La préfecture de la Vienne a interdit tout rassemblement autour du palais de justice de Poitiers le 3 décembre, jour où quatre militants anti-bassines condamnés en 2024 doivent être rejugés en appel pour « organisation de manifestation illégale » lors des mobilisations de Sainte-Soline. Alors que plusieurs organisations – dont les Soulèvements de la Terre, la Confédération paysanne, la CGT, Solidaires et Bassines non merci – avaient appelé à un rassemblement à midi devant la cité judiciaire, le préfet justifie cette interdiction par des risques de provocations et d’affrontements. L’arrêté s’appliquera de 10H à 22H dans un périmètre englobant l’ensemble du palais de justice jusqu’au boulevard du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny. Les organisateurs de l’événement n’ont pas encore réagi à cette annonce.

Mardi 11 novembre, des dizaines de manifestants autochtones et leurs soutiens ont tenté de forcer l’entrée de la COP30, à Belém, au Brésil. Ils venaient dénoncer l’intensification de la déforestation et les conséquences qui lui sont liées. Ils ont été repoussés par les agents de sécurité, qui ont érigé des barricades pour bloquer l’accès à la zone bleue de la conférence, où se tiennent les débats entre délégations.

Lors de la cinquième expulsion de la ZAD de La Guinguette Vaillante, deux personnes venues en bateau gonflable pour protester ont été interpellées par la brigade fluviale après une intervention violente. Elles sont désormais poursuivies pour « violences sur agent ». Leur procès se tiendra le mercredi 19 novembre à 14h au tribunal de Toulouse et un rassemblement est organisé afin de les soutenir. Cette affaire s’inscrit dans une série de procédures judiciaires visant des opposants au projet de ligne à grande vitesse Bordeaux–Toulouse (voir notre article).

En 2016, Jessica Reznicek a participé à des actions pour empêcher la construction du Dakota Access Pipeline en démantelant des équipements de construction et des vannes du pipeline. En 2021, elle a été condamnée à 8 ans de prison avec une aggravation pour « terrorisme ». En 2022, une cour d’appel a confirmé sa condamnation (voir notre article). Fin octobre 2025, elle est sortie de prison fédérale et purge ses deux dernières années de détention dans un centre de semi-liberté à Des Moines.

Sa nouvelle adresse : Jessica Reznicek · c/o Fresh Start Women’s Center (Women’s Residential Correctional Facility) · 1917 Hickman Rd · Des Moines, IA 50314

Le 31 octobre à Poitiers, deux mobilisations sont annoncées pour la soirée d’Halloween. La première par le collectif Bassines non merci (BNM), qui invite à « fêter la mort des 41 mégabassines du Clain ». La seconde appelle à « traquer les antibassines », en réponse à la première et a été lancée par plusieurs syndicats agricoles. Finalement, la préfecture autorise celle des irrigants pro-bassines et interdit la manifestation de BNM qui maintient l’initiative.

À l’aube du 20 juin 2024, Jennifer Kowalski, 29 ans, et Cole Macdonald, 23 ans, du groupe Just Stop Oil, ont cisaillé le grillage de l’aéroport de Stansted, au nord-est de Londres, pour accéder à la zone de stationnement des avions privés, armées d’extincteurs remplis de peinture orange. Elles espéraient attirer l’attention sur le bilan carbone de Taylor Swift, à l’occasion de sa tournée dans la capitale britannique. Avant même sa monumentale tournée des “Eras”, qui s’est échelonnée en 2023 et 2024 dans le monde entier, Taylor Swift avait été classée “célébrité la plus pollueuse de l’année” par l’agence de marketing Yard, avec 170 vols en sept mois. Mais le jet privé de Taylor Swift ne s’y trouvait pas à ce moment-là et les deux militantes ont aspergé de peinture deux avions appartenant respectivement à une compagnie d’assurances et à un groupe d’investissement. Elles ont été condamnées lundi à des peines de prison avec sursis : cinq mois pour Jennifer Kowalski, déjà condamnée pour des manifestations en Écosse, assortis d’une amende de 480 livres (550 euros), et six semaines pour Cole Macdonald. Le groupe Just Stop Oil a annoncé en mars l’arrêt de ses actions-choc (voir notre article) qui ont régulièrement valu des peines de prison à ses militant·es.

La LGV (Ligne à Grande Vitesse) Toulouse-Bordeaux-Dax est un projet écocidaire avec un impact équivalent à douze A69. Afin de s’y opposer, la ZAD de la Guinguette Vaillante s’est montée à Saint-Jory il y a un an. Malgré le froid, la pluie et la police, les zadistes ont bataillé sans relâche contre les travaux en cours sur le tracé de la future voie, permettant de visibiliser la lutte et d’empêcher des défrichages illégaux. Aujourd’hui, iels ont besoin de soutien pour payer les procès et continuer la lutte. Une soirée de soutien est organisée le 31 octobre à l’Impasse à Toulouse (1 bis impasse Lapujade) à partir de 18h.

Le mardi 4 novembre, 3 personnes passeront au Tribunal de Toulouse pour avoir voulu défendre un chêne bicentenaire promis à l’abattage dans le cadre de la lutte contre la LGV Bordeaux-Toulouse. Alors qu’iels avaient subi une mesure de comparution immédiate apres 48h de GAV puis 2 nuits à la maison d’arrêt, le procès a finalement été renvoyé au 4 novembre, et en attendant iels ont été placé.es sous contrôle judiciaire lourd (voir notre article). Des courriers ont par ailleurs été envoyés par le Parquet aux employeurs de deux personnes, avant même l’audience, pour demander une suspension de leur travail. Pas moins de 5 procédures seront jugées dont des faits reprochés durant une manifestation de 2024, comme : « installation en réunion sur un terrain privé en vue d’y habiter » (écureuillage), « destruction en réunion », « violences », refus de de prélèvement ADN. Afin de les soutenir, un rassemblement est organisé le mardi 4 novembre à 14h au Tribunal Judiciaire de Toulouse.

Des dizaines de personnes ont été arrêtées durant la nuit du 17 au 18 octobre à Gabès dans sud de la Tunisie, après des manifestations pour exiger la fermeture d’une usine chimique polluante. Celle-ci utilise de l’acide sulfurique et de l’ammoniac pour fabriquer des engrais à base de phosphates. Après des incidents liés à la pollution, des milliers d’habitants de Gabès ont manifesté la semaine dernière pour réclamer la fermeture de l’usine.

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En août et septembre 2024 dans des villages du Tarn et de Haute-Garonne, des personnes cagoulées ont incendié une voiture, attaqué une maison, aspergé un homme d’essence ou encore utilisé des cocktails molotov sur des lieux promis à la destruction pour permettre l’avancement du chantier de l’A69. Suite à l’ouverture d’une enquête, ils ont été interpellés puis placés en garde-à-vue ce mardi 7 octobre à Lyon, Marseille et Albi. Selon plusieurs médias, des individus mis en cause auraient été rémunérés 800€ pour leurs actes. Un autre est un ancien gérant d’une société de sécurité, dont le contrat avec le concessionnaire Atosca responsable de la construction de l’A69 aurait été rompu quelques jours avant les attaques.