Ancien haut-commissaire d U.S. Customs and Border Protection, James F. Tomsheck a donné une interview sur les accusations qui visent le département. 28 personnes ont été tuées depuis 2010 dans le cadre des actions menées par la police des frontières, au moins un quart de ces morts sont « très suspectes ». Dans au moins un cas, le département a affirmé que la personne abattue se trouvait sur le sol américain, ce qui était faux. Dans quasiment tous les cas, la direction du département a essayé de justifier les coups de feu tirés par leur policier plutôt que de rendre un rapport honnête sur les circonstances de la mort.

Suite aux attentats du 11-Septembre, le département a procédé à un vaste plan de recrutement. Entre 2004 et 2011, les effectifs de la police des frontières sont passés de 10.000 à 21.000. Cette police s’est construite en interne une image de force de sécurité paramilitaire, entretenue par la hiérarchie, qui est à l’origine du climat d’impunité et favorise les dérapages. Entre 5 et 10 % des agents seraient coupables de corruption (de la part des passeurs) ou de vol. Un constat que l’ancien responsable a rapporté à ses supérieurs, qui l’ont prié de se taire car le propos « ne respectait pas le message du département ». Depuis 2004, 170 officiers de police ont été poursuivis pour corruption, mais ces arrestations ont baissé ces dernières années grâce à une « redéfinition » du délit de corruption en interne, épargnant de nombreux suspects.

USA: Révélations sur la police des frontières

Suite au meurtre par la police de deux adolescents noirs non-armés à Ferguson (Missouri) et à Los Angeles, de grandes manifestations ont lieu à travers les Etats-Unis. Cette nuit, une grande manifestation a été prise en kessel sur Times Sqare à New-York. Des manifestations massives ont eu lieu dans tout le pays. Les manifestants scandent « Hands-up don’t shoot », « Pigs go home, you block the road » ou encore « Kill the police ». De petites villes de campagnes sont littéralement occupées par la garde nationale, police fédérale très militarisée qui n’hésite pas à pointer des mitraillettes chargées contre des manifestants.

USA : Les manifestations s’étendent dans tout le pays

La petite ville de Ferguson dans le Missouri est occupée par des milliers de policiers militarisés suite au meurtre raciste d’un jeune adolescent noir par un policier. Les autorités américaines ont réagi très violemment et très rapidement en déployant un arsenal anti-émeute inouï : police anti-émeute du comté de Saint-Louis, police anti-émeute de la réserve fédérale, équipes de SWAT fédéraux et leurs renforts. Gaz lacrymogènes, fusils à balles en caoutchouc et LRAD sont utilisés massivement par la police anti-émeute et les équipes du SWAT. Au moins deux manifestants ont été blessées par des balles réelles, une équipe d’Al-Jazeera a dû abandonner sa voiture et son matériel noyés sous les gaz lacrymogènes, le KKK local récolte des fonds pour soutenir le policier qui a assassiné Mike Brown, la police du compté de Saint-Louis a tiré à l’aide de riot-guns automatiques sur des manifestants qui avaient les mains en l’air, plusieurs photos en provenance des manifestations montrent différentes esquades de police pointé des mitraillettes sur des manifestants désarmés… Le procureur a refusé de donner le moindre détail sur le policier meurtrier alors que le moindre détail concernant un émeutier est immédiatement diffusé dans les journaux. Une opération Anonymous a publié sur le net les noms et adresses de tous les officiers de police de Ferguson.

USA : Violents affrontements à Ferguson

Edward Snowden pourra donc rester 3 années supplémentaires en Russie. Les révélations sur le fonctionnement des renseignements américains peuvent donc reprendre de plus belle. Aujourd’hui, l’information concerne l’antivirus de la NSA. Les services secrets ont été chargés de concevoir un antivirus très inspiré, le nom de ce programme est MonsterMind. L’antivirus chargé de détecter les cyber-menaces contre les intérêts américains doit donc non seulement protéger l’intérêt en question, mais également contre-attaquer et infecter la machine soi-disant émettrice de l’attaque. Seulement, depuis plusieurs années les pirates informatiques ne lancent plus leurs attaques depuis leur divan, ils se cachent derrière des proxys et asservissent des centaines de machines appartenant à des « civils » pour protéger leur anonymat en redirigeant leurs données à travers d’autres ordinateurs. La NSA ne semble pas l’avoir comprit puisque la contre-attaque de l’anti-virus attaque la première IP détectée, qui a en fait peu de chance d’être le réel attaquant. L’exemple donné par Edward Snowden évoque à lui seul le problème de cette merveille technologique « Vous pouvez avoir quelqu’un en Chine, par exemple, qui lance une attaque en la faisant transiter par une adresse en Russie. Et alors nous nous retrouvons à contre-attaquer et à nous en prendre à un hôpital en Russie ». Dernier détail : Monstermind est pratiquement automatique et ne nécessite pas d’intervention humaine pour contre-attaquer.

De nouveaux affrontements ont éclaté lundi 11 août à Ferguson (Missouri) après qu’un adolescent noir ait été abattu par un policier de la ville. A l’annonce de sa mort, des membres de la communauté noire de cette ville de 23.000 habitants de la banlieue de Saint Louis s’était rassemblés pour dénoncer le racisme de la police. Des manifestations similaires ont à nouveau tourné à l’affrontement hier lundi.

Edward Snowden avait obtenu le droit de rester en tant que réfugié en Russie pour une année. C’était il y a un an, et les plans de demandes d’asile en Amérique du Sud de l’ex-agent de la NSA n’ont pas fonctionné vu que celui-ci craint d’être arrêté sur le trajet entre la Russie et l’Amérique Latine. Son avocat a donc déclaré aujourd’hui que la Russie a autorisé Snowden a resté trois années supplémentaires. Snowden gagne aussi le droit de rentrer et sortir du territoire russe sans se retrouver coincé d’un coté ou de l’autre de la frontière. Ce droit pourra permettre au whistleblower américain de participer à des évenements de la sécurité informatique (comme il le faisait déjà par visio-conférence) et de participer à la création de logiciels de chiffrement contre la NSA. Le but final de Snowden serait de demander l’asile à Cuba.

A Olympia, dans l’état de Washington, le 28 juillet, un concessionnaire Nissan a été attaqué: 23 voitures neuves ont été rendues invendables avec du liquide corrosif, des coups et des pneus crevés en solidarité avec Amélie, Carlos, et Fallon (plus connus comme les prisonniers 5E3). Ces trois anarchistes ont été arrêtées dans la ville de Mexico en janvier 2014 dans le cadre de l’attaque incendiaire d’un bâtiment et d’un concessionnaire de véhicules Nissan dans le centre de la ville.

USA: Action solidaire des anarchistes détenus à Mexico

Suite à plusieurs nouvelles fuites concernant les renseignements américains ces dernières semaines qui n’émanaient pas d’Edward Snowden, une rumeur prétendait depuis plusieurs semaines qu’un second whistleblower (« lanceur d’alertes ») existait au sein de l’un des nombreux services secrets américains. La rumeur est maintenant un fait certain : les chiffres des bases de données anti-terroristes TIDE et Watchlist qui ont été révélées il y a quelques heures (Voir notre précédent article) émanent selon les journalistes « d’une source dans la communauté du renseignement ». Cette nouvelle taupe qui fait fuir des documents de la NSA et de la CIA n’a pas été trouvée par ses employeurs et prend donc le relais d’Edward Snowden en temps réel. L’administration américaine qui avait déjà tenté d’éviter un second whistleblower en informatisant ses data-centers et en licençiant des centaines d’ingénieurs est à la recherche de l’agent indiscret.

C’est au tour de la CIA de se prendre un scandale. Une nouvelle fuite (qui ne provient pas de Snowden) révèle quelques chiffres sur la base de données des ‘terroristes’ de l’administration américaine. Cette base de donnée commandée par la maison blanche, approvisionnée (par ordre d’importance) par la CIA, la DIA, la NSA et le FBI et alimentant les renseignements locaux américains contient les noms de 680’000 personnes considérés comme terroristes suspects ou avérés par le gouvernement US. Plus surprenant, si 230’000 de ces personnes sont suspectées de lien avec des groupes islamistes : 280’000 personnes sont considérés comme étant des terroristes « sans affiliation », n’appartenant à aucun groupe illégal. 92’000 personnes sont fichées comme appartenant à des groupes « autres » et non-précisés. Le seul groupe d’ampleur (plus de 8’000 suspects) qui ne soit pas islamiste sur la liste sont les FARC avec 11’275 suspects sur le territoire américain.
Cette liste n’est pas la plus large puisque toutes les personnes présentent dans la ‘base de donnée terroriste’ sont également encodées dans la base TIDE (Terrorist Identities Datamart Environment) qui ne nécessite pas de preuve pour encoder quelqu’un et qui fiche 1’000’000 d’Étatsuniens.
Une fois sur la base de donnée terroriste, les divers services de renseignements américains s’attachent à récolter des données biométriques sur ces suspects, les trois données recherchées sont la reconnaissance faciale, les empreintes digitales et les iris. De ces 680’000 suspects, l’administration a déjà récolté une ou plusieurs données biométriques pour 130’000 personnes.
La récolte effrénée de données biométriques sur les personnes qui figurent sur cette liste a véritablement commencé après l’attentat de Boston.
Le document indique également que le nombre de personnes qui sont interdites d’avion aux USA est passée de 16 personnes en 2001 à 47’000 en 2013. La plupart de ces personnes ont été rajoutées sous les mandats Obama.

Qui est dans la base de données ?

Qui est dans la base de données ?

Une nouvelle expérience de l’université Massachusetts Institute of Technology a permis à des scientifiques de développer une technique d’écoute originale. Celle-ci nécessite une caméra (pas forcément de bonne qualité), une cible, et n’importe quel objet posé près de la cible capable de vibrer (une plante, un paquet de chips,…), et un algorithme très puissant développé par les ingénieurs du MIT. La technique est de filmer un objet qui se trouve près de la cible à espionner, les chercheurs en question ont donc utilisé un paquet de chips. Le son faisant vibrer l’objet d’une certaine façon, il « suffit » aux chercheurs du MIT d’analyser un pixel de l’image et d’observer ses changements de couleur à l’aide d’un algorithme très complexe pour retranscrire avec exactitude les sons. La technique est diaboliquement économique, efficace et effrayante puisque un rideau fermé filmé par une fenêtre de l’autre coté d’une rue bruyante pourrait devenir un microphone haute-fidélité.

Ci-dessous, la vidéo expliquant l’expérience (en anglais)