Voilà plus de 70 jours que le prisonnier politique Azzedine Eroussi était en grève de la faim au Maroc. Militant communiste âgé de 22 ans, arrêté le 1er décembre dans l’enceinte de la faculté de Taza, il a été condamné pour son appartenance à la mouvance des communistes «basistes» et son activité syndicale étudiante. Quatre autres militants l’ont rejoint dans sa protestation et ont entamé à leur tour une grève de la faim le 23 janvier. Dans une lettre de la famille d’Azzedine, on peut lire: «Notre fils a subi toutes sortes de torture, ils lui ont fracassé les bras, les doigts et les pieds après l’avoir dévêtu… Les rares fois où on a pu lui rendre visite, les gardes nous ont provoqués et nous ont parfois même interdit de le voir.»

Azzedine Eroussi

Des manifestations ont eu lieu vendredi à Smara et Boujdour (Sahara occidental sous occupation marocaine) pour appeler à la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers politiques sahraouis et exprimer leur solidarité avec ceux de Gdeim Izik, qui se trouvent à la prison marocaine de Salé depuis plus de 15 mois sans jugement. Les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles on peut lire : « l’Etat sahraoui indépendant est la solution ».
Les forces marocaines ont procédé au verrouillage des lieux et ont dispersé brutalement les manifestants, ainsi qu’au saccage des domiciles des sahraouis.

Maroc/Sahara occidental: Mobilisation pour les prisonniers politiques

Les forces de répression marocaines ont procédé samedi soir à une violente agression contre les prisonniers politiques sahraouis qui croupissent depuis plus de 15 mois à la prison marocaine de Salé.
Le groupe des prisonniers politiques sahraouis dénommé ‘groupe de Gdeim Izik’ a été surpris par l’assaut de quelques cinquante militaires armés de bâtons et de matraques qui ont procédé à la torture des prisonniers politiques, au saccage de leurs cellules, ainsi qu’au vol de leurs effets personnels.

De violents affrontements opposent depuis plusieurs jours des manifestants aux forces de l’ordre de Taza, petite ville du nord-est du Maroc. Ces derniers réclament la libération de jeunes arrêtés le 4 janvier dernier (un groupe de diplômés-chômeurs avait organisé un sit-in, où ils avaient été rejoints par des étudiants en grève, et avait été violemment dispersé, les forces de l’ordre faisant plus de trente blessés), et entendent également protester contre la vie chère et les prix de l’eau et de l’électricité. Depuis hier, la répression s’est intensifiée, certaines sources évoquant des tirs à balles réelles et plusieurs morts. Une source hospitalière a quant à elle confirmé plus de 160 blessés. Par ailleurs, des policiers ont effectué des descentes violentes aux domiciles de nombreux jeunes suspectés d’avoir pris part aux rassemblements.

Maroc: Manifestations et affrontements

Le 24 janvier, date de la journée internationale des prisonniers révolutionnaires marocains, un rassemblement de solidarité est co-organisé par le collectif Coup Pour Coup 31, le Secours Rouge Arabe et d’autres organisations à Toulouse. Le rendez-vous est fixé le mardi 24 janvier à 19h – Place Wilson – Métro Jean Jaurès.

Manifestation pour les prisonniers marocains

Lire l’appel de la campagne internationale

Manifestation pour les prisonniers marocains

Hier, à El Aaiun, dans la partie du Sahara occidental occupée par le Maroc, 28 déc 2011, le prisonnier politique sahraoui, Bechri Bentaleb a été reçu par sa famille, de nombreux militants sahraouis dans une cérémonie organisée pour fêter sa libération. Bentaleb a passé cinq ans en prison pour ses opinions en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.

Maroc/Sahara occidental: Un prisonnier politique libéré

Depuis le 31 octobre, 22 prisonniers politiques sahraouis détenus au Maroc sont en grève de la faim « pour protester contre le déni des droits fondamentaux, légitimes et légaux à l’intérieur de la prison » et pour demander qu’ils soient soient présentés devant un tribunal garantissant « l’accomplissement de toutes les conditions d’un procès juste et équitable ou soient libérés sans conditions ». Leur état de santé des prisonniers politiques sahraouis détenus à la prison de Salé 2 (près de Rabat) s’est dégradé. Six détenus ont enregistré une détérioration de leur état de santé avec l’apparition de symptômes tels que des douleurs au niveau du dos, des reins et de la tête ainsi que des pertes de poids allant de 5 à 10 kg et des pertes de connaissance.

La grève de la faim a été déclenchée une année après les arrestations consécutives au démantèlement du camp sahraoui de Gdeim Izik par les forces marocaines. Les prisonniers sont notamment accusés d »‘atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, formation d’une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction ». Ils risquent la réclusion à perpétuité.

Des milliers de Sahraouis s’étaient installés en octobre 2010 dans un camp à Gdeim Izik, près d’El Aaiun occupée pour protester contre les dures conditions de vie dans les territoires occupés du Sahara occidental et revendiquer le droit de leur peuple à l’autodétermination. Les forces d’occupation marocaines ont procédé au démantèlement de ce camps le 8 novembre 2010, causant la mort de quatre sahraouis par balle, l’arrestation de 160 dont 10 femmes et plusieurs personnes portées disparues.

Depuis ce jour, plus de 20 prisonniers politiques sahraouis attendent un jugement. Ils sont accusés d’ »atteinte à la sécurité de l’Etat marocain ». Trois autres prisonniers incarcérés dans la même prison à la suite des événements de la ville occupée de Dakhla ont également rejoint la grève de la faim. Les 23 prisonniers poursuivent leur grève de la faim entamée depuis le 31 octobre, pour réclamer leur libération ou un procès équitable.

Les détenus sahraouis arrêtés lors de l’attaque en novembre 2010 par les forces d’occupation marocaine du camp de Gdeim Izik entameront incessamment une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention. Le 8 novembre 2010 à Gdeim Izik, les forces marocaines avaient, rappelle-t-on, attaqué des milliers de Sahraouis sans défense, détruisant et brûlant leurs tentes, et les soumettant à la terreur. 23 militants sahraouis avaient été alors arrêtés par les forces marocaines.

Les militants sahraouis sont détenus dans la prison de Salé près de Rabat (Maroc) depuis plus d’une année. Les détenus, qui se plaignent de la lenteur de la procédure menée par un juge d’instruction militaire, sont en détention préventive depuis plus d’un an, alors que les dispositions de l’article 177 du code de procédure pénale marocain, stipulent que l’instruction ne peut dépasser un an. Affirmant que l’état de santé des détenus sahraouis se détériore, la plupart des prisonniers souffrent de plusieurs maladies.

Maroc/Sahara occidental: Vers une grève de la faim