Depuis l’attentat manqué sur un avion de ligne Amsterdam-Détroit durant les fêtes de fin d’année, de nombreuses autorités aéroportuaires, notamment aux Etats-Unis, ont pris la décision de se doter de scanners corporels aux contrôles des passagers. Ceux-ci sont capables de détecter sans palpation des articles non-repérables par les portiques de sécurité car ils permettent de voir les personnes comme si elles étaient nues. Ce qui n’a pas manqué de faire s’élever des voix, notamment quant au respect de la vie privée. Les autorités y ont répondu en affirmant qu’il y avait un total respect des personnes sachant que les scanners ne pouvaient ni stocker, ni transmettre ces images.
Aux Etats-Unis, la Transportation Security Authority (TSA) affirme que la machine n’a aucune capacité de stockage et qu’aucune image corporelle n’est stockée, transmise ou imprimée et qu’une fois vue, elle est supprimée. Or, selon des documents obtenus par l’Electronic Privacy Information Center, il apparait que tout ça n’est que mensonge. Sur un rapport du TSA de 2008, il est indiqué que le scanner aura un lecteur read/write de grande capacité pour permettre de télécharger des données. Il fournira également les possibilités de transfert via des outils USB et pourra stocker les données durant une année sur son disque dur.
Le document indique deux modes opératoires. Le ‘mode sélection’ durant lequel le système interdit le stockage et l’exportation des images des passagers et le ‘mode test’ pour lequel il est indispensable d’avoir la capacité de garder les images des non-passagers (cobayes) pour permettre les entraînements des agents et les évaluations. Et c’est là le hic. Le système ne distingue évidemment pas un passager d’un non-passager, les deux sont pour lui, de simples corps humains dans le champs du système. Et évidemment, le document n’indique pas de quelle manière ledit système change de mode. Nous sommes donc en présence de scanners corporels qui peuvent saisir les images scannées des gens en ‘mode test’ et ensuite les exporter soit grâce à des systèmes USB, soit à des transferts IP (qui sont soumis à certaines restrictions de sécurité) ainsi qu’à au moins un système, identifié dans un second document par le gouvernement qui permet de stocker toutes ces images.
Image d’un scanner corporel