Samedi 5 juillet à Londres, la police a interpellé des dizaines de manifestants qui brandissaient des affiches en soutien au groupe Palestine Action, une organisation interdite le 4 juillet dernier en vertu des lois antiterroristes (voir notre article). Les autorités avaient prévenu qu’exprimer son soutien à Palestine Action constituerait une infraction pénale après l’entrée en vigueur de l’interdiction à minuit. Cela inclut les chants, le port de vêtements ou l’affichage d’articles tels que drapeaux, panneaux ou logos.

Israël a bloqué en mars et durant plus de deux mois l’entrée de nourriture et d’autres produits essentiels dans la bande de Gaza. Ce n’est qu’à la fin du mois de mai que certaines livraisons ont été autorisées à passer, via des points de distribution gérés par la GHF, sécurisés par des agents armés américains de la société SRS, Safe Reach Solutions, (photo), avec l’appui, des troupes israéliennes. Loin de remédier à la famine, ces distributions, extrêmement limitées et militarisées, sont l’occasion de nouveaux massacres (voir notre article).

Safe Reach Solutions (SRS), est dirigée par Philip Francis Reilly, un ancien responsable des opérations clandestines de la CIA, notamment spécialisé dans le soutien aux guérillas anticommunistes, comme les Contras au Nicaragua. SRS recrute d’anciens membres du renseignement américain et des forces spéciales. La FHG serait financée, sous la pression de proche de Trump, un demi-milliard de dollars de fonds publics US, alors même que les budgets d’aide humanitaire étaient coupés. Le FHG est aussi soutenue financièrement par McNally Capital, qui investit massivement dans le secteur de la défense, qui a contribué à la création de SRS et qui y a des intérêts.

Charles J. Africano, également lié à la GHF, est l’unique directeur américain de la branche israélienne de SRS. Il travaille depuis plusieurs années avec Philip Francis Reilly, qu’il a connu chez Constellis, une société de sécurité issue de l’ancienne armée privée Blackwater, connue pour son implication dans un massacre de civils irakiens à Bagdad en 2007. Charles J. Africano est lié à Quiet Professionals, une société de sécurité basée à Tampa, en Floride, spécialisée dans le soutien aux opérations spéciales et dirigée par un ancien membre des forces spéciales américaines. Cette dernière a été rachetée en mai par McNally Capital…

 

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

Le 1er juillet, un partisan de Samidoun et du Revolutionary Communist Group a été arrêté par la police anti-terroriste britannique à son retour d’Égypte à l’aéroport de Manchester, en vertu de l’annexe 7 de la loi de 2000 sur le terrorisme. Ses appareils ont été confisqués et la loi permet d’enquêter sur les biens confisqués pendant une semaine, mais ce délai peut être prolongé, et décidera de poursuites ou non. Cette situation intervient alors que la répression contre le mouvement de la solidarité s’intensifie comme en témoigne la récente interdiction de Palestine Action (voir notre article) ou encore le procès des SOAS 2 contre deux jeunes étudiants qui sont visés par les lois britanniques sur le terrorisme pour avoir fait un discours de soutien à la résistance palestinienne.

Fondée en 2020, Palestine Action a mené une campagne d’action directe contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems causant des millions de livres de pertes pour cette entreprise et ses collaborateurs. Après une action sur une base de la Royal Air Force (voir notre article), la proposition d’interdiction a été portée par la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper et votée à une écrasante majorité par la Chambre des communes britannique le mercredi 2 juillet puis par la Chambre des lords le jeudi 3 juillet. La Haute Cour du Royaume-Uni a rejeté ce vendredi 4 juillet la demande de suspendre temporairement la désignation de Palestine Action comme groupe terroriste. Une autre audience est prévue le 21 juillet.

Être membre ou soutenir Palestine Action sera donc une infraction pénale à partir de samedi à 00H01. L’appartenance au groupe ou l’incitation à le soutenir sera passible d’une peine maximale de 14 ans de prison. Cela signifie que cette organisation devient le premier groupe d’action directe à être interdit au Royaume-Uni en vertu de la loi sur le terrorisme. Parallèlement, 22 activistes du mouvement sont actuellement emprisonnés en raison de leurs actions militantes.

En juin dernier, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor des États-Unis a désigné Addameer Prisoner Support and Human Rights Association et d’autres organisations comme « Terroristes mondiaux spécialement désignés » (SDGT). Cette désignation fait écho à celle déjà imposée contre Samidoun, ainsi que contre l’écrivain et militant palestinien Khaled Barakat (voir notre article). Dans un communiqué publié le 2 juillet, Addameer souligne que « ce ciblage fait partie d’une attaque plus large contre la société civile palestinienne et les défenseurs des droits de l’homme, en particulier ceux qui ont passé des décennies à documenter les graves violations contre les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, à dénoncer les pratiques de torture et de traitements cruels et inhumains, et à œuvrer pour que l’État occupant soit tenu responsable de ses crimes en cours. »

Suite à plusieurs polémiques montées de toute pièce par les partisans d’Israël en Belgique (voir ici), le président du MR a annoncé que le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur Bernard Quintin allait présenter dans les prochains jours un texte visant à interdire certaines associations. Dans ce cadre, il a précisé que le réseau de soutien aux prisonniers palestiniens Samidoun faisait l’objet d’une analyse prioritaire.

José-Luis Moraguès, militant d’Urgence Palestine et de BDS, était attaqué pour « diffamation et injure publique » par plusieurs responsables politiques, dont la présidence socialiste Carole Delga de la région Occitanie. Le prétexte utilisé était la publication sur les réseaux sociaux dénonçant la complicité d’institutions locales avec le génocide en cours en Palestine (voir notre article). Ce jeudi 3 juillet, la justice a rendu son délibéré et l’activiste a finalement été complètement relaxé.

Des soldats israéliens ont reconnu, dans les colonnes du journal national Haaretz, avoir reçu l’ordre de leurs commandants d’ouvrir le feu sur la foule agglutinée près des centres de distribution de l’aide alimentaire dans la bande de Gaza. Pour la disperser même quand elle ne représentait pas de menace particulière. L’organisation Médecins sans frontières avait demandé le 27 juin le démantèlement de la “Fondation humanitaire de Gaza”, un “simulacre de distribution alimentaire” qui produit “des massacres à la chaîne”. Les quatre zones de distribution de la fondation americano-israélienne ont la taille d’un terrain de foot entouré de postes d’observation et sont entièrement contrôlées par les forces israéliennes avec un seul point d’accès. Les tirs se multiplient au moindre prétexte: Si les gens arrivent trop tôt, s’ils arrivent trop tard ou s’ils pénètrent dans le périmètre de manière désordonnée en raison de l’affluence chaotique. Depuis le début des opérations de la GHF, le ministère de la Santé de Gaza évoque un bilan de 550 morts et près de 4.000 blessés. Hier (1er juillet) plus de 170 organisations non gouvernementales ont appelé au démantèlement du programme “Fondation humanitaire de Gaza”.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

Waleed Ibrahim Mohammed Harazneh a été libéré le 5 juin 2025 après 17 mois de détention administrative dans les prisons israéliennes. Étudiant de l’université de Birzeit et ancien coordinateur du Bloc d’Unité des Étudiants de l’université de Birzeit (branche étudiante du FDLP), il a été arrêté en décembre 2023 après avoir fait plusieurs déclarations appelant la Cisjordanie à se soulever contre le génocide à Gaza.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags: