Au moins neuf membres présumés des FARC ont été abattus par l’armée colombienne dans des affrontements survenus mardi dans la localité de Coqueta (sud). Les affrontements se sont produits mardi dans une zone rurale de la localité de San Vicente del Caguan. Les guérilleros abattus, six hommes et trois femmes, seraient des membres de la section mobile Teofilo Forero des FARC. Les militaires ont confisqué lors de cette opération huit fusils et une mitrailleuse M-60.

La Cour suprême de justice de Colombie a confirmé mardi des peines de prison ferme à l’encontre du commandant suprême des FARC, Timoleon Jimenez, et deux représentants des FARC pour les négociations de paix qui se déroulent actuellement à Cuba, Ivan Marquez et Pablo Catatumbo. Ils ont été décrétés coupables de meurtres et terrorisme.

Cette sentence, qui n’est pas la première à l’encontre de chefs des Farc, ne devrait pas avoir de conséquences sur les négociations. Depuis le début du processus de paix, le parquet colombien a en effet suspendu les mandats d’arrêt pesant sur les membres de l’équipe de négociateurs des FARC, dont Ivan Marquez, qui a déjà été condamné à de multiples reprises.

Ivan Marquez

Ivan Marquez

L’armée colombienne a annoncé avoir arrêté six présumés guérilleros appartenant à l’ELN. Tous sont accusés d’avoir pris part à une embuscade menée le 24 août dernier et au cours de laquelle quatorze soldats avaient été tués. Initialement attribuée aux seuls FARC, cette attaque serait, selon les autorités, une action planifiée conjointe des FARC et de l’ELN. Quatre des six présumés guérilleros arrêtés ont entre 14 et 16 ans.

Alors que cela fait maintenant douze jours que les paysans mènent des actions pour dénoncer la politique agricole et commerciale du gouvernement, Juan Manuel Santos a ordonné vendredi le déploiement de 50.000 militaires dans la capitale et sur les principales routes du pays. Rejoints par les camionneurs qui réclament une baisse des prix du carburant et par les petits exploitants miniers qui exigent la régularisation de leurs activités, les paysans manifestent dans les principales villes du pays et bloquent de nombreuses voies routières. Mercredi, une cinquantaine de manifestations ont secoué le pays. A Bogota, comme à divers autres endroits, de violents affrontements ont opposé les manifestants et la police. Dans la capitale, on a dénombré 147 blessés et 40 arrestations. A ce bilan s’ajoute deux décès jeudi, toujours en marge de manifestations. Le président colombien a également déclaré que ce déploiement militaire était indispensable vu la probable infiltration du mouvement par les FARC qu’il accuse d’attiser la protestation.

Blocage routier en Colombie

Des milliers de personnes ont manifesté hier jeudi dans les principales villes de Colombie pour soutenir les paysans. De violents heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu à Bogota et Medellin. A Bogota, des cortèges d’ouvriers, d’étudiants, enseignants et travailleurs de santé ont marché jusqu’à la place Bolivar, au centre ville, et ont été dispersés par la police anti-émeute.

Entre 40 et 50.000 camionneurs se sont joints aux manifestants pour réclamer une baisse des prix des carburants alors que des milliers de petits exploitants miniers se sont regroupés en certains points du pays pour exiger la régularisation de leurs activités. A Medellin, la deuxième ville du pays, la protestation s’est également terminée par des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, et des journalistes ont été pris à partie par la police. Au total, 48 manifestations ont été organisées jeudi dans tout le pays, et 72 barrages entravaient la circulation sur 37 artères de huit régions du pays.

affrontements paysans-policiers en Colombie

affrontements paysans-policiers en Colombie

Des représentants du parti Marcha Patriótica et du syndicat Central Unitaria de Trabajadores ont dénoncé l’arrestation d’Hubert Ballesteros, dirigeant syndical et promoteur de la grève nationale agricole, pour crime de « rébellion et de terrorisme ». Une manifestation a été organisée pour exiger la relaxe de ce dirigeant syndical (il est membre du comité exécutif de la CUT) accusé de liaison avec les FARC.

manifestation pour Hubert Ballesteros

manifestation pour Hubert Ballesteros

Depuis plus d’une semaine, les paysans colombiens, rejoints par des mineurs indépendants et plusieurs syndicats de chauffeurs routiers et d’employés des secteurs de la santé et de l’éducation, mènent un mouvement social illimité. Ils demande à être reçu par les autorités pour obtenir des aides et un meilleur accès à la propriété foncière. Concrètement, ils demandent notamment l’établissement de prix planchers pour certains produits, la baise des prix des intrants agricoles, une politique favorable aux mineurs des petites exploitations, de meilleurs services publics dans les campagnes, des garanties en matière d’accès à la terre,… Depuis lundi dernier, ils organisent manifestations, rassemblements et barrages routiers dans onze provinces à travers le pays. Toutes les mobilisations ont été diversement réprimée par les forces de l’ordre. D’après un bilan officiel publié hier soir, deux personnes sont mortes, plus d’une centaines ont été blessées et au moins 175 interpellées. Les forces anti-émeutes font usage de gaz lacrymogène (gaz qui a causé un des deux décès), mais selon plusieurs sources sur place, elles tireraient régulièrement à balles réelles sur les foules de paysans, ce qui aurait provoqué le second décès.

Emeutes paysannes en Colombie

Au moins treize soldats ont été abattus dans une attaque de la guérilla dans la province d’Arauca (est du pays). C’est dans cette même région que les FARC avaient dirigé une embuscade le mois dernier. Quinze soldats avaient été tués au cours de cet assaut. Par ailleurs, vendredi, les FARC ont annoncé une ‘pause’ dans les négociations qu’ils mènent avec les autorités colombiennes depuis près d’un an afin d’étudier une proposition selon laquelle tout accord de paix devrait faire l’objet d’un referundum.

Les forces de sécurité colombiennes ont tué dimanche deux commandants des FARC au sud-ouest du pays. Le commandant du Front 6 des FARC et de son second, connus sous les surnoms de « Jaimito » et d' »el Burro » sont morts pendant le bombardement de leur camp situé dans la région rurale de Toribio, dans le département du Cauca (sud-ouest), lors d’une opération conjointe police-armée.