Rassemblés devant le portail de la sous-préfecture à Draguignan (Var), hier après-midi, près de 200 manifestants sont venus exiger la fin des massacres, des opérations militaires et de la répression politique contre les Kurdes en Turquie et en Syrie, malgré l’interdiction de manifester décidée par la préfecture la veille dans le cadre de l’état d’urgence. Les policiers interviennent et, dans la confusion générale, des premiers coups de poings sont échangés. Les policiers font usage de leurs matraques et de leur gaz lacrymogène. Un coup de flash-ball est même tiré. Il essuie quelques jets de projectiles. Il y aura huit interpellation, dont cinq personnes placées en garde à vue. Et parmi les blessés, le commissaire de police ressort de la mêlée le visage ensanglanté. Le maire (SE) de Draguignan a annoncé qu’il se porterait partie civile contre les organisateurs de la manifestation.

Les incidents de Draguignan

Les incidents de Draguignan

La société française des chemins de fer teste actuellement un nouveau logiciel qui pourrait à terme tourner sur les 40.000 caméras que compte le réseau français. Ce programme détecte les bagages et comportements suspects. Pour ce qui concerne les bagages, les caméras alerteraient dés qu’elles détectent un bagage laissé seul trop longtemps, pour ce qui est des comportements: les caméras pourraient analyser le haussement de la voix, les changements de température corporelle mais aussi les gestes saccadés où qui traduiraient une anxiété. Le but de ce programme est bien de « détecter les émotions » pour voir l’anxiété. Le communiqué ne dit pas comment le logiciel départagera les personnes qui sont anxieuses de rater leur train de celles qui sont anxieuses pour d’autres raisons.

Des militaires possiblement anxieux.

Des militaires possiblement anxieux.

A Marseille la Sodexo a obtenu le marché de la production et de la livraison de 45.000 repas par jour aux élèves des écoles. L’entreprise est florissante, 490 millions d’euros de résultat pour 2014, les conditions de travail et les salaires y sont médiocres. Les chauffeurs-livreurs se lèvent tous les matins à 4h pour charger leur camion et faire ensuite la tournée. Leurs salaires est très bas et ils sont dans l’obligation, alors que la charge utile maximum de leurs véhicules est de 635 kg, de charger les camions jusqu’à plus de 2 tonnes (trois fois plus que ce que la loi autorise) pour ne pas faire deux tournées mais une seule, et cela en CDII (contrat de travail à durée indéterminée intermittent). Le CDII est un statut de précaire à vie : le salarié alterne des périodes travaillées et non travaillées, et sa rémunération sera « lissée » sur l’année. Un contrat est bien pire qu’un CDD (pour lequel est prévu une prime de précarité) ou qu’un contrat saisonnier qui permet de percevoir des allocations chômage quand on ne travaille pas.

Le 16 novembre dernier les chauffeurs-livreurs, lancent un avertissement à la direction. Pas de réaction. Le 24 la grève commence. Le soir même, la direction réunit enfin les délégués du personnel et signe avec eux un accord qui, s’il peut satisfaire une partie des services, ne répond pas aux demandes du service logistique, qui a lancé la grève. Le 25, flanqué d’un huissier, le directeur régional se présente devant l’assemblée de grévistes pour leur annoncer la mise à pied de tous les grévistes pour…abandon de poste. 23 procédures de licenciement sont déclenchées pour ce même motif par la direction qui fait interdire l’entrée de l’entreprise au délégué syndical CGT, embaucher des intérimaires pour remplacer les grévistes, et ceinturer l’entreprise par des vigiles accompagnés de chiens de garde. Les prud’hommes saisis par les salariés n’ont pas réussi à se départager et une nouvelle audience est prévue ce mercredi 16 décembre. Le tribunal de grande instance (saisi par l’employeur pour « blocage » à cause d’un rassemblement d’une heure devant les grilles) doit lui aussi se prononcer.

La grève à Sodexo

Après neuf jours de mobilisation, les grévistes de la société ID Logistics à Lisses ont été délogés par les gendarmes, ce mercredi en fin d’après-midi, à Lisses. Une intervention des forces de l’ordre qui fait suite à une requête non contradictoire déposée par l’avocat de la société auprès du tribunal de grande instance d’Evry. Vendredi, après quatre jours de mouvement de protestation, la chambre des référés du TGI d’Evry avait rejeté la requête de la société ID Logistics qui soutenait que la grève était illicite.

Depuis le début de la semaine dernière, l’intersyndicale CFDT, CGT, FO et CFTC avait appelé les 400 employés de cette société en charge du stockage des denrées puis du chargement des camions du groupe Intermarché à observer une grève illimitée afin de s’opposer à un plan d’augmentation des cadences de production mis en place par la direction.

Les gendarmes contre les grévistes d’ID Logistics

Les gendarmes contre les grévistes d'ID Logistics

Renault Trucks Defense (RTD) a dévoilé début décembre, une nouvelle variante « poste de commandement » de son véhicule de sécurité MIDS (Midlum Security), qui vient élargir une gamme qui compte déjà les versions « transport de troupes » et « transport de prisonniers ». Ce véhicule est conçu pour coordonner au plus près des opérations de police. Ses cinq postes de travail sont couplés à une baie informatique, et sont complétés d’un tableau blanc et d’un écran de téléconférence et de partage d’informations. Fixées sur le toit du véhicule, sept caméras périphériques permettent la surveillance rapprochée, la vision longue portée étant quant à elle assurée grâce à une caméra orientable sur 360° installée sur un mât télescopique. RTD y a en outre intégré son système de mission « BattleNet Inside » au sein du poste avant, à partir duquel le co-pilote est en mesure de récupérer un large spectre d’informations tactiques : flux vidéos, position GPS du véhicule, documentation du véhicule, etc.

Les forces de police de Colombie ont pris livraison il y a quelques semaines de trois MIDS en version transport de troupes. Ces véhicules permettront à l’ESMAD (Escuadrón Movil Antidisturbios), l’escadron mobile anti-émeutes, de transporter 10 hommes + 2 membres d’équipage dans un véhicule blindé. Le gouvernement colombien projette de recruter 1 000 hommes supplémentaires pour l’ESMAD et voulait donc leur offrir un mode de transport adéquat.

Le MIDS de RTD en version

Le MIDS de RTD en version

Un parking endommagé, huit fourgons cellulaires entièrement détruits par un incendie ou, pour certains, partiellement brûlés et de toute façon inutilisables : c’est le bilan de l’incendie survenu au cours de la nuit de ce samedi à dimanche, dans l’enceinte de la maison d’arrêt du Val-d’Oise (Mavo) à Osny. Les faits se sont produits aux alentours de 1 h 30 du matin, ce dimanche, à proximité des logements de fonction situés un peu à l’écart des bâtiments de la détention, à l’entrée du site. Le feu a ravagé le parc de véhicules du Prej, le Pôle de rattachement des escortes judiciaires. Des fourgons aménagés pour assurer les transferts des détenus entre les lieux d’incarcération et les tribunaux. L’incendie qui s’est propagé de véhicules en véhicule, faisant exploser les vitres et les pneus. Les pompiers dépêchés sur place ont pu circonscrire l’incendie. Quatre personnes arrêtées à proximité et placées en garde à vue, les dégâts se chiffrent d’ores et déjà à plus d’un million d’euros, et ce n’est qu’une estimation.

le parking de la maison d’arrêt du Val-d’Oise à Osny

le parking de la maison d’arrêt du Val-d’Oise à Osny

Rejoignant Facebook et Gmail, Twitter préviendra également ses utilisateurs s’il pense qu’un état les à espionné. Ce processus ne concerne très probablement que les saisies « extra-légales ». Comme pour Facebook et Google, impossible de savoir comment Twitter différencie une attaque gouvernementale d’une attaque informatique « criminelle ».

Plus étonnant, une quinzaine de personnes, dont deux français, ont déjà reçu le message. Du cette information est vraie cela voudrait dire que Twitter prévient également les utilisateurs espionnés par des gouvernements occidentaux. Ils ont reçu ce message :

L’un des utilisateurs de Twitter espionné

Cette nuit, après que les derniers membres du PS eurent fini de célébrer leur « victoire » électorale dans leur local toulousain, des individus ont redécoré l’établissement en projetant une quantité impressionnante de ce qui est décrit dans la presse comme une substance « noire, épaisse et visqueuse » sur la façade. Sur la grille était inscrit à la peinture rouge « Nique l’état d’urgence – Révolte et vengeance ». C’est la quatrième fois en six mois que les grilles du PS sont visées à Toulouse: en juin dernier, même substance et inscription « Solidarité avec les migrants », en août les jeunes agriculteurs avaient taggé et soudé la grille, et fin août à nouveau un tag solidaire « Non aux expulsions, solidarité avec les sans-papiers ». La semaine dernière, le local du parti « Les Verts » avait également été recouvert d’un graffiti hostile à la COP21.

Le PS a réagi comme à son habitude: en comparant tout ce qui le contredit au FN et en portant plainte.

Moins de champagne et plus de goudron ce lundi matin.

Moins de champagne et plus de goudron ce lundi matin.

La police a dispersé ce samedi soir à Paris une manifestation non autorisée contre la COP21, le capitalisme et l’Etat (d’urgence). L’appel à manifester à 17h00 à Belleville avait été relayé sur internet et les réseaux sociaux, notamment sur le site antiCOP21.org, après la fin des rassemblements festifs autorisés samedi dans la capitale en marge de la fin de la conférence sur le climat. Les manifestants, à visage découvert, se sont ensuite dirigés vers le canal Saint-Martin, traversant notamment l’hôpital Saint-Louis. Un distributeur de billets a notamment subi des dégradations. Un très grand nombre de membres des forces de l’ordre, en tenue anti-émeute, ont alors enfermé une centaine de personnes dans un kessel sur un quai du canal. La police a fait partir les militants par petits groupes. La dispersion s’est terminée peu avant 19H00. Il n’y aurait eu aucune arrestation.

D’autre part et selon le ministère de l’intérieur français, 64 arrêtés d’interdiction de séjour sur le territoire ont été pris dans le cadre de la COP21. Ils concernent un éventail de nationalités européennes : Allemands, Espagnols, Portugais, Italiens et Suisses, donc. Il s’agit, selon le ministère, de personnes dont la présence aurait été signalée, par exemple, lors des heurts violents d’un défilé en marge du sommet de l’OTAN à Strasbourg, en 2009, lors des actions contre la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, mais également de membres présumés des No Border qui auraient été présents lors de certaines manifestations violentes.

Le déploiement policier ce samedi

Le déploiement policier ce samedi