Des dizaines de milliers d’étudiants, encadrés par 1800 policiers ont manifesté à Santiago du Chili, jeudi 8 mai, à l’occasion du premier rassemblement à réclamer une réforme du système d’éducation. Ils ont marché dans les rues du centre-ville de Santiago en direction du palais présidentiel. A la fin de la manifestations des groupes de manifestants se sont battus avec les policiers, lançant des pierres et des cocktails Molotov.

Chili: Affrontements lors de la manifestation étudiante

Depuis octobre 2013 a commencé le démantèlement du réacteur nucléaire militaire expérimental du CISAM (Centro Interforze Studi Applicazioni Militari, soit Centre Interarmée de recherches en applications militaires), démantèlement qui inclut le rejet de déchets radioactifs dans le canal Navicelli (entre Pise et Livourne), qui débouche sur la Mer Méditerranée.

Le 3 mai s’est déroulée une manifestation à Pise après des mois d’agitation. Le 8 pages distribué avant la manifestation faisait aussi référence à Marco Camenisch et aux anarchistes qui ont jambisé un responsable de l’industrie nucléaire italienne en mai 2012 (ils ont été condamnés à 10 ans et 9 ans fermes en novembre dernier). Lors de la manifestation, des dizaines de distributeurs de billets (et aussi l’école d’ingénieurs Sant’Anna) qui ont reçu des ampoules de peinture, des câbles de caméras de vidéosurveillance ont été sectionnés, et des tags effectués. Le matin du 7 mai, la Digos a perquisitionné plusieurs domiciles et le lieu « Garage anarchico » de Pise (déjà perquisitionné en février et en mars!) et mettant cinq anarchistes en examen pour dégradations aggravées et tags.

La manifestation du 3 mai à Pise

La manifestation du 3 mai à Pise

Près de la ville de Hangzhou, dans l’est de la Chine, des milliers de manifestants se sont affrontés samedi à la police, dans le district de Yuhang, pour protester contre la construction d’une usine d’incinération. Ils dénoncent l’absence de consultations. Il y a officiellement 39 blessés, dont 10 manifestant et 29 policiers.

Ce serait 20.000 personnes qui ont commencé à protester mercredi soir sur le lieu du chantier. Des routes ont été bloquées et des sit-in devant les bâtiments officiels organisés. Les membres des comités de villageois de quatre communes environnantes ont démissionné. Les protestataires dénoncent l’absence de concertation et d’étude d’impact.

Chine: Emeutes contre un incinérateur

Une manifestation, lancée à l’appel du collectif « Simu di stu paese », a rassemblé samedi 10 mai plusieurs milliers de personnes, pour inciter l’État français à prendre sérieusement en compte plusieurs mesures votées par l’assemblée de Corse, telles que le statut instaurant une période de cinq ans de résidence avant de pouvoir accéder à la propriété – afin de lutter contre la spéculation -, la coofficialité de la langue corse, une réforme institutionnelle, et une inscription de la Corse au sein de la Constitution française.

Devant la préfecture de Bastia, des dizaines de jeunes manifestants cagoulés et gantés, et disséminées en petits groupes, ont lancé pierres, cocktails Molotov et bombes agricoles contre les forces de l’ordre qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Les affrontements ont fait au total une trentaine de blessés légers parmi les forces de l’ordre. Des manifestants ont également dégradé un bureau de Poste, incendié des containers et plusieurs devantures de magasins ont été brisées. Les forces de l’ordre ont saisi des cocktails Molotov et un homme tirant en l’air depuis sa fenêtre a été arrêté, unique interpellation de la soirée. Vers 22H00, le calme était revenu.

France/Corse: Affrontements samedi à Bastia

À Bayonne, l’association de défense des prisonniers basques organisait une chaîne humaine ce samedi 10 mai matin pour réclamer la suspension de peine d’un prisonniers de l’ETA, Ibon Fernandez Irady, dit « Susper ». Ibon Fernandez Irady est atteint d’une sclérose en plaques, pathologie très grave qui nécessite des soins adaptés. Ces soins ne peuvent être pratiqués dans un contexte – celui de la prison – qui rend toute évolution positive illusoire. Agé de 43 ans, il est détenu à la prison de Lannemezan où il purge une peine de 30 ans, pour tentative d’assassinat sur un gendarme. Son cas doit être examiné lundi par le tribunal d’application des peines à Toulouse.

Pays basque: Chaîne humaine pour un prisonnier d’ETA

150 personnes se sont réunies hier dans le quartier Saint-Michel à Paris pour exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Plusieurs prises de paroles ont eu lieu (Le Comité pour la libération de Georges qui avait appelé au rassemblement, mais aussi des représentants de la solidarité en Tunisie, de la résistance Mapuche, de Voie Prolétarienne, de notre Secours Rouge etc.).

Au même moment, un rassemblement avait lieu à Beyrouth devant l’ambassade de France, la rue de l’ambassade ayant été rebaptisée « Rue Georges Ibrahim Abdallah » par les manifestants.

France/Liban: Rassemblements pour Georges Abdallah
France/Liban: Rassemblements pour Georges Abdallah

Les autorités marocaines ont expulsé lundi 5 au matin, une délégation norvégienne conduite par le vice-président du Parti du Travail de la ville de Bergen qui tentait s’enquérir de la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine. C’est la troisième délégation norvégienne à être expulsée du Sahara Occidental en moins d’un mois.

Le 2 mai, la police marocaine avait une nouvelle fois violemment dispersé deux rassemblements indépendantistes en marge de la visite d’une délégation de l’ONU. Une quinzaine de manifestants auraient été blessées à Dakhla et à Laâyoune. Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mardi une résolution qui appelle à améliorer les droits de l’Homme dans la région mais n’instaure pas de mécanisme de contrôle. C’est une victoire pour la diplomatie marocaine.

À Pathari, dans le district de Morang, au Népal, des affrontements ont opposé des squatters de terrains aux forces de l’ordre, mardi 6 mai. Les squatters manifestaient pour exiger des autorisations officielles concernant les terrains qu’ils occupent, mais les policiers ont vite tenté de disperser la manifestation, faisant usage de matraques et gaz lacrymogènes. Suite à l’intervention violente de la police, la manifestation a tourné à l’émeute, plus d’une dizaine de véhicules ont été vandalisés et quatre autres incendiés (dont des voitures de police). Les squatters ont bloqué le trafic automobile pendant une bonne partie de la journée, notamment sur une autoroute. Sur l’ensemble de la journée, une soixantaine de personnes ont été arrêtées par la police. Il y aurait eu au moins 46 blessés suite aux affrontements, dont 16 policiers.

A Toama­sina, une bavure policière (selon la police: un tir de sommation maladroit des services assurant la sécurité des pipe-lines) ayant coûté la vie à un adolescent a mis le feu aux poudres. Dans la matinée, les habitants du quartier ont bloqué la route nationale, devant le terminal de la compagnie pétrolière Galana. Venus à la rescousse, alors que la colère de la foule avait atteint son summum, des renforts de police ont été reçus à coups de jets de pierre. Les affrontements ont duré toute la matinée.

Madagascar: Affrontements après une bavure policière