Esmail Abdi, secrétaire de l’Association Syndicale des Enseignants Iraniens, a été arrêté le 27 juin. Il purge actuellement une peine de dix ans sur les accusations de «organisation et participation à des rassemblements illégaux », découlant de ses activités syndicales. Jafar Azimzadeh, président de l’union libre des travailleurs iraniens, un des organisateurs d’une pétition signée par plus de 4.000 travailleurs demandant des améliorations des conditions de travail et des hausses de salaire, a été condamné en mars 2015 à une peine de cinq ans de prison pour activités syndicales. Les juges lui ont également interdit de parler de son affaire aux médias étrangers comme nationaux et de toute appartenance à des groupes politiques ou syndicaux pendant deux ans à compter du premier jour de la fin de cette peine. Jafar Azimzadeh et Esmail Abdi commenceront une grève de la faim le 29 avril.

Jafar Azimzadeh et Esmail Abdi

Cinq hommes, identifiés comme Amir Amini, Morteza Parvin, Maysam Jolani, Saleh Peachganlou et Mostafa Parvin, ont été fouettés le 6 avril dans une prison d’Ardebil. Un tribunal d’Ardebil les a condamné en novembre 2015 à trois mois de prison et 30 coups de fouet pour avoir levé cette pancarte pendant un match de football entre les équipes d’Ardebil et Hormozgan. On pouvait lire sur celle-ci « Abbas Lesani et les prisonniers politiques doivent être libérés. » Le verdict a été confirmé par la Cour d’appel du régime. Le 25 mars 2015, Abbas Lesani, un activiste, a été condamné à un an d’emprisonnement pour « propagande » contre le régime. Il purge actuellement sa peine dans la prison de Chiraz, au sud de l’Iran.

Flagellation en Iran (image d’archive)

Flagellation en Iran (image d'archive)

Dimanche, jour du Nouvel An iranien, un groupe de mères et de membres des familles des prisonniers politiques ainsi que leurs partisants se sont rassemblés devant la prison d’Evin. Dr Mohammad Maleki, le premier doyen de l’université de Téhéran post-révolution, a pris part au sit-in. Les forces de sécurité du régime ont attaqué et frappent les familles pour les obliger à se disperser.

Le père d’Atena Faraghadani, une jeune dessinatrice détenue à Evin, était parmi les personnes battues par la police. Atena Farghadani a été arrêté une première fois en août 2014 pour avoir dessiné une bande dessinée représentant les parlementaires du régime iranien comme des animaux passant des lois misogynes. Cette bande dessinée a été publiée après que des lois aient été adoptées pour que le Guide suprême décide de tout pour la population. Elle a été remise en liberté sous caution deux mois après. Après sa libération, elle a posté une vidéo sur YouTube dans laquelle elle dénonçait les mauvais traitements et les agressions contre les femmes dans les prisons du régime. Elle a été de nouveau arrêtée en janvier 2015 pour « complot contre la sécurité nationale », « activité de propagande contre le système » et « insulte au Guide suprême, au président, aux parlementaires, et aux agents de Pasdaran de la section 2A pendant son interrogatoire » et elle a été condamnée à 12 ans et 9 mois de prison.

Parents des prisonniers politiques devant la prison d’Evin

Parents des prisonniers politiques devant la prison d'Evin

Mohammad Hossein Rezaie, Kamal Sharifi et Afshin Sohrabzadeh sont trois prisonniers politiques kurdes condamnés respectivement à 45, 30 et 25 ans de prison. Ils ont été exilés de la province de Minab à la province de Hormozgan.

Mohammad (Khosro) Hossein Rezaie, 31 ans, a été arrêté en 2011 avec un certain nombre d’autres personnes dans un village du nom de Tabe’e près de la ville de Sanandaj, à l’ouest de l’Iran. Il a été accusé d’être un militant du Komala. Actuellement âgé de 43 ans, Kamal Sharifi a été arrêté en 2008 dans la ville de Saghez, à l’ouest de l’Iran. Il a été condamné à 30 ans de prison et à être maintenu en exil. Il a été transféré à la prison de Minab après que sa condamnation ait été confirmée. Âgé de 24 ans, Afshin Sohrabzadeh a été arrêté le 8 juin 2010 par des agents des renseignements dans la ville de Kamiyaran, à l’ouest de l’Iran. Après un interrogatoire brutal du département des renseignements de Kamiyaran, on l’a envoyé dans la prison centrale de Sanandaj. Au cours d’une très courte audience dans la branche 2 du tribunal de Sanandaj, il a été accusé de « moharebe » (inimitié contre Dieu) en raison de son appartenance à des partis d’opposition kurdes et condamné à 25 ans d’exil dans la prison de Minab.

Rezaie, Sharifi et Sohrabzadeh

Rezaie, Sharifi et Sohrabzadeh

Esmail Abdi, secrétaire de l’Association Syndicale des Enseignants Iraniens, a été condamné à six ans de prison par la branche n°15 du Tribunal Révolutionnaire Islamique. Le verdict a été annoncé hier 22 février. Le procès d’Esmail s’est tenu le 31 janvier 2016. Il a été accusé de « rassemblement et conspiration pour tenter de troubler l’ordre public » et de « propagande contre le système », même si la véritable raison est son activité syndicale et sa participation à la lutte des enseignants à Téhéran.

Esmail Abdi

Esmail Abdi

Othman Ismaëli, syndicaliste kurde iranien, a été condamné à un an de prison pour ses activités syndicales et pour avoir eu des contacts avec les médias. Il y a quelques mois, Othman Ismaëli avait publié des informations sur plusieurs citoyens kurdes arrêtés à la veille du 1er Mai. Il avait dénoncé les mesures de « pressions systématiques imposées ppar les organes de sécurité ». Ce syndicaliste avait déjà été arrêté le 28 avril 2015 par les services de renseignements et relâché après 12 jours d’interrogatoire.

Othman Ismaëli,

Othman Ismaëli,

Notre dossier sur le Kurdistan, qui reprend des notes sur les organisations politiques dans les quatre parties du Kurdistan vient d’être largement mis à jour. Les changements concernent principalement le Rojava. Mais d’autres changements concernant le Bakuré ont également été faits (Notamment, le YDG-H qui est devenu YPS).

Voir le dossier « Notes sur le Kurdistan ».

Drapeau du PKK.

Drapeau du PKK.

Behnam Ebrahimzadeh, syndicaliste emprisonné à Gohardacht près de Téhéran,et figure bien connue du monde ouvrier en Iran, a décidé d’entamer une grève de la faim en soutien aux prisonniers politiques Arjang Davoudi et Afchine Baymani qui sont eux-mêmes en grève de la faim depuis 21 jours pour obtenir leur retour en section politique. Ils sont dans un état grave et privés de soins.

Arjang Davoodi, 62 ans, souffre d’un grave problème rénal. Sa condition s’est sérieusement détériorée le 26 décembre et il avait été transféré dans un hôpital non loin de la prison. Afshin Baimani, qui souffre d’un grave problème cardiaque, se trouve maintenant dans un état critique après trois semaines de grève de la faim. Sa fille et sa femme font également une grève de la faim pour protester contre son transfert dans la section des prisonniers ordinaires. Cela fait maintenant 16 ans qu’il est détenu.

Arjang Davoudi et Afchine Baymani

Arjang Davoudi et Afchine Baymani

Les pressions exercées sur les prisonniers politiques dans le secteur 7 de la prison d’Evin à Téhéran ont conduit à des manifestations des prisonniers et de leurs proches lundi. En réaction à ces manifestations, les forces de sécurité et agents des services secrets, avec d’autres hommes de main, ont attaqué les prisonniers et ont interdit les visites.

La prison d’Evin à Téhéran

La prison d'Evin à Téhéran

Lundi 19 octobre, des centaines de membres des familles et des proches des prisonniers politiques se sont rassemblés place Vanak à Téhéran pour protester contre les conditions de détention déplorables (vidéo). Des agents du ministère du Renseignement des mollahs, se présentant comme des travailleurs dans la construction ou des chauffeurs de taxi, surveillaient de près les manifestants. Des forces répressives ont été dépêchées pour empêcher la foule de s’étendre et à 11h30, ils fermèrent la zone pour empêcher les passants de rejoindre le rassemblement. Une autre manifestation a eu lieu samedi 17 octobre devant la prison d’Evine. Les agents du renseignement ont été vus en train d’arrêter des manifestants.