Les forces de l’occupation marocaine ont réprimé violemment mercredi une manifestation de militantes sahraouies dans la ville occupée de Laâyoune pour réclamer la liberté et l’indépendance. Les militants qui ont participé à la manifestation ont été frappées à coups de crosse. Plusieurs militantes et militants sahraouis restent brutalement persécutés, comme la famille de l’activiste Sultana Jaya. Cette répression survient alors que les unités du POLISARIO ont attaqué plusieurs bases des fortifications marocaines (le « mur ») au Sahara dans les secteurs de Mahbes, de Hauza, d’Al-Farsia et de Smara.

Combattants du POLISARIO

 

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Plus de 400 artistes et acteurs marocains dénoncent dans un manifeste la répression policière et la diffamation de la part médias proches du pouvoir qui cherchent à faire taire les voix critiques. Sous le titre «Cette ombre est là», le texte pointe «plusieurs cas d’emprisonnement politique, de harcèlements et de répression, parmi lesquels l’arrestation des journalistes Omar Radi et Hajar Raissouni, ainsi que les répressions subies par des mouvements sociaux». La situation a été exacerbée par la pandémie et l’état d’urgence sanitaire, ajoute le manifeste signé entre autres par les écrivains Abdellatif Laâbi et Abdellah Taïa, le cinéaste Faouzi Bensaïdi ou encore la chanteuse Oum. Dans ce contexte, les médias de ‘‘diffamation’’, proches de l’appareil policier de l’Etat, ont joué un rôle important dans cette répression. Le manifeste réclame la «libération de tous les prisonniers politiques et le droit de la population de chercher, discuter, analyser, critiquer (…) sans être diffamé, criminalisé». A la mi-juillet, un groupe de 110 journalistes avait appelé les autorités marocaines à prendre des mesures contre les «médias de diffamation» qui calomnient impunément des «voix critiques».

Un manifestant brandit le portrait d'Hajar-Raissouni (archive)

Le régime marocain a décidé ce dimanche de libérer 5.654 détenus mais en excluant les prisonniers politiques (à l’exception d’islamistes). Les détenus graciés ont officiellement été sélectionnés selon «leur âge, leur état de santé, la durée de leur détention et leur bonne conduite». Il s’est avéré qu’aucun prisonnier politique n’est parmi les 5.654 libérés, notamment les détenus du mouvement du Rif. Même ceux qui ne leur reste qu’un mois à purger. Parmi les 5.654 détenus libérés figurent 50 détenus salafistes, théoriciens et prêcheurs de la Salafiya Jihadiya.

Prison au Maroc

Les attaques contre les journalistes, youtubeurs et internautes se multiplient au Maroc. Dernière affaire en date : l’arrestation d’Omar Radi pour un tweet qui visait les magistrats ayant inculpé les militantEs du Hirak du Rif. « Lahcen Talfi, juge de la cour d’appel, bourreau de nos frères, souvenons-nous bien de lui. Dans beaucoup de régimes, les petits bras comme lui sont revenus supplier après en prétendant « avoir exécuté des ordres ». Ni oubli ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité ! » C’ est pour ces mots que le journaliste Omar Radi sera jugé pour outrage à agent le 5 mars prochain. Il avait été emprisonné le 26 décembre en prévision de son jugement (voir notre article). Le journaliste a été libéré le 31 décembre 2019, à la suite d’une large campagne de mobilisation. Il reste en attente de son jugement. Le journaliste avait couvert de près le mouvement populaire du Rif et ses enjeux politiques et sociaux d’une manière qui ne pouvait que déranger le régime. Il s’est également attaché à dévoiler le système de prédation économique de la monarchie marocaine – notamment sur le territoire du Rif. Ces poursuites font suite aux les peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour six journalistes qui avaient couvert ce mouvement.

Omar Radi

 

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Les autorités marocaines ont condamné une personnalité sur YouTube qui avait critiqué le roi et arrêté un journaliste-activiste qui avait défendu des manifestants dans un tweet. Un tribunal de Settat a condamné Mohammed Sekkaki, connu sous le surnom de «Moul Kaskita», à quatre ans de prison pour avoir comparé des Marocains à des ânes et pour avoir critiqué le roi Mohammed VI, dans une vidéo publiée sur YouTube en novembre. Jeudi également, le journaliste et activiste Omar Radi a été arrêté à Casablanca et accusé d’avoir insulté un juge. L’arrestation était apparemment due à un tweet de Radi, il y a six mois, dans lequel il critiquait la décision d’un tribunal marocain de prononcer des peines de prison maximales aux dirigeants des manifestations du Rif, une région du nord. Le tribunal de Casablanca a refusé d’accorder une caution à Radi et a fixé l’audience au 2 janvier. S’il est reconnu coupable, Radi pourrait être condamné à un an de prison et à une amende de 500 euros. On ne sait pas pourquoi Radi a été arrêté si longtemps après le tweet. Radi a fait partie des manifestations du printemps arabe en 2011 au Maroc contre la corruption, les abus de pouvoir et les restrictions à la liberté d’expression.

Mohammed Sekkaki

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Les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik ont entamé ce vendredi une grève de la faim de 48 heures en solidarité avec leur camarade, le prisonnier politique sahraoui Sid Bachir Allali Botengiza, qui se trouve dans une cellule d’isolement depuis lundi. En novembre 2010, des affrontements avaient éclaté au Sahara Occidental, lorsque les forces de sécurité marocaines avaient démantelé un camp sahraoui à Gdeim Izik. Des centaines de Sahraouis avaient été arrêtés et 25 d’entre eux avaient été condamnés par un tribunal militaire à des lourdes peines d’emprisonnement allant de 20 ans à la perpétuité. Les prisonniers politiques sahraouis ont plusieurs fois mené des grèves de la faim pour protester contre leur incarcération arbitraire et leur jugement inéquitable.

Prisonniers politiques sahraouis

La présidente du « Conseil national des droits de l’Homme » marocain a nié l’existence prisonniers politiques au Maroc. Ce déni de réalité, qui est propre à presque tous les régimes et tous les Etats, est appuyé par des arguties habituellement utilisées par les instances répressives. Ainsi, concernant les manifestants emprisonnés suite au mouvement de protestation du Rif, elle expose que:  “si une partie de la communauté nationale des défenseurs des droits de l’Homme peut qualifier les arrestations survenues lors des événements d’Al Hoceima ou de Jerada comme étant ‘politiquement motivées’, il ne serait, toutefois, ni juste ni précis de soutenir cette assertion au-delà de tout doute raisonnable et de ne pas accepter de la mettre en question, compte tenu de la durée des manifestations et de leurs circonstances”.

En fait, et c’est un grand classique de la rhétorique répressive, la présidente de CNDH considère que dès qu’il y a eu violence, le caractère politique s’efface: laquelle “la perpétration d’actes entachés de violence précède la notion de ‘motivation politique’  d’une arrestation, et l’emporte sur elle”.

 

manifestation à Al Hoceima (archives)

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Pour faire entendre leur voix, les enseignants contractuels ont lancé début mars un mouvement de grève accompagné d’importantes manifestations pour réclamer le statut de fonctionnaire au sein du ministère de l‘Éducation. Une réunion avec le ministère de tutelle censée aboutir à des solutions a été finalement annulée. Au total, ils sont 55.000 enseignants recrutés en 2016 sur la base de contrats à durée déterminée à demander une sécurisation de leur emploi en obtenant le statut de fonctionnaire. Ils étaient nombreux à être venus camper dans le centre-ville de Rabat près du Parlement marocain, pour faire entendre leur revendication. La manifestation a été dispersée par la police à coups de canon à eau.

La police attaque le sit-in des enseignants

La police attaque le sit-in des enseignants

Un manifestation s’est tenu dimanche dans la capitale marocaine pour dénoncer les condamnations et les peines prononcées contre les dirigeants et participants du mouvement Hirak Rif. Des milliers de manifestants ont battu le pavé depuis le quartier populaire de Bab El Had jusqu’au Parlement. « Le peuple veut la libération des détenus », ont scandé les manifestants, sous un temps maussade, défilant derrière une banderole en soutien aux prisonniers de ce mouvement de protestation populaire aux revendications sociales et économiques.

Certains des membres du mouvement ont écopé de peines allant jusqu’à 20 ans de prison pour « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’Etat » par la Cour d’Appel de Casablanca (voir notre article).

La manifestation de dimanche

La manifestation de dimanche

Le prisonnier politique sahraoui (du groupe Gdeim Izik) , Mohamed Bourial a entamé une grève de la faim à la prison de Tiflet 2, à partir de mercredi passé pour protester contre les mauvais traitements infligés par l’administration de la prison marocaine. Il avait initié plusieurs grèves de la faim illimitées, notamment à la prison de Tiflet 2 entre octobre et novembre et à Quneitra entre mars et avril l’année dernière. Ses demandes ne rencontrèrent aucune réponse de la part de l’Administration générale des prisons, notamment celles concernant le droit de transfèrement et de traitement.

Mohamed Bourial

Mohamed Bourial