Depuis le mois de mai 2019, une cinquantaine de militants sont poursuivis pour avoir dérobé des affiches présidentielles dans des mairies, partout en France, pour alerter sur l’inaction climatique d’Emmanuel Macron. La saga judiciaire des décrocheurs de portrait continue. Jeudi 3 février, cinq militants ont été condamnés par la Cour d’appel d’Agen pour avoir décroché et embarqué de plusieurs mairies du Gers, en 2019, le portrait d’Emmanuel Macron. Cette décision infirme celle du tribunal correctionnel d’Auch, qui avait relaxé les militants à l’automne 2020, au motif de la défense de la liberté d’expression (voir notre article). Le parquet avait fait appel dans la foulée pour contester la décision — comme il le fait systématiquement depuis 2019 quand des décrocheurs sont relaxés.

Les militants ont donc été condamnés dans un deuxième procès, mais dispensés de peine. « On nous explique qu’il n’y a pas de disproportion entre l’atteinte portée à la liberté d’expression et la répression et, pour autant, que les faits ne sont pas suffisamment graves pour qu’on leur donne une peine. Donc on a un peu de mal à comprendre », a déclaré un des avocats. début janvier, pour la première fois, un décrocheur de portrait a été relaxé en appel, par la cour d’appel d’Amiens.

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Une manifestation a réuni hier samedi plus de 1000 antifascistes opposés à la venue de Zemmour à Lille. La manifestation a donné lieu à plusieurs heurts entre antifas et forces de l’ordre, d’abord lorsqu’une vingtaine de manifestants ont tenté d’empêcher l’arrestation de l’un d’entre eux par la police. La police a usé pour la première fois de lacrymogènes. Elle en a usé une seconde fois peu après le début du cortège, quand des manifestants ont brandi des fumigènes. Les manifestants venaient de se mettre en route pour leur parcours dans le centre-ville, derrière une banderole proclamant « Faire Bloc – Les mettre à genoux ». Entre 250 et 300 membres des forces de l’ordre ont été mobilisés. En début d’après-midi, la police avait procédé à trois interpellations parmi les manifestants.

 

Une manifestation a eu lieu lundi, dans la ville de Saïda, à l’occasion de la venue de l’ambassadrice de France Anne Grillo, pour revendiquer la libération de Georges Abdallah. Les militants se sont rassemblés à l’entrée de la salle de cinéma de la ville où se déroulait un programme en présence de l’ambassadrice. Après l’arrivée d’un nombre croissant de manifestants devant la salle, des forces de sécurité supplémentaires ont été déployées sur les lieux et des affrontements ont même éclaté. Des manifestants ont été légèrement blessés et l’ambassadrice Grillo a dû attendre à l’intérieur du bâtiment pendant environ une heure. Le députe nassériste Oussama Saad a par ailleurs reçu l’ambassadrice dans son bureau à Saïda pour renouveler sa demande de libération de Georges Abdallah. Cette mobilisation fait écho à l’attente de la décision du Tribunal Administratif de Paris qui doit rendre sa décision le 10 février prochain à propos de l’arrêté d’expulsion de Georges Abdallah, condition à sa libération et son retour au Liban.

 

La marche aux flambeaux de vendredi 21, dans le centre-ville de Nantes, contre le fascisme, le capitalisme, l’autoritarisme, a mobilisé plusieurs centaines d’antifas, qui ont entamé leur marche à 19 heures avec feux d’artifices, torches et fumigènes. Quelques vitrines (Zara, Monoprix, publicités) ont été brisées, d’autres taguées. La statue du colonel Georges de Villebois-Mareuil, né à Nantes et membre fondateur en 1899 du mouvement royaliste d’extrême droite Action française, a elle aussi pris cher… La manifestation s’est achevée dans une affrontement avec les forces de l’ordre qui ont fait usage de lacrymogènes. Deux personnes ont été interpellées, dont l’une a été placée en garde à vue. La personne placée en garde à vue devait être jugé en comparution immédiate, du chef de « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». C’est suite à cette manifestation que la censure de Nantes Révoltée a été demandée (voir notre article)

 

Depuis 10 ans Nantes Révoltée propose une information au service des mobilisations. Lue par plusieurs millions de personnes chaque mois, auto-produite, sans publicité ni subventions, Nantes Révoltée est un contre-pouvoir important qui a déjà subi plusieurs attaques. En 2015, la procureure de Nantes portait plainte contre elle après la diffusion d’une affiche contre les violences policières. En 2021, le syndicat d’extrême droite Alliance réclamait sa censure suite à des affiches parodiques. Quelques semaines plus tard, l’équipe de Zemmour portait plainte, après avoir relayé un appel à manifester.

Vendredi 21 janvier, une manifestation contre l’extrême droite avait lieu à Nantes. Des centaines de personnes avaient marché dans le centre avec des fumigènes. En fin de manifestations, deux vitrines avaient été abîmées. Nantes Révoltée, en tant que média, avait couvert cette manifestation. Suite à cela, la droite et l’extrême droite réclamer sa dissolution à Gérald Darmanin. La responsable LREM de Nantes et la présidente de la région Pays-de-la-Loire écrivent : «on ne peut plus laisser prospérer cette idéologie anarchiste et haineuse plus longtemps». Nantes Révoltée est aussi accusée de nuire «à l’image et à l’attractivité de la capitale régionale». Le base légale de cette attaque serait l’article L212-1 du Code de la sécurité intérieure visant: «toutes les associations et groupement de faits qui provoquent à des manifestations armées ou à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens».

Edit: ça n’a pas trainé: au lendemain de la demande de dissolution de Nantes Révoltée, exprimée par la présidente de région, Gérald Darmanin a annoncé mardi avoir lancé la procédure.

www.nantes-revoltee.com

 

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Ce jeudi matin, environ 200 lycéens ont tenté un blocus devant le lycée des Bourdonnières à Nantes. Une voiture de police a roulé en direction d’une foule de jeunes manifestants et a percuté l’un d’eux. La préfecture a affirmé que le véhicule a manoeuvré pour  » éviter un groupe d’individus qui commençait à l’encercler » et que « un jeune est tombé à proximité du véhicule » (!). Elle affirme aussi que dès que le chauffeur du véhicule a vu cette chute, il a immobilisé son véhicule pour constater que le jeune garçon n’avait pas besoin de prise en charge par les secours. Ce qui est contredit par la victime. Pendant ce rassemblement, deux mineurs ont été interpellés par les policiers sur place pour des jets de projectiles et des fumigènes.

 

Lors d’un déplacement à Nice, le 10 janvier, le président Macron a promis la « création de 200 brigades de gendarmerie en milieu rural qui pourront prendre la forme de nouveaux types d’implantations avec des expérimentations qui vont être lancées dans plusieurs départements ». Sous l’effet de la Révision générale des politiques publiques [RGPP], 500 brigades de gendarmerie avaient été fermées en raison de la mise en place de « communautés de brigades ». Le temps d’intervention des gendarmes s’est alors allongé, et, en matière de renseignement, la capacité à collecter des signaux faibles s’en est trouvée amoindrie. Depuis, la Gendarmerie a cessé de fermer des brigades. Il est peu probable que 200 nouvelles brigades de gendarmerie sortent de terre durant le prochain quinquennat, notamment en raison du coût immobilier que cela représenterait. Les « expérimentations » évoquées par Macron font écho à celles qu’a détaillées le directeur de la Gendarmerie nationale en octobre dernier: affecter deux gendarmes dans une mairie ou un bureau de poste (voir notre article).

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Le Mouvement des femmes kurdes en France (TJK-F) et le Conseil démocratique kurde de France (CDK-F) ont organisé un rassemblement massif à Paris aujourd’hui pour marquer l’anniversaire du triple meurtre de Sakine Cansız (Sara), cofondatrice du PKK, Fidan Doğan (Rojbin), représentante du KNK à Paris, et Leyla Şaylemez (Ronahi), membre du Mouvement des jeunes. Depuis le matin, de nombreuses personnes se sont rassemblées à la Gare du Nord, dont des proches des femmes assassinées et des représentants de partis politiques et d’organisations de France et de Turquie.

Les manifestants ont exigé une enquête judiciaire sur le triple meurtre commis par le MIT des services secrets turcs à Paris le 9 janvier 2013. Le procès a été suspendu peu avant son début suite à la mort du tueur à gages Ömer Güney en détention française. Une réouverture de l’enquête initiée par les proches est bloquée en raison de pressions politiques ; les informations sur le crime dont disposent les autorités turques sont considérées comme un secret d’État. D’autres manifestations et rassemblements ont eu lieu à Marseille, Toulouse, Strasbourg et Bordeaux, mais aussi à Bruxelles, à Berne, en Allemagne et ailleurs.

Dans du 24 au 25 décembre, une voiture des constructeurs de prisons Eiffage, et à une autre du corps diplomatique, ont été incendiées rue Courat à Paris. L’action a été revendiquée en solidarité avec l’anarchiste Franscisco Solar emprisonné au Chili. Il est accusé de deux attaques à la bombe, un qui a explosé dans le commissariat, une autre qui a été désamorcée dans le bureau de l’ancien ministre de l’Intérieur (voir notre article). Lire le communiqué