Ce 15 novembre avait été déclaré ‘Journée nationale de mobilisation des étudiants’ avec pour mot d’ordre la poursuite du mouvement entamé le 19 octobre dernier contre l’austérité. De vastes rassemblements ont été organisé à Palerme, à Bologne, à Turin et dans diverses autres villes du pays. Tous ont été pris pour cible par les policiers anti-émeute qui ont chargé les manifestants pour les disperser. A Palerme, plusieurs étudiants ont été arrêtés. Tout comme le 19 octobre dernier, les autorités ont violemment empêché la tenue de ces manifestations anti-austérité et anti-gouvernementale.

70.000 personnes ont manifesté contre l’austérité aujourd’hui à Rome où un important dispositif policier a été déployé de craintes d’incidents. Outre les manifestants anti-austérité, étaient présents des militants des droits des immigrés ou du droit au logement ainsi que des opposants au projet de TGV Lyon-Turin, les « No-Tav ». La police a procédé à des interpellations préventives et a saisi des chaînes, des casques, des battes de baseball et un couteau. Entre 3000 et 4000 membres des forces de l’ordre ont été déployés et plusieurs magasins ont baissé leur rideau de crainte d’incidents.

Des heurts ont effectivement opposé une centaine de manifestants encagoulés à la police autour du ministère des Finances, tandis que la vitrine d’une agence de la banque Unicredit a été détruite à coups de pierres. Quinze personnes ont au total été interpellées, tandis que deux policiers ont été blessés dans ces affrontements.

manifestation anti-austérité à rome

manifestation anti-austérité à rome

Vendredi 11 a eu lieu à Bologne la première audience du procès des 21 anarchistes inculpés de l’opération « Outlaw » (avril 2011). Les inculpés sont accusés de former une « organisation criminelle visant à la subversion de l’ordre démocratique ». Lors de l’audience, le chef de la Digos Marotta, l’ actuel leader de l’enquête, va témoigner. Outre les arrestation, l’opération avait débouché sur la fermeture du local anarchiste Fuoriluogo. L’enquête a débuté suite à une série d’attaques contre des multinationales telles que ENI et IBM, et a été célébré par la presse comme un grand succès réalisés par les Digos contre le « terrorisme anarchiste ».

Dans l’après-midi de samedi, des centaines de personnes s’étaient réunies dans le centre de Turin contre la politique menée par la Ligue du Nord et pour réaffirmer l’esprit de solidarité de la lutte contre le racisme. Une quantité impressionnante de policiers anti-émeutes avait été déployée. Ceux-ci ont chargé le cortège à plusieurs reprises et ont fait usage de gaz lacrymogène de façon indiscriminée sur la foule. Quatre manifestants ont été interpellés.

Répression à Turin

Ce jeudi, le premier ministre italien s’est rendu à Bologne pour inaugurer un nouveau bâtiment multi-fonctionnel destiné à accueillir, entre autres, diverses manifestations et activités culturelles. Un appel à la mobilisation avait été lancé via les réseaux sociaux afin d’accueillir Enrico Letta et lui faire entendre le mécontentement de la population vis à vis de ses politiques d’austérité. Des centaines de personnes s’étaient rassemblées devant le bâtiment et ont bloqué la voie de circulation le longeant pour appeler à la manifestation nationale contre l’austérité à Rome du 19 octobre prochain. La police anti-émeute est intervenue en nombre et en force pour disperser la foule et bloquer les accès au bâtiment.

Manifestation à Bologne

Manifestation à Bologne

Le 2 octobre au matin, trois anarchistes ont été perquisitionnés dans le Trentino par la Digos (police politique). Ces perquisitions sont liées à une action survenue à Trento la nuit du 25 septembre. Plusieurs inconnus avaient recouvert de peinture rouge le portail du tribunal de Trento (scellant aussi ses serrures avec du mastic) et jetant des pierres contre ses vitres en solidarité avec les prisonniers en lutte. Un autre local judiciaire, la nuit du 30 septembre au 1er octobre, avait été recouvert de peinture.

Stefano Gabriele Fosco et Elisa di Bernardo, arrêtés le 13 juin 2012 suite à la dénommée « Opération Ardire », et rédacteurs du blog Culmine, sont sortis de prison le 7 septembre suite à une demande de libération à la fin du délai de leur détention préventive. Comme Giuseppe Lo Turco et Alessandro Settepani sortis mi-juin, ils soumis au pointage et en résidence surveillée. Pour le moment, Sergio Stefani, reste toujours en prison préventive, c’est le dernier incarcéré de cette opération répressive.

Quelques milliers d’habitants de la petite ville sicilienne de Niscemi et de militants anti-OTAN ont marché vendredi sur la base militaire américaine toute proche. Un petit nombre a même réussi à pénétrer à l’intérieur, et à se suspendre aux antennes du système satellite installé sur cette base. Un choc frontal a eu lieu avec la police anti-émeutes. Un carabinier a été blessé, et le procureur a ouvert une enquête. La base américaine abrite MUOS, un nouveau système de télécommunications dont les radiations, selon les habitants de Niscemi, menacent leur santé et l’environnement.

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Pour écrire aux militants No TAV arrêtés le 19 juillet lors de l’attaque nocturne du chantier de Chiomonte :

– Alberto DE STEFANIS
– Ennio Edoardo DONATO
– Gabriele TOMASI
– Luke MOLINA
– Marcello BOTTE
– Matthias MORETTI
– Piero ROSSI

Casa Circondariale “Lorusso e Cotugno”
via Maria Adelaide Aglietta 35
10151 TORINO

Des dizaines de perquisitions ont eu lieu ce matin dans le Val de Suse et à Turin. Celles-ci ont visé douze personnes membres du Popular Struggle Committee of Bussoleno, actif dans la lutte contre l’implantation de la ligne grande vitesse de chemin de fer reliant Lyon à Turin. Les forces de l’ordre ont également organisé une descente dans les locaux de la Credenza, lieu de rencontre et d’agrégation fréquenté par des centaines de personnes (pas uniquement militantes NoTav). Les autorités ont justifié cette descente car elles affirment que le bâtiment sert de ‘base terroriste’. Chez les douze militants, elles ont saisi des ordinateurs, des téléphones portables, des livres et des T-shirts. Cette vaste attaque policière serait liée à une action menée le 10 juillet dernier quand, entre autres initiatives, des grillages ont été découpés autour du site de construction dans la commune de Chiomonte.