Des milliers de manifestants protestant contre la pollution d’une usine de papier dans la ville côtière de Qidong, près de Shanghai, se sont heurtés à la police. Les manifestants ont renversé au moins deux voitures (dont une voiture de police) et ont envahi les locaux de l’administration locale, s’emparant des bouteilles d’alcool et de vin et des cartouches de cigarettes que les fonctionnaires reçoivent fréquemment comme dessous-de-table.

Les manifestants se sont mobilisés contre un tuyau d’évacuation des eaux usées de la papeterie qui se termine dans la mer au niveau du port de Lüsi, l’un des quatre ports de pêche de la ville. Les rejets de ce tuyau atteindront 150.000 tonnes d’eaux usées par jour quand l’usine du japonais Oji Paper Group, dont la construction a démarré en 2007, sera pleinement opérationnelle.

Arrestation d’un manifestant à Qidong

Arrestation d'un manifestant à Qidong

La police anti-émeute a affronté des villageois dans le district de Yangshan (province du Guangdong), le 12 juillet, pour protéger d’autres policiers et des responsables du parti « communiste » chinois et des autorités locales séquestrés par les villageois. Les villageois accusent ces responsables de les avoir forcé à accepter une expulsion, moyennant un dédommagement symbolique. Les mêmes autorités avaient ensuite loué ces terres au prix fort à un grand groupe minier. Les paysans ont résisté aux forces anti-émeutes au moyen de gourdins et de cocktails Molotov.

Chine: Emeute de paysans spoliés

La ville de Shifang, dans le sud-ouest de la Chine, a été le théâtre de deux jours d’affrontements entre la police et les les habitants opposés à la construction d’une usine polluante. Les manifestants ont attaqué lundi des bâtiments officiels en lançant des briques et des pierres, ont endommagé des véhicules et s’en sont directement pris à la police et à d’autres fonctionnaires. Deux protestataires auraient été tués dans les manifestations selon une organisation de défense des droits de l’Homme, mais cela n’a pas pu être vérifiée de manière indépendante, tandis que ces décès n’étaient mentionnés ni par la police, ni par le gouvernement.

La police de Shifang a mis en garde les manifestants mardi, annonçant qu’ils allaient être « sévèrement punis » s’ils continuaient à mener des actions « illégales ». Des rassemblements sporadiques continuaient néanmoins à avoir lieu mardi. La police avait fait usage de gaz lacrymogènes dans la matinée. Vingt et une personnes arrêtées sur vingt-sept ont été libérées.

Chine: Répression de protestations anti-pollution

Les usines chinoises du groupe Foxconn, célèbres pour assembler les produits Apple mais aussi Nintendo, Asus, Intel ou Microsoft, ont connu mardi 5 juin une émeute de ses salariés. L’étincelle aurait été l’intervenu des services de sécurité qui venaient arrêter un salarié soupçonné de vol dans l’un des dortoirs de l’usine de Chengdu a dégénéré. Des centaines d’ouvriers en colère ont commencé à jeter tout ce qui leur tombaient sous la main. L’émeute a duré plus de deux heures et a nécessité l’intervention d’une centaine de policiers. Une dizaine d’ouvriers ont été arrêtés.

Chine: La police mate une émeute ouvrière

Des villageois en colère de la localité de Renhe contre les activités d’une société minière dans le sud-ouest de la Chine ont attaqué mercredi les forces de l’ordre à coups de machettes et de bâtons, faisant un mort et 15 blessés parmi les policiers. Les violences ont éclaté quand les autorités ont envoyé les forces de l’ordre pour disperser une manifestation de paysans mécontents qui s’étaient rassemblés devant un bâtiment gouvernemental.

A l’origine de la grogne se trouvent les activités d’une mine de charbon. Les manifestants dont les terres étaient mises en péril par l’activité minière, avaient décidé de camper devant le bâtiment gouvernemental de Renhe pour exiger compensation. L’avancée des zones industrielles et la pollution qui en résulte, ainsi que les expropriations de terres, sont souvent source de colère et de révolte en Chine, où les paysans se plaignent d’être mal ou pas indemnisés quand ils en sont victimes.

Les internautes chinois ont mené le vendredi 16 mars une « grève du message » de deux-trois jours. En cause, l’entrée en vigueur des nouvelles règles concernant l’utilisation des réseaux sociaux dans un pays qui compte plus de 260 millions d’utilisateurs de Weibo, la version chinoise de Twitter (l’original étant censuré en Chine). 40% des utilisateurs de Weibo restaient anonymes. Désormais pour envoyer un message, il faut déclarer sa véritable identité. C’est donc la fin de la possibilité de dénoncer librement les injustices et la corruption. Les autorités affirment être confrontée à une inflation des rumeurs en ligne, la dernière en date laissait entendre que le leader nord-coréen Kim Jong-un avait été assassiné à Pékin. Outre la censure, les weibos nominatifs vont pouvoir aussi aider les portails internet à récupérer de informations sur leurs millions d’utilisateurs à des fins publicitaires.

Chine: Fin de l’anonymat sur Weibo

Les forces de maintien de l’ordre en Chine vont bénéficier d’une hausse de 11,5% de leur financement en 2012. Leur budget a été relevé à 701,7 milliards de yuans (84,3 milliards d’euros). Cette hausse est supérieure à celle du budget chinois de la Défense, qui est officiellement de 11,2% cette année, à 670,27 milliards de yuans (80,6 milliards d’euros). Lors de son traditionnel discours de politique générale devant l’Assemblée Nationale, le Premier ministre chinois a souligné l’importance du maintien de la paix sociale, notamment dans les campagnes secouées par des révoltes contre les expropriations de terres abusives.

Ces derniers mois, la Chine a été le théâtre de conflits sociaux et de manifestations violentes durement réprimées par les forces de l’ordre, notamment dans la province manufacturière du Guangdong. Parmi les causes de la colère figuraient notamment des pollutions industrielles, des saisies de terres et expropriations de logements, des récriminations salariales ou encore des mauvais traitements infligés à des ouvriers migrants.

Entre 3.000 et 4.000 ouvriers de l’usine sino-japonaise Sanyo Electric, qui fabrique des pièces pour haut-parleurs, à Shenzhen, le plus grand centre industriel du sud de la Chine, ont manifesté en raison des conséquences de la fusion des activités de Sanyo avec Panasonic Corp. Des incidents ont eu lieu avec la police chinoise lors des manifestations, quatre ouvriers ont été arrêtés.

Malgré l’absence de syndicats indépendants, plusieurs milliers d’ouvriers travaillant pour des sociétés étrangères ont ainsi fait grève à travers toute la Chine ces derniers mois, et plus particulièrement dans la région manufacturière du Guangdong -qui englobe Shenzhen-, réputée pour ses exportations à bas coût, et qui ont fait d’elle «l’atelier du monde». Le gouvernement local a promis une augmentation de 14% du salaire minimal à 1500 yuans (185 euros) à compter du mois de février.

Quelques 10.000 personnes s’étaient rassemblées ce mardi pour bloquer une autoroute à Haimen, dans le sud de la Chine. Elles entendaient dénoncer les dommages causés par une centrale d’électricité au charbon et exiger son déménagement. Les forces de l’ordre ont immédiatement été déployées en nombre sur place alors que certains manifestants parvenaient à investir ou à faire irruption dans des bâtiments gouvernementaux. Les policiers, équipés de matraques et de boucliers, ont également fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. D’après une agence de presse qui est en entrée en contact téléphonique avec eux, les forces de l’ordre ont tué un jeune homme de quinze ans et ont violemment frappé et blessé plus de cent personnes.

Manifestation dans le sud de la Chine

Manifestation dans le sud de la Chine

Depuis le mois de septembre, les habitants du village de Wukan, dans la province méridionale du Guangdong, mènent de violentes protestations contre la saisie de leurs terres par les autorités. Les paysans accusent les autorités locales de s’emparer de leurs terres sans même leur offrir une compensation et d’être à la solde de promoteurs véreux qui leur donne des pots-de-vin. Des centaines de manifestants ont récemment attaqué un commissariat et détruit plusieurs véhicules. Cinq villageois ont été arrêté en raison du rôle de leaders qu’ils ont joué dans les manifestations, et l’un d’entre eux est décédé. Selon les habitants du village, il aurait été battu à mort par les forces de l’ordre. Depuis plusieurs jours, les forces de l’ordre maintiennent un blocus du village où la population commence à manquer des biens de première nécessité. En outre, elles ont totalement coupé l’accès à Internet.