Edward Snowden, Julian Assange et Glenn Greenwald sont invités par Kim Dotcom, ex-patron de Megaupload lors d’une conférence intitulée’ le moment de vérité. Cette conférence se tiendra ce 15 septembre à 9h (heure belge). Les trois hommes sont connus pour avoir permis les plus grandes fuites de données concernant l’armée et les services secrets américains. La conférence sera visible sur www.kim.com

On en sait aujourd’hui un peu plus sur la façon dont le gouvernement américain a appliqué PRISM. La plupart des requêtes de la NSA étant illégales, même au regard des lois américaines (les lois FISA sont largement reconnues comme anticonstitutionnelles), on sait maintenant grâce à une nouvelle fuite de 1500 pages que le gouvernement US a menacé Yahoo d’une amende quotidienne de 250’000$ si la société ne se pliait pas aux demandes de renseignement. Depuis les révélations d’Edward Snowden, les corporations technologiques basées aux États-Unis ont engagé un bras de fer légal avec l’administration pour que les requêtes d’information sur les utilisateurs soient demandées dans un cadre légal. Ceci ne veut bien évidemment pas dire que ces sociétés ne fournissent plus d’informations aux policiers et agents secrets, mais qu’elles ne veulent le faire que dans un cadre légal et prédéfini. Dernièrement, on peut noter le cas de Microsoft qui a refusé de divulguer des informations stockées sur un serveur européen, et donc hors de la juridiction américaine.

31 jours après la mort de Mike Brown, les habitants de Ferguson ont tenté de manifester en bloquant l’autoroute I-70. Ils n’ont cependant pas pu le faire puisque la police a elle-même bloqué l’autoroute pour empêcher les manifestants de le faire… 35 personnes ont été arrêtées.

USA: Manifestation et arrestations à Ferguson

A New-York, il y a eu 19 arrestations pour désordre public lors d’une manifestation d’employés de la restauration rapide qui participaient à une journée nationale de grèves. Des centaines de personnes avaient pris part à la manifestation et une vingtaine d’entre elles s’étaient assises à même le sol, les bras liés les unes aux autres, devant un restaurant de la chaîne McDonald’s en plein Times Square. Un porte-parole de la police new-yorkaise a fait état en fin d’après-midi de « 15 arrestations supplémentaires ».

Par ailleurs, 10 personnes ont été arrêtées à Los Angeles en Californie « pour avoir refusé de se disperser » après une manifestation, selon la police locale. Ces employés réclament un salaire de 15 dollars de l’heure, soit plus du double du salaire minimum actuel de 7,25 dollars appliqué par de nombreuses enseignes de la restauration rapide. Ils réclament aussi la possibilité de se réunir en syndicats, sans subir de représailles en retour. Des grèves et mobilisations avaient lieu jeudi dans plus de 150 villes des Etats-Unis, dont Chicago et Detroit, Miami, Denver ou encore Los Angeles.

USA: Arrestation de 44 manifestants grévistes de la restauration rapide

Les manifestations contre la police ne sont pas finies aux États-Unis. Hier soir avait lieu à Philadelphie une ‘FTP March’ (Marche Fuck the Police). Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées et ont manifesté sauvagement. Après avoir bloqué la route avec des poubelles renversées, les manifestants ont attaqué des voitures de police avec des pierres et des ballons de peinture. Un policier s’est écrié ‘Arrêtez ce type en noir!’ (au milieu des black-blocs…) et un autre agent s’est précipité sur un manifestant au hasard et l’a tazé puis arrêté. Un autre manifestant a été arrêté dans une rue adjacente après avoir lui aussi été tazé.

‘FTP March’ à Philadelphie

'FTP March' à Philadelphie

Plusieurs milliers de personnes ont défilé hier samedi 23 août, à Staten Island, pour exprimer leur indignation après la mort, le mois dernier à New York, d’Eric Garner, un père de famille noir de 43 ans immobilisé par strangulation – un geste interdit – lors de son interpellation par la police. La mort d’Eric Garner, qui était père de six enfants, a relancé le débat sur les violences policières, en particulier à l’égard des minorités. Celui-ci a été depuis alimenté par l’affaire Michael Brown, du nom de ce jeune Noir de 18 ans tué le 9 août par un policier blanc à Ferguson, dans le Missouri. Dans le défilé, de nombreuses pancartes associaient les deux hommes.

Soupçonné de vente illégale de cigarettes, Eric Garner, qui avait tenté de résister, avait été plaqué au sol par plusieurs policiers blancs le 17 juillet à New York. Dans une vidéo amateur, on voit l’un d’eux lui serrer le cou. Obèse et asthmatique, Garner se plaint à plusieurs reprises de ne pas pouvoir respirer. Il perdra ensuite connaissance, puis sera déclaré mort à l’hôpital.

USa: Manifestation contre les violences policières

Depuis samedi 16 août, un appel à former un blocus pacifique autour du navire commercial israélien Zim qui avait accosté à Oakland mobilisait des dizaines de manifestants. Ceux-ci, venant de toute la région de la Baie de San Francisco, formaient un cercle avec instruments de musique et pancartes dénonçant le massacre des Palestiniens à Gaza. A chaque fois, les dockers ont décidé de ne pas briser le piquet. Au quatrième jour, le Zim a été forcé de quitter la Baie de San Francisco et d’aller chercher un nouveau port d’asile pour y débarquer sa marchandise.

Le consul israélien à San Francisco a alors fait une remarquable déclaration en disant que les manifestants « ont peut être choisi un symbole et tentent de faire croire que ce qu’ils font nuit au gouvernement israélien mais en vérité tout ce qu’ils font c’est nuire aux gens qui vivent ici et pour moi ceci est l’exacte définition du terrorisme politique : ils essaient d’atteindre un objectif mais ils se soucient peu des innocents à qui cela peut faire du mal ».

EDIT: Le navire israélien avait bien quitté le port d’Oakland, il était même sorti totalement de la baie de San Francisco, mais il est revenu, plus tard, de nuit, sur une autre aile du port d’Oakland où il a effectué le déchargement à la hâte sans que les habituelles procédures n’aient été respectées.

USA/Palestine: Du bon usage du mot « terrorisme »

Malgré le couvre-feu instauré depuis quelques jours dans cette ville de 20’000 habitants entre minuit et 5h : des centaines de manifestants se sont rassemblés en début de nuit (il y a deux heures). Les policiers qui étaient presque plus nombreux que les manifestants derrière le char LRAD lançaient des grenades lacrymogènes et assourdissantes et continuaient à propulser les grenades alors que tous les manifestants s’étaient dispersés. Les grenades atterrissent donc sur les maisons et dans les jardins où les gaz rentrent facilement dans les habitations. On comprend mal la stratégie de la police pour faire respecter le couvre-feu.

Un policier lançant des grenades lacrymogènes

Un policier lançant des grenades lacrymogènes

Julian Assange donne en ce moment même une conférence de presse depuis l’ambassade d’Équateur où il vit reclus depuis 2 ans. Celui-ci aurait développé une grave maladie due à son enfermement. Comme attendu par la presse locale, Assange a annoncé qu’il quitterait « bientôt » l’ambassade, sans préciser le quand et le comment, il ne pourra probablement pas la quitter autrement qu’en se faisant arrêter par les policiers qui surveillent en permanence l’ambassade pour un coup de 11’000€ par jour. Assange risque d’abord d’être extradé en Suède et ensuite aux États-Unis où il sera jugé pour l’affaire WikiLeaks lorsqu’il a fait fuir des milliers de câbles diplomatiques américains. Le seul espoir d’Assange serait que le Royaume-Uni autorise un couloir diplomatique à l’Equateur.

Des manifestants en solidarité avec Assange

Des manifestants en solidarité avec Assange

Un tribunal US exigeait depuis plusieurs mois que Microsoft, dans le cadre d’une enquête, fournisse des informations. L’entreprise refusait invoquant que ces données n’étaient pas situées aux États-Unis, mais en Irlande, dans des serveurs à Dublin. Pour Microsoft, (mais aussi Apple, Cisco et AT&T), la portée d’un mandat délivré par un juge américain ne peut dépasser les frontières des États-Unis. Si les données sont situées dans un autre pays, c’est la juridiction de ce dernier qui entre en piste.

Mais la juge fédérale Loretta Preska a décidé que ces arguments n’étaient pas pertinents. Elle a donc accordé au tribunal américain l’obtention des informations, que Microsoft devra rapatrier d’Irlande. Pour la juge, la question des frontières n’entre pas en jeu. Microsoft est une entreprise américaine spécialisée dans le cloud. Un mandat délivré par un juge américain s’applique à toute sa structure et les données qu’elle contrôle. La localisation des serveurs n’est pas alors pas plus pertinente aux yeux de la justice qu’elle ne l’est pour l’utilisateur classique, qui ne sait pas où ses données sont stockées réellement.