En fin de semaine dernière, les forces armées ont repris l’offensive contre les FARC. La nuit du nouvel an, elles ont attaqué deux bases de la guérilla pouvant abriter 200 personnes. L’opération s’est soldée par la mort de 25 guérilleros (nous annoncions le 2 janvier le chiffre erroné de 18 décès) et la capture de 13 autres. Parmi les morts figuraient trois cadres qui appartenaient à la ceinture de sécurité destinée à protéger Jorge Briceno Suarez, leur principal chef militaire. Deux d’entre eux étaient membres des FARC depuis 18 ans.

Le 3 janvier, l’armée a annoncé le démantèlement de deux camps dans les départements du Putumayo (sud) et du Meta (centre). Le gouvernement, accusé d’avoir sous-estimé les capacités des révolutionnaires qui disposeraient encore de 6.000 à 10.000 guérilleros, reprend donc en force la lutte contre la guérilla. Il a annoncé la coordination des diverses forces de sécurité au sein de théâtres d’opérations conjointes dans les régions concernées. Par ailleurs, dans un communiqué diffusé par l’agence ANNCOL, leur canal habituel de communication, le bloc sud de la guérilla a revendiqué l’exécution du gouverneur Luis Francisco Cuéllar. Les FARC affirment avoir eu l’intention de juger Cuellar, pour corruption et liens avec les paramilitaires d’extrême-droite. Mais ils disent n’avoir pas prévu de le tuer ou de l’échanger contre une rançon. D’après eux, sa mort a été ‘une conséquence non désirée et tragique de l’ordre d’Alvaro Uribe aux forces armées de secourir par le feu et le sang’ les prisonniers des FARC. En plus du gouverneur de 69 ans, les FARC détenaient dans le secteur une vingtaine de soldats et de policiers.

Global CST vient de signer un contrat de 10 millions de dollars avec le gouvernement péruvien d’Alan García pour former et encadrer l’armée péruvienne contre la guérilla maoïste. En outre, Global CST a déjà vendu pour 3 millions de dollars de matériel de vision nocturne à l’armée péruvienne. Global CST, qui dément tout lien de subordination au gouvernement de Tel-Aviv, est une pièce essentielle du complexe militaro-industriel israélien. Il s’agit d’une structure légère, n’employant qu’une poignée d’individus, mais rattachée au groupe Mikal (marques: Soltam, ITL, Saymar), la seconde compagnie privée israélienne d’armement. Présidé par Avraham (Miko) Gilat, Mikal vend toute une gamme de produits allant des pièces d’artillerie aux blindés légers en passant par l’optronique.

Global CST est dirigé par le généra Israël Ziv (ancien chef des opérations de l’armée israélienne), qui échoua face au Hezbollah en 2006. En 2008, Global CST a réalisé le sauvetage d’Ingrid Betancourt en Colombie (Operation Jaques). Ziv, secondé par un ancien directeur adjoint des renseignements militaires israéliens et plusieurs ex-membres du service de contre-espionnage du Shin Bet, a conseillé les Colombiens sur la façon de recueillir des informations sur les FARC, puis de les induire en erreur. Le subterfuge employé consistait à faire croire aux FARC que les prisonniers devaient être conduits vers un autre camp et que les hélicoptères de la soi-disant ONG étaient le meilleur moyen de transport, a poursuivi cette source. Ziv a déclaré que la mission avait été menée par des membres des forces spéciales colombiennes et que Global CST n’avait joué qu’un rôle de soutien. ‘Notre contribution s’est limitée à les aider à édifier leurs capacités opérationnelles‘, a-t-il déclaré au quotidien israélien Yedioth Ahronoth. ‘Nous nous sommes très fortement impliqués dans les techniques d’opération des forces spéciales. Les Colombiens sont très proches de nous dans leur détermination, leur façon originale de penser et leur audace.‘ Selon Yedioth, Global CST a montré aux Colombiens comment espionner les FARC et de recruter des agents dans leurs rangs, en se basant sur l’expérience acquise en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Le déploiement de Global CST en Colombie et au Pérou doit être mis en perspective avec l’encadrement de la junte hondurienne par d’autres sociétés militaires ‘privées’ israéliennes.

Dans la nuit du 31 décembre, l’armée colombienne a mené une grande action appelée ‘coup du Nouvel An’. Des avions des forces aériennes ont bombardé deux camps des FARC, tuant 18 guérilleros. Les forces spéciales terrestres y ont également fait intrusion, faisant de leur côté 13 prisonniers. Cette offensive avait été commandée par le gouvernement en réponse à la récente exécution revendiqué par les guérilleros de Luis Fancisco Cuellar, gouverneur de Caqueta, un état du sud du pays.

L’enseignante Zorayda Cortés López, professionnelle des arts employée à l’Institut technique supérieur de Pereira, capitale du département de Risaralda, et Leny Yanube Rengifo Gómez, enseignante et militante syndicale affiliée à l’Association des instituteurs et des travailleurs de l’éducation de Cauca – ASOINCA, ont été assassinés. 195 enseignants assassinés et ces meurtres n’ont débouché sur aucune inculpation, l’impunité entourant depuis toujours les assassinats de syndicalistes en Colombie.

Au moins neuf soldats colombiens dont un officier ont été tués et quatre blessés dans un combat avec les guérilleros des Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie (FARC), mardi matin. Le combat s’est déroulé près de Corinto, une ville peuplée en grande partie par des indigènes, 300 kilomètres au sud-ouest de Bogota, dans les contreforts occidentaux de la chaîne de montagnes centrale de la Colombie. Le combat a opposé des guérilleros du 6e Front des FARC aux soldats de la 29ème Brigade de l’Armée. La guérilla a accroché les patrouilles de l’armée qui quadrillaient la nuit les alentours de la ville, et a pilloné au mortier la base militaire.

L’armée colombienne affirme avoir tué treize guérilleros des Frac lors de plusieurs opérations menées le week-end dernier. Par ailleurs, une collaboration avec INTERPOL a permis aux services secrets colombiens, le DAS (Departamento Administrativo de Seguridad), d’arrêter à Bogota Maribel Gallego Rubio, surnommé ‘Maritza’. Membre du secrétariat des FARC, cet homme figure sur la ligne US des ‘terroristes les plus recherchés’

La 3ème Brigade de l’armée reconnait la perte de six soldats tués et trois autres blessés dans une série de combats ont eu lieu dans les montagnes qui traversent les provinces de Cauca, Valle del Cauca, Tolima et Huila. L’armée de l’oligarchie revendique la mort d’au moins 16 guérilleros du 6ème Front des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC).

Des guérilleros appartenant à l’Armée nationale de Libération de la Colombie (ELN, guévariste – photo) ont libéré les armes à la main le commandant Gustavo Anibal Giraldo Quinchia, en attaquant le convoi de police qui l’amenait à un tribunal ce mercredi. Un garde a été tué et un autre blessé dans la fusillade. Le directeur national de la police, le général Oscar Naranjo, a annoncé une récompense valant 895.000 US$ pour n’importe quelles informations menant à l’arrestation de Giraldo Quinchia. Début 2008, le gouvernement colombien avait annoncé la capture de Giraldo Quinchia. Le ministre de la Défense, Juan Manuel Santos avait estimé qu’il s’agissait de ‘la plus importante arrestation‘ d’un dirigeant de l’ELN à ce jour.

Guérilleros colombiens

Guérilleros colombiens

Nous en avions parlé sur ce site, en novembre 2008, le commandant en chef de l’Armée colombienne Mario Montoya avait démissioné peu après la destitution de vingt-sept autres militaires dont trois généraux. Des témoignages établissent la responsabilité de l’Armée colombienne dans l’enlèvement et l’assassinat de civils. Pour gonfler leurs statistiques dans la lutte contre les guérillas, des militaires gradés recourent aux ‘faux positifs’: des jeunes, pour la plupart, que l’on enlève et assassine pour les enregistrer ensuite morts au combat sous les couleurs de la guérilla. Les officiers recevaient des promotions et les soldats des permissions (5 jours pour chaque soldat ayant tué un ‘guérillero’)

De véritables réseaux d’enlèvement étaient mis en place avec des militaires retraités, des paramilitaires et des narcotrafiquants. Trois groupes de narcotrafiquants auraient passé un accord avec des militaires, en échange des recrutements, ils obtenaient toute liberté pour mener à bien leurs opérations. Les hommes enlevés venaient de quartiers pauvres; certains avaient aussi un passé judiciaire ou étaient connus pour leur consommation de drogue. Ce qui laisse penser qu’en plus de servir les intérêts de certaines brigades de contre-guérilla, une entreprise de nettoyage social s’organisait impunément depuis l’Armée. Aujourd’hui, l’enquête sur les faux positifs à travers le pays s’intéresse à la mort d’environ 800 personnes sur une période de six ans. À ce jour, 46 militaires ont été condamnés et 952 autres sont liés à l’instruction, tout comme 21 policiers et 24 autres personnes. Mais les chiffres donnés par les ONG sont bien plus inquiétants (jusqu’à 1.200 victimes).

Daniel Andres Pesca Olaya

Diego Alberto Tamayo Garcera

Eduardo Garzon Paez

Elkin Gustavo Verano Hernandez

Fair Leonardo Parra Bernal

Jaime Castillo Peña

Jaime Estiben Valencia Sanabria

Julian Oviedo Monroy

Par ailleurs, les assassinats de syndicalistes par les paramilitaires aux ordres de l’oligarchie se poursuivent. Depuis le début de l’année, quatre dirigeants syndicaux ont ainsi été assassinés: Leovigildo Mejía, syndicaliste de l’Association agraire de Santander Asogras, Luis Alberto Arango Crespo, président de l’Association des pêcheurs et agriculteurs et dirigeant de l’Association des pêcheurs artisans de Magdalena Medio, Guillermo Antonio Ramírez Ramírez, éducateur et membre du syndicat de Belén de Umbría, département de Risaralda, et Leoncio Gutiérrez, enseignant affilié au SUTEV, dans la sous-direction municipale de Toro, département de Valle del Cauca.

Le général Mario Montoya, chef de l’armée colombienne, a brutalement annoncé son départ mardi, dans le cadre du scandale sur de nombreuses exécutions extra-judiciaires de civils, qui pourraient avoir été abusivement présentés comme des guérilleros des FARC tués au combat. Encensé par la presse internationale pour avoir organisé la libération d’Ingrid Betancourt, le général Montoya aurait encouragé la pratique généralisée dans l’armée, d’assurer la promotion des officiers dont les unités tuaient le plus de guérilleros présumés, politique qui aurait été à l’origine des abus dénoncés. Au moins 27 officiers supérieurs, dont trois généraux, ont été limogés la semaine dernière dans ce cadre. Selon les organisations de défense des droits de l’homme, ces dernières années, cette politique aurait encouragé les soldats à tuer un grand nombre, voire même des centaines de civils, avant de les faire passer pour des guérilleros abattus au combat. Samedi, après une mission d’une semaine, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a jugé que ces exécutions extra-judiciaires étaient ‘systématiques et très nombreuses’. Un ancien chef des escadrons de la mort d’extrême-droite, aujourd’hui emprisonné, a également accusé Montoya d’avoir fourni des armes à ces groupes paramilitaires, et selon des fuites en provenance de la CIA, il aurait mené des opérations conjointes avec ces paramilitaires lorsqu’il était commandant la région de Medellin, avant d’être promu à la tête de l’armée. Le cas du général Montoya est loin d’être isolé en Colombie: la justice enquête actuellement sur 657 affaires impliquant 688 militaires. Le Procureur Général enquête aussi sur 2000 membres de l’armée pour présomption d’exécutions ‘sommaires’, dont un tiers ayant eu lieu en 2007. La correspondante de Telesur en Colombie, Tatiana Pérez, informe que, ce mardi 4 novembre, une ONG a encore trouvé une nouvelle fosse commune contenant 120 corps.

Mario Montoya

Mario Montoya