Le prisonnier politique kurde Qassem Abasteh a été exécuté dimanche dans la prison de Qezel Hesar à Karaj après 14 ans d’emprisonnement. Agé de 44 ans, père de 2 enfants et résident de Mahabad, il avait été arrêté par les forces de sécurité le 16 décembre 2008 avec 6 autres civils kurdes des villes de Saqqez et Mahabad sous l’accusation de « propagande contre le régime ». Après plusieurs procès, Abasteh a été condamné à mort en juin 2017. La Cour suprême avait confirmé la peine.

Les journalistes Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi ont été condamnées respectivement à des peines de sept et six ans de prison. Elles avaient été emprisonnées en septembre pour avoir contribué à rendre publique la mort en détention de la jeune Kurde Mahsa Amini. Elaheh Mohammadi  s’est vu infliger une peine de six ans de prison pour collaboration avec les États-Unis, de cinq ans pour complot contre la sécurité du pays et d’un an pour propagande contre la République islamique, selon l’agence de la justice Mizan Online. Niloufar Hamedi a pour sa part été condamnée à sept ans de prison pour coopération avec les États-Unis, cinq ans de prison pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre la République islamique. Elaheh Mohammadi, 36 ans, reporter de Ham Mihan, et Niloufar Hamedi, 31 ans, photographe du journal Shargh, sont détenues depuis septembre 2022 dans la prison d’Evin à Téhéran et leurs procès avaient débuté en mai.

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Au Sistan-et-Baloutchestan, des habitants de Zahedan, Soran et Rask ont manifesté à l’occasion du premier anniversaire du « vendredi sanglant de Zahedan », en scandant des slogans antigouvernementaux. Les autorités ont coupé les communications de la ville. Les forces de sécurité ont tiré des coups de feu: 32 personnes auraient été blessées et il y aurait eu de nombreuses arrestations. Lors de l’attaque des forces de sécurité à Zahedan insurgée, le 30 septembre de l’année précédente, au moins 105 personnes avaient été tuées et plus de 300 autres ont été blessées dans ce qui avait été appelé le « vendredi sanglant de Zahedan ».

La journée de samedi a marqué le premier anniversaire du soulèvement en Iran à la suite de l’assassinat de la femme kurde Jina Mahsa Amini en garde à vue à Téhéran le 16 septembre 2022. Ce féminicide d’État a déclenché une révolution sous la devise « Jin, Jiyan, Azadî » dans tout le pays, dont la répression a entraîné la mort d’au moins 500 personnes et l’arrestation de dizaines de milliers d’autres, tandis que quatre personnes ont été exécutées. Des manifestations de masses ont eu lieu samedi pour marquer l’anniversaire de l’assassinat de Jina Amini. La police iranienne a violemment réprimé ces manifestations dans tout le pays, principalement à Saqqiz, Sine, Urmia, Téhéran, au Baloutchistan et au Sistan. Au moins 700 personnes ont été placées en garde à vue. Les personnes qui se sont rendues au poste de police de Téhéran ont été attaquées par les forces du régime alors qu’elles attendaient des nouvelles de leurs proches détenus. De nombreuses personnes auraient été blessées au cours de cette dernière attaque.

Un Français d’origine iranienne a revendiqué mardi devant le tribunal correctionnel de Paris l’attaque incendiaire de la façade du consulat de la République islamique d’Iran samedi 9 septembre. Il avait été arrêté au lendemain des faits à Paris dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet et menée par la Direction régionale de la police judiciaire. Hier lundi, lors d’une audience de comparution immédiate au tribunal correctionnel de Paris, le procès a été renvoyé au 24 octobre car la partie civile, l’ambassade d’Iran, n’était pas représentée. Nicolas K. avait répondu aux questions de la présidente en indiquant: « C’est la première fois que je fais cet acte, en âme et conscience, pour les femmes » en Iran. « Femmes, vie, liberté », a-t-il lancé, rapidement interrompu par le tribunal . Il a été mis en liberté provisoire avec quelques mesures de contrôle judiciaire dont une interdiction de manifester.

Safa Aeli, 30 ans, l’oncle de Mahsa Amini, la jeune kurde dont l’assassinat par la police des mœurs a déclenché en Iran des mois de manifestations, a été arrêté par les forces de sécurité dans sa ville natale de Saqez et détenu dans un lieu inconnu. Les forces iraniennes ont investi la demeure de Safa Aeli en dehors de tout mandat. La ville de Saqez est placée sous haute surveillance sécuritaire à quelques jours de l’anniversaire de la mort de Mahsa Amini, et des caméras ont été installées autour de la tombe de la jeune femme décédée à 22 ans. Six organisations politique du Kudistan iranien ont appelé à une grève générale le 16 septembre, pour le premier anniversaire du mouvement « Jin Jiyan Azadî ».

 

 

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Le procès de l’avocat Saleh Nikbakht, qui représentait la famille de Jina Mahsa Amini, devait avoir lieu devant la branche 28 du tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran, mais a été reporté en raison de problèmes administratifs. Il est accusé de “propagande contre le système de la République islamique” pour avoir contesté publiquement l’avis de la Commission de médecine légale qui attribuait la cause du décès d’Amini à une “crise cardiaque” résultant d’une “maladie sous-jacente”. Amini était en état de mort cérébrale lorsqu’elle a été admise à l’hôpital, et elle est décédée trois jours plus tard, le 16 septembre, à l’hôpital Kasra de Téhéran. La jeune femme était en parfaite santé avant son arrestation et des témoins oculaires ,parmi les détenus qui se trouvaient dans le même véhicule que Mahsa Amini lors de son transfert vers un centre de détention, ont confirmé que les policiers l’avaient violemment battue, causant une fracture du crâne. L’avocat a appelé à un “réexamen de l’affaire et à la formation d’un nouveau comité composé de médecins éminents et dignes de confiance au sein de la communauté médicale du pays” pour enquêter sur l’affaire. Cependant, les autorités judiciaires ont considéré son opposition comme une violation de la loi et ont décidé de l’inculper de “propagande contre l’État”. Il a été mis en accusation par la branche 2 du bureau du procureur public et révolutionnaire de Téhéran le 11 mars pour ses entretiens avec des journalistes étrangers. Il a ensuite été libéré sous caution en attendant ce procès.

 

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Une patrouille de police est tombée dans une embuscade dans les provinces du Sistan et du Baloutchistan. Quatre policiers sont morts, ils étaient en patrouille sur une route reliant les villes de Khash et Taftan. Il y a deux semaines, dans la même province, quatre personnes ont attaqué un poste de police et tué deux policiers. Il n’est pas clair si ces actions sont le fait d’islamistes sunnites (Zahedan, la capitale du Sistan et du Baloutchistan, est l’une des rares villes d’Iran dont la population est majoritairement sunnite) où une réponse à des mois de répression sanglantes contre des manifestations qui ont lieu à Zahedan chaque semaine  dans le sillage de la révolution « Jin, Jiyan, Azadî », déclenchée par la mort de la Kurde Jina Mahsa Amini. Par exemple, lors du massacre de Zahedan, également connu sous le nom de « vendredi sanglant », le 30 septembre 2022, les forces de police, les milices Basij et les gardiens de la révolution ont tué au moins 120 personnes.

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Les forces de sécurité iraniennes ont abattu un habitant de la ville d’Izeh, dans le sud-ouest du pays. Seyyed Mostafa Ahmadpour a participé activement aux manifestations  de l’année dernière, déclenchées par la mort de Mahsa Amini. Il avait également participé aux manifestations avaient eu lieu à Izeh lorsque un garçon de neuf ans et plusieurs autres habitants de la ville avaient été tués par les forces gouvernementales, qui avaient ouvert le feu le 16 novembre sur une manifestation. Les autorités affirment que M. Ahmadpour a résisté et que deux policiers ont été tué dans la fusillade. Deux personnes accompagnant Ahmadpour auraient été emmenées par les forces gouvernementales. Aucune information n’a été donnée sur le lieu où elles se trouvent. Le frère de Seyyed Mostafa Ahmadpour, Mohsen Ahmadpour, est détenu à la prison de Shiban à Ahvaz, la capitale de la province du Khuzestan. Il est accusé de « guerre contre Dieu » et de « corruption sur Terre ».

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Le régime iranien a multiplié les exécutions ces dernières semaines, visant des prisonniers sociaux, des insurgés, et des militants de l’opposition. Dans la matinée de ce jeudi 13 juillet, deux condamnés ont été pendus en public pour la mort d’un policier à Fouladchahr, et trois codétenus baloutches ont été exécutés à la prison de Jiroft. Mercredi 12 juillet, 7 prisonniers ont été exécutés. Une prisonnière a été pendue avec 4 autres prisonniers à la prison de Gohardacht, un prisonnier à la prison de Makou et un autre à la prison centrale d’Ilam. Le mardi 11 juillet, un condamné baloutche a été exécuté à Zahedan et un Kurde après 12 ans de détention à la prison centrale de Kermanchah.

Le dimanche 9 juillet, six prisonniers, dont deux femmes, ont été exécutés à la prison centrale d’Ispahan, un Baloutche à la prison centrale de Zahedan et un autre condamné baloutche à la prison centrale de Kerman. Deux autres détenus ont été exécutés à la prison centrale d’Arak. Les bourreaux du régime ont pendu un condamné à la prison centrale de Qom, deux à la prison d’Adel-Abad de Chiraz le jeudi 6 juillet et trois prisonniers à la prison centrale de Bandar-Abbas le mardi 4 juillet. En outre, cette semaine, des agents des services de renseignement d’Oroumieh ont tué sous la torture deux prisonniers politiques kurdes, Moussa Esmaili et Peyman Galvani.

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