A l’issue des troubles à Athènes mercredi, 29 policiers ont été blessés et 28 personnes interpellées, y compris 12 personnes arrêtées par la suite. Des affrontements se sont produits mercredi dans différentes parties de la capitale grecque après des manifestations rassemblant des dizaines de milliers de personnes protestant contre les mesures d’austérité du gouvernement qui s’était engagé à réduire drastiquement les dépenses publiques en échange de crédits de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI). Lors des affrontements, quatre bâtiments ont été incendiés. Trois personnes sont mortes, piégées par l’incendie déclenché dans une banque par un cocktail Molotov. A l’heure actuelle, la situation au centre d’Athènes revient progressivement à la normale.

Alors que le pays est paralysé par une grève générale, 34.000 personnes ont défilé ce mercredi dans les rues d’Athènes et de Salonique. La mobilisation syndicale est similaire en nombre aux précédents mouvements, d’après la police. Les syndicats, de leur côté, parlent de la plus grande mobilisation depuis le début de la crise.

En marge des manifestations, de violents accrochages ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre à Salonique et à Athènes. En début d’après-midi, des groupes de jeunes cagoulés lançaient des cocktails Molotov (photo: un policier anti-émeute touché par un cocktail Molotov) et des policiers ripostaient par des tirs de gaz lacrymogènes. Certains manifestants ont mis le feu à la succursale d’une banque dans le centre d’Athènes.Trois personnes sont mortes alors que les pompiers tentaient d’évacuer la vingtaine de personnes présentes dans l’agence bancaire. Deux autres bâtiments administratifs au centre de la capitale ont été incendiés après avoir été ciblé avec des cocktails molotov.

Les incidents ont commencé vers 14h. Vers 15h reignait déjà une certaine ‘accalmie’, selon des sources policières. A Salonique, des jeunes manifestants ont jeté des pierres contre des magasins et des agences bancaires du centre de la ville, selon la police. Les forces de l’ordre ont riposté à coup de gaz lacrymogènes et les groupes de jeunes se sont ensuite dispersés.

Les manifestants protestent contre les mesures d’austérité imposées par les instances internationales en échange d’un plan d’aide de 110 milliards d’euros en faveur d’une Grèce en grande difficulté pour faire face à sa dette. Le plan de rigueur prévoit une hausse de la TVA et des baisses de salaires pour les fonctionnaires. Il s’agit de la troisième grève générale en Grèce depuis février. Tous les transports, des avions aux ferries, en passant par les bus, sont paralysés. Dans la fonction publique, seuls les hôpitaux fonctionnent grâce à des équipes d’astreintes. Les commerces sont en revanche ouverts.

Policier anti-émeute grec touché par un cocktail molotov

Policier anti-émeute grec touché par un cocktail molotov

Le procès d’appel contre Giannis Dimitrakis qui devait avoir lieu le 28 avril a été renvoyé au 6 décembre 2010. Ce militant anarchiste a été condamné à 35 ans de prison pour un hold-up. Un appel à une semaine de solidarité avait été lancé pour le 28 avril.

En Grèce, des banderoles ont été accrochées et des rassemblements ont eu lieu dans des dizaines de villes grecques depuis une semaine pour Dimitrakis et les autres compagnons anarchistes incarcérés (notamment les 6 accusés de « Lutte révolutionnaire »), mais aussi des attaques incendiaires (photo 2: un ancien bombage de solidarité avec Dimitrakis: « Les banques vous volent légalement », « leur santé = notre sang »).

Les 25 et 26 avril, des distributeurs de billets ont été sabotés à Rome et à Barcelone. A chaque fois, « Liberté pour Dimitrakis » a été tagué.
Le 27 avril, le Centre hellénique de Londres a été occupé, deux banderoles ont été accrochées: « Liberté pour Dimitrakis et tous les anarchistes », « Honneur à Lambros Fountas – Liberté pour les 6 », « Feu aux prisons ! Liberté pour Alfredo Bonanno et Christos Stratigopoulos !”. Le même jour, un rassemblement a eu lieu devant l’ambassade grecque à Buenos Aires. Cinq manifestants ont été violemment arrêtés (l’un deux gravement frappé à la tête) et perquisitionnés, la presse argentine parle d’un molotov lancé contre l’ambassade. Le 28 avril des cocktails molotov ont été lancés dans le jardin de l’ambassade grecque à Prague, début d’incendie. Le nom de Dimitrakis et un A cerclé étaient tagués. Une action similaire aurait eu lieu à l’ambassade de Grèce au Brésil.

Giannis Dimitrakis

Bombage de solidarité avec Dimitrakis

Bombage de solidarité avec Dimitrakis

Nikos Maziotis, 39 ans, Evanguélia Roupa, 41 ans, ainsi que Costas Gournas, 30 ans, arrêtés le 9 avril, revendiquent leur appartenance au groupe ‘Lutte Révolutionnaire’, actif depuis 2003, dans un long texte publié par l’hebdomadaire Pontiki. Ils y expliquent que Lambros Fountas, un laborantin de 35 ans, tué le 10 mars lors d’un échange de tirs avec des policiers au cours d’un vol de voiture, faisait aussi parti du groupe. ‘Nous sommes très fiers de notre organisation, ‘Lutte révolutionnaire’, nous sommes fiers de notre histoire à chaque instant de notre activité politique’, soulignent les trois signataires. Dans leur document, ils attaquent ‘les faucons du FMI et de l’Union européenne’ et ‘les sociaux-fascistes’ du parti socialiste au pouvoir (PASOK) qui ‘veulent sauver les capitalistes grecs, les banques, les grandes entreprises, les armateurs’.

C’est après la mort de Lambros Fountas que les policiers ont procédé le 9 avril à l’arrestation de six personnes, qui ont été placées en détention provisoire et inculpées de participation à l’organisation. Les policiers ont depuis découvert plusieurs bases du groupe à Athènes, qui contenaient notamment un pistolet mitrailleur MP5, deux Kalachnikov, cinq roquettes et un lanceur RPG-7, trois pistolets et trois grenades, des munitions, divers explosifs et mécanismes de mise à feu.

La police grecque a tiré jeudi soir des grenades lacrymogènes pour disperser des centaines de manifestants qui tentaient d’atteindre le ministère des Finances dans le centre d’Athènes pour protester contre les mesures d’austérité annoncées. Des heurts ont aussi émaillé la manifestation lorsque le cortège est passé devant le Parlement grec.

Des milliers de personnes ont manifesté à Athènes hier soir en marchant jusqu’au parlement et au siège de la Commission européenne pour protester contre la décision des autorités grecques de recourir à l’aide de l’Union européenne et du FMI, le Fonds monétaire international. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène tandis que des manifestants leur jetaient des pierres. ‘Le capitalisme doit payer pour la crise’, ‘FMI go home, rentre à la maison’, pouvait-on lire sur des banderoles.

La police grecque a découvert trois bases appartenant à l’organisation « Lutte Révolutionnaire » dans la banlieue de Kypseli, à Athènes. La police y a saisi des lances-roquettes RPG (« Lutte Révolutionnaire » avait attaqué l’ambassade américaine à la roquette en 2007), des fusils d’assaut Kalashnikov, des pistolets-mitrailleurs MP5, et plus l’équivalent de 120.000 euros en munitions et en produits chimiques servant à la fabrication d’explosifs (l’organisation avait revendiqué l’attaque à l’explosif contre la Bourse d’Athènes en 2009).

Les anarchistes grecs ont lancé une véritable offensive contre les arrestations des présumés membres de l’organisation armée ‘Lutte Révolutionnaire’. Après une série d’attaques sans victimes à l’engin incendiaire à Salonique et à Athènes, des groupes d’anarchistes ont occupé le 14 avril la principale chaine de TV en Crète afin de transmettre une déclaration sur les arrestations. Le lendemain, ils occupaient les locaux du gouvernement Pasok à Héraklion.

La police a poursuivi une grande opération qui a mené à l’arrestation de six personnes (dont trois ont déjà été inculpées, soupçonnées d’être membres de ‘Lutte Révolutionnaire’), et quatre autres qui appartiendraient à un autre groupe: les ‘Cellules de feu’. Les agents ont aussi saisi du matériel explosif et de la documentation sur ‘Lutte Révolutionnaire’, sur ses préparatifs pour un nouvel attentat imminent.

Six membres présumés du groupe Lutte Révolutionnaire, Nikolaos Maziotis, 39 ans; Evangelos Stathopoulos, 32 ans; Christoforos Kortesis, 31 ans; Sarantos Nikitopoulos, 32 ans et Constantinos Gournas, 30 ans et une femme Panayiota Roupa, 41 ans ont été arrêtés dimanche par la police grecque lors de plusieurs opérations à Athènes et d’autres parties de la Grèce. La police affirme avoir trouvé l’ordinateur contenant les textes de l’organisation, ainsi que des plans de cibles et d’engins explosifs. L’organisation Lutte Révolutionnaire a revendiqué plusieurs actions armées en Grèce, dont l’attaque à la roquette contre l’ambassade américaine. Des dizaines de jeunes militants d’extrême gauche cagoulés ont mis le feu à des poubelles et jeté des pierres sur la police dimanche dans le centre d’Athènes, suite à ces arrestations.