Ce 12 mai, la police a ouvert le feu sur des villageois de Kalinga Nagar alors que ces derniers tentaient d’empêcher les forces de sécurité d’organiser une descente dans leur localité. Les habitants s’opposent depuis des mois à l’établissement d’une aciérie par la multinationale Tata Steel et déjà le 30 mars dernier, les policiers étaient intervenus violemment, blessant une quarantaine de personnes manifestant leur désaccord. Aujourd’hui, selon un témoin, les forces de l’ordre aurait tiré plus de dix rafales. Au moins une personne a été tuée, et plusieurs autres blessées durant cette action de répression.

Punjap, une société privée connue pour ses textiles et ses vélos, va fournir des drones à l’Indian Air Force (IAF) dans le but avoué de cette dernière de traquer les maoïstes dans les régions inhospitalières de l’Inde. Punjab affirme que son drone est similaire à la version israélienne, actuellement utilisée par les forces de sécurité indienne à des fins de formation. Chaque engin israélien coûte 1.600.000 roupies, alors que la version indienne reviendra à la moitié du prix. L’IAF en a commandé cinq et attend de l’armée et de la marine qu’elles fassent de même. Un officier de la force aérienne a affirmé que les machines seront d’abord utilisée pour l’entraînement, mais qu’elles pourront également être envoyées en mission de reconnaissance. Selon lui, ces drones made in India sont aussi bons, si pas meilleurs, que les israéliens. A l’avenir, l’IAF cherchera à se fournir en plus grosses versions de ses appareils au niveau national. Punjab a de son côté affirmé que cela serait possible. Le porte-parole de la compagnie a déclaré qu’elle serait en mesure de fournir des versions plus puissantes aux forces de sécurité. Punjab envisage également de concevoir et de fabriquer des drones capables de transporter des charges, alors que ceux produits actuellement ne sont opérationnels que vides.

Huit membres de la CRPF ont été tués et deux autres blessés dans l’attaque de leur véhicule blindé dans une embuscade mise en place par les guérilleros maoïstes samedi dernier dans le district de Bijapur dans le Chhattisgarh. L’offensive de samedi est la première attaque majeure des maoïstes dans cet état depuis celle d’avril dernier durant laquelle 76 membres de la CRPF avaient été tués. Alors que les forces de sécurité ont intensifié leurs actions répressives contre les guérilleros, ceux-ci ont affirmé qu’ils continueront leurs offensives jusqu’à ce que le gouvernement cessent celles menées contre eux.

Nous venons de mettre en ligne trois nouvelles traductions d’interviews d’Arundhati Roy en format pdf. Ces entretiens ont été menés en 2007 et 2009. La militante et écrivain s’y exprime sur la situation politique en Inde et y analyse la politique répressive gouvernementale dans son pays. Malgré qu’ils datent quelque peu, ses propos restent plus que jamais d’actualité.

Retrouvez toutes nos traductions de textes et interviews d’Arundhati Roy ici

Le gouvernement a annoncé ce jeudi, dans un avertissement vis à vis des groupes de la société civile que toute personne qui parlera aux profit des guérilleros maoïstes sera traduite en justice et passible de dix ans de prison. Cette action, qui se déroulera en vertu de la section 39 du Unlawful Activities Prevention Act vise essentiellement les groupes qui élèvent la voix en faveur des extrémistes de gauche. Selon la déclaration du Ministère de l’Intérieur: ‘Toute personne qui commet le délit de soutenir une telle organisation terroriste (comme le CPI-maoïste) avec entre autre l’intention d’encourager l’activité de ces organisations terroristes sera passible d’un emprisonnement d’une durée n’excédant pas dix ans ou d’une amende, ou des deux’. Le Ministère de l’Intérieur a affirmé que le gouvernement avait remarqué que certains dirigeants maoïstes prennent contact directement avec certaines ONG et des intellectuels pour propager leur idéologie et pour ‘les persuader de prendre des mesures et de soutenir l’idéologie du CPI-maoïste’. La déclaration du Ministère averti également: ‘Le grand public est informé pour être extrêmement vigilant sur la propagande du CPI-maoïste et pour ne pas devenir involontairement une victime de cette propagande’. Le parti de gauche ainsi que ses organisations de front ont été désignés comme organisations terroristes par le gouvernement, qui affirme que le seul objectif du CPI-maoïste est de renverser l’Etat indien. Le document conclu en ces termes: ‘il continue à tuer des civils innocents, y compris des tribaux, de sang-froid et détruit les infrastructures cruciales telles que les routes, les caniveaux, les écoles afin d’empêcher le développement d’atteindre ces régions sous-développées’.

De leur côté, les membres des groupes de la société civile ont répliqué vertement face à cette déclaration du Ministère de l’Intérieur. Un professeur de l’Université de Delhi a affirmé que c’était une violation nette des droits démocratiques des individus et des groupes, dont beaucoup ont des points de vue semblables à ceux des maoïstes, bien qu’ils n’aient aucun lien avec eux. Il dit également qu’il y a une claire possibilité d’abus de pouvoir sachant que les visions des gens qui sont contre la politique du gouvernement pourront être interprétées comme de la propagande maoïste. Le secrétaire générale de la People’s Unions for Civil Liberties a rappelé que d’avoir des opinions politiques et une idéologie politique ne sont pas des crimes, même si c’est une idéologie maoïste. D’autres éminentes personnalités se sont également exprimées, dénonçant la violation de la liberté d’expression, le manque de clarté du gouvernement ainsi que la fameuse Unlawful Activites Prevention Act, qui est la porte ouverte à toutes les fenêtres.

Au début du mois d’avril, 76 paramilitaires de la CRPF ont été tués lors d’une embuscade tendue par les guérilleros maoïstes dans l’état du Chhattisgarh. D’après les autorités (mais il s’agit peut-être d’une opération de guerre psychologique), il semblerait que la NPA philippine n’y soit pas étrangère. La National Intelligence Coordinating Authority, principal service de renseignements des Philippines, a convié les diplomates en poste à Manille à une réunion dans le courant du mois d’avril. En effet, la NICA disposerait de pistes indiquant que les maoïstes indiens auraient été formés militairement à la guérilla par des maoïstes philippins de la NPA. Elle collabore également avec son homologue indienne afin d’identifier les communistes philippins engagés auprès des rebelles maoïstes.

Deux guérilleros ont été capturés dans la forêt de Pallapadu (district de Gajapati) et deux autres dans la jungle de Tekguda (district de Malkangiri) lors d’opérations de ratissage conjointes de la CRPF et du groupe d’élite anti-naxal de l’Etat. Vingt-cinq détonateurs, une énorme quantité de fusibles, de détonateurs et un fusil ont été saisis lors de l’arrestation dans le Gajapati. Les deux guérilleros qui y ont été capturés ont été identifiés. Le premier serait Manas Majhi, alias Laden (30 ans), recherché pour incendies d’autobus et dynamitage de tours de téléphonie mobile. Le second serait Giffio Padhan, alias Gullu, engagé dans la collecte et la transmission d’informations aux maoïstes. Il leur fournirait également un certain soutien logistique. Lors de la seconde opération dans la jungle de Tekguda, la CRPF et le groupe d’élite anti-naxal ont fait une descente dans un camp maoïste. La plupart des guérilleros ont pu évacuer le camp à temps, mais deux d’entre eux ont été arrêtés. Il s’agirait, selon la police, de Bandi Sodi (28 ans) et de Deba Mdkami (25 ans). Sodi a rejoint la guérilla il y a quatre ans et aurait avoué être impliqué dans une attaque contre la CRPF.

La Commission Nationale pour les Droits Humains vient d’ouvrir une enquête suite à une plainte déposée par l’avocat et militant Radhakanta Tripathy. Dans celle-ci, il affirme que les forces de sécurité ont assassiné un villageois et l’ont qualifié de maoïste dans ‘un acte de revanche’ après la mort de 76 paramilitaires de la CRPF au début du mois d’avril. Tripathy prétend que la police du Chhattisgarh et des membres de la CRPF ont enlevé un certain Kunjum Suklu alors qu’ils effectuaient un raid sur le village de Mukram (Dantewada) le 7 avril dernier et qu’ils l’ont battu à mort pour se venger. La Commission a demandé que lui soient fournis tous les rapports requis de ces huit dernières semaines, afin de mener une enquête approfondie.

Un combattant maoïste a été tué et deux paramilitaires de la CRPF ont été blessés dans une fusillade dans un village du Singhbhum occidental. Les maoïstes ont tué deux racketeurs dans un autre village de la région: ceux-ci extorquaient de l’argent aux villageois en se faisant passer pour des représentants du Parti Communiste de d’Inde (Maoiste). Dans un troisième village, les maoïstes ont abattu un indicateur de police.

Hier mardi, les maoïstes ont pris d’assaut simultanément cinq camps de paramilitaires distincts dans le district de Dantewada dans l’état du Chhattisgarh. Les cinq attaques ont débuté vers 19h30 provoquant des fusillades qui ont duré durant deux heures. Aucun rapport sur les détails et les conséquences de ces offensives des guérilleros n’a encore été établi, mais selon les autorités, elles auraient pu être organisées pour faciliter la retraute de certains maoïstes vers l’Orissa voisin. Ce matin, les forces de sécurité ont pris la décision de mettre tous les camps de la CRPF et de la police de la région sous haute sécurité.