Le vendredi 30, 106e jour du soulèvement en Iran, les habitants de plusieurs villes du Baloutchistan, comme Zahedan, Rask et Khash, ont manifesté contre Khamenei, les pasdarans et la milice du Bassidj. Des milliers d’habitants de Zahedan ont scandé des slogans tels que « c’est l’année du sacrifice, on va renverser Seyed Ali [Khamenei] », « je tuerai celui qui a tué mon frère », « honte à toi Khamenei, dégage du pays ». Les manifestants ont mis le feu à des portraits de Khamenei et les ont piétinés. Les manifestants tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « interdit de courber la tête, chagrin interdit, deuil interdit » et « jurons sur le sang de nos camarades de résister jusqu’au bout ». Les femmes de Zahedan ont participé à cette manifestation.

Dans la ville de Rask et Khash, malgré un déploiement massif de forces répressives, les gens sont descendus dans les rues. Ils criaient « on ne veut pas d’un gouverneur de Daech » en réponse à la nomination du pasdaran Mohammad Karami comme nouveau gouverneur du Sistan-Balouchistan. Auparavant, Karami était le commandant de la base Qods des forces terrestres des pasdarans dans le sud-est du pays et membre du Conseil de sécurité de la province du Sistan-Balouchistan, qui a joué le plus grand rôle dans les tueries dans cette région. Vendredi à 1h du matin, les forces militaires et les agents en civil à Galikesh, dans la province de Golestan, ont ouvert le feu devant la mosquée sunnite de Jameh, mais ils ont dû s’enfuir lorsque les gens se sont rassemblés dans le secteur. Vendredi, la population de Galikesh a organisé une grande manifestation pour protester contre les mesures répressives à l’encontre des sunnites. Vendredi à l’aube, des jeunes ont mis le feu au bâtiment de l’Organisation de propagande des mollahs à Gorgan. Les manifestations se sont poursuivies ailleurs en Iran. Un paramilitaire Bassidj a été abattu dans la ville de Semirom.

Les manifestations contre les arrestations politiques, la violation des droits de l’Homme, la corruption et la normalisation avec Israël se poursuivent au Maroc. Dimanche soir à Meknès, des manifestants ont tenu un sit-in dénonçant les arrestations politiques dans le royaume et le maintien en détention de blogueurs, journalistes et prisonniers d’opinion, sur la base d »accusations sans fondement. Ils ont, en outre, appelé à « la libération de tous les prisonniers politiques, en particulier les prisonniers d’opinion, les détenus du Rif et les journalistes ». Par ailleurs, dimanche toujours, un membre de l’Association marocaine des droits de l’Homme – section d’Imintanoute dans la province de Chichaoua -, Abdelbasset Sbaa, a été arrêté.

Policiers marocains avec les nouveaux TAVOR israéliens

 

Des incidents ont eu lieu dans le centre de la ville de Cordoba jeudi après-midi, lors de la marche du Polo Obrero (PO) qui avait lieu dans le cadre d’une protestation national de la Unidad Piquetera contre la politique économique gouvernementale. Les incidents (y compris quelques pillages) ont eu lieu après la manifestation du Polo Obrero.

 

Le Congrès péruvien a voté mardi l’avancement des élections générales de 2026 à avril 2024, afin de tenter d’endiguer la crise et de mettre fin aux protestations déclenchées par la destitution du président de gauche Pedro Castillo. En session plénière, la proposition, qui nécessitait 87 votes pour, en a recueilli 93. Il y a eu 30 votes contre et une abstention. Le scrutin établit aussi que la présidente actuelle, Dina Boluarte, cèdera sa place en juillet 2024 au vainqueur de l’élection présidentielle. Selon les sondages, 83% des citoyens sont en faveur d’élections anticipées pour mettre fin à la crise, déclenchée par la destitution le 7 décembre du président de gauche, Pedro Castillo. Ce dernier avait tenté de fermer le Congrès et demander une Assemblée constituante. Les manifestations de soutien aux président déchu ont fait 21 tués et plus de 650 blessées lors d’affrontements entre manifestants et forces de sécurité.

Des campesinos manifestant, à Cuzco (Andes), pour le retour du président Pedro Castillo

 

 

Les forces israéliennes ont abattu jeudi à l’aube un Palestinien et blessé au moins 24 autres lors de confrontations dans la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Ahmad Atef Mustafa Daraghma, 23 ans, résident de la ville de Tubas, au nord de la Cisjordanie, a succombé à de très graves blessures causées par des tirs de l’armée israélienne au cours des affrontements. Daraghma, joueur de football de l’équipe Thaqafi Soccer de Tulkarem, a été touché par des balles réelles dans le dos et les pieds. Les affrontements ont éclaté lorsqu’une force militaire importante a envahi la partie orientale de Naplouse pour protéger les colons qui avaient pris d’assaut la tombe de Jospeh. Les soldats armés ont ouvert le feu sur les jeunes hommes qui tentaient de leur barrer la route, blessant cinq d’entre eux ; deux ont été grièvement blessés par des balles réelles, un autre a été touché à l’œil par une balle réelle et deux autres ont été blessés à la main et à la tête par des balles en acier recouvertes de caoutchouc. Les soldats ont également arrosé les jeunes hommes de volées de grenades lacrymogènes, causant à 19 d’entre eux les effets de l’inhalation de gaz lacrymogènes. Le nombre de Palestiniens tués par des tirs de l’armée israélienne dans les territoires occupés depuis le début de l’année 2022 s’élève à 224, dont 53 Palestiniens de la bande de Gaza.

Une émeute contre les délestages qui a éclaté dans la matinée de ce samedi 17 décembre à Bordo, un quartier de Kankan (la 2e ville de Guinée), privé d’électricité, a été violemment réprimée. Les forces de l’ordre ont eu fait recours aux gaz lacrymogènes et des tirs à balles réelles pour pouvoir reprendre le contrôle de situation. Le bilan de ces affrontements est de deux blessés et de plusieurs arrestations dans les rangs des manifestants. Les manifestants ont confisqué un pickup de la société EDG et capturé un policier qu’ils ont a relâché par la suite.

 

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La présidente Dina Boluarte a déclaré samedi qu’elle resterait à la tête du Pérou, pays ébranlé par des manifestations meurtrières depuis la destitution et l’arrestation de son prédécesseur le 7 décembre. Ancien enseignant de gauche issu d’un milieu rural et modeste, il a été arrêté alors qu’il tentait de rejoindre l’ambassade du Mexique pour demander l’asile. Initialement incarcéré pour sept jours, la justice a décidé jeudi qu’il resterait en prison pendant dix-huit mois, jusqu’en juin 2024, afin d’être inculpé de rébellion. Il encourt une peine de dix ans de prison. Dans une nouvelle tentative de mettre fin à la crise et aux protestations, Dina Boluarte a demandé au Parlement d’avancer les élections générales. La répression des manifestations a fait au moins 19 morts et 569 blessés, dont des mineurs. Certains décès sont liés à des affrontements avec des militaires, autorisés à intervenir pour maintenir la sécurité intérieure dans le cadre de l’instauration de l’état d’urgence pour une durée de trente jours. Les protestations les plus intenses ont eu lieu dans la région andine du sud du Pérou, frappée par la pauvreté, où les revendications d’ordre social n’ont pas été satisfaites depuis longtemps.

Des jeunes ont affronté la police dans plusieurs quartiers pauvres de la ville et dans la ville industrielle très peuplée de Zarqa, au nord-est de la capitale Amman. La police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes dans le quartier de Jabal al Abyad de la ville de Zarqa pour disperser les protestations qui ont éclaté dans la deuxième ville la plus peuplée de Jordanie. Les jeunes ont brûlé des pneus sur une autoroute principale entre la capitale et la mer Morte, perturbant la circulation. Dans le nord du pays, près de la frontière avec la Syrie, des jeunes ont affronté la police dans plusieurs quartiers d’Irbid, troisième ville du pays par sa population. Des escarmouches sporadiques se sont étendues à d’autres petites villes des environs où la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes qui lançaient des pierres. Un colonel de la police a été tué par balle tôt vendredi lors de manifestations dans la province de Maan, dans le sud de la Jordanie, théâtre depuis plusieurs jours de protestations contre la hausse des prix des carburants. Le directeur adjoint de la police du gouvernorat de Maan, le colonel Abdelrazzak Aldalabih, est décédé alors qu’il supervisait la répression des émeutes.

 

En plein milieu des négociations entre le parti au pouvoir et l’opposition sur le budget de Kicillof et la « Ley de leyes » (loi des lois), des manifestations devant le Palais de La Plata, le siège de l’Assemblée législative de Buenos Aires, ont abouti à des affrontements. Alors que les parlementaires discutaient du  budget, les membres de la Fédération des syndicats municipaux de Buenos Aires manifestaient. Ils rejettent le budget de Kicillof qui permet aux 135 maires de la province de Buenos Aires de fixer la valeur des allocations familiales avec la possibilité de les réduire. Les manifestants se sont affrontés aux forces de police et ont brisé les vitres de l’Assemblée. Il y a eu plusieurs blessés.

Majidreza Rahnavard, qui avait été condamné à mort le 29 novembre pour l’assassinat le 17 novembre à l’arme blanche de deux agents de sécurité et avoir blessé 4 autres personnes a été exécuté en public à Machhad. Il avait été arrête le 19 novembre alors qu’il tentait de fuir le pays. Avant ces deux exécutions, l’autorité judiciaire avait fait état de 11 condamnations à mort au total en lien avec les manifestations.

L’avocat Mohammad Ali Kamfirouzi a été arrêté mercredi. Il est le défenseur d’Elaheh Mohammadi, 35 ans, la reporter de Ham Mihan, et de Niloufar Hamedi, 30 ans, la photographe du journal Shargh, détenues depuis septembre. L’Autorité judiciaire iranienne les a inculpées en novembre de « propagande contre le système » et de « complot contre la sécurité nationale », pour avoir attiré l’attention sur l’affaire Mahsa Amini. Plus de 300 journalistes et photojournalistes iraniens ont critiqué fin octobre dans une lettre ouverte les autorités pour avoir « arrêté [leurs] confrères et les avoir privés de leurs droits » notamment l’accès à leurs avocats. 25 avocats iraniens ont été interpellés à travers le pays depuis le début des manifestations.