Esmail Abdi, en grève de la faim depuis le 30 avril (voir notre article), a été transféré à l’hôpital Khomeini à Téhéran le samedi 3 juin 2017. Il avait déjà refusé d’être transféré à l’hôpital avec l’uniforme de la prison et les menottes. Les autorités pénitentiaires ont finalement accepté de le transférer à l’hôpital sans l’uniforme et les menottes. Les gardiens de prison d’Abdi ont essayé de le ramener à la prison d’Evin peu de temps après son transfert, mais les médecins de l’unité d’urgence ont refusé et fortement recommandé l’hospitalisation pour le moment en raison de la détérioration de son état de santé. Il souffre d’une tension artérielle basse, de douleurs rénales, de vertiges et de douleurs oculaires. Esmail Abdi poursuit sa grève de la faim à l’hôpital.

Esmail Abdi

Esmail Abdi

Deux officiers iraniens ont perdu la vie lors d’affrontements qui ont éclaté dans la région d’Ouroumiyah, au Kurdistan iranien, entre les gardes-frontières et le PJAK. Sept soldats auraient également été blessés dans ces combats survenus lors du changement de poste des soldats. L’artillerie iranienne a ciblé des villages considérés comme étant des bases arrières du PJAK, à environs 150 km au nord de la ville kurde irakienne d’Erbil.

Garde-frontière iranien

Garde-frontière iranien

Esmail Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran, condamné à six ans de prison et incarcéré dans la prison d’Evin, a commencé une grève de la faim le 30 avril pour protester contre la répression des enseignants et des défenseurs des droits de l’homme et le manque d’indépendance de la justice en Iran. Esmail Abdi avait été condamné en octobre 2016 pour avoir organisé les multiples manifestations réclamant un salaire aligné sur le seuil de pauvreté et le retrait de l’accusation d’atteinte à la sécurité nationale pour les militants syndicaux (voir notre article).

Esmail Abdi

Un activiste âgé de 17 ans nommé Ali Kab Aamir, habitant la ville d’Ahvaz, a été arrêté à son domicile par des agents en civils du Ministère des Renseignements. Cette arrestation a été tellement brutale que les poignets du jeune homme ont été brisés et que sa mère choquée par la violence du raid, a dû être hospitalisée. La famille Kab Aamir s’est rendue au bureau du Ministère des Renseignements d’Ahwaz pour demander des nouvelles de leur fils, mais celle-ci n’a pas pu obtenir d’informations sur les charges retenues ou son lieu de détention. Peu de temps avant son arrestation, Ali Kab Aamir avait participé à des manifestations et à des chaines humaines, afin de protester contre les pompages des eaux du fleuve Karun qui entrainent des dégâts écologiques majeurs dans la province arabe du Khuzestân.

Ali Kab Aamir

Ali Kab Aamir

La célébration du Newroz (une fête commune aux Kurdes et aux Iraniens) a été interdite dans de nombreuses villes et localités du Rojhelat (Kurdistan iranien). Les villes étaient complètement quadrillées militairement par les forces répressives et anti-émeutes du régime. Lundi 20 mars, alors que la population de la ville de Merivan commençait à se rassembler, la police iranienne a brutalement chargé la population, en essayant de diviser et de nasser la foule présente dans les rues. De violents affrontements s’en sont suivis et ont continué jusqu’à minuit. De nombreux coups de feu ont été entendus dans plusieurs quartiers de la ville. Malgré l’interdiction, les populations ont réussi malgré tout à célébrer le Newroz dans plusieurs ville et villages du Rojhelat.

Kurdistan iranien: Affrontements pour le Newroz

Une soixantaine de travailleurs du port d’Asalouyeh qui ont fait grève pour protester contre le non-paiement de leur salaire et d’autres problèmes de travail ont été renvoyés… L’entrepreneur, pour lequel ces ouvriers travaillaient, avait promis que s’ils arrêtaient leur grève, leur salaire impayé leur serait versé, mais au lieu de payer leur salaire, il a renvoyé les soixante travailleurs.

Zone industrielle d’Asalouyeh

Zone industrielle d'Asalouyeh

La Cour suprême en Iran a confirmé la peine de mort et de lourdes peines de prison pour six détenus politiques à la prison d’Oroumieh, dans le nord-ouest de l’Iran. Ils ont été reconnus coupables d’avoir tué un milicien du Bassidj (les Bassidj sont une forces paramilitaires créée en 1979 par l’ayatollah Khomeini, elles sont une branche des gardiens de la révolution, et ses membres en civils jouent les supplétifs dans le maintien de l’ordre). L’an dernier, le principal suspect de cette affaire, Kamal Ahmadnejad, avait été arrêté avec cinq hommes : Helmat Abdollahi, Soleyman Kurdi, Miladi Abdi, Saïd Siahi et Mostafa Tahazadeh. Il a écrit une lettre ouverte aux organisations des droits humains et au Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits humains en Iran, concernant les tortures qu’il a endurées pour lui arracher des aveux forcés dans les médias nationaux. Condamnés également pour avoir « coopéré avec les partis d’opposition kurde », les cinq n’ont pas eu la possibilité de faire appel de cette décision.

Bassidji agressant un manifestant (archive)

Bassidji agressant un manifestant (archive)

En juin 2016, des affrontements armés avaient éclaté non loin du village de Ghoreh Saghl entre les guérilleros du Parti Démocratique du Kurdistan Iranien (PDKI) et les « Gardiens de la révolution » Iraniens. Sept villageois, qui ne sont pas des guérilleros mais qui étaient soupçonnés d’être lié à l’opposition, ont été arrêtés peu après: Rassoul Azizi, Mohamad Zaher Faramarzi, Yaghoub Baakram et deux frères Jalal Masrouri et Kamal Masrouri. Ils ont été torturés et interrogés pendant plus de 45 dans un centre de détention secret du Ministère des Renseignements Iranien de la ville d’Orumiyeh. Quelques semaines plus tard, Hedayat Ghaderi, originaire de la même localité était arrêté et transféré dans ce même de centre de détention secret du Ministère des Renseignements, alors qu’ils n’était même pas dans la région de Ghoreh Saghl quand se sont produits les affrontements. Il a été torturé pendant deux mois par des suspensions de son corps la tête vers le bas, des chocs électriques à l’aide de tasers, des coups de fouet et de câbles électriques sur la plante des pieds.

Les procès de ces six hommes détenus à la prison centrale d’Orumiyeh ont eu lieu le mardi 17 janvier 2017 devant « Tribunal Révolutionnaire » de la ville. Hedayat Abdullah Ghaderi a été condamné à mort, Rassoul Azizi à 25 ans de prison, Mohamad Zaher Faramarzi à 20 ans, Yaghoub Bakram à 15 ans, les frères Masrouri à 15 ans pour Jalal et 10 ans pour Kamal. Ces peines ont été confirmées il y a quelques jours.

Prison centrale d’Orumiyeh.

Prison centrale d’Orumiyeh.

Pars Khodro est une société contrôlée à 48 % par le régime et les Pasdarans. Pars Khodro collabore activement avec le groupe Renault Nissan, puisque c’est une joint-venture qui fabrique des Renault sous licence iranienne. Le syndicaliste arrêté est Davood Rafiei, il a tout d’abord été transféré dans la prison de Varamin après son arrestation, puis placé en détention préventive dans la nouvelle prison centrale de Téhéran, connue sous le nom de Fashafooyeh Prison.

Ses deux autres camarades arrêtés ont été libérés sous caution, mais devront passer devant un tribunal ultérieurement. Ils camarades étaient déjà menacés de licenciements suite à leurs participations à des mouvements sociaux dans l’usine Pars Khodro en 2014 et 2015. Avant d’être arrêtés ils avaient participé à des protestations avec d’autre de leur camarades parce que le Chef de la sécurité, un ancien Pasdaran, avait ordonné les licenciements de Davood Rafiei et de plusieurs syndicalistes.

L’usine Pars Khodro

L'usine Pars Khodro

Le 4 décembre, un rassemblement des chauffeurs de bus devant l’Hôtel de ville de Téhéran a été violemment attaqué par les forces répressives et anti émeutes. Le rassemblement avait été organisé par le Syndicats des travailleurs chauffeurs de Bus de Téhéran et sa Banlieue connu aussi sous le nom de Vahed Syndicate, afin de protester contre des retards de salaires, des refus d’accès à des logements sociaux promis de longue date, et la corruption à la Mairie de Téhéran. Le maire de Téhéran, corrompu notoire, ancien chef de la police qui fut candidat ultraconservateur lors des dernières élections présidentielles, a donné l’ordre aux forces anti-émeutes d’encercler et de matraquer les manifestants. Des syndicalistes comme Hasan Saeedi, Naser Moharamzadeh et Iraj Fadayee ont été sévèrement battus, tandis que trois autres de leurs camarade étaient grièvement blessés.

En protestation contre cette attaque brutale, les membres du Syndicat des chauffeurs ont tous gardé leurs phares allumés et n’ont roulé qu’à 30 Km/heure. Les forces anti-émeutes ont alors investi les dépôts de bus, en obligeant les protestataires à éteindre leurs phares, menaçant ceux qui refusaient d’obéir. Rappelons que le vice-président du syndicat, Ebrahim Madadi, son trésorier Reza Shahabi et son porte-parole Davood Razavi, sont toujours emprisonnés (voir notre article);

Ebrahim Madadi, dirigeant emprisonné du syndicat des chauffeurs

Ebrahim Madadi, dirigeant emprisonné du syndicat des chauffeurs