Onze personnes ont comparu devant le tribunal à la suite de l’attaque, vendredi, par la foule des bureaux de la compagnie minière Palabora Mining Company à Phalaborwa, dans la province de Limpopo. Les manifestants, qui dénonçaient le sous-emploi, ont envahi les lieux, incendiés et pillés des bureaux de la mine de cuivre et mis le feu à des véhicules. Les 11 personnes ont été appréhendées le soir même. Agés de 25 à 40 ans, ils ont comparu lundi devant le tribunal de première instance de Phalaborwa. Ils se sont vu refuser la libération sous caution.

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La police birmane a ouvert le feu sur des manifestants dimanche à Rangoun et dans plusieurs autres villes du pays, faisant au moins onze morts en cette journée la plus sanglante depuis le début du mouvement de contestation contre le coup d’Etat. Dans plusieurs quartiers de l’ancienne capitale Rangoun, la police renforcée par des éléments de l’armée a tiré à balles réelles après avoir échoué à disperser la foule avec des grenades assourdissantes, du gaz lacrymogène et des tirs de sommation. Plusieurs blessés ont été évacués à dos d’homme, laissant des traînées ensanglantées sur le pavé. Un homme est décédé à l’hôpital après avoir reçu une balle dans la poitrine. La police a aussi ouvert le feu contre ses partisans à Dawei, une ville du sud du pays, tuant trois manifestants et en blessant plusieurs autres. Deux personnes ont aussi perdu la vie à Mandalay, la deuxième ville du pays.

La police thaïlandaise a fait usage de balles en caoutchouc, de canons à eau et de gaz lacrymogène dimanche contre des manifestants rassemblés à Bangkok devant la résidence du Premier ministre. Les manifestants ont défilé jusque devant une ancienne caserne où vit le Premier ministre, l’ancien chef de l’armée, dont ils réclament la démission. Des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police antiémeute déployée devant l’entrée de la caserne, protégée par des barbelés et des conteneurs. Les policiers ont tenté de disperser la foule avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Plus tard, la police a tiré des balles en caoutchouc. Des manifestants ont lancé des bouteilles de verre, des pierres et des briques en direction des policiers. 19 personnes ont été interpellées dont l’une âgée de 16 ans.

Le mouvement de protestation réclamant la démission du gouvernement, qui avait rassemblé des dizaines de milliers de manifestants, en majorité des jeunes, entre juillet et décembre 2020, a perdu en intensité en raison de la pandémie. Mais la récente arrestation de quatre leaders du mouvement a remobilisé les manifestants. Au total, 58 manifestants ont été inculpés de lèse-majesté, un crime passible d’un maximum de 15 ans de prison, depuis le début du mouvement, qui réclame également une réforme de la richissime monarchie thaïlandaise.

Des affrontements ont opposé des habitants de la commune de Koungou, dans le nord de Mayotte, et la gendarmerie française vendredi, alors que la mairie prépare la destruction d’un bidonville. Les violences ont débuté à la suite d’une vague d’interpellations par les gendarmes dans le quartier informel dit de la Jamaïque. La mairie de Koungou prépare l’évacuation d’une parcelle à la demande de son propriétaire, une société de négoces, où sont installées illégalement 200 cases en tôle, construites sur de fortes pentes, qui n’ont ni eau courante ni électricité et dont la majorité des habitants seraient des personnes en situation irrégulière. Des jeunes ont résisté en érigeant des barrages en incendiant des poubelles et des objets encombrants dans les rues. Certaines maisons des lotissements proches de la mairie ont été pillées. Les gendarmes ont tiré des dizaines de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Samedi 27 février, de nouveaux affrontements ont éclaté à Barcelone entre la police et des manifestant·es réclamant la libération de Pablo Hasel et portant des revendications sociales plus globales. Des camionnettes de police, des banques ainsi que du mobilier urbain ont été incendiées et des pillages ont été signalés. Au moins dix personnes ont été arrêtées au cours de ces affrontements alors plus de 110 manifestant·es catalan·es ont été arrêté·es ont été arrêté depuis le début du mouvement. On assiste, en effet, a des manifestations quasi quotidiennes dans plusieurs villes catalanes et espagnoles depuis l’arrestation du rappeur communiste le 16 février (voir notre article).

Pablo Hasel arrêté

Pablo Hasel arrêté

Les manifestants ont tenté jeudi de se rassembler devant le bâtiment du gouvernorat à Nassiriya pour exiger le renvoi du gouverneur dans un contexte de dégradation des services publics. Ils ont jeté des pierres et les forces de sécurité sont intervenues. Un manifestant de 25 ans a été tué, et 26 autres manifestants et plusieurs membres des forces de sécurité ont été blessés. Ces nouveaux heurts ont lieu trois jours après un rassemblement similaire lundi devant le siège du gouvernorat, lors duquel un jeune manifestant avait également été tué. Des décennies de conflits, de corruption et de faibles investissements ont laissé l’Irak avec des services publics déficients et des pénuries récurrentes d’électricité et d’eau. Fin 2019, la colère de la population face à la corruption et le chômage endémique avait débouché sur un soulèvement dont la répression a fait 600 morts et 30.000 blessés à travers le pays. Les manifestations s’étaient quasiment éteintes en 2020, mais elles reprennent à Nassiriya.

manifestation à Nassirya (archives)

Dans le cadre des journées internationales contre les violences policières, pour l’élimination des discriminations raciales et suite à l’appel national lancé par des familles de victimes et des blessé·e·s, le Comité Vérité et Justice 31 appelle à une marche le 20 mars 2021 à 13h12 au métro Capitole, à Toulouse.

La ville Saravan, capitale de la province du Sistan-Balouchistan, dans le sud-est de l’Iran, ainsi que plusieurs localités de la province, se sont soulevées contre le régime des mollahs. 40 insurgés et un policiers ont été tués dans les affrontements, notamment lors les manifestants, après s’être emparé du gouvernorat, se sont regroupés devant la base des gardiens de la révolution et que ces derniers ont tiré dans la foule. Des gardiens de la révolution et d’autres forces répressives ont été envoyées en renfort depuis Zahedan, Khash et d’autres villes. Outre les 40 tués, une centaine de manifestants ont été blessés et selon des sources médicales, l’hôpital Razi de Saravan fait face à une grave pénurie de sang et le régime refuse d’envoyer toute aide médicale. D’autre part, le régime a coupé internet à Saravan et les voies de communication avec cette ville sont fermées.

Le déclencheur de l’insurrection a été le meurtre, au poste frontière d’Askan, par les gardiens de la révolution, de dix manifestants qui protestaient contre le blocage des routes (par des barrages et des fossés) pour stopper toute contrebande. Dans cette région frontalière, déshéritée, marginalisée par le régime parce que majoritairement sunnite, nombreux sont ceux qui survivent grâce à la contrebande de carburant avec le Pakistan voisin.

 

Des manifestants étudiants opposés à la loi sur la sécurité des campus ont occupé le bâtiment principal de l’université de Thessalonique, dans le nord de la Grèce, pendant plusieurs heures et les affrontements ont éclaté lorsque la police est entrée dans le bâtiment pour les dégager. Au total, 32 personnes ont été arrêtées et condamnées à une amende de 300 euros chacune pour avoir enfreint les règles de confinement. Au début du mois, le Parlement a approuvé une loi permettant à la police de patrouiller sur les campus universitaires.

 

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