Mercredi 5 mars, Le chanteur pop iranien Mehdi Yarrahi, auteur d’une chanson exhortant les femmes à retirer leurs foulards, a annoncé après avoir reçu 74 coups de fouet dans le cadre de sa condamnation, qu’il était prêt à payer « le prix de la liberté ». Il avait soutenu le mouvement qui a suivi la mort de Masha Amini, arrêtée en septembre 2022 et décédée en détention pour mauvais port du voile ( voir notre article ici ). Mehdi Yarrahi a été arrêté en 2023, puis libéré l’année dernière et assigné à résidence suite à la publication de la chanson en faveur de la campagne « Femme, Vie, Liberté ».

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975 personnes ont été exécutées en 2024, la République islamique à recours à la peine de mort comme moyen de « répression politique » dénonce un rapport publié ce jeudi 20 février par deux ONG. Ce chiffre est probablement sous-estimé, la grande majorité (90%) des exécutions n’étant pas rendues publiques. Le rythme des exécutions s’est largement accéléré au second semestre 2024, avec jusqu’à cinq à six pendaisons par jour. Parmi les 975 personnes exécutées, il y a une augmentation de 17% par rapport à 2023, 31 étaient des femmes, 4 d’entre elles ont été pendues en public. Plusieurs mineurs ont aussi subi la peine capitale. La peine de mort est un levier essentiel du système judiciaire iranien, basé sur l’application de la charia depuis la Révolution islamique de 1979. C’est le pays qui recourt le plus à la peine de mort chaque année après la Chine.

Le Comité de défense de Sharifa Mohammadi a annoncé la confirmation de la condamnation à mort de la prisonnière politique kurde Sharifa Mohammadi. Elle a été confirmée ce 16 février par le juge en chef de la 2e chambre du tribunal révolutionnaire d’Iran, Mohammad Ali Darwêş Goftar, à l’issue du nouveau procès. Sharifa Mohammadi a été condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire du régime iranien le 4 juillet 2024 pour « propagande anti-État », mais le verdict a été annulé le 12 décembre 2024 ( lire notre article ici)

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Mardi 4 février, les familles des prisonniers politiques condamnés à mort se sont rassemblées devant la prison d’Evin pour demander l’annulation de la condamnation à mort de leurs proches. Brandissant des photographies de leurs proches emprisonnés, les familles de prisonniers politiques condamnés à mort ont élevé la voix en signe de protestation. Elles portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Non à l’exécution » et « Abolir la peine de mort ».

En décembre 2024, six prisonniers politiques – Vahid Bani Amarian, Pouya Ghobadi, Babak Alipour, Seyed Abolhassan Montazer, Seyed Mohammad Taghavi et Ali Akbar Daneshvarkar – ont été condamnés à mort par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran le 1er décembre 2024 pour « rébellion par appartenance à des groupes d’opposition à la République islamique » (en fait appartenance à l’Organisation des moudjahidin du peuple iranien, l’OMPI).

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Les forces de sécurité iraniennes ont arrêté au moins 12 civils et militants kurdes au cours de la semaine dernière à Mahabad, Sanandaj, Naqadeh, Piranshahr, Sardasht, Marivan et Dehgolan. Les personnes ont été arrêtées après avoir été convoquées, chez elles ou sur leur lieu de travail, le plus souvent sans mandat et pour être emmenées dans un lieu tenu secret.

Ces arrestations font suite à une grève générale des entreprises des villes kurdes , qui a eu lieu le 22 janvier à la suite d’un appel des partis politiques kurdes pour protester contre les condamnations à mort de Pakhshan Azizi (voir notre article), Warisha Moradi et d’autres prisonniers politiques. Cette grève avait entraîné des fermetures généralisées dans plusieurs villes du Kurdistan iranien.

 

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Ali Razini et Mohammad Moghiseh, deux juges iraniens de la Cour Suprême iranienne ont été abattus ce samedi 18 janvier dans l’enceinte de la Cour suprême à Téhéran. L’assassin s’est donné la mort par la suite.

Ali Razini et Mohammad Moghiseh ont été tués après qu’un homme armé est entré dans le tribunal de la capitale Téhéran, samedi matin. Les deux juges ont participé à la répression des opposants au gouvernement iranien depuis les années 1980. Ils comptaient parmi les membres les plus importants des commissions qui ont massacré les manifestants kurdes et baloutches en Iran et exécuté des milliers de prisonniers politiques au cours des dernières décennies. Mohammad Moghiseh avait présidé de nombreux procès politiques, notamment ceux impliquant des partisans du Mouvement vert en 2009. Il était sous le coup de sanctions de l’Union européenne et des États-Unis pour violations des droits de l’homme. Razini avait occupé de nombreux postes importants au sein du système judiciaire et avait été accusé par l’opposition iranienne d’être impliqué dans une série d’exécutions extrajudiciaires de prisonniers politiques en 1988.

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Amir Reisiyan, l’avocat de la prisonnière politique kurde Pakhshan Azizi, a annoncé que la Cour suprême iranienne avait confirmé la condamnation à mort de sa cliente. Dans une déclaration sur son compte de médias sociaux, l’avocat a indiqué que les documents soumis à la Cour pour la défense de Pakhshan Azizi ont également été rejetés.
Le 23 juillet, accusée d’être membre du Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), elle sera condamnée à la peine de mort par pendaison pour « rébellion armée contre le système » (voir notre article). Son dossier a ensuite été transmis à la Cour suprême.
Début août 2024, Aziz Azizi (le père de Pakhshan), Parshang Azizi (sa sœur) et Hossein Abbasi (son beau-frère) ont été condamnés dans une affaire commune avec Pakhshan Azizi. Chacun d’entre eux a été condamné par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran à un an de prison pour avoir « aidé un criminel à se soustraire à son procès et à sa condamnation ». Le 26 septembre, la cour d’appel a confirmé ces décisions. Aziz Azizi, Parshang Azizi et Hossein Abbasi avaient été arrêtés en même temps que Pakhshan Azizi, puis libérés sous caution.

Deux ans après le meurtre de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans tuée par la police des mœurs à cause d’un voile « non-conforme » à la charia et le déclenchement du mouvement «Femme, Vie, Liberté» ( voir article ici ), le régime iranien a exécuté 31 femmes au cours de l’année 2024, soit le plus grand nombre annuel de femmes exécutées depuis 17 ans.

Selon l’ONG Iran Human Rights : « L’exécution de femmes en Iran révèle non seulement la nature brutale et inhumaine de la peine de mort, mais aussi la discrimination et l’inégalité entre les sexes profondément ancrées au sein du système judiciaire»

Un nombre inconnu de femmes attendent toujours la peine de mort, leur vie étant en danger à tout moment. Parmi elles figurent les militantes kurdes Warisha Moradi et Pakhshan Azizi, qui sont dans le couloir de la mort (Voir article ici et ici)

Rapport complet en lien ( ici

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Le 19 décembre, une audience s’est tenue dans le cadre de la procédure à l’encontre de Sharifeh Mohammadi. Cette audience fait suite à l’annulation de sa condamnation annoncée le 12 octobre 2024. Lors de l’audience, faite en partie en ligne, Sharifeh Mohammadi a dû se défendre contre les accusations portées contre elle.  Le 22 décembre, elle et Pakshan Azizi, une autre prisonnière politique kurde, ont été autorisée à rencontrer leur famille lors d’une visite d’une heure. Le 31 décembre, Sharifeh Mohammadi, souffrant d’une infection au pied non soignée et qui se propageait, a finalement pu être transféré pour un traitement médical externe.

Parastoo Ahmadii, chanteuse iranienne populaire, a été arrêtée pour avoir, selon le régime islamiste: « enfreint plusieurs règles strictes du code de l’habillement des femmes ». Elle s’est présentée sur scène tête nue et portant une robe sans manche en signe de protestation contre le régime iranien durant un concert en ligne. En Iran, les chanteuses sont confrontées à des restrictions sur leur performance devant un public mixte. Compte tenu de ces lois, Ahmadi pourrait faire face à des accusations liées à l’indécence publique, à la violation du code vestimentaire du pays et même à la mise en danger de l’ordre public. Deux autres membres du groupe ont été arrêtés dans leur studio à Téhéran. Le lieu de détention des 3 personnes n’est pas connu, ils semblent n’avoir aucun contact avec l’extérieur.

ÉDIT: La chanteuse et ses deux musiciens ont finalement été relâchés au bout de quelques heures de détention.

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