Depuis les 3 et 4 septembre, six anarchistes serbes étaient détenus à Belgrade, accusés d’être à l’origine de l’attaque au cocktail Molotov de l’ambassade de Grèce à Belgrade. Cette action avait été menée en solidarité avec l’anarchiste grec Thodoros Iliopoulos et revendiquée par le groupe Crni Ilija (‘Ilija noire’).

Aujourd’hui se tenait la première journée du procès. Les six militants étaient inculpés de terrorisme international, mais cette charge n’a finalement pas été retenue et le chef d’inculpation a été requalifié en une accusation moins sérieuse. Le procès à dès lors été ajourné, et les six anarchistes sont ressortis libre du tribunal.

De nombreuses personnes étaient présentes afin d’exprimer leur solidarité. La police ne laissait néanmoins pas entrer le public dans le tribunal et trois personnes, qui ont tenté de déployer des affiche de solidarité, ont été placé en garde à vue. Le procès reprendra le 23 mars prochain.

Le 3 février, quelques anarchistes ont effectué une brève occupation du consulat grec de Berlin avec une banderole disant (en grec et en allemand) ‘La passion pour la liberté est plus forte que toute prison – Liberté pour Alfredo Bonanno et Christos Stratigopoulos‘. Alfredo et Christos, actifs depuis de nombreuses années dans le mouvement anarchiste ont été arrêtés le 1er octobre 2009 à Trikala en Grèce, accusés du braquage d’une banque.

Le procès du policier accusé d’avoir tué Alexis Grigoropoulos en décembre 2008 devait commencer ce matin à Amfissa, à 200 kilomètres d’Athènes. Un autre policier, inculpé de complicité pour homicide volontaire doit également être jugé. Initialement prévu dans la capitale, la cour suprême avait décidé en novembre, malgré les requêtes de la famille de la victime, de transférer le procès à Amfissa pour des ‘raisons de sécurité’. Plus de 400 policiers avaient été envoyés dans la petite ville afin d’assurer le calme. Par crainte d’une manifestation des organisations de gauche, plusieurs magasins et banques de la ville avaient installé des stores afin de protéger leurs façades. Tout ça pour rien. Aucun manifestant n’était visible ce matin et après quelques minutes, la cours d’assises a décidé d’ajourner le procès, l’avocat principal de la défense, retenu par un autre procès, ne pouvant pas être présent. Le procès doit reprendre vendredi.

Jeudi, des assaillants masqués ont attaqué le bureau central d’Athènes du Ministre de la Justice adjoint Apostolos Katsifaras. Les assaillants sont entrés dans les bureaux de Katsifaras dans le quartier d’Exarchia. Ils ont sérieusement blessé son secrétaire et un autre employé. Les assaillant ont attaqué le matériel de bureau avec des barres et des marteaux, et ont laissé des tracts anarchistes sur place. Cinq hommes ont été arrêtés à la suite de l’attaque, mais ils ont été libérés faute d’éléments à charge. En novembre dernier, les bureaux de Katsifaras avaient déjà été la cible d’une attaque incendiaire.

Aux termes de la législation antiterroriste, Nikos Bakopoulos, 26 ans, soupçonné par la justice d’être membre des ‘Cellules de la conspiration du feu’, est passible de la peine de prison à vie s’il est reconnu coupable. Les policiers l’ont interpellé dans le centre de la capitale après avoir trouvé ses empreintes dans un appartement du quartier d’Halandri, dans le nord d’Athènes, où avaient été découverts une bombe et des matériaux servant à la confection d’engins explosifs. Les ‘Cellules de la conspiration du feu’ (SIC) ont revendiqué un attentat à la bombe qui a dévasté le rez-de-chaussée du bâtiment d’une grande compagnie d’assurance, l’Ethiniki asfalistiki, une compagnie appartenant au groupe de la Banque Nationale de Grèce fin décembre dans la capitale. (photo)

Attaque de la Banque Nationale de Grèce

Attaque de la Banque Nationale de Grèce

Alors que plus de trente personnes ont été blessées et 150 autres arrêtées au cours des manifestations de ce week-end, elles ont repris de plus belle ce lundi. Ces rassemblements d’étudiants et de lycéens se tiennent en hommage à l’adolescent assassiné l’an dernier par un officier de police, ce qui avait déclenché une vague de protestation qui avait duré un mois. Depuis dimanche, plus de 6.000 policiers ont été déployés dans la capitale grecque.

Tôt ce matin, une vingtaine de jeunes ont caillassé la façade d’un commissariat dans le centre d’Athènes. Deux jeunes de 15 et 18 ans ont été arrêtés. Plus tard, 5.000 personnes ont pris la direction du parlement en cortège. Un petit groupe de manifestants a jeté des pierres sur un cordon des forces de l’ordre, avant d’être dispersés par une charge, le reste du cortège poursuivant son itinéraire. Neuf personnes ont été interpellées. Sur le parcours, d’autres groupes se sont faufilés dans le défilé, lançant des projectiles contre les vitrines et les policiers, qui ont tiré des gaz lacrymogènes.

Manifestation à Athènes

Voir une vidéo des émeutes de ce week-end

Manifestation à Athènes

C’est il y a un an jour pour jour qu’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, était tué par un policier à Athènes. Cet assassinat avait entraîné une vague de violences dans tout le pays, en protestation aux répressions policières. Un week-end de commémoration a commencé vendredi, et des milliers de personnes étaient attendues ce dimanche dans la capitale. La police s’attendait à voir débarquer des anarchistes venant d’Italie, de France et de toute l’Europe. Plus de 6.000 policiers avaient été déployés dans les rues d’Athènes dans le but d’éviter de nouvelles émeutes, semblables à celles de l’an dernier.

Vendredi, les syndicats d’enseignants avaient déjà indiqué que des dizaines d’universités et de lycées étaient occupés par les étudiants pour marquer cet anniversaire. Samedi, deux voitures ont été incendiées dans les faubourgs d’Athènes, dans le quartier où Alexis a été assassiné. Des manifestants ont lancé des objets et ont allumé des feux dans la rue. La police a procédé à plus de 150 arrestations, dans le but d’éviter des troubles ce dimanche. Un groupe de 12 militants anarchistes présumés, dont cinq Italiens, quatre hommes et une femme, et trois Albanais, ont été arrêtés à Athènes après que deux voitures ont été incendiées dans le quartier central d’Exarchia, où avait été tué Alexis Grigoropoulos le 6 décembre 2008. 81 autres militants présumés ont également été interpellés pour être interrogés. Vingt autres ont été arrêtés dans un local à Keratsini, une ville proche de la capitale, où les policiers ont trouvé deux bidons d’essence, des masses et 13 masques à gaz. 41 manifestants qui avaient brièvement occupé la mairie de la ville ont également été arrêtés après que la police a donné l’assaut sur le bâtiment.

Ce dimanche, plusieurs milliers de manifestants s’étaient rassemblés dans le centre de la capitale à la mémoire de l’adolescent. Des affiches avec le slogan ‘Nous n’oublions rien, nous ne pardonnons rien‘ ont été apposées partout. Rapidement, certains jeunes ont lancé des pierres et des pétards en direction des forces de police, présentes en grand nombre. Elles ont répliqué à coup de gaz lacrymogènes et de matraques. Des violences se sont également déroulées à Salonique, où les manifestants ont lancé des cocktails Molotov sur la police, et ont détruit les vitrines d’une dizaine de magasins. Une quarantaine de personnes ont été arrêtées par la police d’Athènes, et une centaine à Salonique. Placé en détention provisoire, le policier auteur des tirs fatals à l’adolescent doit être jugé à partir du 20 janvier prochain pour homicide volontaire.

Arrestation durant les manifestations à Athènes

Arrestation durant les manifestations à Athènes

Arrestation durant les manifestations à Athènes
Arrestation durant les manifestations à Athènes

Des inconnus ont mis le feu jeudi soir à la permanence du secrétaire d’Etat grec à la justice dans le centre d’Athènes, provoquant des dégâts matériels. Les attaquants ont provoqué l’incendie en aspergeant d’essence la porte de la permanence d’Apostolos Katsifaras, située au premier étage d’un immeuble, avant d’y mettre le feu.

La police grecque a annoncé samedi l’arrestation d’une Grecque de 22 ans soupçonnée d’appartenir au groupe ‘Conspiration des cellules de feu’. Quatre premiers suspects, âgés de 20 à 21 ans avaient été arrêtés en septembre et inculpés pour ‘appartenance à une organisation criminelle’. La police a émis au total 11 mandats d’arrêt contre des complices présumés, dont la jeune femme arrêtée aujourd’hui, et dont les empreintes digitales auraient été trouvées dans l’appartement de la banlieue nord d’Athènes utilisé par les quatre arrêtés de septembre. Elle a été interpellée à l’aube dans le quartier populaire athénien d’Exarchia, après une attaque à la bouteille incendiaire déclenchée par un groupe de jeunes contre une patrouille des forces anti-émeutes.

Par ailleurs, un jeune homme de 24 ans est conduit ce samedi devant le procureur pour participation à ces incidents dans la nuit contre une unité des forces anti-émeutes à Exarchia. Peu avant minuit, un groupe de 50 jeunes a attaqué avec des cocktails Molotovs et des pierres les forces de police en stationnement, provocant des dégâts à une voiture en stationnement mais sans faire de blessés, alors qu’une heure plus tard un nouvel incident se produisait avec cette fois jets de bouteilles et de pierres. Deux personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre au cours de l’opération de police qui a suivi, la première étant placée en garde à vue pour participation aux incidents et la deuxième étant relâchée.