Les forces de sécurité colombiennes ont tué dimanche deux commandants des FARC au sud-ouest du pays. Le commandant du Front 6 des FARC et de son second, connus sous les surnoms de « Jaimito » et d' »el Burro » sont morts pendant le bombardement de leur camp situé dans la région rurale de Toribio, dans le département du Cauca (sud-ouest), lors d’une opération conjointe police-armée.

Au lendemain d’une double attaque des FARC contre l’armée, le président Santos s’est rendu dans l’état d’Arauca, à la frontière avec le Vénézuela. C’est là qu’un total de 19 soldats ont été tués par des guérilleros au cours de deux assauts distincts. Ce dimanche, Santos a ordonné au haut commandement militaire de mettre l’entière machine de guerre en mouvement contre les FARC. En novembre dernier, à l’entame des négociations entre les autorités et la guérilla, cette dernière avait proposé l’instauration d’un cessez-le-feu, ce que le gouvernement avait refusé.

Un détachement militaire a été attaqués par quelque 70 guérilleros des FARC dans la région frontalière avec le Venezuela. Les militaires circulaient sur une route de la province d’Arauca, près de la frontière avec le Venezuela, et étaient chargés de protéger l’oléoduc Cano Limon-Covenas (cet oléoduc avait été dynamité au début du mois par l’ELN). Douze combattants des FARC ont été capturés et présentés à la presse (photo), dont cinq ont été blessés, à la suite de la riposte de l’armée.

La veille quatre militaires et six guérilleros avaient été tués dans d’autres combats qui se sont déroulés samedi dans le département du Gaviare (sud). Au total, ce sont donc au moins 19 militaires ont ainsi trouvé la mort dans la seule journée de samedi, l’un des pires revers enregistrés par l’armée colombienne depuis plusieurs mois.

prisonniers des FARC

prisonniers des FARC

Le soldat états-uniens Kevin Scott Sutay avait été capturé par les FARC le 20 juin dans le département du Guaviare (sud). Les FARC ont annoncé qu’elles le libéreraient pour faire un geste dans le cadre des discussions de paix avec la gouvernement. Les FARC mettent en évidence que la capture du militiaire US met en évidence la participation active sur le terrain de militaires et de mercenaires nord-américains à des opérations de contre-insurrection.

Un officier de police a été tué dimanche soir, et un autre grièvement blessé, par une grenade de fabrication artisanale lancée par des membres FARC dans la ville de Quibdo, située dans le nord-ouest du pays. Les combattants des FARC ont lancé une grenade dans un commissariat de police et ont ensuite pris la fuite en motocyclette.

L’expression politique des FARC, l’Union patriotique (UP), a récupéré son statut de parti politique grâce à une décision du Conseil d’Etat. Créé en 1985 dans la mouvance des premières négociations de paix, le parti avait intégré de nombreux guérilleros démobilisés, mais aussi des membres du parti communiste, des syndicalistes, des militants paysans etc. Les paramilitaires s’étaient alors acharné contre ses membres en toute impunité: entre 3.600 et 5.000 militants de l’UP sont assassinés en quelques années. Parmi eux, huit parlementaires, des centaines de maires et de dirigeants du mouvement, et deux candidats présidentiels. L’arrêt du Conseil d’Etat intervient alors que fait débat l’éventuelle participation en politique des guérilleros, si les FARC acceptent de se démobiliser. La résurrection de l’UP leur fournit un cadre pour présenter des candidats dès 2014 aux élections présidentielle et législatives.

Sept policiers et six civils ont été blessés dans l’explosion d’un IED au passage d’une patrouille, sur la route qui mène de Santander de Quilichao à San Pedro, deux municipalités situées dans le département de Cauca, dans le sud-ouest de Colombie. L’action aurait été menée par la Quinta Compañía de la Columna Jacobo Arenas des FARC.

Les guérilleros auraient pris en otage un homme et l’auraient obligé à appeler la police de Santander pour dire qu’il était prisonnier.. Un groupe de 12 policiers se seraient alors mis en route à moto pour le lieu de l’enlèvement et les guérilleros ont alors activé 60 kg de charges explosives R1 qu’ils avaient précédemment disposé sur la route qu’allaient emprunter les policiers.

Colombie: Embuscade des FARC contre la police

Le 1er juillet, à La Havane, s’est ouvert le 11e tour des négociations du processus de paix entre les FARC et le gouvernement colombien. Le même jour, les FARC ont annoncé avoir trouvé un accord avec l’ELN vers l’unification des deux groupes.

Les pourparlers qui se tiennent actuellement à Cuba portent sur les modalités par lesquelles les membres des FARC pourraient participer à la vie politique colombienne si un accord de paix définitif était trouvé entre les deux parties. Alors que les FARC ont fait part de leur volonté de reporter les prochaines élections législatives à 2015 (au lieu de 2014) pour convoquer une assemblée constituante et de réformer les institutions de l’Etat, le représentant du gouvernement dans ces négociationsa rappelé que ces questions n’étaient pas à l’ordre du jour initial et qu’il n’envisageait pas de les aborder. Cette opposition fondamentale sur l’organisation de l’Etat pourrait mettre fin au processus de La Havane.

Quatre guérilleros des FARC ont été tués lors d’un accrochage avec l’armée dans le sud de la Colombie, une semaine avant la reprise de négociations de paix avec le gouvernement. Cinq autres membres des FARC auraient été capturés, dont trois mineurs, durant les combats qui se sont déroulés dans la province du Putumayo, une région frontalière avec l’Equateur et le Pérou. L’armée colombienne a également saisi un arsenal composé de plusieurs fusils et de munitions, ainsi qu’une demi-tonne de vivres et des équipements de radio.

Dimanche soir, les FARC et les autorités ont annoncé être parvenus à un accord sur la question agraire. Celle-ci constituait le premier point à l’ordre du jour des négociations entamées en novembre dernier entre le gouvernement colombien et la guérilla. Cet ordre du jour compte un total de six points à aborder et le porte-parole des FARC a souligné que l’accord ne serait valable qu’à condition qu’il y ait accord sur l’ensemble des points tout en ajoutant qu’il restait des détails à régler sur la question agraire, ‘Nous avons avancé dans l’élaboration d’un accord avec des réserves ponctuelles qui seront réexaminées avant la concrétisation finale d’un accord’.