Le parquet de Colombie a annoncé hier mardi avoir lancé des poursuites exceptionnelles à l’encontre de chefs paramilitaires et de guérilleros pour quelque 11.000 violations des droits de l’homme perpétrés dans le cadre du conflit armé entre les guérillas communistes, en lutte contre les autorités depuis près d’un demi-siècle, et les milices paramilitaires d’extrême droite créées dans les années 80. Au total 16 personnes sont poursuivies par le parquet colombien, 13 paramilitaires et trois guérilleros. Les procès se dérouleront dans plusieurs tribunaux, à Bogota, Medellin, Barranquilla et Bucaramanga.

Un militaire colombien a été tué et un autre blessé, hier mardi, dans l’explosion d’un IED près de la piste de l’aéroport de Tumaco, une localité située sur la côte Pacifique, à 600 km de Bogota, au moment où passait une patrouille militaire. L’engin placé sur le passage de la patrouille et a été apparemment déclenché par un téléphone portable, a précisé le responsable militaire, qui a désigné comme auteur les FARC.

Au lendemain d’une double attaque des FARC contre l’armée, le président Santos s’est rendu dans l’état d’Arauca, à la frontière avec le Vénézuela. C’est là qu’un total de 19 soldats ont été tués par des guérilleros au cours de deux assauts distincts. Ce dimanche, Santos a ordonné au haut commandement militaire de mettre l’entière machine de guerre en mouvement contre les FARC. En novembre dernier, à l’entame des négociations entre les autorités et la guérilla, cette dernière avait proposé l’instauration d’un cessez-le-feu, ce que le gouvernement avait refusé.

Un détachement militaire a été attaqués par quelque 70 guérilleros des FARC dans la région frontalière avec le Venezuela. Les militaires circulaient sur une route de la province d’Arauca, près de la frontière avec le Venezuela, et étaient chargés de protéger l’oléoduc Cano Limon-Covenas (cet oléoduc avait été dynamité au début du mois par l’ELN). Douze combattants des FARC ont été capturés et présentés à la presse (photo), dont cinq ont été blessés, à la suite de la riposte de l’armée.

La veille quatre militaires et six guérilleros avaient été tués dans d’autres combats qui se sont déroulés samedi dans le département du Gaviare (sud). Au total, ce sont donc au moins 19 militaires ont ainsi trouvé la mort dans la seule journée de samedi, l’un des pires revers enregistrés par l’armée colombienne depuis plusieurs mois.

prisonniers des FARC

prisonniers des FARC

Le soldat états-uniens Kevin Scott Sutay avait été capturé par les FARC le 20 juin dans le département du Guaviare (sud). Les FARC ont annoncé qu’elles le libéreraient pour faire un geste dans le cadre des discussions de paix avec la gouvernement. Les FARC mettent en évidence que la capture du militiaire US met en évidence la participation active sur le terrain de militaires et de mercenaires nord-américains à des opérations de contre-insurrection.

Un officier de police a été tué dimanche soir, et un autre grièvement blessé, par une grenade de fabrication artisanale lancée par des membres FARC dans la ville de Quibdo, située dans le nord-ouest du pays. Les combattants des FARC ont lancé une grenade dans un commissariat de police et ont ensuite pris la fuite en motocyclette.

Trois policiers et deux civils ont été blessés hier près de la ville de Tibú, dans la région du Catatumbo, dans le district de Santander du Nord, lorsque la police anti-émeute (ESMAD) La police a tenté d’arrêter une marche paysanne vers cette ville pétrolière. Lors des affrontements, les manifestants paysans ont incendié un poids lourd. Des milliers d’agriculteurs sont concentrés dans le Catatumbo depuis 33 jours Tibú et Ocaña, la deuxième ville de Santander du Nord pour protester contre l’éradication des cultures illicites et plus d’investissements du gouvernement dans la région. Le con flit a déjà fait quatre morts parmi les paysans et plus de 40 blessés.

L’expression politique des FARC, l’Union patriotique (UP), a récupéré son statut de parti politique grâce à une décision du Conseil d’Etat. Créé en 1985 dans la mouvance des premières négociations de paix, le parti avait intégré de nombreux guérilleros démobilisés, mais aussi des membres du parti communiste, des syndicalistes, des militants paysans etc. Les paramilitaires s’étaient alors acharné contre ses membres en toute impunité: entre 3.600 et 5.000 militants de l’UP sont assassinés en quelques années. Parmi eux, huit parlementaires, des centaines de maires et de dirigeants du mouvement, et deux candidats présidentiels. L’arrêt du Conseil d’Etat intervient alors que fait débat l’éventuelle participation en politique des guérilleros, si les FARC acceptent de se démobiliser. La résurrection de l’UP leur fournit un cadre pour présenter des candidats dès 2014 aux élections présidentielle et législatives.

Le gouvernement colombien continue son blocus de routes et chemins principaux menant à Tibú, Norte de Santander, théâtre d’un grand mouvement de protestation paysan. Le gouvernement voulait mettre un terme aux exploitations agricoles de 2.000 familles, liées à l’activité du palmier à huile, dans une zone de plus de 18.000 hectares, les propriétaires de parcelles qui varient principalement de 7,5 à 10 hectares. Les paysans avaient violemment résisté aux interventions policières, et le gouvernement les avait accusé d’être noyauté par les FARC.

blocus du Catatumbo

blocus du Catatumbo

Sept policiers et six civils ont été blessés dans l’explosion d’un IED au passage d’une patrouille, sur la route qui mène de Santander de Quilichao à San Pedro, deux municipalités situées dans le département de Cauca, dans le sud-ouest de Colombie. L’action aurait été menée par la Quinta Compañía de la Columna Jacobo Arenas des FARC.

Les guérilleros auraient pris en otage un homme et l’auraient obligé à appeler la police de Santander pour dire qu’il était prisonnier.. Un groupe de 12 policiers se seraient alors mis en route à moto pour le lieu de l’enlèvement et les guérilleros ont alors activé 60 kg de charges explosives R1 qu’ils avaient précédemment disposé sur la route qu’allaient emprunter les policiers.

Colombie: Embuscade des FARC contre la police