Six membres d’un groupe de manifestants qui avaient pris part, le 15 octobre 2011, à la manifestation organisée à Rome dans le cadre du vaste mouvement européen des ‘indignés’ ont été lourdement condamnés ce lundi. Plus de 200000 personnes étaient descendues dans les rues de la capitale italienne et de violents affrontements avaient opposé la foule aux forces de l’ordre. Plus de 70 personnes avaient été blessées et la police avait procédé à de nombreuses arrestations. Aujourd’hui, six de ces arrêtés (six hommes âgés de 28 à 37 ans) originaires d’Italie et de Suisse ont été condamnés à six ans de prison chacun pour destruction, pillage, résistance et agression des forces de l’ordre.

Manifestation le 15 octobre 2011 à Rome

Selon le rapport de fin d’année des autorités turinoises, le nombre de policiers déployés au cours de l’année 2012 pour ‘gérer’ la situation à Val Susa s’élève à 129952 hommes, c’est-à-dire à 80% de la force de police du territoire. Ces policiers ont continuellement réprimé, dans la violence, les militants qui luttent contre la construction de la ligne TGV reliant Turin à Lyon. Depuis le début du mouvement, de nombreuses personnes ont été grièvement blessées et arrêtées.

Déploiement policier à Val Susa

Maurizio Ferrari (ancien militant des Brigades rouges qui avait déjà purgé 25 ans de prison pour cet engagement) et Alessio Del Sordo ont été libérés. ils avaient été arrêtés le 26 janvier suite à une opération policière contre le mouvement NO TAV. Juan Antonio Fernandez Sorroche, arrêté dans le cadre de la même enquête, reste en résidence surveillée.

Italie: Maurizio Ferrari et Alessio Del Sordo libérés!

A l’occasion de la signature entre les ministres des transports italien et français, plus d’un millier d’opposants au projet de LGV Lyon-Turin (appelé TAV en Italie) ont investi lundi 3 après-midi la gare désaffectée des Brotteaux à Lyon avant d’être encerclés par la police, épaulée d’un hélicoptère et de camions à jets d’eau.

Douze bus transportant plus de 500 manifestants italiens avaient été retenus à la frontière par la gendarmerie. Une cinquantaine de personnes qui, selon la police « détenaient des masques à gaz et produits inflammables » ont ainsi été interpellées, et les bus ont pu repartir au compte-goutte. Le rassemblement de Lyon avait été autorisée mais pas le défilé, ce qui expliquait le blocage policier. Calme au départ, le rassemblement est devenu tendu en début de soirée. En Italie, de nombreux opposants se sont également rassemblés devant l’ambassade française à Rome.

France: Manifestation NO-TAV étouffée à Lyon

La nuit de samedi 24 à dimanche 25 novembre, un groupe d’anonymes a saboté quatre véhicules de la police (trois blindés et un 4×4). L’incursion s’est produite sur le parking d’un hôtel où sont logés les policiers et carabiniers engagés pour défendre le chantier du TAV.

Italie: Sabotage « No TAV » contre la police
Italie: Sabotage « No TAV » contre la police

Samedi, les opposants au projet de ligne TGV entre Lyon et Turin avaient organisé un ‘avant-sommet’ à Lyon, réunion d’information en amont du sommet qui réunira François Hollande et Mario Monti dans cette même ville lundi. En marge de la préparation de ce meeting, les autorités avaient mis en place une surveillance renforcée dans les zones frontalières. Tôt samedi matin, quinze Italiens qui se rendaient à Lyon ont été bloqués par les gendarmes de Modane (Savoie). A l’issue d’un contrôle long et approfondi, ils ont été libérés mais n’ont pas pu poursuivre leur route vers Lyon, leur chauffeur ayant été retenu plus longtemps.

Depuis le 14 septembre, Alfredo et Nicola sont incarcérés à la prison de Sanremo. Les deux anarchistes sont accusés d’être responsables de l’action de jambisation à l’encontre d’un PDG nucléaire en mai dernier. Tous deux font partie de la FAI (Fédération Anarchiste Informelle) qui avait revendiqué l’action contre Roberto Adinolfi. Le 12 novembre, Alfredo a été transféré depuis Sanremo vers la prison d’Alessandria, où il est toujours placé à l’isolement strict. Deux jours plus tard, Nicola a également été transféré mais sa destination n’a pas été communiquée.

En Espagne et en Italie, les manifestants ont repoussé la police pour occuper chantiers, monuments,…

Espagne: la police tabasse à tour de bras à Madrid, des affrontements ont lieu également en Asturie, Andalousie,…

Italie: clash entre le bloc étudiant et la police à Milan, où les « book-blocks » utilisent la « formation de la tortue » à l’aide de livres-boucliers géants). À Naples et à Pise (où la tour éponyme est occupée).

Londres: la police a gazé et matraqué le cortège.

En Belgique, aucun clash n’a été rapporté, mis à part un échauffement devant l’ambassade espagnole. La grève a en revanche été bien plus suivie qu’attendu. 3000 manifestants à Bruxelles, mobilisation massive a Charleroi, Namur, Lille (1750 belges sur place). Le rail bloqué, la métallurgie touchée, quelques écoles,…

14 novembre 2012 Madrid

14 novembre 2012 Milan

14 novembre 2012 Madrid
14 novembre 2012 Milan

Italie: des émeutes ont éclatés dans de nombreuses villes italiennes, notamment à Turin où des affrontements ont lieu entre manifestants, jaunes et policiers. À Brescia, la police charge, gaze et arrête les manifestants.

Espagne: à 11h, on estime 62 arrestations et 34 blessés dont 18 policiers. La grève est très bien suivie.

Portugal: 100% de grévistes dans toutes les grandes villes portugaises, le syndicat CGTP vient de publier un communiqué dénonçant l’intimidation policière des travailleurs. La police anti-émeutes est extrêmement présente alors qu’aucun affrontement n’a encore été rapporté dans le pays.

À Athènes la grève se tiendra de 12 à 15h, à Berlin une manifestation traversera la ville à midi, en France les trois principaux syndicats organisent 25 manifestations à travers le pays.

Europe : Greve générale, la situation à 11h

La Confédération Européenne des Syndicats (CES) a appelé ce 14 novembre a des actions dans toute l’Europe contre l’austérité, actions variant entre la grève totale et de petites actions totales. En Belgique, le réseau ferroviaire est à l’arrêt depuis 22h hier soir, des piquets de grève prennent place, entre autres, dans les gares depuis 5h ce matin et depuis 7h devant l’Université Libre de Bruxelles.

C’est en Espagne que la répression a ouvert le bal ce matin. 80 à 92% des travailleurs de l’UGT et du CCOO (deux principaux syndicats espagnols) sont apparemment en grève, des centaines de manifestants étaient dans les rues de Madrid dés 2h ce matin, le Congrès y est entouré par la police et par des clôtures. A Malaga, la police a gazé un piquet de grève de 150 personnes tôt ce matin.

Le Portugal suivra également une grève totale tandis que la Grèce sera en grève durant plusieurs heures.

Plus d’informations suivront dans la journée.