Fabio Zerbini est coordinateur pour le SI Cobas, un syndicat de base actif dans la logistique et le secteur des entrepôts. Quelques jours auparavant, il avait trouvé un rétroviseur extérieur de sa voiture cassée. Une note a été laissé sur son pare-brise avec des excuses et un numéro de téléphone à appeler pour organiser une réunion pour le dédommager. Il s’est rendu à ce rendez-vous la semaine passée et il a été violemment passé à tabac par des agresseurs qui lui ont dit: « Si les travailleurs continuent à faire grève et nous casser les couilles, vous allez en payer le prix ». L’agression de la semaine dernière est une escalade de la violence des attaques contre le syndicat qui a l’habitude de pneus crevés ou de voitures brûlées.

Fabio a été impliqué dans plusieurs conflits de travail, comme dans la grève de 80 travailleurs à l’entrepôt Kuehne-Nagel à Santa Cristina à la mi-décembre, où les travailleurs ont gagné la reconnaissance syndicale et le respect des conditions fixées dans le contrat national (ainsi que le retrait de quatre licenciements pour des motifs politiques). De même, dans un entrepôt Carrefour juste en dehors de Milan, la société Serim a été forcée à reconnaître le syndicat et d’entamer des discussions avec les travailleurs.

Fabio Zerbini

Fabio Zerbini

La Fédération internationale des droits de l’Homme, la Ligue des droits de l’Homme et le Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association organisent une conférence de presse sur la situation de Bahar ce lundi 20 janvier 2014, à 11 heures, dans les locaux de la Fédération internationale des droits de l’Homme, 15 rue de la Linière à Saint-Gilles.

Cette conférence de presse sera l’occasion de donner la parole à Bahar (par skype), en direct depuis Marina Di Massa où il est assigné à résidence, de revenir en détails sur les différentes étapes de cet acharnement judiciaire et de présenter les nouveaux soutiens dont il bénéficie ainsi que les nouvelles actions mises en œuvre contre son extradition.

bahar libero

Le 6 janvier, un match de football a opposé l’équipe de Gênes à celle de Sassuolo. Dans le stade, des supporters ont déployé un calicot ‘Liberté pour Bahar’. Aujourd’hui, cela fait cinquante jours que Bahar est assigné à résidence en Italie dans l’attente d’une éventuelle extradition vers la Turquie, où les autorités ont émis un mandat d’arrêt à son encontre.

Solidarité avec Bahar Kimyongür

A 4h30 du matin, pendant la nuit du nouvel an, un groupe de fascistes a attaqué un groupe de militants aux alentours d’une discothèque de la ville de Teramo dans les Abruzzes. Les deux groupes se sont affrontés à coup de barres de fer et de bouteilles. A l’arrivé de la police, deux trentenaires on été arrêtés, l’un appartenant au groupe d’extrême droite et qui a été immédiatement hospitalisé, et un antifasciste, Matteo. Aujourd’hui Matteo est passé en comparution immédiate et a été condamné à 6 mois de réclusion. Daje Matteo! (Tiens bon Matteo!)

Le 20 décembre, l’anarchiste Sergio Maria Stefani est enfin sorti de prison après 18 mois de détention préventive. Sergio était le dernier détenu incarcéré dans l’opération policière « Ardire ». Comme ses co-accusés libérés avant lui, il a été libéré sous conditions restrictives (se présenter régulièrement aux autorités, assignation à résidence dans sa résidence permanente).

Claudio et Niccolò sont en cellule ensemble. Mattia est en face, désormais en cellule avec une personne arrêtée pendant les émeutes des journées de blocage de Turin. Ils sont dans une section spéciale, protégée. Leur régime prévoit la cellule fermée 24h/24, deux heures de promenade et aucun rapport avec les autres détenus. De 18h à 20h ils ont la « socialisation » tous les trois ensemble, c’est-à-dire qu’ils sont tous les trois enfermés dans une même cellule. Chiara est à l’isolement. Cellule fermée. Promenade toute seule. Pas de socialisation. Le courrier est censuré, retard de cinq ou six jours. Les parloirs ont été autorisés.

La solidarité est active: tags sur se siège du Parti démocrate à Giulianova (Teramo), 11 décembre, et sur la caserne de Piacenza le 13. Le même jour, à Trento, 13 décembre 2013 : une trentaine de manifestants a bloqué pendant vingt minutes le Frecciargento (train à grande vitesse italien). Le 14 à Turin, 300 personnes manifestent pendant plusieurs heures à proximité de la prison à grand renfort de slogans, pétards et feux d’artifice. Le 15, au Val Susa, manifestation d’environ 300 personnes. Le 17 à Toulouse, blocage du péage de l’autoroute Toulouse/Paris. Les prisonniers vont bien. Ils ont entendu les saluts et le rassemblement du 14.

Pour leur écrire :
Chiara Zenobi
Niccolò Blasi
Claudio Alberto
Mattia Zanotti
c.c. via Maria Adelaide Aglietta 35
10151 Torino
ITALIE

A l’occasion de la Journée internationale des migrants hier, des centaines de militants s’étaient réunis devant un centre pour migrants à Bologne. Ils manifestaient contre la réouverture de ce centre destiné à l’identification et à l’expulsion des personnes ne disposant pas de permis de résidence ou qui ne sont pas reconnues en tant que demandeurs d’asile. Ils ont défilé devant le centre en scandant des slogans pour la fermeture de tous les centres de détention et pour la liberté de mouvement des migrants. De violents affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre en début de soirée.

Affrontements devant un centre de rétention

Un millier d’étudiants ont défilé ce matin à Milan vers le siège de la région lombarde pour dénoncer les mesures d’austérité visant le système de l’éducation. Les forces anti-émeutes avaient été déployées en force autour du bâtiment et ont chargé les étudiants à plusieurs reprises. Ceux-ci leur ont tenu tête avec des oeufs et de la farine. Quatre étudiants sont parvenus à briser le cordon policier et ont interrompu le travail de l’assemblé en déployant des banderoles et en scandant des slogans. Au final, cinq étudiants ont été blessés.

Manifestation d'étudiants à Milan

Dans la nuit du 13 au 14 mai dernier, une trentaine de personnes ont mené une attaque contre un chantier de la ligne à grande vitesse qui doit relier Lyon à Turin en passant par la vallée de Suze. A l’aube du 9 décembre, la police politique italienne a mené une série de perquisitions à l’issue desquelles elle a arrêté quatre personnes. Toutes ont été incarcérées à la prison des Vallettes à Turin. Elles sont accusées de ‘attentat à finalité terroriste, acte de terrorisme avec engins mortels et explosifs, détention d’armes de guerre, dégradations’.

Bahar Kimyongür est actuellement à la station des Carabiniers de Marina di Massa, à 300 kilomètres de la prison de Bergame où il était détenu depuis le 21 novembre. Le 2 décembre, la Cour d’appel de Brescia avait en effet décidé de son assignation à résidence. A dater de l’annonce de l’arrestation de Bahar, les autorités turques disposent de 40 jours pour envoyer leur demande formelle d’extradition. Le procureur général aura alors trois mois pour réagir à la requête d’Ankara. Cela signifie que la prochaine audience dans cette affaire (dont plusieurs pays ont déjà jugé le dossier vide) devrait donc avoir lieu dans quatre mois. En attendant, Bahar restera à Marina id Massa où il dispose d’une liberté de mouvement très restreinte et où il doit demander une autorisation aux Carabiniers dès qu’il veut sortir.

Liberté pour Bahar Kimyongür

Liberté pour Bahar Kimyongür