Sur l’indication de leur service de renseignement sur un camp de la guérilla maoïste, les équipes spéciales de la CRPF et de la force anti-naxalite ont mené une vaste opération contre les guérilleros dans la jungle du Bengale occidental au cours de la nuit. Les maoïstes, qui auraient été pris par surprise, ont répliqué à cette attaque qui aura duré plus de quatre heures. De source policière, il semblerait que six d’entre eux aient été tués, ainsi qu’un membre de la force anti-naxalite. Douze armes ont été saisies sur les lieux de la fusillade, dont des SLR et des fusils INSAS.

La force spéciale anti-naxalite a interpelé ce vendredi quatre militants d’extrême gauche, parmi lesquels un proche du dirigeant maoïste Kishenji au cours d’une opération dans le district de Salboni, dans le Bengale occidental. Ils sont actuellement interrogés par une équipe conjointe de la Special Action Force (SAF) et de la police locale. La SAF est un effectif spécialisé au sein de la CRPF créé pour mener des opérations anti-maoïstes.

Une réunion, présidée par le Premier Ministre Manmohan Singh, s’est tenue ce mercredi. Elle réunissait les chefs des gouvernements des états du Bihar, du Chhattisgarh, de l’Orissa, du Maharashtra, de l’Andhra Pradesh, du Jharkhand et du Bengale occidental. Au cours de cette rencontre, Singh leur a demandé de créer un commandement unifié pour mener les opérations anti-maoïstes Annonçant de nouvelles décisions pour combattre la guérilla, il a affirmé que le gouvernement allait fournir aux états de nouveaux hélicoptères qui permettront un meilleur soutien logistique, d’améliorer le mouvement des troupes, la fourniture de provisions et l’évacuation. Le gouvernement central va également construire de nouveaux commissariats et renforcer 400 bâtiments existants.

Un officier et six soldats du 54e bataillon d’infanterie de l’armée philippine ont été tués dans un échange de coups de feu avec « des douzaines » de combattants de la NPA dans la ville Bontoc. Ceux-ci, a reconnu le porte-parole de l’armée, se sont emparés des fusils d’assaut des soldats morts avant de quitter le lieu de l’embuscade. Les autorités ont lancé des opérations de poursuite contre les attaquants.

Durant deux jours, les maoïstes ont mené une grève générale en protestation de l’assassinat de leur porte-parole Azad, par les forces de sécurité durant une ‘mise en scène de combat’. Durant ces deux jours, les maoïstes ont mené plusieurs offensives dans les états de l’Orissa, du Chhattisgarh et du Jharkhand. Ils ont notamment déclenché une explosion dans le district du Dantewada (Chhattisgarh), tuant deux policiers. Ils ont également pris d’assaut le bâtiment du parti du Congrès de la région, attaque durant laquelle dix personnes sont décédées, dont deux policiers et six guérilleros. Toujours dans l’état du Chhattisgarh, les maoïstes ont attaqué des camps paramilitaires. Dans l’état voisin d’Orissa, ils ont mis le feu à un commissariat. Un policier a été tué dans une fusillade entre les guérilleros et les forces de sécurité dans le Jharkhand, où les maoïstes ont également fait exploser des lignes de chemin de fer. Ils ont également fait évacuer la gare de Hehegarha avant de la faire exploser. Au total, ce sont huit offensives qui ont été menées par les guérilleros au cours de ces deux derniers jours.

Sabotage maoïste à Patna

Sabotage maoïste à Patna

La police de l’Andhra Pradesh a annoncé hier avoir assassiné Azad, dirigeant maoïste, ainsi qu’une cohorte non-identifiée au cours d’une fusillade dans le district d’Adilabad, à la frontière avec l’état du Maharashtra. Cherukuri Rajkumar de son vrai nom était le porte-parole du comité central du CPI(maoïste) et membre du bureau politique. Grand idéologue, il s’était spécialisé en techniques de guérilla. Même si plusieurs sources s’interrogent quant à ce ‘combat’, la police a déclaré que la fusillade avait duré plus de trois heures, et qu’un fusil d’assaut AK-47, un pistolet et deux sacs de toile ont été trouvés à l’endroit de la fusillade. Le ‘combat’ aurait eu lieu sur une colline située à trois kilomètres de la route la plus proche. Azad, âgé d’environ 52 ans, était originaire du district de Krishna, dans l’Andhra Pradesh. Arrêté en 1975 et 1978, il avait été libéré sous caution avant d’entrer dans la clandestinité en 1979. Sa tête était mise à prix pour 1.200.000 roupies (environ 20.000€).

Le commissaire de police du district a déclaré à la presse que la police avait lancé une opération de ratissage suite aux renseignements reçu qu’une troupe de guérilleros était entrée dans la forêt en provenance du Maharashtra. Selon lui, une équipe de police a rencontre une trentaine de maoïstes sur une colline proche de Sarkepally, à quinze kilomètres de la frontière avec le Maharashtra. ‘Notre équipe … leur a conseillé de se rendre, mais ils ont ouvert le feu, l’obligeant à riposter’. Avec l’arrivée de la mousson, la forêt est devenue luxuriante et les tribaux y ont commencé leurs travaux agricoles. Néanmoins, aucun d’entre eux n’a confirmé avoir entendu quoi que ce soit de cette prétendue fusillade.

Azad

Une troupe de soldats philippins qui rentraient à sa base est tombée dans une embuscade de guérilleros de la NPA ce mercredi. Lors de la fusillade, deux militaires ont été tués et un autre blessé. Les fonctionnaires de l’armée ont affirmé que plusieurs guérilleros avaient également été blessés. Selon le porte-parole de l’armée, les combattants de la NPA ont pris la troupe en embuscade avant de mettre le feu au véhicule militaire et de saisir deux fusils M26.

Vingt-six personnes membres de la CRPF sont décédées ce jeudi quand leur convoi est tombé dans une embuscade maoïste. L’attaque des guérilleros s’est déroulée le long d’une route dans le district de Narayanpur, dans l’état du Chhattisgarh, alors que la colonne des forces de sécurité effectuait une opération d’ouverture de la route. Selon la police, un grand nombre de maoïstes ont encerclé les soldats avant d’ouvrir le feu depuis le sommet d’une colline surplombant la route. Des journalistes locaux ont affirmé que l’attaque a eu lieu en toile de fond d’une grève de deux jours lancées par le CPI(maoïste). Environ quinze guérilleros auraient été tués durant l’offensive, mais ce chiffre ne sera pas confirmé sachant que les maoïstes ont pour habitude d’emmener les corps des leurs tués par les forces de sécurité. Des opérations de ratissage ont été déclenchées dès ce matin, malgré que tous les corps des soldats aient déjà été ramenés pour autopsie. Contrairement aux années précédents, au cours desquelles le début de la moisson marquait la réduction du nombre de combats, la police a annoncé que cette année, les opérations de recherche allaient se poursuivre, malgré la dégradation des conditions climatiques.

Aux Philippines, le 6 février 2010, 43 personnels médicaux ont été arrêté par des militaires et des policiers, dans la ville de Morong (province de Rizal). Parmi ces personnes figurent deux médecins, un infirmier et deux sages-femmes, et surtout des travailleurs et travailleuses de santé communautaire. La situation sanitaire est, dans l’archipel, déplorable et la population, dans les villes comme dans les campagnes, a largement recours à ces « personnels de santé communautaire », des bénévoles formés aux premiers soins et aux médecines traditionnelles (phytothérapie, massages et acupuncture notamment). Lors de leur arrestation, les 43 suivaient une formation à l’intervention en l’absence d’équipements médicaux. Leur formation était sponsorisée par deux ONG connues et reconnues pour leur engagement dans la santé communautaire.

Les militaires ont accusé les 43 d’être des membres de la Nouvelle Armée Populaire (NPA). Pendant leur détention dans le Camp de Capinpin à Tanay, les militaires les ont soumis à des tortures psychiques, physiques et à caractère sexuel. Suite à cela, cinq des travailleurs de santé communautaire sont devenus des « témoins de l’Etat » à charge contre leurs collègues. Ce n’est pas la première fois que des personnels de santé communautaire sont, aux Philippines, accusés d’être membres de la guérilla communiste et cette répression s’inscrit dans la logique de lutte contre-insurrectionnelle menée par l’État philippin dont sont victimes les communautés les plus pauvres.

Depuis l’arrestation des 43, de nombreuses manifestations ont, aux Philippines, demandé leur libération. Elles ont permis que leurs proches puissent les visiter. Maintenant, 38 des 43 sont détenus dans le Camp militaire de Bagong Diwa et attendent une décision de la Cour Suprême des Philippines. Un appel à la solidarité internationale est lancé.

Manifestation pour la libération des 43 de Morong

lien de la campagne internationale: « Free the health workers »

Manifestation pour la libération des 43 de Morong