A l’appel du CPI(maoïste), de multiples actions ont eu lieu ce week-end dans l’état du Jharkhand pour dénoncer le meurtre de dix cadres du parti le 28 mars dernier à Chatra. Samedi soir, les guérilleros ont attaqué les bureaux des autorités locales à Harihurganj, dans le district de Palamu. Ils ont fait exploser un des bâtiments, y mettant le feu par la même occasion. Ils ont également pris d’assaut le commissariat de Chainpur, dans le district de Gumla. Entre 250 et 300 maoïstes ont encerclé le bâtiment vers 1h30 dimanche matin, et ont ouvert le feu. De source policière, ils auraient lancé plus de cent grenades. Les policiers ont répliqué par des tirs nourris, la fusillade a duré jusque 4h15. Tout le long, les guérilleros ont scandé des slogans révolutionnaires.

Des guérilleros maoïstes ont pris d’assaut un commissariat à Pamed, dans le district de Bijapur (Chhattisgarh) ce mercredi. D’après la police locale, ils auraient déclenché une explosion à environ un kilomètre du poste de police avant de se diriger vers le bâtiment et d’ouvrir le feu, entraînant une violente réplique des policiers situés à l’intérieur. Les autorités pensent que l’objectif des maoïstes était d’attaquer un hélicoptère utilisé par les forces de sécurité dans la région et stationné sur place. La fusillade a duré un certain temps avant que les guérilleros ne battent en retraite. Un contingent des forces de sécurité a été déployé pour patrouiller dans la zone afin de retrouver la brigade de guérilleros.

Deux personnes sont décédées dans une embuscade tendue par des guérilleros de la NPA dans le centre des Philippines. Un porte-parole de l’armée a déclaré ce mercredi qu’un policier, un milicien et un guérillero (ce qui n’a pas été confirmé par la NPA) étaient morts au cours de cette attaque qui s’est déroulée lundi soir à Escalante City. Le policier et le milicien circulaient sur une mobylette lorsque trois guérilleros de la NPA ont ouvert le feu, tuant le policier sur le coup. Son compagnon a succombé un peu plus tard, après avoir pu répliquer aux tirs. Un des guérilleros touché serait décédé mardi, mais l’information n’a pas été confirmée par la guérilla.

La NIA (National Investigation Agency) vient de mettre à jour sa liste des ‘terroristes’ les plus recherchés et y a introduit plusieurs dirigeants de la guérilla maoïste. Cette liste a été publiée sur le site internet de l’agence pour le rendre accessible et diffusable. Muppala Lakshman Rao, alias Ganapathy, actuel Secrétaire Général du CPI(maoïste) figure en haut de la nouvelle liste. Celle-ci contient les noms de 56 ‘terroristes’ issus de diverses organisations ainsi que des criminels en col blanc et autres ‘extrémistes’, leurs portraits, les histoires de leurs actions, les poursuites judiciaires en cours à leur encontre ainsi que les récompenses offertes pour leur capture. En plus de Ganapathy, la NIA a également listé d’autres dirigeants haut placés: Sambala Keshav Rao, alias Basavaraj, Devji, Somji et Prabhakar, tous membres du Comité Central du parti. Plusieurs voix s’élèvent déjà contre cette liste. Le poète révolutionnaire Varavara Rao a notamment interpellé le Ministre de l’Intérieur pour dénoncer l’appellation de ‘terroriste’. Exigeant une clarification de la part du gouvernement, il a déclaré ‘Les maoïstes sont des militants politiques et non des terroristes parrainés par les services de renseignements du Pakistan’.

Il y a quelques jours, tous les médias indiens relayaient l’information selon laquelle dix guérilleros maoïstes auraient été tués par les hommes d’une brigade du TPC (Tritiya Prastuti Committee), comité composé d’anciens membres du parti ayant déserté en 2001. D’après les médias, les forces armées auraient été informées d’une fusillade entre les deux groupes et seraient intervenues pour interrompre le combat. Quelques heures plus tard, elles auraient retrouvé les corps de dix guérilleros, dont neuf en uniforme, ainsi que des armes et de la littérature maoïste sur les lieux.

Le CPI(m) dément cette version des faits et l’a fait savoir publiquement. Un porte-parole du parti a contacté par téléphone le PUCL (People’s Union for Civil Liberties) pour déclarer qu’il n’y avait eu aucune fusillade. Selon lui, il s’agissait d’une opération conjointe planifiée et exécutée par les forces paramilitaires de l’état et la police locale en collusion avec le TPC. Il a affirmé que les forces armées et le TPC avaient utilisé des hommes infiltrés pour mélanger du poison dans la nourriture servie aux guérilleros. Lorsque ceux-ci sont tombés inconscients, leurs armes ont été saisies et ils ont été tués de manière sélective par les hommes du TPC et des forces armées. Le reste des 25 guérilleros ont ensuite été embarqués par le TPC. Le porte-parole a en outre confirmé que les quatre dirigeants cités par les médias figurent effectivement parmi les morts. Il a également confirmé qu’il y avait 200 hommes armés pour mener l’opération. Il faut noter que ce n’est pas la première fois que les autorités font usage de techniques telles que l’empoisonnement pour éliminer des guérilleros. Le CPI(m) a lancé un appel à une semaine de protestation et de grèves à partir de ce 1er avril pour dénoncer cette opération. Une enquête devrait également être ouverte à la demande de diverses organisations telles que le PUCL et le RDF (Revolutionary Democratic Front).

Corps de guérilleros

Corps de guérilleros

Depuis vendredi soir, une série d’opération anti-maoïstes dans l’Odisha ont conduit à l’arrestation de trois guérilleros dans le district de Koraput, à la mise au jour de trois mines terrestres dans le district de Rayagada et à une fusillade entre les forces de sécurité et des maoïstes dans le district de Malkangiri. D’après la police du Koraput, les trois guérilleros ont été arrêtés au cours d’une opération conjointe de la police locale et d’hommes du SOG (Special Operation Group) vendredi soir. L’un d’entre eux serait recherché dans le cadre d’au moins six affaires reliées à la guérilla maoïste. Les deux autres sont accusés de détention illégale d’explosifs. Samedi, l’opération conjointe d’hommes de la DVF (Rayagada District Voluntary Force) et de la CRPF dans le district de Rayagada a entrainé la découverte de trois mines terrestres cachées sous des pierres le long d’une route. Chacune pesait environ cinq kilos, et les soldats les ont désamorcées.

Un dirigeant de l’ELN a été abattu dans un affrontement entre l’armée et une brigade de guérilleros. Au cours d’une opération militaire dans le département du Cauca (sud-ouest), le leader de la brigade Camilo Cienfuegos de l’ELN, connu sous le nom de guerre ‘Omar’, a été tué lorsque sa brigade a été attaquée par des soldats de l’armée colombienne. Ceux-ci ont également saisi dix fusils, un lance-grenade, deux pistolets, des munitions, des mines terrestres, des grenades et des uniformes de la police nationale et de l’armée.

D’après plusieurs rapports officiels, une brigade de guérilleros de la NPA aurait abattu deux miliciens pro-gouvernementaux au cours d’une fusillade hier à proximité de la ville de Butuan, dans le sud du pays. L’affrontement se serait déroulé dans le village d’Antichar où les miliciens étaient déployés pour sécuriser la zone. Aucun détail sur les circonstances de la fusillade n’ont été communiqué mais celle-ci coïncide avec le 44ème anniversaire de la New People’s Army. La NPA n’a pour l’instant pas réagi, mais ses dirigeants ont récemment déclaré que l’opération offensive contre les cibles militaires et policières allait se poursuivre dans les prochaines semaines à travers tout le pays.

Les forces de sécurité ont capturé, à Sion, dans une zone rurale de la province de Mariscal Cáceres, Cuarto Chujandama Pinedo, alias «camarade Jaime». Il aurait fait partie du Comité Régional du Huallaga du PCP-SL où il aurait été proche du « camarade Artemio », puis serait parti dans la vallée de l’Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM).

La NPA a annoncé qu’elle procédera bientôt à la libération d’un policier capturé à un barrage routier à Nabunturan, (province de Compostela Valley) le 18 mars dernier. Un porte parole du mouvement maoïste a déclaré que cette libération est «en conformité avec la politique de clémence de prisonniers de guerre», les Conventions de 1949, ainsi qu’avec l’accord entre le gouvernement et l’insurrection sur le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire. «Aucune preuve suffisante n’a été apportée [à charge du policier] pour les crimes graves commis contre le peuple philippin et le mouvement révolutionnaire » a ajouté le porte-parole.