La Colombie a suspendu 191 mandats d’arrêt visant une trentaine de membres des FARC, (dont la néerlandaise Tanjia Nijmeier) désignée par la guérilla comme délégués pour les négociations de paix avec le gouvernement. Le parquet a suspendu les mandats à l’encontre des guérilleros impliqués dans le processus de paix dont le coup d’envoi a été donné la semaine dernière en Norvège avant de se poursuivre à Cuba en novembre. La suspension est limitée géographiquement et n’est effective qu’à Oslo et à La Havane. Si un des guérilleros est surpris en dehors de l’une de ces juridictions, il pourra être interpellé immédiatement.

L’armée colombienne a annoncé hier que cinq de ses soldats avaient été tués par des guérilleros des FARC. Il s’agit de la première action de la guérilla depuis le début des pourparlers entre les FARC et les négociateurs de gouvernement jeudi à Oslo. L’attaque a eu lieu vendredi soir dans un bastion de la guérilla dans la région de Putumayo, à la frontière avec l’Equateur. Avant le début des négociations, le président colombien avait clairement refusé l’offre de cessez-le-feu de la guérilla, affirmant que celui-ci ne ferait que lui donner la possibilité de se réarmer. Les troupes stationnées près de la ville de Puerro Assis ont été attaquées avec des armes non-conventionnelles tard dans la soirée et cinq soldats ont été tués dans l’assaut.

Le dialogue de paix en Colombie entre le gouvernement et les FARC débutera le 15 octobre prochain à Oslo. Le début des négociations destinées à jeter les bases à un éventuel accord de paix, était en principe prévu le 8 octobre. Les négociations se poursuivront ensuite à La Havane, Cuba étant avec la Norvège l’un des pays garants du processus de paix.

Un membre des Farc, soupçonné d’être impliqué dans une tentative d’attentat visant un commissariat de police en mai à Bogota, a été mortellement blessé au Vénézuela par la police. Luis Freddy Rojas Rincon vivait dans un hôtel situé dans l’Etat de Zulia, à la frontière avec la Colombie, et a été blessé lors d’un échange de tirs avec les forces de l’ordre vénézuéliennes. Il a reçu des soins médicaux mais il est mort quelques heures plus tard.

En avril 2011, Joaquin Perez avait été arrêté au Venezuela, puis extradé et emprisonné en Colombie où les autorités l’accusent d’être le chef du ‘front international des FARC en Europe’. D’origine suédoise, Perez est depuis 1995 le directeur de l’agence Anncol (Agence d’information nouvelle Colombie) dont le site internet relaye régulièrement les messages de la guérilla. Hier, il a été condamné à Bogota pour ‘association de malfaiteurs à des fins terroristes’. Sa peine, qui pourrait s’élever à huit ans de prison, n’a pas encore été fixée, mais le juge a déclaré qu’un ‘lien avait été établi’ entre son site et les FARC.

Au moins trois guérilleros des Farc, dont un proche de leur dirigeant Rodrigo Londoño alias « Timochenko », ont été tués mercredi lors d’un bombardement militaire dans le nord de la Colombie. L’armée de l’air colombienne a effectué ce bombardement sur l’un des camps des FARC situé dans le département de Nord de Santander, à la frontière avec le Venezuela. Cette action militaire survient après que le gouvernement colombien et la guérilla ont conclu, sans déclarer de cessez-le feu, un accord visant à ouvrir des négociations de paix, qui se dérouleront à partir d’octobre en Norvège puis à Cuba.

Les premiers contacts en vue de pourparlers entre le gouvernement colombien et les FARC se sont noués au Venezuela et à Cuba. Une réunion a eu lieu dans la ville vénézuélienne de Barinas, tandis qu’une dizaine de rencontres ont été organisées à La Havane. Au cours de ces contacts, confirmés le 27 août par le président colombien Juan Manuel Santos, un accord aurait été conclu sur un calendrier de négociations en six points qui seront discutés à Cuba, après qu’une table de négociation aura été mise en place à Oslo en octobre. A ce stade, aucun cessez-le-feu n’a été convenu pendant les négociations.

Les forces gouvernementales ont lancé une opération dans la zone rurale de Buenaventura, dans la province de Valle del Cauca (sud-ouest), une région où les FARC ont récemment réalisés une série d’attaques contre les infrastructures, détruisant samedi encore un pylône électrique. Trois combattants des FARC auraient été tués et six autres prisonniers. Au cours d’une autre opération lancée par la police et l’armée colombiennes, 150 grenades et un fusil d’assaut ont été saisis alors qu’ils étaient acheminés vers le 6e Front des FARC. Au cours des quatre derniers jours, les FARC ont perpétré dix actions majeures dans la Valle del Cauca.

Des guérilleros, probablement membres des FARC, ont tué vendredi soir un policier et blessé deux d’autres dans l’attaque d’un check-point sur une route de la province samedi, près de la ville de Padilla.
Par ailleurs, le commandant des FARC, soupçonné d’avoir dirigé l’opération qui a coûté la vie au chef de police de la route de la province d’Antioquia, et de nombreuses autres opération des FARC dans la région, a été tué à San Francisco, un hameau dans la même province d’Antioquia.
Par contre, Jose Benito Cabrera, alias « Fabian Ramirez » (photo) le commandant en second du « Bloc Sud », qui avait été annoncé tué par un bombardement de l’aviation colombienne sur une base des FARC de la province de Caqueta, en novembre 2010, est apparu en parfaite santé dans une interview qu’il a accordée à une télévision…
Enfin, les autorités équatoriennes ont saisi dans la ville frontière de Huaquillas, près du Pérou, le 1er août, une cargaison d’armes probablement destinées aux FARC comprenant des mitrailleuses, des mortiers, des armes anti-chars et anti-aériennes. Les autorités équatoriennes ont arrêtés trois personnes dont un Colombien.

Colombie: Un commandant des FARC tué, un autre ressuscité…..

Depuis trois semaines, les représentants traditionnels des 130.000 indiens Nasa-Paez demandent au gouvernement et aux FARC la démilitarisation de leurs territoires dans la province de Cauca.
Les FARC ont répondu la semaine passée qu’elles accepteraient cette démilitarisation mais qu’elles ne le feraient pas unilatéralement: le départ des combattants des FARC serait conditionné par le départ des militaires et des paramilitaires. Le président Santos a déclaré que la présence de l’armée dans la région ‘n’est pas négociable’ et son ministre de la Défense a réaffirmé devant la presse que les forces de l’ordre allaient poursuivre leurs interventions dans la zone.

Au début du mois, des centaines de manifestants indiens ont marché vers le campement des FARC pour les exhorter à quitter la région. Ils ont ensuite encerclé la base militaire pour demander aux soldats d’abandonner leurs postes. La manifestation a tourné à la violence lorsque l’armée a tiré des coups de feu en l’air alors que les Indiens repoussaient les soldats hors de leur base. La police a ensuite fait usage de gaz lacrymogène pour forcer les manifestants à battre en retraite, blessant plusieurs d’entre eux, dont l’un mortellement.

Colombie: Les indiens Nasa-Paez pour la démilitarisation