Le gouvernement du Bengal occidental a approuvé ce jeudi la décision de mettre en place un conseil d’administration qui supervisera la sécurité et mettra en oeuvre de nouvelles mesures antiterroristes. Il sera dirigé par un député inspecteur général de police et engagera 480 policiers. Le gouvernement a également décidé d’augmenter les effectifs policiers et d’améliorer les infrastructures situées dans les districts où les maoïstes sont les plus actifs. 3224 postes seront créés dans divers départements et les 150 actuellement vacants seront complétés. Il leur sera également fourni plus de véhicules. Le gouvernement d’état a quant à lui décidé de fournir des armes plus performantes aux officiers de police déployés dans les zones ‘à risques’ et de leur accorder des primes financière accrue.

Une militante maoïste et un soldat du Groupe d’Opération Spécial (SOG, l’unité d’élite anti-naxal de l’Etat de l’Orissa)) ont été tués tôt jeudi matin dans le district de Koraput, en Orissa. Trois autres soldats du SOG ont également été aussi blessés. La fusillade a eu lieu lors d’une opération de ratissage à Koraput. La guérilla maoïste a par ailleurs endommagé une tour-relais de téléphonie mobile à Kiang la nuit de mercredi à jeudi.

Les violences continuent dans la zone de Lalgarh. Dans la soirée de lundi, des maoïstes ont pillé et mis le feu aux maisons de deux membres du PCI(M), le parti communiste réformiste associé au pouvoir. Selon la police, un grand groupe de militants et plusieurs maoïstes armés ont attaqué l’habitation de Amiyo Sengtupa, membre du comité du district dudit parti, pour ensuite s’attaquer à celle du leader local Avijit Singha. Sans les deux cas, les personnes présentes dans les maisons ont pris la fuite avant que le feu n’y soit bouté. Les forces de sécurité ont voulu se rendre sur place, mais les maoïstes avaient disposé des mines terrestres sur leur trajet. L’explosion de l’une d’entre elles a blessé quatre policiers. Un second contingent en provenance de Jhargram n’est pas parvenu jusqu’au lieu des attaques, préférant ne pas se risquer sur un chemin probablement également miné.

Comme nous l’annoncions le jour même, la police a abattu sept maoïstes le vendredi 11 décembre dans la région Sukma de Chhattisgarh. La police a aussi récupéré des armes, Tiffin bombs: (boîtes en aluminium dans lesquelles des millions d’Indiens transportent leur déjeuner NDLR), grenades et autres armes. Voici les images des actualités indiennes à ce sujet.

L’opposition maoïste appellait à une nouvelle grève générale ce dimanche 20 décembre. Les maoïstes veulent en effet paralyser le pays pour forcer la coalition au pouvoir à reconnaître que le président avait outrepassé ses pouvoirs en mai dernier lorsqu’il avait rappelé à son poste le chef des armées alors que celui-ci venait d’être limogé par le leader maoïste Prachanda, à l’époque Premier ministre. Prachanda avait limogé le chef de l’armée parce qu’il refusait d’incorporer les ex-combattants maoïstes dans l’armée. Les anciens guérilleros, qui ont renoncé à la lutte armée en 2006 et sont désormais majoritaires au parlement, organisent depuis des manifestations contre le président.

Des affrontements ont opposé la police anti-émeutes népalaise et des maoïstes, qui ont également attaqué des véhicules, contraint des magasins à fermer et bloqué des routes dimanche au Népal, paralysé dimanche par la grève générale. Les affrontements ont eu lieu dans deux endroits de Katmandou, la capitale, les manifestants lançant des pierres sur la police, qui a riposté à coups de grenades lacrymogènes et à coups de bâton, a annoncé le porte-parole de la police. Six policiers ont été blessés, dont un grièvement, ainsi qu’une vingtaine de manifestants. Au moins 67 personnes été interpellées dans tout le pays. Les maoïstes ont lancé un mot d’ordre de grève de trois jours.

Les forces de sécurité engagées dans la lutte anti-naxalite ont découvert un dépôt de la guérilla lors d’une opération menée ce dimanche dans le district de Sundargarh. Elles y ont trouvé dix charges explosives ainsi qu’une grande quantité de détonateurs. Cette opération était menée conjointement par les forces d’actions spéciales et la police locale suite à l’exécution par les maoïstes jeudi dernier d’un informateur de la police dans un village de la région.

Jaquette du Cahier 5

Sommaire

-1. L’insurrection ‘naxalite’ en Inde aujourd’hui
-2. L’opération ‘Green Hunt’, opération type de contre-guérilla
-3. Les Adivasis, peuples aborigènes d’Inde
-4. Quelques prisonniers célèbres
-5. La torture en Inde
-6. Un témoignage
-7. Sur le mouvement naxalite ‘historique’ (1967-69)

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Jaquette du Cahier 5

Les opérations de contre-guérilla se poursuivent en Inde (photo). Au moins sept guérilleros maoïstes ont été tués par les forces de sécurité ce vendredi dans l’état du Chhattisgarh. Les combats se sont déroulés entre les guérilleros et la Special Task Force de la police d’Etat dans les forêts du district de Dantewada. La fusillade a duré plus de dix heures, au terme de laquelle la police affirme avoir retrouvé sept corps. Cependant, il pourrait y avoir d’autres victimes. Par contre, le combat n’a fait aucun blessé du côté des forces de sécurité. Ce serait la fusillade la plus intense de ces dernières semaines. Des dizaines de guérilleros auraient échappés aux forces de sécurités et auraient pu se replier dans les forêts.

Contre-guérilla en Inde

Contre-guérilla en Inde

La guérilla maoïste a exécuté trois indicateurs de police aux petites heures ce matin dans un village du Midnapore occidental. Les trois hommes ont été appelé à se rendre au poste de police vers 1h30 du matin et y auraient été tués. Leurs corps ont été retrouvé ce matin ce matin devant un bâtiment public avec une note expliquant qu’ils avaient trahi, et subi le verdict du peuple en tant qu’informateur de la police.

La police et des paysans sans terres occupant des terrains se sont affrontés ce vendredi 4 décembre, dans le district de Kailali. Ces affrontements font suite à la réquisition de terres par 10.000 paysans sans terres, menée par l’Association Nationale des Paysans Sans Terres Révolutionnaire affiliée au PCNU-maoïste. La police était venue les déloger. 12.000 paysans ont alors entouré les policiers présents et les affrontements ont commencé. La police affirme que leur collègue a été tué avec des armes artisanales. Au cours de ces dernières semaines, les maoïstes ont intensifié les saisies des terres des grands propriétaires terriens et les ont redistribué aux paysans sans terres. Ces activités se déroulent essentiellement dans le sud du pays, au Téraï-Madhes. La dernière en date se situe dans le district de Nawalparasi, avec plus de 30 hectares capturés.

Les affrontements d’avant-hier et d’hier ont fait 5 morts, dont 2 policiers et 3 paysans (dont le secrétaire de district du PCNU-maoïste). La YCL (organisation de jeunesse affiliée au PCNU-maoïste) avait protesté hier et les manifestants avaient brûlé des véhicules gouvernementaux. Aujourd’hui, une grève générale a été mise en place dans l’Etat Tharuwan (selon les frontières définies par les organisations de libération nationale liées au PCNU-maoïste) avec l’aide du Front de Libération Tharuwan.

Ce dimanche 6 décembre, une grève générale nationale a été déclarée par les maoïstes en protestation de la violence qui rappelle, selon Prachanda, les heures sombres du système féodal Panchayat. L’Association Nationale des Travailleurs Révolutionnaires a déjà affirmé qu’elle appelait les travailleurs à stopper le travail dimanche. Des milliers de maoïstes ont tenu une procession aux flambeaux, dimanche soir, en préparation de la grève nationale de demain (cf. vidéo).