Lors des manifestations pour le 1er Mai, la solidarité avec les militants et militantes italiens menacés d’extradition (voir notre article) s’est exprimée. À Paris comme à Toulouse, des banderoles ont été confectionnées et brandies.

À Toulouse

À Paris

À Paris

Mercredi 28, plusieurs militants et militantes italiens ont été arrêtés à Paris en vue d’une extradition vers l’Italie pour des faits remontant aux années 70-80 (voir notre article). Ils et elles sont ressortis dans la soirée du 29 avril avec différents degrés de probation. Une première audience aura lieu le 5 mai prochain afin d’examiner la demande d’extradition. Sur les 10 exilés recherchés par la police française, une personne reste introuvable.

Mercredi 28 avril, le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Justice ont présenté un projet de loi antiterroriste. Cette loi prévoit la pérennisation de la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (dite loi « SILT »), adoptée en octobre 2017, pour prendre le relais de l’état d’urgence mis en place à la suite des attentats de novembre 2015. Ces mesures ont été prorogées en décembre 2020 par le Parlement jusqu’au 31 juillet 2021, date butoir pour l’adoption du nouveau projet de loi. Parmi les modifications prévues par le futur texte, l’allongement jusqu’à deux ans, contre un an actuellement, de la période durant laquelle les personnes condamnées pour terrorisme pourront faire l’objet de mesures de contraintes administratives après leur sortie de prison. Par ailleurs, le texte prévoit d’actualiser et de pérenniser le recours aux algorithmes, c’est-à-dire le traitement automatisé des données de connexion, par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure).

Depuis mardi 27 avril, une centaine d’ouvrières et ouvriers de la Fonderie de Bretagne près de Lorient ont bloqué leur usine et ont retenu l’équipe de direction. Cette lutte fait suite à l’annonce le 11 mars dernier, par Renault, de la mise en vente de l’usine qui emploie 350 personnes. L’équipe de direction a été relâchée dans la soirée, mais l’usine est toujours occupée à ce jour pour exiger son maintien au sein du groupe Renault.

Nous y avions consacré un article la semaine passée : Moxie Marlinspike, développeur de Signal a démontré il y a quelques jours qu’il était d’une facilité déconcertante de pirater les terminaux Cellebrite, utilisés par les polices du monde entier pour scanner les smartphones de « suspects », pour peu que ceux-ci soient déverrouillés.

Suite à ce hack, Cellebrite annonçait hier que l’un des deux engins proposés aux forces de l’ordre (Physical Analyzer, l’autre étant l’UFED) ne supporterait plus le scan des iphones. Le même jour un avocat du Maryland aux USA demandait la révision de la condamnation de son client : « Par essence, la sécurité interne des appareils Cellebrite est si faible que n’importe quel appareil examiné peut à son tour corrompre le terminal Cellebrite et affecter tous les rapports passés et futurs. Les vulnérabilités pourraient donner des arguments aux avocats afin de contester l’intégrité des rapports légaux générés par le programme Cellebrite ».

Côté Signal, et sans lien avec ce premier sujet, l’application de messagerie a publié pour la seconde fois de son existence une demande légale de données faite par la justice américaine, à laquelle les seules données ayant pû être fournies sont la date de création du compte et la date du dernier message, c’est à dire les seules données que Signal possède sur n’importe lequel de ses utilisateurs. La demande ainsi que la réponse de Signal peuvent être consultés ici.


Ce qu’un policier pourrait lire la prochaine fois qu’il scanne un téléphone.

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Mercredi 28 avril au matin, cinq anciens membres des Brigades Rouges italiennes, un ancien membre de Nuclei Armati per il Contropotere Territoriale et un de Lotta Continua ont été interpellés en France pour des actes commis dans les années 70-80, à la demande de l’Italie. Dans le cadre de la même procédure, trois autres personnes sont également recherchées.  La décision de transmettre au Parquet ces dix noms, sur les 200 personnes que réclame l’Italie à la France depuis des années, a été prise par Emmanuel Macron.

Dimanche, un regroupement de plusieurs associations a tenté de réquisitionner un bâtiment municipal inoccupé depuis des années à Lille: l’ancien Institut médico-éducatif (IME) situé rue des Meuniers. Le projet était d’y faire un lieu autogéré avec des logements pour une dizaine de sans abri mais avec aussi un côté culturel, écologique ouvert aux habitants du quartier. L’endroit est inoccupé depuis une dizaine d’années sans pour autant être insalubre. Ni l’eau ni l’électricité n’ont été coupées. Les forces de l’ordre ont rapidement mis un terme à la tentative d’occupation. Quelques militants ont été plus difficiles à déloger que les autres après s’être réfugiés sur le toit de l’IME. Les policiers ont dû faire appel au RAID, une unité d’élite spécialisées dans les interventions armées et les prises d’otages, afin d’aller les chercher.

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Ahmed, délégué CGT au dépôt de bus RATP Flandres à Pantin, est convoqué en conseil de discipline le 10 mai prochain pour harcèlement. Il avait ouvert une enquête pour harcèlement après avoir été alerté par une collègue sur le comportement d’un cadre de la RATP. Malgré cela, il se retrouve lui-même accusé de harceler ce même cadre. Un appel à la grève a été émis et un rassemblement se tiendra le 10 mai à 12h30 place Lachambeaudie (Paris 13e).

Jeudi 15 avril 2021, l’Assemblée Nationale a définitivement votée la loi Sécurité Globale. 75 députés ont votés pour, 33 contre (sur 577 places de députés). Le texte présente sept mesures majeures : un délit de « provocation à l’identification » des forces de l’ordre et de leurs proches, un cadre légal inédit pour l’utilisation des drones par les forces de sécurité en France, des pouvoirs étendus pour la police municipale, l’élargissement de l’accès à la vidéosurveillance, l’exploitation des images issues des caméras-piétons, la suppression des réductions de peines pour les détenus condamnés pour violence contre les forces de l’ordre et le port d’arme pour les forces de l’ordre autorisé dans les établissements publics.

Le Canard Enchainé a révélé que douze commissaires de police viennent d’être recrutés comme « communicants ». Payés à plein temps pour arpenter les plateaux télés! Le ministère de l’Intérieur rémunère déjà quatre porte-parole : pour la Préfecture, pour la gendarmerie, pour la police et pour le ministère, auxquels s’ajoutent 11 « adjoints ». Au total, ce sont 409 policiers dans plusieurs services de l’État qui sont payés pour assurer la com’ de la répression gouvernementale.