Dans les premières heures du 6 février, un groupe d’anarchistes a parcouru les rues du centre-ville d’Athènes. Ils ont peint des slogans sur les murs, aveuglé des caméras de surveillance et saboté aussi des guichets automatiques bancaires. L’initiative a été revendiquée en solidarité avec les prisonniers anarchistes de l’affaire de Kozani, pour Freddy, Marcelo, Juan au Chili, et pour Marco Camenisch.

Grèce: Raid solidaire des prisonniers anarchistes

Les membres présumés des Cellules de Feu ont été transféré de Kozani au quartier général de la police d’Athènes samedi 2 février au soir. Dans la matinée du dimanche 3, les parents ont pu voir leurs enfants tout comme leurs avocats de la défense. Jusque là la police avait refusé toutes les requêtes. Les parents ont été permis de visiter les arrêtés seulement pour 15 minutes.

Andreas-Dimitris Bourzoukos était menotté à une chaise pendant toute la durée de la visite. Il a raconté que, tandis qu’il était menotté les mains dans le dos dans une cellule du département de la police de Veria, les policiers lui ont mis une cagoule sur la tête, l’ont forcé à s’agenouiller et l’ont frappé pendant environ quatre heures sur la tête, la figure et l’estomac, alors qu’il n’offrait aucune résistance. Premières conséquences : sang dans l’urine, vertiges sévères, maux de tête, hématomes, éraflures et ecchymoses sur tout le corps.

Grèce: Des nouvelles d’Andreas-Dimitris Bourzoukos

Vendredi, quatre jeunes hommes ont été interpellés par les autorités grecques qui en accusent au moins deux d’avoir des liens avec le groupe ‘Conspiration des Cellules de Feu’. Samedi, leurs photos ont été publiées sur le site officiel de la police. Sur ces images, il apparait évident que tous les quatre ont subi de mauvais traitements. Par ailleurs, une des photos a clairement été retouchée.

Photo retouchée de la police grecque

Selon plusieurs sources, la police aurait procédé à ces retouches pour masquer la main du policier qui relevait la tête du suspect. En outre, la police a indiqué que ‘les détenus ont été battus car ils ont résisté’. Ce lundi, le ministre de l’ordre public a reconnu implicitement que les quatre avaient été violemment battus à en devenir méconnaissables en indiquant dans un communiqué: ‘les blessures de la police se sont passées lors de leur arrestation, et non après. Les photos des quatre suspects battus ont été retouchées afin qu’ils puissent être reconnus’.

Photo retouchée de la police grecque

Yannis Michailidis et Dimitris Politis ont été arrêté le 1er février par la police à Athènes avec deux autres personnes. Ils étaient recherchés pour participation à l’organisation révolutionnaire anarchiste la Conspiration des Cellules de Feu. La police tente de les impliquer dans deux attaques de banques dans la région de Kozani (nord de la Grèce).

Mercredi, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées à l’appel d’un syndicat devant le bâtiment du ministère du Travail dans le centre d’Athènes. La police anti-émetue est intervenue quand un groupe de manifestants est parvenu à pénétrer dans l’immeuble. Les policiers ont fait usage de bâtons, de spray au poivre et de gaz lacrymogène pour les en expulser. Des affrontements violents ont suivi devant le ministère. Une personne a dû être hospitalisée, et au moins deux autres se sont évanouies, intoxiquées au gaz. La police anti-émeute a interpellé trente manifestants. De nouveaux heurts ont eu lieu quand les manifestants ont tenté d’arrêter le bus transportant les prisonniers.

Manifestation devant le ministère du Travail à Athènes

Manifestation devant le ministère du Travail à Athènes

Le 26 janvier, une manifestation en solidarité avec les squats attaqués à travers la Grèce a vu environ 1.000 anarchistes se rassembler et marcher dans les rues d’Heraklion. Parmi les slogans en solidarité avec les squats attaqués, tels Villa Amalias et Skaramaga, les manifestants ont aussi crié des slogans en lien avec le récent incident impliquant des policiers des DIAS. Un des slogans traduit est “aux croisements, aux croisements, ils tuent des enfants – les ordures des DIAS, les chiens de l’État”.

En réaction à la réquisition du métro par le gouvernement jeudi, environ 90 travailleurs ont décidé de passer la nuit dans un dépôt de train en guise de protestation. Ceux-ci envisageaient de défier l’injonction gouvernementale les obligeant à reprendre le travail. A 4h du matin vendredi, la police anti-émeute est intervenue pour les déloger du bâtiment. Des échauffourées ont éclaté lorsque les policiers ont défoncé une porte en métal pour pénétrer dans le dépôt. Dix personnes ont été interpellées et une jeune femme légèrement blessée a été transportée à l’hôpital.

Police contre gréviste à Athènes

Police contre gréviste à Athènes

Depuis huit jours, le métro d’Athènes ne roule plus. Les syndicats et employés dénoncent les coupes salariales prévues par le gouvernement dans le cadre de son plan de rigueur. Hier, ce dernier a annoncé sa décision de réquisitionner le métro. Concrètement, cette réquisition ouvre la voie au licenciement des grévistes réfractaires. Malgré cette annonce, pour le neuvième journée consécutive, le métro de la capitale ne roule pas ce vendredi. En outre, tous les transports en commun, bus, trolley, tramways et trains de banlieue ont lancé ce matin un arrêt de travail de 24h en solidarité.

En trois jours, du 11 au 13 janvier, une vague d’actions incendiaires a répliqué aux attaques des squatts d’Athènes par la police. Ont ainsi été incendiés: les permanences du parti Nea Dimokratia à Dafni, Halandri, Glyfada, Argyroupoli et Kypseli; la permanence du parti PASOK à Glyfada; les bureaux de la Compagnie Publique d’Éléctricité à Menidi, des automates bancaires à Vyronas (deux), Nea Smyrni, Neo Iraklio, Kaisariani (deux), Kypseli, Papagou et Drapetsona (deux), deux agences bancaires à Kaisariani, une voiture du corps diplomatique à Elliniko, un véhicule de la Poste Hellène (ELTA) à Ilion et une moto de la police à Zografou.

L’offensive policière contre les squatts se poursuivt. Le 15 janvier, c’est le squat Lelas Karagianni 37, dans le quartier de Kypseli, qui a été attaqué. Ce bâtiment était occupé depuis 24 ans. Des rassemblements de solidarités à l’extérieur ont été l’occasion d’incidents. 14 occupants et au moins deux manifestants ont été arrêtés puis relâchés. Le soir même les scellées étaient brisées et le bâtiment réoccupé.

Grèce: Offensive policière anti-squatt et représailles incendiaires

Samedi 12 janvier a eu lieu dans le centre d’Athènes une grande manifestation pour la défense des squats. Les manifestants ont commencé à se rassembler à Propylea à partir de midi et le cortège a commencé peu de temps après 14h, se dirigeant vers le tribunal d’Evelpidon, où passaient les 92 personnes arrêtés à la suite de la réoccupation de Villa Amalias. On estime quelques 10.000 personnes présentes lors de cette manif, dans la majorité du milieu anarchiste/anti-autoritaire, mais aussi d’organisations de gauche.

Le déploiement policier était quant à lui énorme, avec beaucoup de policiers antiémeute dans tout le centre ville, en plus de forces motorisées et un hélicoptère. Il y a eu plusieurs moments de tension, il y a même eu des gazages à deux reprises. En ce qui concerne les occupants arrêtés de la Villa Amalias, ils ont tous été relâchés en liberté conditionnel sans caution. Cependant ils doivent se présenter une fois par mois dans le commissariat le plus proche de leur lieu de résidence et ils n’ont pas le droit de quitter le territoire national.