Tout en reconnaissant avoir abattu une membre de la NPA, l’armée gouvernementale a démenti avoir subi des pertes dans la fusillade survenue ce week end dans la localité de Barangay Biangan, dans le North Cotabato (voir notre article). Elle dément ainsi catégoriquement la déclaration faite par le porte-parole de la NPA à propos de cet incident qui affirmait que huit militaires avaient perdu la vie à cette occasion.

Le lieu de la fusillade à Barangay Biangan, North Cotabato

Le lieu de la fusillade à Barangay Biangan, North Cotabato

Alors que les négociations de paix se poursuivent entre le gouvernement et l’insurrection maoïste, une fusillade entre forces gouvernementales et guérilleros maoïstes a fait neuf morts, huit militaires et un guérillero, hier samedi, dans le North Cotabato. Un détachement mixte de policiers et de militaires du 39e bataillon d’infanterie était intervenu après avoir appris que des guérilleros avaient menacé un chauffeur de la Société de développement des terres Santos (SLDC), dans le village de Malasil, parce qu’il ne payait pas l’impôt levé par la guérilla. Les forces de sécurité ont alors accroché une unité de la NPA qui a résisté, causant de lourdes pertes aux militaires. La fusillade a duré une demi-heure.

Déploiement de l’armée hier dans le North Cotabato (Mindanao)

Déploiement de l'armée hier dans le North Cotabato (Mindanao)

Les dernières opérations de guérilla urbaine menée par le DHKP-C, les tirs de roquettes contre le quartier général de la police et le siège de l’AKP à Istanbul, (voir notre article d’hier) auquel il faut peut-être joindre le mitraillage d’une patrouilleuse de police ce samedi matin à Esenyurt, district de la rive européenne d’Istanbul, font suite (et répondent) à une série de revers subis par l’organisation.

Nous avions parlé de la mort de deux combattants dans le Dersim (voir notre article) mais c’est un total de seize guérilleros que le DHKP-C a perdu dans la région à la fin de l’année, dont dix dans un seul bombardement de l’aviation turque. A ces pertes se sont ajouté l’arrestation dans la province d’Izmir de Çiğdem Ş., présentée comme une dirigeante de l’organisation pour la zone égéenne. Agée de 35 ans, elle avait déjà été arrêtée en 2012, soupçonnée d’avoir planifié une attaque contre la police, et avait été libérée en 2016. Jeudi 19, une vaste opération anti-DHKP-C a eu lieu dans le district d’Okmeydanı à Istambul a débouché sur 5 arrestations.

L’opération policière à Okmeydanı

L'opération policière à Okmeydanı

Une roquette de RPG a été tirée en direction du quartier général de la police à Istanbul, mais a manqué sa cible et a fini par percuter le mur d’enceinte du Directoire de la Sécurité provinciale sans faire de victime. Le bâtiment visé est situé dans le quartier de Fatih, sur la rive européenne du Bosphore. L’action n’a pas encore été revendiquée mais pourrait être le fait des TAK, les « Faucons pour la Libération du Kurdistan » (TAK), qui avaient déjà attaqué de la même manière l’aéroport Sabiha Gökçen d’Istanbul.

Mise à jour: Il y a eu deux roquettes (l’autre contre l’AKP est entrée à l’intérieur), des drapeaux du DHKC ont été laissés en guise de revendication sur place, l’action était dédie à la mémoire des 10 combattants DHKC portés disparus au début du mois de novembre dernier suite à un bombardement turc.

Le point du tir de la roquette

Le point du tir de la roquette

Une équipe d’un bataillon anti-guérilla COBRA appartenant à la CRPF, chargée de débusquer les IED posés par les maoïstes dans une jungle de Latehar, dans l’état de Jharkhand, a été victime de l’explosion de l’un d’eux mardi. Un chien entraîné à détecter les explosifs a été tué et son maître-chien blessé. Le vendredi précédent, cinq membres des forces de sécurité avaient été blessés par un IED dans les environs (voir notre article). Les IED étant parmi les principales menaces pour les forces anti-guérilla, chaque bataillon de la CRPF a été doté d’une demi-douzaine de chiens entraînés à détecter les explosifs.

Entraînement des chiens à l’École militaire de Nagrota

Entraînement des chiens à l'École militaire de Nagrota

Dans le cadre d’un programme d’aide de l’état central à l’état du Chhattisgarh dans sa lutte contre l’insurrection maoïste, le ministre fédéral indien de l’intérieur a annoncé lundi que 50 nouveaux commissariats de police et 35 tours de téléphonie mobile seront construits dans les zones touchées par l’insurrection. En outre 850 km de routes seront construites dans ces régions du Chhattisgarh pour facilité la circulation. L’insurrection maoïste est fortement présente dans 16 des 27 districts du Chhattisgarh.

Police du Chhattisgarh

Police du Chhattisgarh

Au moins quatre policiers ont été tués et deux blessés ce lundi dans l’explosion, à Diyarbakir, d’un IED au passage de leur véhicule blindé. Ces policiers appartenaient à la police anti-émeute et l’embuscade est survenue près du campus de l’université Dicle dans le district de Sur à Diyarbakir. Les blessés ont été transportés à l’hôpital de la faculté de médecine de l’université Dicle.

Le lieu de l’explosion

Le lieu de l'explosion

Une équipe conjointe du bataillon CoBRA de la CRPF et de la police du district de Latehar est tombé dans une embuscade à l’IED dans les zones forestières de Burha Pahari, qui partage des frontières avec le Chhattisgarh et est proche de la zone de Garhwa de Jharkhand. Deux commandants adjoints de la CRPF, un chef de la police, deux sous-inspecteurs et un soldat des forces du Jharkhand ont été blessés. Le soldat junior a subi des blessures superficielles. Les cinq autres ont été amenés à l’hôpital Medica de Ranchi par hélicoptère.

Guerilleros maoïstes

Guerilleros maoïstes

Cinq maoïstes, dont deux commandants, ont été tués dans deux incidents distincts au cours d’une opération lancée mardi dernier par la police de l’état du Chhattisgarh dans le district de Narayanpur. Un paramilitaire du District Reserve Group (DRG) a également été tué lors du premier incident. La région de Nayanpur est considéré comme le plus puissant bastion de l’insurrection maoïste. L’opération de contre-guérilla a mobilisé près de 400 membres des forces de l’ordre et visait à accrocher la compagnie n°2 de la guérilla maoïste. Lors du premier échange de tirs, mardi matin à Irpenar, quatre maoïstes ont été tués et un paramilitaire mortellement blessé. Les accrochages se sont poursuivis et un nouvel affrontement, cette fois-ci dans la zone de Koylibaeda du district de Kanker, s’est soldé par la mort d’un cinquième maoïste..

Deux des cinq tués étaient des commandants. Les maoïstes tués lors du premier échange de tirs ont été identifiés comme Tirupati, commandant de la division du Bastar Est, Ratna Markam, responsable médical de la compagnie n°6, Shyamu Yadav de la compagnie n° 6 et Mangalram Salam, membre de la milice d’Irpenar. Le corps retrouvé lors de la deuxième rencontre a été identifié comme celui de Roshan, commandant divisionnaire de la division du Bastar Nord. D’autres maoïstes ont pu échapper à l’encerclement à la faveur d’un feu nourri.

Le district de Narayanpur dans l’état de Chhattisgarh

Un militaire a été abattu lundi par deux guérilleros de l’ELN circulant à moto a eu lieu dans les environs de la ville de Puerto Jordan, dans le département d’Arauca. Les guérilleros, membres de la « Commission Martha Helena Barón » du Front « Domingo Lain Saenz » de l’ELN, ont ouvert le feu sur un check-point établi par l’armée pour sécuriser la région. Des renforts ont été déployés suite à cette attaque.

L’action de la guérilla est survenue un jour après que le gouvernement a annoncé que les pourparlers pour la mise en place de négociations avec l’ELN reprendront le jeudi 12 et non le 10 comme prévu. Les négociations devaient commencer le 27 octobre à Quito, mais elles ne progressent pas en raison du refus de l’ELN d’accepter un préalable exigé par le gouvernement: la libération de l’ancien membre du Congrès Odin Sanchez, détenu par la guérilla depuis le 3 avril.

Odin Sanchez, prionnier de l’ELN