Une manifestation de travailleurs sans-emplois devant la Chambre basse du parlement italien a tourné à l’affrontement vendredi. Sept manifestants ont été blessés, ainsi qu’un carabinier qui s’est fait arracher son casque et rosser. Les manifestants, qui répondaient à l’appel du syndicat Cobas et du groupe Mouvement du 7 novembre pour les chômeurs, se sont mis en colère lorsqu’ils ont appris que le ministre du Travail refusait une entrevue. La manifestation s’est alors dirigée de la Piazza Montecitorio à la Piazza Colonna, devant le bureau du Premier ministre, où les affrontements ont commencé. Les autorités comptent poursuivre en justice huit personnes qu’elles prétendent avoir identifiées, y compris le manifestant qui a rossé le carabinier.

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Un camp de sans-abri dans l’ouest de Toronto a été le théâtre d’un affrontement entre des policiers de la ville et des manifestants mercredi, alors qu’une foule tentait d’empêcher des dizaines de policiers et de sécurité d’évacuer une quinzaine de personnes restantes d’un camp du stade Lamport. Deux personnes ont été arrêtées pour intrusion et une pour agression présumée d’un policier. Avant l’affrontement, les manifestants avaient hué les forces de l’ordre et les agents se sont enfoncés dans la foule avec des vélos pour former un périmètre autour d’un occupant chargé de faire ses valises. Ces incidents sont les derniers de ceux survenus toute la semaine précédente, depuis de début de l’évacuation du campement.

Le gouvernement colombien a changé de stratégie pour réprimer la révolte populaire qui embrase le pays depuis la fin du mois d’avril. Devant l’indignation internationale suscitée par les images de la répression, il a décidé d’appliquer une stratégie plus discrète. Des camionnettes blanches non identifiées ont commencé à apparaitre, il y a une semaine et demi, dans les manifestations de la ville de Cali. À l’intérieur se trouvent des hommes armés qui tirent sur les manifestant·es (vidéos ici et ici). Dans au moins un cas, il s’agissait d’un véhicule appartenant à la police dans lequel se trouvait un uniforme de policiers. Le commandant de la police a reconnu les faits et a affirmé que la police procédait de la sorte il était devenu trop dangereux de s’approcher des manifestations en uniforme.
En outre, le viol est utilisé pendant ces manifestations contre les personnes qui protestent. Une ONG a ainsi reçu 18 témoignages de viols ou de violences sexuelles commis par la police contre des manifestant·es depuis le début du mois. L’ONG a également recensé 87 autres témoignages de violences sexistes (généralement des policiers menaçant de jeunes femmes manifestantes de violences sexuelles). Une jeune manifestant·es, violée par quatre policiers le 12 mai, s’est suicidée deux jours plus tard. Plus d’infos ici.
Un milicien ouvrant le feu sur les manifestants à coté d'un policier en uniforme

Un milicien ouvrant le feu sur les manifestants à coté d’un policier en uniforme

Les policiers anti-guérilla ont ouvert le feu sur les habitants d’un village du district de Sukma, dans le Chhattisgarh, qui manifestaient contre l’ouverture d’un nouveau camp de ces forces de répression dans leur district. Près de 5000 manifestants venants de 20 villages étaient venus manifester pour exprimer leur opposition à l’installation de cette base. Les villageois démentent la version de la police selon laquelle après une manifestation d’habitants « sous la pression des maoïstes », des maoïstes auraient tirés sur le camp appelant une riposte des policiers. Les villageois annoncent qu’outre les trois manifestants tués, six autres ont disparus et 18 ont été blessés par les tirs policiers.

 

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Samedi 8 mai, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Londres pour protester contre la colonisation israélienne et les bombardements contre Gaza. Les manifestant·es se sont dirigé·es vers l’ambassade d’Israël en scandant des slogans pro-palestiniens et en brandissant des drapeaux et des banderoles. Des policiers ont alors tenté de dégager la foule de l’extérieur de l’ambassade, ce qui a provoqué des affrontements. La police a chargé les manifestant·es et arrêté neuf personnes parce qu’elles étaient soupçonnées de « troubles violents » et quatre personnes parce qu’elles étaient soupçonnées d’avoir enfreint les lois sur les coronavirus.

Le même jour, une manifestation pro-palestinienne se tenait également à Berlin. Les policiers ont également essayé de disperser une foule provoquant des affrontements. La police utilisé du gaz lacrymogène et a tenté de procéder à des arrestations tandis que les manifestant·es répondaient avec des jets de bouteilles, de pierres et de pétards. Une journaliste travaillant pour la télévision d’État israélienne a été chahutée et a ensuite dû quitter la manifestation après que quelqu’un eut jeté un pétard près d’elle.

Répression de manifestations pro-palestiniennes

Répression de manifestations pro-palestiniennes

De nombreuses arrestations ont eu lieu, avant-hier, à Alger et dans d’autres wilayas, en amont des marches hebdomadaires du hirak (117e journée) dont la tenue a été brutalement empêchée par les forces de l’ordre. Sur les 1000 interpellations qui ont eu lieu vendredi, une cinquantaine de manifestants sont placés en garde à vue en attendant leur présentation devant le procureur. Parmi les nombreuses arrestations dans le pays, parmi lesquelles des figures du hirak, des avocats et des opposants. De nombreux journalistes et photographes de presse  ont été interpellés. Ils ont été ensuite relâchés à l’exception de la journaliste Kenza Khatto qui a été placée en garde à vue et sera présentée, aujourd’hui, devant le procureur du tribunal de Sidi M’hamed (Alger).

 

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en France dans 60 rassemblements ce samedi en soutien aux Palestiniens à travers la France. Elles étaient des milliers à Paris, malgré l’interdiction émise par la Préfecture de police de Paris. 4.200 policiers et gendarmes  ont appliqué les consignes de « dispersion systématique et immédiate » dès que des manifestants tentaient de se regrouper. Un déploiement policier massif dans le quartier de Barbès a empêché les manifestants qui s’étaient donné rendez-vous pour se diriger vers Bastille de déployer un cortège. La police a chargé à plusieurs reprises, utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Au total, 44 personnes ont été interpellées à Paris (51 pour toute la France), où, selon des chiffres provisoires du parquet, 15 personnes étaient en garde à vue en début de soirée, notamment pour « participation à un groupement formé en vue de violences », « participation à un attroupement après sommation » et « violences sur les forces de l’ordre ». Outre les 44 interpellations, 367 personnes ont été verbalisées. D’autres manifestations ont été interdites, comme à Nice et à Grenoble, ou à Aubervilliers et Montreuil, en Seine-Saint-Denis.

Malgré le retrait du projet de loi fiscale anti-populaire, la colère des Colombiens est loin d’être apaisée. Pour dompter les manifestants, le gouvernement envoie l’armée et les agents de l’Esmad, la police anti émeutes. La répression est féroce: il y aurait 47 morts dont un policier et 39 victimes des forces de l’ordre. Des policiers sont intervenus en tirant à balles réelles sur des manifestants. Lors des manifestations, des civils, probablement des paramilitaires, apparaissent et tirent sur des manifestants. Alvaro Uribe, ancien président et mentor du président actuel, a toujours soutenu par ces paramilitaires, qui historiquement sont le bras armé des grands groupes industriels ou les grands propriétaires terriens, et qui ont joué un rôle dans la guerre civile meurtrière de près de 6 décennies contre les FARC.

Dimanche 9 mai à Kiev le jour de la commémoration de la capitulation de l’Allemagne nazie. Deux sœurs sont sorties, comme chaque année, avec le portrait du maréchal Joukov. La police a tenté de les arrêter, mais des gens les ont protégées et ont empêché leur arrestation. L’année dernière, les deux sœurs avaient été agressées par des nationalistes mais protégés par des Ukrainiens pro-soviétiques. En 2017 et 2015, les policiers avaient réussis à les arrêter. Les deux femmes ont 84 ans et étaient enfants lorsque Kiev a été libérée par l’Armée rouge. Elles disent avoir été témoin des atrocités nazies et des exécutions massives de Juifs de Kiev, de communistes et de prisonniers de l’Armée rouge par les nazis allemands et les nationalistes ukrainiens. « Nous n’avons pas peur. Nous n’avons rien à perdre. Notre mère et nos pères ont déjà brisé le fascisme. Et nous allons le casser à nouveau », ont-elles commenté.

Tentative de répression d'une commémoration de la victoire sur le nazisme

Tentative de répression d’une commémoration de la victoire sur le nazisme

La journée de lundi a débuté de manière frontale à Jérusalem, avec des jets de pierre par des centaines de Palestiniens contre les forces de l’ordre israéliennes positionnées sur l’Esplanade des Mosquées qui tiraient des grenades assourdissantes, du gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Plus de 520 Palestiniens ont été blessés, dont de nombreux aux yeux et à la tête, alors que la police israélienne a fait état d’au moins neuf blessés dans ses rangs, pour ces accrochages les plus violents depuis 2017 à Jérusalem-Est. Des manifestations ont commencé à se multiplier dans différentes villes de Cisjordanie occupée, où le Croissant-Rouge a dénombré un total de 200 blessés.