La réquisition des terres rurales pour des opérations immobilières lucratives au profit des entrepreneurs et potentats locaux sont à l’origine de milliers d' »incidents de masse » (selon la terminologie officielle) en Chine chaque année. Dans le cas de Wukan est un des rares où une enquête par le gouvernement provincial du Guangdong a conclu que la plupart des demandes et des plaintes des villageois étaient justifiées. Un partie des terres a été rendues, mais dégradées.

Chine: Affrontements suite à une manifestation paysanne