Le 8 décembre 2020 un groupe de 7 personnes a été arrêté en France pour participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes. La majorité de ces personnes a été relâchée sans plus de charge qu’une instruction en cours pour “association de malfaiteurs”. Libre Flo, est la dernière personne à être incarcérée et il est placé en isolement depuis son arrestation. À travers cette affaire l’Etat français essaye de faire passer l’engagement de Flot dans la lutte libertaire contre l’état islamique, pour un engagement comparable à celui des personnes qui rejoignent daesh en Syrie.

Le 27 février dernier, face au rejet de sa demande de mise en liberté, Libre Flot a commencé une grève de la faim pour protester contre sa détention provisoire dans l’attente d’un procès qui n’arrive pas ; pour dénoncer cette association reprochée qui n’est autre que pure fabulation puisqu’elle est supposée exister entre des personnes qui ne se connaissent même pas ; ainsi que pour dénoncer la répression de l’Etat français envers les personnes qui ont combattu l’état islamique. Le 24 mars dernier, Libre Flot a été hospitalisé, après avoir perdu beaucoup de poids, et voyant son état de santé se dégrader (voir notre article). Le 4 avril a été choisi comme date pour une journée internationale d’actions de solidarité.

 

Des membres présumés du Gale – groupe antifasciste Lyon et environs – s’étaient vus notifier le lancement de la procédure de dissolution de leur groupe mi-mars. Leurs avocats ont envoyé en vain leurs observations contradictoires lundi. Le groupe a été dissous mercredi après-midi en conseil des ministres. Le Gale était dans le collimateur du ministère de l’Intérieur depuis plusieurs mois déjà pour avoir fait des déclarations contre les forces de répression et avoir relayer sur les réseaux sociaux le mot d‘ordre de plusieurs mouvements écologistes lançant un « ultimatum » au géant pharmaceutique et agrochimique allemand Bayer, dont le siège français est à Lyon, lui enjoignant de faire ses « cartons ». Des élus de droite avaient dénoncé des « menaces » et appelé à la dissolution du mouvement. Il s’agit de la troisième procédure de dissolution contre des groupes de gauche, annoncée en à peine quelques semaines par le gouvernement français. Le média Nantes Révoltée est ainsi la cible d’une tentative de dissolution tandis que le Collectif Palestine Vaincra a quant à lui déjà été dissous (voir notre article).

 

Des émeutes se sont produites à la suite de la publication d’une vidéo sur les réseaux sociaux devant la caserne de CRS de Furiani, au sud de Bastia, en Corse. On a pu voir les CRS chanter la Marseillaise et applaudir au moment des funérailles d’Yvan Colonna. Environ 500 personnes se sont rassemblées devant la caserne, et 200 autres devant la caserne d’Ajaccio. A Bastia, une cinquantaine de manifestants cagoulés tentent de prendre d’assaut la caserne. Jets de pierre, cocktails Molotov, fumigènes ont répondu aux nombreuses grenades lacrymogènes des forces de l’ordre. A Ajaccio, certains manifestants ont allumé un feu devant le portail entraînant une réplique des forces de l’ordre avec grenades lacrymogènes et canon à eau. Un autre rassemblement a eu lieu le lendemain, lundi 28, à la préfecture. Les manifestants qui avaient entamé des chants entrecoupés de cris envers les forces de l’ordre comme « on entend plus chanter la marseillaise ». Les CRS ont fait usage de lance à eau et de gaz lacrymogènes. Des affrontements ont duré près de trois heures.

 

Libre Flo, un ancien volontaire français des YPG en grève de la faim depuis le 27 février (lire notre article), a été hospitalisé ce vendredi 25 mars. Depuis le début de sa grève de la faim, celui-ci a perdu près de 10 kg et son état physique se détériore. Malgré les nombreuses demandes de mise en liberté déposées depuis le 27 février et les avis favorable de professionnels des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP), celui-ci est maintenu en détention provisoire et à l’isolement depuis plus d’un an.

Une caméra militaire raccordée à un routeur et des batteries lithium a été découverte sous un filet de camouflage à l’entrée du bourg de Sevreau, près de Niort. Elle était orientée vers le domicile du père de Julien Le Guet, le porte-parole du collectif « Bassines non merci ! ». Ce collectif s’oppose, depuis plusieurs années, au nom de la protection de l’environnement, à la construction de grandes réserves d’eau pour les agriculteurs des Deux-Sèvres. C’est le chien d’un ami qui a flairé une caméra, sortant à peine du sol, recouverte de ronces et d’herbe, reliée à un routeur Pepwave et à deux mallettes renfermant des batteries lithium de haute technologie Accuwatt, dissimulées dans un fossé, sous une bâche et un filet de camouflage. Accuwatt est reconnue dans l’étude et la conception de batteries communicantes (tous réseaux RS 485, LoRa, SigFox, 4G, 5G, Iridium) toutes technologies avec une compétence particulière pour les batteries lithium militarisées à destination des forces de police, gendarmerie et tous groupes opérationnels. Il s’agit d’un fournisseur historique des ministères de l’Intérieur, de la Défense, de l’OTAN ainsi que des plus grands donneurs d’ordres civils de l’industrie française.

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Yvan Colonna est mort lundi soir à Marseille, après trois semaines de coma. Le militant nationaliste de 61 ans, auquel la justice avait accordé une suspension de peine « pour motif médical » jeudi, se trouvait entre la vie et la mort depuis sa violente par un jihadiste agression début mars à la maison centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône), où il purgeait sa peine pour sa participation présumée à l’exécution du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio. Ses deux co-accusés, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, les deux autres membres du commando Erignac, « seront transférés d’ici la mi-avril à la prison de Borgo, en Corse, annonce Matignon dans un communiqué. Le 11 mars, le statut de détenu particulièrement signalé (DPS) les concernant avait été levé. Plusieurs mouvements lycéens. Plusieurs mobilisations de lycéens, en réaction à la mort d’Yvan Colonna, ont été observées mardi matin en Corse. A Corte, l’accès à l’université est toujours bloqué, tandis que la plupart des lycées sont bloqués.Il y a eu deux rassemblements devant la préfecture et la cathédrale d’Ajaccio et un troisième devant le palais de justice à Bastia.

 

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La justice française a accordé jeudi une suspension de peine “pour motif médical” au militant indépendantiste corse Yvan Colonna, après sa violente agression à la prison d’Arles début mars (voir notre article). Cette agression, facilitée par son statut DPS et sa détention hors de Corse, a soulevé une vague de protestation en Corse (voir nos articles ici et ici). Ses avocats avaient fait cette demande alors qu’Yvan Colonna est toujours hospitalisé à Marseille entre la vie et la mort. La loi prévoit qu’une peine de prison puisse être suspendue en cas de pronostic vital engagé. La décision a été rendue par le juge d’application des peines antiterroriste, après avis favorable du parquet antiterroriste. Les visites de ses proches à l’hôpital devraient être facilitées, un permis de visite n’étant désormais plus nécessaire. Condamné à la perpétuité pour l’exécution du préfet Erignac en 1998, Yvan Colonna est libérable en droit depuis 2021.

Yvan Colonna

Yvan Colonna

Jeudi 17 mars, des membres présumés du Groupe Antifasciste Lyon et Environs (GALE) se sont vus remettre des documents les avisant du déclenchement d’une procédure de dissolution à l’encontre de ce groupe. La veille, des antifascistes avaient été suivi.es dans la rue jusqu’à leur domicile et leur travail, harcelé.es au téléphone par la police lyonnaise qui est venue sonner et tambouriner à leurs portes très tôt le matin et à plusieurs reprises dans la journée.

Cette procédure de dissolution utilise comme prétexte la diffusion par la GALE du Lyon Antifa Fest montrant notamment des slogans anti-police lors d’un concert, ainsi que le relais, quelque mois plus tard d’un appel du mouvement « Les Soulèvements de la terre » à assiéger Bayer-Monsanto le 5 mars à Lyon. Il s’agit de la troisième procédure de dissolution contre des groupes de gauche, annoncée en à peine quelques semaines par le gouvernement français. Le média Nantes Révoltée est ainsi la cible d’une tentative de dissolution tandis que le Collectif Palestine Vaincra a quant à lui déjà été dissous (voir notre article). Plus d’infos ici.

La semaine dernière, le parquet de Rennes a classé sans suite le dossier de la « Main arrachée à la Rave Party de Redon ». Ce dossier avait été lancé à la suite d’une plainte d’une personne qui avait été mutilée par la police (voir notre article). La répression de cet événement, réunissant plus de 1500 participants, avait mobilisé plus de 25 cars de gendarmerie et fait de nombreux blessés. Par ailleurs un groupe du GIGN (une unité d’élite de la Gendarmerie nationale) avait détruit plusieurs centaine de millier d’euros de matériel à coup de masse. Cette rave-party avait été organisée en hommage à Steve Maia Caniço, mort noyé suite à une intervention policière en 2019 (voir notre article).

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La grille principale du lycée Bréquigny a été bloquée par des manifestants, jeudi 17 mars à Rennes. Plusieurs centaines de lycéens étaient regroupés devant l’établissement. La direction du lycée avait fait appel aux policiers pour « sécuriser » une entrée, allée Pierre-de-Coubertin, et permettre aux personnels, élèves et étudiants d’accéder tout de même à l’établissement. Des heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre, qui ont usé de gaz lacrymogènes contre les lycéens. Il n’y a pas eu d’interpellation.

Le blocage du lycée