La police espagnole a arrêté ce mardi, en collaboration avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) française, deux dirigeants de l’organisation séparatiste basque, David Pla et Iratxe Sorzabal, dans un gîte rural de Saint-Etienne-de-Baïgorry. Elle a permis l’arrestation de deux autres etarras présumés également présents sur les lieux. L’un est le propriétaire du gîte, Pantxo Florès, et l’autre un militant nationaliste basque, fils de réfugié espagnol, Ramuntxo Sagarzazu. Des faux papiers et des armes, auraient été découverts sur place.

Les quatre personnes arrêtées vont être placées en garde à vue, qui peut durer jusqu’à 96 heures en matière de terrorisme, avant un probable transfert vers le parquet de Paris. David Pla et Iratxe Sorzabal seraient tous deux membres du « comité exécutif » d’ETA. Ils ont été présentés par le ministre de l’intérieur espagnol comme « les dirigeants politiques les plus importants d’ETA et les plus recherchés ». Iratxe Sorzabal Diaz (43 ans) est l’ancienne porte-parole de 1997 à 1999 de Gestoras, un mouvement de soutien aux prisonniers basques. Elle a déjà été condamnée à plusieurs reprises à de la prison en France ces dernières années pour son appartenance à ETA. Elle était recherchée depuis au moins dix ans par les justices française et espagnole. David Pla, 40 ans, vivait, quant à lui, dans la clandestinité depuis 2011.

L’opération policière à Saint-Etienne-de-Baïgorry

L'opération policière à Saint-Etienne-de-Baïgorry

La garde civile espagnole a procédé hier mardi, en matinée, à l’arrestation à Biscaye, dans le Pays Basque de quatre personnes accusées d' »apologie du terrorisme » au profit d’ETA. Les mis en cause sont accusés d’avoir organisé le 25 juillet dernier à Otxandio, à Biscaye, un hommage à Luzia Urigoitia Ajuria, membre d’ETA, qui a trouvé la mort le 22 juillet 1987 dans un affrontement armé avec les forces de sécurité espagnoles. Au cours de l’année dernière, la garde civile espagnole a mené une vaste opération contre des personnes accusées d' »apologie du terrorisme » sur les réseaux sociaux en Espagne. Cette opération s’est soldée par l’arrestation d’une dizaine de personnes.

Une fresque en l’honneur de Luzia Urigoitia Ajuria

Une fresque en l'honneur de Luzia Urigoitia Ajuria

Alberto Plazaola, un militant d’ETA recherché par la justice espagnole et faisant l’objet d’un MAE, a été interpellé hiers lundi Ciboure (Pyrénées-Atlantiques). Agé de 59 ans et originaire du Guipuzcoa, Alberto Plazaola devrait être présenté ce lundi devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Pau, qui statuera sur son éventuelle remise aux autorités espagnoles.

Condamné en Espagne, Alberto Plazaola avait été arrêté une première fois en France en 1990, puis extradé vers l’Espagne en 1996 après avoir purgé une peine de sept ans de prison. Il a été libéré en décembre 2014, la justice espagnole ayant estimé qu’il fallait prendre en compte dans le calcul de sa peine le temps d’incarcération passé à l’étranger, conformément à une décision-cadre européenne. Mais le 10 mars dernier, le tribunal suprême espagnol avait cassé cette décision de libération. Alberto Plazaola s’était soustrait à l’arrestation. Entre le moment où la décision a été rendue publique et l’arrivée de la police à son domicile d’Onate, devant lequel une foule de manifestants de la gauche indépendantiste s’était alors mobilisée durant plusieurs heures.

Alberto Plazaola à sa libération

Alberto Plazaola à sa libération

Le premier tribunal administratif du contentieux de Bilbao a décidé de suspendre provisoirement deux initiatives en faveur des prisonniers de l’ETA prévues les 7 et 19 septembre prochain dans la ville basque de Bermeo. Suite à une démarche du délégué du gouvernement espagnol au Pays basque, Carlos Urquijo, le tribunal a accepté de « suspendre » notamment un repas populaire avec des produits locaux au profit des prisoniers et des réfugiés, prévu dans le cadre d’un festival approuvé par le Conseil municipal de Bermeo. Ce même Carlos Urquijo avait fait saisir un tribunal pour « crime d’apologie du terrorisme » suite à une marche pour l’amnistie des prisonniers d’ETA à Bilbao.

La marche pour l’amnistie à l’origine des poursuites judiciaires

La marche pour l'amnistie à l'origine des poursuites judiciaires

Près de 2.000 personnes se sont rassemblées vendredi après-midi à Saint-Jean-Pied-de-Port pour dénoncer l’arrestation de deux membres présumés de l’organisation indépendantiste basque espagnole ETA, début juillet. Xabier Goyenechea, âgé de 35 ans, et Joseba Inaki Reta, 56 ans, avaient été interpellés le huit juillet par des policiers français et des enquêteurs de la Guardia Civil espagnole dans le village d’Ossès. Selon le ministère espagnol de l’Intérieur, les deux etarras sont les responsables de l’appareil logistique de l’ETA. Ils avaient été mis en examen par un juge d’instruction anti-terroriste parisien et écroués pour association de malfaiteurs, détention et transport d’armes, détention de faux document, le tout en relation avec une entreprise terroriste. Également mis en examen, un couple d’hébergeurs et la propriétaire d’une maison d’Ossès où ont logé les deux etarras, ils ont été laissés libres sous contrôle judiciaire.

La manifestation à Saint-Jean-Pied-de-Port

La manifestation à Saint-Jean-Pied-de-Port

Une enquête est à l’instruction contre l’ETA, au niveau de l’Audiencia Nacional, souhaitant requalifier des exécutions et fusillades en « crime contre l’humanité ». Ce sont les familles de deux gardes espagnols abattus en 2004 qui tentent de faire ouvrir ce dossier. L’affaire est à présent à l’instruction : les divers corps répressifs doivent étayer le dossier en fournissant des événements qui rentreraient dans cette appellation. Le juge a justifié sa décision d’accepter l’ouverture de l’enquête « Il s’agit d’une attaque systématique contre une partie de la population, composée de collectifs poursuivis pour des raisons politiques et idéologiques, dont l’élimination et l’expulsion (…) sont considérées stratégiquement nécessaires par l’organisation pour des raisons politiques ». Cependant, un autre juge a souligné que les critères pour un crime contre l’humanité sont la nationalité, l’origine ethnique, la race ou la religion, et il n’y a rien de tout cela dans les actions d’ETA.

Mardi matin, deux cadres présumés d’ETA, Xabier Goienetxea et Iñaki Reta de Frutos, avaient été arrêtés dans une maison du village d’Ossès. Ils ont ont été mis en examen par la justice française et écroués dans la nuit de samedi à dimanche. Le couple d’hébergeurs et la propriétaire de la maison, une infirmière, ont eux été placés sous contrôle judiciaire à l’issue de leur mise en examen.

Xabier Goienetxea, 35 ans, et Iñaki Reta de Frutos, 56 ans, avaient été interpellés après un renseignement reçu le 6 juillet par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Ils ont été mis en examen de multiples chefs, notamment association de malfaiteurs, détention et transport d’armes, détention de faux document, le tout en relation avec une entreprise terroriste. Les deux etarras présumés comptaient parmi les plus recherchés par les autorités espagnoles.

La maison perquisitionnée à Ossès

La maison perquisitionnée à Ossès

Deux membres présumés d’ETA, recherchés par les autorités judiciaires espagnoles, ont été interpellés mardi 7 juillet au soir. L’un des deux etarras présumés est Iñaki Reta de Frutos, considéré comme l’un des responsables de la logistique de l’organisation. L’autre est Xabier Goienetxea, un ancien membre de l’organisation de la jeunesse basque Segi. L’opération policière a été menée dans une maison d’Ossès, à une quarantaine de kilomètres de Bayonne, par la DIPJ de Bordeaux, la DGSI et le RAID, soutenus par la garde civile espagnole. Au cours de la perquisition, qui a duré une partie de la nuit, des documents en lien avec ETA ont été saisis, mais pas d’armes ni d’explosifs. A la fin de mai, la police avait découvert des armes et des composants pouvant servir à la confection d’explosifs dans une villa de Biarritz (voir notre article).

La perquisition à Ossès

Dans la soirée, près de 150 personnes se sont rassemblées devant la résidence des interpellés. Deux personnes ont été blessées lors d’échauffourées qui ont éclaté dans la nuit entre les forces de l’ordre et des personnes protestant contre ces interpellations.

La cour d’assises spéciale de Paris a condamné mercredi à 14 ans de prison Ibon Goieaskoetxea Arronategi, 49 ans, pour faux dans des contrats de locations de logements devant servir de bases à ETA, recels, détention et transport illégal d’armes de guerre. Il a en revanche été acquitté des accusations de vol avec violences et séquestration pour l’attaque le 28 janvier 2010 d’une quincaillerie cordonnerie à Mirebeau (centre-est) où avaient notamment été dérobées des plaques d’immatriculation et une presse pour leur fabrication.

Considéré comme un des responsables de la logistique d’ETA, l’accusé avait été interpelé fin février 2010 en Normandie. Goieaskoetxea avait déjà été condamné à sept ans de prison en 2013 et à une autre peine de cinq ans en 2014 lors de précédents procès devant la justice française pour ses activités au sein de l’ETA. La cour d’assises spéciale de Paris, composée uniquement de magistrats professionnels comme c’est le cas en matière de terrorisme, a prononcé la confusion de la nouvelle peine avec celles déjà prononcées, ainsi qu’une interdiction définitive du territoire français.

Ibon Goieaskoetxea

Ibon Goieaskoetxea

La justice espagnole demande au Vénézuela l’extradition d’un ancien prisonnier d’ETA, Jose Ignacio de Juana Chaos, recherché pour apologie du terrorisme. Juana, qui a passé 21 ans en prison pour son action dans ETA, avait été libéré de prison en 2008. Une enquête pour apologie du terrorisme a été ouverte le jour même de sa sortie de prison, le 2 août 2008. Ce jour-là, un groupe de jeunes ont manifesté à Bilbao, coupé une rue, arboré des banderoles de soutien aux prisonniers de l’ETA. Dans cette action, les jeunes ont lu une lettre de de Juana où celui-ci appelait (utilisant une expression basque) à « Aurrera Bolie » (« aller de l’avant avec le ballon »). Cela a été interprétée par la justice comme un appel à la poursuite de la lutte armée.

Juana a quitté l’Espagne en novembre 2008 après avoir refusé de témoigner dans cette affaire. Il a été arrêté à Belfast (Irlande du Nord), mais s’est échappé à nouveau lorsque le Royaume-Uni a accepté de le livrer à l’Espagne en mars 2010. Il vivait depuis au Vénézuela, dans la ville côtière de Chichiriviche.

Jose Ignacio de Juana Chaos, lors de son interpellation en Irlande

Jose Ignacio de Juana Chaos, lors de son interpellation en Irlande