Dès la levée du confinement sanitaire, les manifestations du vendredi ont repris dans plusieurs régions (wilayas) d’Algérie, notamment en Kabylie. A Bejaia, les forces de l’ordre ont essayé de disperser les manifestants avec des bombes lacrymogène et des balles en caoutchouc, engendrant des affrontements au centre-ville sur le chemin menant à la place Saïd Makbel. Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, un dispositif policier a été mis en place au centre-ville pour empêcher les manifestants d’avancer, mais ces derniers ont emprunté plusieurs autres chemins menant vers le commissariat central pour exiger la libération des détenus d’opinion emprisonnés actuellement. Dans la wilaya de Bouira, les manifestants ont défilés, reprenant les slogans du hirak contre le système, et en appelant à la libration des détenus d’opinion. Des dizaines d’arrestations ont été signalés aussi dans plusieurs autres wilayas, à l’instar d’Alger, ou d’Annaba, ainsi qu’en Kabylie. Dans la ville de Constantine, un fort déploiement de la police a empêché l’organisation de la marche, notamment après des arrestations effectués dès la matinée.

La manifestation à Bejaia

Une émeute ont eu lieu mardi, dans la ville de Wilmington, en Caroline du Nord, au cours d’une manifestation qui se tenait à l’issue du conseil municipal. Les manifestant·es réclamaient des réformes dans le financement de la police et la fin des brutalité policières. La police les a aspergé de gaz lacrymogènes, déclenchant des affrontements. Cinq personnes ont été arrêtées. Mardi 16 et mercredi 17 juin, des émeutes ont éclaté à Saint-Cloud (Minnesota) suite à une fusillade entre un homme qui détenait une arme à feu et la police qui tentait de l’arrêter. Une rumeur indiquant que la police avait tué un homme noir a provoqué le soulèvement.

Nouvelles émeutes à Saint-Cloud (Minnesota)

Nouvelles émeutes à Saint-Cloud (Minnesota)

Trois mois après le début de la crise du Coronavirus, les soignant·es sont descendu·es ce mardi dans la rue pour réclamer plus de moyens pour l’hôpital. À Paris, la manifestation, qui a regroupé plusieurs dizaines de milliers de personnes, a donné lieu des affrontements avec la police. Celle-ci a notamment utilisé abondamment du gaz lacrymogène alors que les manifestant·es répliquaient avec des jets de projectiles. Au moins 16 personnes ont été arrêtées. Des affrontements ont également été signalé à Lille. D’autres manifestations, rassemblant plusieurs milliers de personnes, se sont tenues à Toulouse, Bordeaux, et Strasbourg.

Une infirmière arrêtée durant la manifestation

Une infirmière arrêtée durant la manifestation

Vendredi 12 juin, un policier d’Atlanta a abattu un homme noir au cours d’une arrestation pour conduite sous l’influence de l’alcool, déclenchant une nouvelle vague d’émeutes dans le pays. Le lendemain la population est descendue dans les rues bloquant l’Interstate 75/85. D’autres manifestant·es sont retourné sur les lieu du meurtre où des affrontements ont eu lieu avec la police.

À Seattle, les manifestant·es ont mis en place une « zone autonome » autour d’un commissariat de police fermé temporairement. La Zone Autonome de Capitol Hill s’étend sur 7 pâtés de maison et constitue une forme de commune expérimentant une forme nouvelle de société. La médecine et la nourriture y sont gratuites et la police y est interdite. Des potagers collectifs, des équipes médicales et de maintien de la paix ont été mises en place. Des personnes armées du mouvement sont présents à certains points de contrôle de la zone. Le président Trump est furieux et menace d’intervenir par la force pour reprendre le contrôle de la zone.

La commune de Seattle

Des affrontements entre les forces de sécurité tunisiennes et des manifestants se sont déroulés samedi soir et dimanche dans la ville de Meknessi (gouvernorat de Sidi Bouzid, centre-ouest de la Tunisie). Ces affrontements surviennent en réaction à l’intervention des forces de sécurité pour mettre fin au sit-in des travailleurs des mines de phosphate. Les ouvriers, en sit-in depuis le 4 mai dernier, réclament l’intégration de 164 employés au sein de la Compagnie des Phosphates de Gafsa. Ils avaient organisé une série de manifestations, auparavant, depuis l’annonce de la fin de leurs contrats de travail, le 30 avril dernier. Les manifestants de ce week-end réclament un retrait des forces de sécurité de la ville et appellent à ne pas engager de poursuites judiciaires contre des travailleurs de la mine, à la remettre en service et à régulariser la situation des ouvriers dans ce site minier.

Les affrontements de Meknassy

À Béjaïa, dans le nord-est du pays, la police a empêché des manifestants de se rassembler vendredi en soutien aux dizaines de prisonnier du Hirak, le mouvement populaire de contestation qui a commencé en février 2019 (voir notre article). Près d’une vingtaine de personnes ont été arrêtées, dont deux qui sont en garde à vue dans un commissariat. Ils devait être présenté aujourd’hui devant un juge. La veille, une manifestation s’est tenue à Tigzirt en solidarité avec les prisonniers du Hirak.

Manifestation du Hirak, le 20 décembre à Alger

Un appel déclencher une émeute aujourd’hui avait circuler ces derniers jours sur les réseaux sociaux. La police était présente en nombre à divers endroits de la capitale, notamment tout près de la rue Neuve, lieu indiqué dans l’appel. La police a contrôlé l’identité d’une centaine de personnes, en a arrêté 22 administrativement et a saisi quelques objets comme des pétards. Une autre personne a été arrêtée judiciairement.

Pétards saisis ce dimanche

 

Le mouvement “La santé en lutte” avait appelé les travailleurs et travailleurs de la santé et la population à former dimanche une haie de déshonneur dans plusieurs villes en Belgique. Le bourgmestre de Bruxelles a interdit le rassemblement qui fut néanmoins maintenu par les organisateurs (voir notre article). La santé en lutte avait introduit samedi 13 juin un recours en extrême urgence auprès du Conseil d’État afin de permettre l’organisation de ses actions ce dimanche après-midi. Ce matin Le Conseil d’État avait confirmé l’interdiction du bourgmestre. Environ 500 personnes étaient présentes. Des policiers ont été signalés à la sortie du métro Botanique ainsi qu’un nombre important de camionnettes de police au Boulevard Pachéco. Une colonne de policier est intervenue depuis Botanique. Les policiers ont ordonné la dislocation de la manifestation, ce à quoi les manifestants ont obtempéré. Des rassemblements ont également eu lieu à Charleroi, Liège et Namur.

Manifestation des travailleurs de la santé

Manifestation des travailleurs de la santé

Le mouvement « La santé en lutte » avait appelé les travailleurs et travailleurs de la santé et la population à former dimanche une haie de déshonneur dans plusieurs villes en Belgique:  « Ce monde politique et ses ambitions financières ne nous représentent pas ! Contre le retour à l’anormal renversons la table de monde marchand pour construire un « après » plus juste, plus humain, plus démocratique, plus égalitaire. Luttons pour un accès à des soins de qualités pour toutes et tous. Luttons pour un renforcement de nos métiers et de nos salaires, pour une révision des normes d’encadrement, pour une démocratie dans nos institutions de soins, pour plus d’effectifs, pour des contrats stables, pour une santé basée sur l’humain plutôt que sur les chiffres, pour une sécurité sociale forte, … »

Le bourgmestre de Bruxelles a interdit le rassemblement qui est néanmoins maintenu par les organisateurs. « La santé en lutte » invite les manifestants à se rassembler tout en respectant les règles de distanciation ainsi que les gestes barrières, dimanche à 14H00, aux endroits suivants: A Bruxelles, dos au cabinet De Block et au ministère de la Santé (Boulevard du Jardin Botanique 50, 1000 Bruxelles) ; à Charleroi, dos au ministère de la Finance (Rue Jean Monnet 14, 6000 Charleroi) ; à Liège, Place Saint Lambert. Le rassemblement prévu à Namur est annulé. Voir le site de « la santé en lutte »

La présence de drones israéliens de la firme Elbit a été signalées lors des manifestations contre les crimes policiers aux États-Unis. Elbit fournit une technologie de surveillance pour le mur de l’apartheid israélien qui serpente à travers la Cisjordanie. Le géant des armes a été impliqué dans les principales attaques israéliennes contre la bande de Gaza depuis plus d’une décennie. Elbit commercialise son équipement auprès des gouvernements du monde entier comme « testé au combat » (sur les civils palestiniens). Aux États-Unis, Elbit Systems America conclut un contrat avec le département américain de la Sécurité intérieure pour un mur de surveillance virtuel à la frontière américano-mexicaine. Plus d’infos ici.

Drone Elbit en Palestine occupée

Drone Elbit en Palestine occupée