Au quatrième jour d’émeutes contre la façon dont est gérée la pandémie de coronavirus dans un Liban en pleine crise sociale, lors de nouveaux affrontements, des manifestants ont tenté de pénétrer par la force dans les foyers de certains politiciens. Le 28 janvier, une foule en colère s’est rassemblée à Tripoli devant les résidences de personnalités politiques influentes du Liban, incendiant des bennes à ordures et brisant des caméras de surveillance, en ce quatrième jour d’émeutes contre la gestion de la pandémie de coronavirus. Les manifestants ont jeté en fin de journée des cocktails Molotov dans les locaux de la mairie de la ville, provoquant un violent incendie. Les affrontements ont fait au moins 102 blessés

Pour les manifestants, les confinements à répétition – notamment celui en vigueur depuis le 14 janvier, l’un des plus stricts du monde – ont été le coup de grâce, dans un pays où des segments entiers de la population sont passés sous le seuil de pauvreté. Tripoli, deuxième ville du Liban et l’une des plus pauvres du pays, est ainsi le théâtre depuis le 25 janvier de violents affrontements nocturnes entre les forces de sécurité et des manifestants. Après trois soirées de violents heurts ayant fait un mort et plus de 300 blessés, une centaine de personnes ont de nouveau battu le pavé le 28 janvier, s’arrêtant successivement devant différentes résidences de responsables politiques originaires de la ville et tentant d’y pénétrer avant d’en être empêchées par l’armée. Les protestataires ont lancé des pierres contre des caméras de surveillance dans le secteur, détruisant plusieurs d’entre elles.

La mairie de tripoli en feu

 

A Partis, comme dans d’autres villes de France, des opposants à la proposition de loi Sécurité globale se sont mobilisés ce samedi 30 janvier. Un cortège, incluant des Gilets jaunes, a défilé de la place de la Nation à la place de la République, où ils ont rejoint les participants à une mobilisation statique, qui comprenait des représentants du monde de la culture. Vers 17h, une heure avant le couvre-feu imposé dans le cadre des mesures sanitaires anti-Covid, des heurts ont éclaté entre manifestants et les forces de l’ordre, alors que les organisateurs avaient annoncé la dispersion de la manifestation. Les forces de l’ordre ont fait usage de canons à eau et essuyé des jets de pierres.

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Au moins trois Palestiniens ont été blessés vendredi dans des affrontements avec des soldats israéliens dans diverses régions de Cisjordanie. Les soldats israéliens ont dispersé des dizaines de manifestants à l’est de la ville de Qalqilya, au nord de la Cisjordanie, en utilisant des balles en métal recouvertes de caoutchouc et des cartouches de gaz lacrymogène.

Qalqilya

 

Jeudi 28 janvier, la police a interpellé et placé en garde à vue un participant à la manifestation contre la loi globale du samedi 19 décembre à Brest. Les autorités lui reprochent un jet de cocktail Molotov sur la police. Le lendemain, la police a perquisitionné son domicile et y a trouvé des éléments incriminants (vêtements et bombonne de gaz lacrymogène de la police). Le militant a été reconnu par les images de vidéosurveillance. Présenté au parquet ce vendredi, il a été placé sous contrôle judiciaire en attendant de comparaître devant le tribunal correctionnel le 19 mars prochain.

Des milliers d’enseignants ayant perdu leur emploi à Agartala, capitale de l’état du Tripura (Nord-Est de l’Inde), campaient depuis 52 jours devant le siège du gouvernement de l’État. Les forces de sécurité ont brutalement mis fin à cette protestation hier mercredi, détruisant le village de tentes. Les enseignants ont résisté: 87 enseignants ont été blessés et 223 ont été arrêtés. 17 policiers ont été blessés.

Mardi, les agriculteurs indien qui protestent contre la dérégulation des marchés agricoles ont envahi le Fort Rouge à New Delhi lors d’un « rassemblement de tracteurs » alors même que la police tentait de les empêcher de se diriger vers le centre de Delhi. Les forces de sécurité déployés au Fort Rouge ont été mises en déroute par les manifestants. Les agriculteurs ont occupé le vaste monument du XVIIe siècle, ont escaladé ses remparts et ont agité des drapeaux et des banderoles des syndicats d’agriculteurs. Plus tard, les agriculteurs ont quitté les lieux et se sont dirigés vers le centre de Delhi où les affrontements ont repris. La police a tiré des grenades lacrymogènes et a chargé les manifestants à la matraque.

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Plusieurs villes des Pays-Bas ont été le théâtre d’émeutes, lundi 25 janvier, pour la deuxième nuit consécutive. En cause : l’imposition ce week-end du premier couvre-feu depuis la Seconde Guerre mondiale, afin de lutter contre l’épidémie de Covid-19. Il est interdit de sortir de chez soi entre 21 heures et 4h30, et ce, au moins jusqu’au 9 février. Tout contrevenant encourt une amende de 95 euros. Des affrontements ont opposé la police anti-émeute à des groupes de protestataires à Amsterdam ainsi que dans la ville portuaire de Rotterdam. Amersfoort (est), la petite ville de Geleen (Sud), près de Maastricht, La Haye ou encore Den Bosch ont aussi été secouées par des émeutes. Plus de 70 personnes avaient été arrêtées à 23 heures.

Arrestation à RotterdamP

Lundi soir, les maires de plusieurs villes du pays ont annoncé qu’ils allaient instaurer des mesures d’urgence pour tenter d’empêcher de nouveaux troubles.

Le bilan final de la répression du rassemblement de dimanche contre la justice de classe à Bruxelles est de 245 arrestations administratives, car outre la nasse de la gare centrale (voir notre article), d’autres arrestations groupées ont eu lieu, notamment du côté du centre ville. La police locale de Bruxelles-Ixelles a procédé à 232 arrestations administratives, dont 86 visaient des mineurs. Il faut ajouter à ce nombre 13 arrestations administratives, dont 5 concernent des mineurs, effectuées par la police de Bruxelles-Nord (Schaerbeek, Saint-Josse-ten-Noode et Evere). Les arrestations et les détentions ont été faites avec la brutalité ordurière habituelle (« Ferme ta gueule », « Ca pue la femme ici », « Baisse la tête salope », coups, détention aux mépris de la sécurité sanitaire à 30 par cellules sans possibilité d’aller aux toilettes, personnes libérées loin de chez elles après le couvre feu, etc.). Par ailleurs, les policiers sont entrés cagoulés dans plusieurs cellules avec bouclier et matraque pour frapper et étrangler les personnes arrêtées. Dans d’autres cas les personnes qui refusaient de baisser les yeux se faisaient gifler. Une des personnes brutalisée s’est faite cracher dessus par plusieurs policiers. Les policiers ont également accéder aux appareils électroniques des personnes arrêtées pour supprimer des images les mettant en cause. Un rassemblement de protestation a eu lieu devant le conseil communal de Bruxelles, ainsi qu’une démarche pour une plainte collective contre la police.

 

Plusieurs policiers suivent une formation pour créer une nouvelle unité de police chargée de gérer les manifestations à Toulouse. Ils auront pour rôle d’intensifier la collaboration avec les organisateurs qui déposent les mobilisations afin de contrôler tout débordement. Actuellement, 600 policiers français suivent cette formation et seront identifiables avec un brassard bleu ciel.

Un rassemblement a eu lieu contre les violences policières et consécutives aux décès d’Adil, Mehdi, Ibrahima, Mawda ou Jozef Chovanec. Vers 14H00, une centaine de personnes se trouvaient au Mont des Arts. La police était présente en force. Les organisateurs et quelques manifestants ont alors quitté le rassemblement. La police a alors fait usage de gaz lacrymogène et a nassé une cinquantaine de manifestants à  la gare Centrale.