Le 10 mai, a été publiquement présenté à Londres un l’ouvrage The FARC Files : Venezuela, Ecuador and the Secret Archive of Raúl Reyes (Les dossiers des FARC : le Venezuela, l’Equateur et les archives secrètes de Raúl Reyes), qui reprend pour partie les informations supposément trouvées dans les ordinateurs portables, les disques durs externes et clés USB saisis par l’armée colombienne, le 1er mars 2008, en Equateur, après le raid qui coûta la vie à Raúl Reyes, numéro deux des FARC. Sur ordre du président colombien Álvaro Uribe et de son ministre de la défense, une partie du contenu de ce matériel informatique censé appartenir, appartenant ou appartenant partiellement à Reyes a été filtrée vers un certain nombre de médias internationaux qui ont alors utilisé ces informations « de première main », pour dénoncer les liens des gouvernements vénézuélien et équatorien avec les FARC.

Or, non seulement les juges de la Cour suprême de justice (CSJ) de Colombie ont, par la voix de leur président Camilo Tarquino, déclaré que les informations obtenues à partir des ordinateurs de Reyes sont « nulles et illégales » pour des raisons de droit (elles ont été récupérées par des militaires exerçant des pouvoirs de police judiciaire dont ils ne pouvaient se prévaloir, en Equateur, sans l’autorisation ni la participation des autorités de ce pays), mais la Cour a déclaré l’authenticité des données problématiques.. Cette décision a comme origine le procès intenté à l’ex-député de l’opposition, accusé d’entretenir des liens avec les insurgés.
Or, les documents présentés comme mail se trouvant dans les fichiers statiques d’un traitement de texte (Word) et non dans un logiciel permettant de démontrer qu’ils ont été envoyés ou reçus. En d’autres termes : n’importe qui a pu les rédiger et les introduire dans les ordinateurs a posteriori.

Ce jugement correspond à l’expertise ambiguë d’Interpol qui, tout en confirmant l’ « authenticité » des documents trouvés dans le matériel saisi, signale, sans trop s’étendre sur la question que, entre le 1er mars et le 3 mars 2008, « l’accès aux données n’a pas été effectué conformément aux normes reconnues internationalement » (conclusion n°2b, page 31) et que, par ailleurs, des milliers de fichiers ont été créés, modifiés ou supprimés, après être tombés entre les mains de l’armée, puis de la police colombiennes (#85 à #90, pages 32 et 33).

Colombie: Des ordinateurs un peu trop providentiels

La nouvelle date d’il y a quelques jours: Le gouvernement d’Hugo Chavez a décidé d’extrader un membre présumé des FARC vers la Colombie. Il s’agit de Joaquim Perez Becerra qui a été arrêté à l’aéroport de Caracas le 22 avril dernier. Il est accusé « d’association de malfaiteurs et de financement d’organisations terroristes » sur base des courriels retrouvés dans l’ordinateur de Raul Reyes (un des dirigeants des FARC tué lors d’un raid de l’armée colombienne en Equateur le 2 mars 2008) qui feraient référence à ce militant directeur de l’agence de presse Anncol et résidant en Suède. Rappelons aussi qu’Hugo Chavez s’est montré, il y a quelque semaines, favorable à la réintégration du Honduras à l’Organisation des Etats américains, alors que ce pays est toujours présidé par le putschiste Porfirio Lobo.

Joaquim Perez Becerra

Joaquim Perez Becerra

Ces trois dernières années, plus de 38.255 personnes ont disparu en Colombie. On estime à 250.000 les personnes disparues durant les 20 dernières années, par la logique de « dissuader la revendication par la terreur ». Parmi les cibles des militaires et des paramilitaires, les militants de l’Union Patriotique (UP), (5000 militants assassinés!), les syndicalistes (2778 syndicalistes assassinés – 60% des syndicalistes assassinés dans le monde sont assassinés en Colombie) et bien sûr les sympathisants de la guérilla.

L’oligarchie emploie les paramilitaires pour semer la terreur dans la population, la rendre docile et la déplacer, ils pratiquent la violence massive, le dépeçage à la tronçonneuse, l’empalement et d’autres horreurs. Les paramilitaires ont fait disparaître des milliers de personnes dans des fours crématoires et des élevages de caïmans.
Une enquête du Ministère de la Justice et de la Paix de février 2010 indiquait que les paramilitaires avaient perpétué 30.470 assassinats en 15 ans… Dans une enquête récente, de janvier 2011, le Ministère Général a révélé qu’il possède 173.183 homicides documentés, 1597 massacres documentés et 34.467 disparitions perpétuées par les paramilitaires, crimes commis entre 2005 et décembre 2010… Plusieurs paramilitaires ont témoigné et ont donné des dizaines de noms de généraux, d’entrepreneurs, de multinationales, de politiques encourageant le « paramilitarisme ».

Les paramilitaires ont donné quelques coordonnées de fosses afin de pouvoir ainsi accueillir la « Loi de Justice et de Paix », loi qui leur confère l’impunité s’ils montrent du « repentir ». Déjà en avril 2007, quand se terminait la première année de recherche des fosses communes, le Ministère avait reçu 3710 dénonciations de sites où il y avait à chercher ; mais la majorité n’avait pas pu être explorée par « manque de moyens »…

Parmi les milliers d’assassinats, et parmi ceux-ci le scandales des « faux positifs ». La directive 029 du Ministère de la Défense développe les « faux positifs », et il y a plus de 2472 cas documentés d’assassinats de civils, ce qui est une évidence de l’existence d’une politique d’Etat. Il y a plus de 7500 prisonniers politiques.

Il y a en Colombie une présence de nombreux militaires étasuniens et de mercenaires israéliens, et 7 bases militaires américaines ont été implantées ; de plus l’Etat colombien a conféré aux Marines une totale immunité pour tous les crimes qu’ils commettent en Colombie. Il y a déjà de nombreux cas de filles violées par les Marines, avec une impunité totale.

Les deux hommes capturés par l’escadron 36 des FARC dans la nuit de lundi à mardi ont été retrouvés morts. Selon leur commandant de brigade, leurs corps se trouvaient à proximité d’un arbre truffé d’explosifs dans le but d’atteindre également les soldats qui tenteraient d’aller récupérer les deux hommes.

Il y a, actuellement, des centaines de militaires emprisonnés en Colombie, suite à la découvertes des fosses communes de « faux positifs » Mais leurs conditions de détention sont tout à fait particulières… Leurs dortoirs sont des bungalows construits spécialement pour eux, la plupart sont équipées de climatisation, Internet, télévision par satellite, parmi d’autres éléments de confort – le tout financé par la hiérarchie militaire. Certains se voient offrir des sorties luxueuses à à San Andrés et à Cartagena…

Ils continuent à percevoir, en prison, une partie de la solde qu’ils touchaient antérieurement et d’autres avantages comme, par exemple, celui de continuer à cotiser pour leur retraite. Certains, même, ont été promu au grade supérieur durant leur incarcération! Plusieurs des militaires condamnés continuent, depuis la prison, à gérer leurs affaires personnelles, par exemple le lieutenant-colonel Orlando Pulido, condamné à 30 ans comme responsable du massacre de La Cabuya où furent assassinés cinq paysans, dont une femme enceinte de 7 mois.

Dans la nuit de lundi à mardi un sous-officier et un soldat ont été capturés par l’escadron 36 des FARC. Les deux hommes circulaient sur une route reliant les villes de Toledo et Valle dans le département d’Antioquia (nord-ouest). Les FARC détiennent encore au moins 19 militaires et policiers qu’elles souhaitent échanger contre quelque 500 de leurs combattants emprisonnés.

L’armée colombienne a tué hier sept membres présumés de la guérilla des FARC lors de combats dans le sud du pays. Les affrontements sont intervenus alors que des soldats inspectaient le lieu-dit de San Antonio de Getucha (département de Caqueta, sud) en pleine jungle. Les militaires ont saisi des fusils, des munitions, et des moyens de communications.
Par ailleurs, l’armée colombienne a interpellé un membre présumé des FARC, Victor Ramon Vargas Salazar (photo), recherché en Espagne pour ses liens présumés avec l’ETA. Il faisait l’objet d’un avis de recherche d’Interpol, et a été arrêté dans la ville de Caucasia (département d’Antioquia, nord-ouest) jeudi soir. Victor Vargas, alias «Chato» et «Juancho», aurait selon la police participé à la coordination d’actions en Espagne visant le président colombien Juan Manuel Santos et les ex-présidents Alvaro Uribe (2002-2010) et Andrés Pastrana (1998-2002).

Victor Ramon Vargas Salazar

Victor Ramon Vargas Salazar

Trois policiers ont été tués et trois autres blessés dans une embuscade du 6e Front des FARC, près de la ville de Miranda, dans la province de Cauca province, au sud-ouest de la Colombie.

Par ailleurs, des guérilleros du 59° Front des FARC ont fait exploser un pipeline dans la région de Maicao, au nord de la Colombie. L’oléoduc, long de plus de 224 kilomètres, dont 88 sur le territoire colombien, transporte du gaz naturel depuis le champ de gaz naturel de Campo Ballenas – exploité par Ecopetrol et Chevron – vers la ville portuaire vénézuélienne de Maracaibo. L’explosion, qui a eu lieu samedi soir à 20h30, a détérioré le pipeline sur 25 mètres, et a occasionné un cratère profond de sept mètres. Le transport trans-national du gaz, estimé à 200 millions de mètres cubes par jour a immédiatement été interrompu et ne devrait pas reprendre avant mardi. Avant d’entamer les travaux de réfection, le personnel militaire doit en effet déminer le terrain.

Explosion d’un oléoduc par les FARC

Explosion d'un oléoduc par les FARC

Au moins dix membres présumés des FARC ont été tués dans des rencontres armées avec des troupes colombiennes dans le secteur montagneux à la frontière entre les départements du Chauco occidental et du Cauca. Quatre autres guérilleros ont été arrêtés – dont trois blessés. L’opération conjointe police-armée, qui bénéficiait d’un appui aérien, visait une unité du 30ème Front des FARC. Une grande quantité d’armes a été saisie, y compris des lances-grenades, des fusils d’assaut et des pistolets.

L’explosion d’une voiture piégée à blessé au moins 28 soldats jeudi matin, dans la ville de Tame, située à 65 kilomètres de la frontière vénézuélienne dans le département d’Arauca. Selon le commandant de la 18ème brigade de l’armée, les soldats surveillaient une bombe qui avait été découverte mercredi après-midi dans la ville. Plusieurs heures après que les soldats aient bouclé la zone et avant l’arrivée des démineurs, la bombe a explosé. Des renforts de l’armée ont été envoyé sur place. Cette action est la dernière attaque en date des FARC alors qu’ils semblent avoir relancé leur campagne d’attentats à la bombe. Plus tôt mercredi, un véhicule piégé avait été découvert à proximité de Nieva, capitale du département de Huila dans le sud-ouest du pays.