Des dizaines de milliers de « gilets jaunes » ont manifesté samedi en France pour le 13e weekend consécutif. Dans la capitale, des incidents ont éclaté à l’arrivée du cortège devant l’Assemblée nationale. Un manifestant a eu quatre doigts arrachés par l’explosion d’une grenade de désencerclement, lancée par les forces de l’ordre, alors que des manifestants tentaient d’enfoncer les palissades protégeant l’Assemblée. Des incidents ont eu lieu sur le parcours de la manifestation, qui est arrivée vers 16H30 près de la Tour Eiffel, dans une ambiance très tendue. Du mobilier urbain et des distributeurs de banques ont été cassés, une dizaine de véhicules a été incendiée, principalement des voitures de luxe, mais aussi une voiture de la mission antiterroriste militaire Sentinelle. À 18H45, la préfecture de police comptait 36 interpellations à Paris. Il y avait 16 personnes en garde à vue à 17H00, selon le parquet de Paris.

À Toulouse, où la préfecture a annoncé 11 interpellations, des heurts avec les forces de l’ordre ont éclaté vers 17 h, notamment place du Capitole. À Bordeaux, la manifestation s’est achevée avec des heurts près de la mairie, le recours par les forces de l’ordre aux gaz lacrymogènes et aux canons à eau, et deux voitures incendiées. Huit policiers ont été légèrement blessés par des jets de projectiles à Saint-Etienne. Le défilé à Lyon a été marqué par une bataille rangée violente entre fascistes et antifas, l’affrontement s’achevant par la débacle des fascistes.

Le fourgon militaire incendié à Paris

Le fourgon militaire incendié à Paris

Au moins quatre personnes sont mortes ce jeudi lors des manifestations anti-gouvernementales organisées dans les grandes villes du pays à l’occasion du 7 février qui marquait le deuxième anniversaire de la présidence de Jovenel Moise dont la démission est de plus en plus réclamée par l’opposition. C’est dans la ville du Cap-haitien que l’on dénombre le plus grand nombre de victimes avec quatre jeunes tués par balles lors de heurts avec les forces de l’ordre.

A Mirebalais, une jeune femme a été mortellement frappée par un véhicule lorsqu’elle quittait une zone où la police avait lancé des gaz lacrymogènes contre des manifestants. Une foule furieuse s’en est pris par la suite au commissariat de la ville jetant des pierres sur les policiers. Les affrontements ont occasionné plusieurs blessés. Dans la capitale qui a rassemblé le plus grand nombre de manifestants, au moins 5 personnes ont été des blessées par des jets de pierres. Au moins 6 véhicules ont été incendiés par les manifestants à Pétion-ville.

Manifestation jeudi à Haiti

Manifestation jeudi à Haiti

La police soudanaise a dispersé par la force mardi, plusieurs manifestations à Khartoum et à Omdurman, la deuxième ville du pays. Des dizaines d’étudiants de l’université de Khartoum ont été dispersés par des gaz lacrymogènes après s’être rassemblés devant le campus universitaire au centre de Khartoum. Plusieurs manifestants ont été arrêtés par la police. Une autre manifestation menée par des avocats devant la Cour suprême du Soudan, a également été dispersée par la police. Une troisième manifestation organisée par des enseignants devant le ministère soudanais de l’Education a également été dispersée.

La ville d’Omdurman a également été le théâtre de plusieurs manifestations, dont une organisée par des universitaires et des médecins. Depuis le 19 décembre dernier, des manifestations contre la dégradation des conditions de vie ont eu lieu dans plusieurs villes soudanaises, notamment à Khartoum, dont certaines ont été violentes. Les autorités font état de 31 morts, tandis que les organisations de défense des droits de l’homme parlent de 40 morts. Pour leur part, des activistes et des partis de l’opposition avancent le chiffre de 50 morts.

Manifestation à Khartoum

Manifestation à Khartoum

Les étudiants de plusieurs universités sud-africaines ont manifestés lundi pour revendiquer des meilleurs transports, de meilleurs installations et une aide aux étudiants pauvres. Suite à cela, le Conseil des représentants des étudiants (SRC) de l’Université du Witwatersrand (Wits) a annoncé lundi dans une déclaration qu’il entamerait, avec ses « mandants », une grève de la faim pacifique à partir de mardi matin. Ce mouvement a provoqué mardi des affrontements entre les étudiants en lutte et les forces de sécurité du campus.

Mercredi, au moins une personne a été grièvement blessée lors d’affrontements entre la police et des étudiants manifestants mercredi. Environ 300 étudiants de l’Université de Johannesburg (UJ), du Wits et du Central Johannesburg College ont défilé des campus de Doornfontein (UJ) à Auckland Park Kingsway (APK). En entrant sur les campus, ils ont invité d’autres étudiants à les rejoindre. Les étudiants devaient remettre un mémorandum à la direction du campus APK mais une bagarre a éclaté entre des vigiles et les étudiants à la porte. La police est intervenue en lançant des grenades assourdissantes.

Incidents à la WITS

Incidents à la WITS

L’armée israélienne a poursuivi des écoliers alors qu’ils rentraient chez eux, dans le village d’al-Lubban Ash-Sharqiya, au sud de Naplouse, dans la Cisjordanie occupée, provoquant des résidents et conduisant à des affrontements. Les forces d’occupation ont tiré des balles en acier recouvert de caoutchouc et des cartouches de gaz lacrymogène en direction des habitants et de leurs maisons, tirant et blessant un jeune. Les forces ont en outre bloqué les entrées est et nord du village pendant plus de trois heures.

Ecoliers à l’entrée d’al-Lubban Ash-Sharqiya

Ecoliers à l'entrée d'al-Lubban Ash-Sharqiya

La journée de grève nationale d’hier était une journée de convergence du mouvement des gilets jaunes et du mouvement syndical. Militant pour la hausse des salaires, les 300.000 manifestants présents dans 200 villes de France à l’appel de la CGT réclament la justice fiscale, le droit de manifester et la défense du service public. Ils disent également non à la réforme du lycée et à l’augmentation des frais d’inscription des étudiants étrangers. Elle a été marquée à Paris par des affrontements et de violents matraquage de manifestants désarmés aux alentours du Jardin des Plantes.

La manifestation de Paris

La manifestation de Paris

32 Palestiniens ont été blessés par des tirs de soldats israéliens vendredi dans de nouveaux affrontements le long de la frontière de la bande de Gaza, mais aucun d’entre eux n’est en danger de mort. Des milliers de manifestants se sont rassemblés en différents endroits le long de la barrière, ils ont fait rouler des pneus enflammés et jeté des pierres vers les troupes israéliennes.

Evacuation d’un des manifestants blessés hier à Gaza

Evacuation d'un des manifestants blessés hier à Gaza

Un manifestant palestinien de 45 ans a succombé hier à ses blessures, suite à des affrontements avec l’armée israélienne le long de la frontière qui isole la bande de Gaza. Il participait à une manifestation au cours de laquelle des Palestiniens ont jeté des pierres et brûlé des pneus devant la barrière dans le nord de la bande de Gaza. 15 autres manifestants ont été blessés. Par ailleurs, des centaines de Palestiniens ont manifesté à bord d’une vingtaine de bateaux se dirigeant vers les limites de la zone de pêche autorisée. Ils ont été repoussés par les navires de la marine israélienne.

La manifestation

La manifestation

Jeudi 24 janvier huit personnes ont été placées en détention provisoire et six autres sous contrôle judiciaire. Elles sont accusées d’avoir incendié un péage. Pour rappel, dans la nuit du 1er au 2 décembre 2018, quelques heures après une manifestation de Gilets jaunes, 200 personnes munies de cocktails Molotov avaient incendié un péage à Narbonne. Ces 14 personnes avaient été arrêtées dans la semaine. Douze d’entre elles lundi personnes, au cours d’une opération de la gendarmerie, les deux autres plus tard.

Arrestations de Gilets jaunes à Bordeaux (archive)

Des incidents ont émaillé les manifestations des « gilets jaunes » samedi en France, qui se sont encore mobilisés pour le onzième samedi de suite à Paris et surtout en province. Au centre de la capitale française, des incidents ont éclaté place de la Bastille, lieu symbolique ou avaient convergé plusieurs cortèges de « gilets jaunes ». Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et d’un canon à eau pour repousser des manifestants qui leur jetaient des projectiles et s’emparaient de matériel de chantier dans une rue adjacente. 22 personnes ont été interpellées à Paris.

Des heurts ont également eu lieu à Amiens, Angers, Avignon, Besançon, Bordeaux, Evreux, Le Mans, Montpellier, Nice, Paris, Passy, Quimper, Rennes, Rouen, Saint-Etienne, Strasbourg, Toulon, et Toulouse. Une des figures médiatiques des « gilets jaunes », Jérôme Rodrigues, a été grièvement blessé à un oeil. Le rassemblement nocturne prévu à Paris – baptisé « Nuit jaune » en référence aux rassemblements citoyens de « Nuit debout » de 2016 – a été rapidement écourté à la suite de l’intervention des forces de l’ordre.