Le 17 septembre 2025, des agents de police se sont introduits dans les locaux de l’Union Locale Solidaires 13. En mars dernier, ce local avait déjà été la cible de la répression policière lors d’une conférence sur la Palestine et Liban avec Salah Hamouri et Soha Bechara. L’organisation syndicale dénonce cette nouvelle intimidation qui s’inscrit dans un climat répressif croissant en France.

À la suite du succès du 10 septembre, une nouvelle journée de mobilisation est attendue ce jeudi 18 septembre contre le gouvernement et sa politique. Les renseignements français estiment qu’entre 600 000 et 900 000 personnes devraient participer aux plus de 250 manifestations prévues ainsi qu’aux différentes actions de blocage et de grève. Un énorme dispositif répressif va être déployé dans toute la France (inédit depuis les Gilets Jaunes), avec 80 000 policiers et gendarmes mobilisés ainsi que 24 véhicules blindés Centaure et 10 engins lanceurs d’eau.

Pour se préparer aux manifestations du 18 septembre, consultez notre Guide légal pour les manifestant·e (édition française) et le film « Rien à déclarer – Sur les techniques d’interrogatoire policier ».

Le 12 septembre 2025, un informaticien et syndicaliste lyonnais au sein de l’entreprise de sous-traitance numérique Solutec-Aubay a été condamné à une amende de 3 000€ (dont 2 000€ avec sursis), à verser 22 000€ de dommages et intérêts et 4 000€ de frais d’avocats à son patron. Il est jugé coupable de « tous les chefs d’inculpation » requis contre lui, à savoir « accès frauduleux dans un système de traitement automatisé des données », « extraction frauduleuse de données contenues dans un système de traitement automatisé » et « collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux déloyal ou illicite ». En réalité, il est condamné pour avoir fait parvenir un mail syndical à ses collègues…

En juin 2023, la revue en ligne lundimatin a publié un article intitulé « Architecture et greenwashing ou comment biodiversifier le béton » du chercheur Mathias Rollot. Quelques jours plus tard, l’auteur et le site ont reçu une mise en demeure de l’avocat de l’agence Chartier Dalix qui est évoquée dans l’article. Finalement, Mathias Rollot est mis en examen pour diffamation en juillet 2025. Une seconde plainte a été déposée contre lundimatin, il y a maintenant deux ans, à la suite de la publication d’un texte d’un collectif dénonçant la présence d’un homme accusé de viol dans le film Boum Boum de Laurie Lassalle. L’homme en question a choisi de déposer plainte pour diffamation contre lundimatin, les autrices du texte n’étant pas identifiables a priori. Un procès se tiendra le 30 septembre prochain au TGI de Paris. Une cagnotte de soutien a également été mise en place (voir ici).

Début septembre, des militants inconnus ont démasqué un informateur de la police qui transmettait des informations à la DGIS (Direction générale des renseignements intérieurs) depuis plusieurs années, au moins de 2022 à 2025. Il était présent dans de nombreuses luttes et milieux militants (pro-palestiniens, antifascistes, écologistes, etc.) et a été aussi actif en Allemagne et en Belgique. Il se faisait fait appeler « Momo » et existait sous différents pseudonymes sur Signal (« molo » « zer0 » « Mo », « Molooo », etc.). Voir ici le site dédié avec toutes les informations.

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Le tribunal de Paris a relaxé ce mercredi 10 septembre les 7 militant·es qui avaient escaladé la statue de la République à Paris pour alerter sur le génocide en cours à Gaza le 14 juin dernier. Iels étaient accusé·es d’avoir recouvert la statue d’une chasuble aux couleurs du drapeau palestinien, marquée de l’inscription « Free Gaza ». Il a jugé nulle l’interpellation en flagrance pour défaut d’indice de commission d’une infraction.

Le 11 septembre 2025, le domicile du directeur de publication du site de l’Union juive française pour la paix (UJFP), Daniel Lévyne, a été perquisitionné à Dinard. Cela intervient dans le cadre d’une plainte déposée en 2024 par l’association d’extrême droite « Jeunesse Française Juive » pour « apologie du terrorisme » suite à la publication de deux communiqués de l’UJFP après le 7 octobre 2023.

Ce mercredi 10 septembre, le mouvement « Bloquons Tout » a réuni 360 000 personnes dans les manifestations, au moins 150 lycées bloqués et des milliers de blocages et d’actions de sabotage dans l’ensemble du pays, selon les estimations de plusieurs organisations participantes. Avec plus de 80 000 policiers et gendarmes mobilisés durant la journée (voir notre article) et l’utilisation massive de drones, la répression a été extrêmement brutale avec au moins 540 interpellations et plus de 340 gardes à vue d’après le ministère de l’Intérieur. Afin d’exiger leur libération immédiate, de nombreux rassemblements de soutien devant des commissariats ont été organisés dans la soirée. À Toulouse, il a réuni des centaines de personnes, mais la police a gazé les gens présents en procédant au moins à une autre interpellation (voir ici).

À partir du 8 septembre, Toulouse et une vingtaine de communes aux alentours vont être survolées par des drones dans le cadre d’opérations de vidéosurveillance. Cela va durer jusqu’au 8 novembre à minuit. Prétextant la présence de rodéos urbains, ces drones seront déployés dans plusieurs quartiers populaires toulousains : Empalot, Les Izards-Borderouge, Paléficat Grand-Selve, Jolimont, Roseraie, Soupetard, Bellefontaine, La Reynerie, Bagatelle – La Faourette, Les Pradettes, Les Arènes.

Lundi 8 septembre, le ministre de l’Intérieur a annoncé qu’environ 80 000 gendarmes et policiers seront mobilisés mercredi 10 septembre. Il a également souligné qu’ils ne toléreront « aucun blocage, aucune violence, aucune action évidemment de boycott » et « [les policiers] devront interpeller au maximum ». Comme la semaine dernière (voir notre article), il a multiplié les appels à la « fermeté ». Par ailleurs, il entend réunir l’ensemble des préfets pour évoquer la mobilisation du 10 septembre. Ces annonces interviennent dans un climat de fébrilité des autorités françaises et visent à tenter de décourager les personnes souhaitant se mobiliser ce mercredi.

Pour se préparer aux manifestations du 10 septembre, consultez notre Guide légal pour les manifestant·e (édition française) et le film « Rien à déclarer – Sur les techniques d’interrogatoire policier ».