Dés ce 18 juin, plusieurs prisonniers avaient déjà refusés leurs repas. A partir de ce lundi 23 des prisonniers (politiques, sociaux et migrants) déclarent une grève de la faim massive dans les prisons grecques contre les nouvelles mesures carcérales dont les prisons de type C et le refus de droit de congés et de visites.

La crise économique et sociale touche les prisons grecques de plusieurs manières: d’abord parce que les licenciements massifs et la suppression des budgets sociaux poussent un nombre de plus en plus important de Grecs et d’immigrés dans la marginalité, ensuite parce que les coupes budgétaires rendent la vie des prisonniers de plus en plus misérables (surpopulation, alimentation insuffisante, absence de soin médicaux, etc.), et enfin parce que la résistance a grandement augmenté le nombre des révolutionnaires emprisonnés.

Le cycle oppression/résistance/répression a connu une nouvelle escalade avec une réforme des prisons qui prévoit un régime de détention d’isolement pour les prisonniers politiques et les prisonniers qui se sont rebellés dans les prisons. Ils n’auront pas le droit aux congés pénitentiaires, leurs visites sont limités. Un complexe de cellules d’isolement est aménagées dans la prison de Domokos, d’autres seront ensuite construits dans d’autres prisons. Cette nouvelle étape de la répression a engendré une nouvelle résistance. Les prisonniers luttent contre ce régime d’isolement par des manifestations, des émeutes, et des grèves de la faim. La solidarité internationale se développe avec eux et une initiative a eu lieu aujourd’hui à Bruxelles dans ce cadre.

[Le tract distribué cet après-midi à Bruxelles (format .pdf)->]

Belgique: Solidarité avec la lutte des prisonniers en Grèce

590 travailleuses du nettoyage sont sous coup de licenciement. Après une décision défavorable pour elles de le Cour de Cassation grecque, jeudi après-midi, elles se sont rassemblées devant le Ministère des Finances. Elles y étaient attendues par une compagnie des forces spéciales de police les empêchant d’avancer vers l’entrée du bâtiment. Les travailleuses ont rompu le barrage et se sont rapprochées de l’entrée mais d’autres forces les attendaient en place. À ce moment les rideaux de l’entrée se sont baissés et les portes sécurisées alors que les forces spéciales ont procédé au refoulement brutal des travailleuses loin de l’entrée du Ministère en faisant usage de matraques, de boucliers et de coups de bottes. Une travailleuse, frappée à la tête, été conduite à l’hôpital.

Grèce: Répression d’une manifestation du personnel de nettoyage

En janvier 2011, Babis Tsilianidis, alors dans la clandestinité, était arrêté avec 3 autres anarchistes. Ils étaient accusés de former une « organisation terroriste anonyme » responsable notamment de l’incendie d’un véhicule de la société nationale d’électricité et d’un hold-up à la caisse de l’hôpital Ahepa à Thessalonique.

Le 6 Juin s’est déroulé la deuxième journée du procès en appel de Babis Tsilianidis au palais de justice de Thessalonique. Babis Tsilianidis, qui a toujours refusé de participer à la procédure judiciaire, était en prison Korydallos (Athènes) en attendant le résultat, mais une quarantaine d’anarchistes étaient présent au tribunal. Le tribunal a finalement jugé que Babis devait bénéficier du doute, le bandana contenant son ADN (mais aussi celui de quelques autres) ayant été trouvé trop loin du lieu du hold-up. Après près de trois ans et demi de captivité, Babis Tsilianidis sera libéré.

Grèce: Un anarchiste acquitté en appel

Mardi 3 juin , à 2 heures et demi du matin, des inconnus ont tiré au moins cinq coups de feu sur l’entrée principale du centre social occupé K*Vox. Au coeur du quartier d’Exarchia, le K*Vox est particulièrement actif dans le soutien aux prisonniers révolutionnaires, plusieurs initiatives ont été menées conjointement entre le K*Voc et le Secours rouge international.

Ces derniers temps, une stratégie policière-mafieuse vise à briser l’auto-organisation d’Exarchia, coeur du mouvement anarchiste athénien. La police y refoule les dealers chassé des autres quartiers de la ville pour livrer Exarchia aux mafias et saper les initiatives des habitants. K*Vox, avec les habitants, les collectifs et les militants du quartier, a pris une série d’initiatives contre les mafias et le trafic de drogue dans Exarchia. Le mercredi 28 mai, une réunion massive s’est tenue, qui a décidé d’une manifestation, inaugurant une série d’actions contre les mafias et leurs protecteurs policiers. Les coups de feu contre K*Vox deux jours avant cette manifestation est une tentative d’intimidation du mouvement et de la communauté locale par les mafieux. 12 heures après la fusillade, la police ne s’était toujours pas montrée, montrant qu’elle leur laisse la bride au cou.

Grèce: Action mafioso-policière contre le K*Vox

Le procès pour l’affaire du « projet Phoenix » a été fixée pour le 4 Juin et il aura lieu dans la salle d’audience spéciale, dans la section des femmes de la prison de Korydallos (Athènes). Le « Projet Phoenix » est un appel lancé le 7 juin 2013 par la Conspiration des cellules de feu et des groupes de la FAI/FRI visant à la reprise de la guérilla urbaine après les coups portés par la police aux Cellules de feu.

Les accusés sont Andreas Tsavdaridis camarade, membre de la FAI/FRI, l’anarchiste Spyros Mandylas et tous les membres emprisonnés de la Conspiration des cellules de feu. Les accusations sont « tentative d’homicide » contre l’ancien chef de l’agence anti- terrorisme, la destruction à l’explosif de la voiture de la directrice de la prison de Korydallos et de celle d’un de gardien de la prison de Nauplie. D’autrres actions revendiquées comme appartenant au « Projet Phoenix » ont eu lieu en Grèce, Mexique, Indonésie, Russie, Allemagne et Chili) mais elle ne sont pas reprochées aux inculpés de juin.

Le dimanche 6 avril 2014 des manifestants venus de plusieurs endroits de Grèce (Patras, Athènes, Karditsa, Volos, Trikala, Thessalonique, Larissa et d’autres villes) se sont réunis à proximité de la prison de Domokos pour protester contre le nouveau projet de réforme des prisons du ministère de la Justice. Les slogans ont été scandés au début et entendus à l’intérieur. Des manifestants se sont rapprochés des installations de la prison en passant par les champs entourant la prison et de là ils ont exprimé leur soutien aux prisonniers. Peu après, il y a eu des quelques heurts avec les policiers. Des gaz lacrymogènes ont été jetés mais le vent n’a pas soufflé en faveur des escadrons de police, donc les effets ont été plutôt légers. Des affrontements intermittents ont continué pendant plus d’une heure.

Grèce: Récit de la manifestation du 6 à Domokos

Des affrontements ont opposé à Athènes la police à des manifestants qui protestaient contre l’ouverture des commerces le dimanche, une semaine avant la Pâque orthodoxe. L’affrontement s’est produit dans la principale rue commerçante de la capitale grecque. Des dizaines de manifestants ont déployé des banderoles devant des commerces, demandant aux gens de ne pas y entrer. « Ne touchez pas au repos dominical. Résistez à des pratiques de travail du Moyen-Âge », pouvait-on lire sur l’une d’elles.

Selon les syndicats, l’autorisation d’ouverture des magasins le dimanche ne bénéficiera qu’à la grande distribution au détriment des entreprises familiales déjà durement touchées par six ans de récession. La Grèce a adopté récemment une loi autorisant le commerce de détail à travailler le dimanche mais à condition d’obtenir une autorisation de la municipalité.

Grèce: Affrontements lors d’un manifestation contre le travail dominical

La police anti-émeute grecque et les manifestants dénonçant les mesures d’austérité adoptées par le gouvernement se sont violemment affrontés hier à Athènes. Dans les heurts, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène et de grandes assourdissantes pour réprimer les quelques 7500 personnes qui s’étaient réunies. Les affrontements ont débuté peu après que les autorités grecques aient interdit toute manifestation dans plusieurs zones du centre d’Athènes pour empêcher les rassemblements populaires en marge de la réunion réunissant les ministres des finances des pays européens dans la capitale grecque. Selon les autorités, la répression policière de ce mardi n’a fait aucune victime.

Manifestation anti-austérité réprimée à Athènes

Ces jours-ci le projet de loi de ministère de la Justice de réforme du régime des prisons est mis à la consultation publique. Il prévoit de classer les prisonniers en trois types (A, B, C). Le régime de type C (de sécurité maximale) est destinée aux prisonniers accusés de vol ou de l’extorsion et appartenant à une organisation criminelle, à tous les prisonniers politiques, à tous ceux caractérisés comme dangereux et condamnés de 10 ans à la perpétuité, et à ceux qui se sont rebellé à l’intérieur des prisons. Ces prisonniers n’auront pas le droit aux congés pénitentiaires, leurs visites et contacts téléphoniques sont limités. Un complexe de cellules d’isolement de type C sera aménagées dans la prison de Domokos, avec des moyens de surveillance électroniques, des fenêtres pare-balles, et des patrouilles de l’Unité spéciale anti-terroriste de l’armée (EKAM) – et ensuite dans d’autres prisons. Le projet prévoit une présence permanente de la police en prison (fouille des cellules, transport de prisonniers, sécurité générale), avec des fonctions spéciales qui ne sont pas détaillées dans le projet.

Ce projet fait suite au repassage à la clandestinité révolutionnaire en janvier de Christodoulos Xiros, membre de l’organisation 17-Novembre, condamné six fois à la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sureté de 25 ans, qui avait reçu une première permission de sortie pour les fêtes. Des manifestation de prisonniers ont eu lieu contre ce projet, les détenus refusant de réintégrer les cellules à l’issue de la promenade à Korydallos, Corfou et Domokos.

La prison de Domokos

La prison de Domokos